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25 juin 2014 3 25 /06 /juin /2014 02:09

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Carte : Les bases de drones US en Afrique (y compris aux Seychelles !)

 

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 10 exercices militaires, 55 opérations, 481 activités de coopération en matière de sécurité. Pendant des années, l’armée étasunienne a ouvertement insisté sur le fait qu’elle n’intervenait en Afrique que dans une faible mesure. Le personnel et les commandants chargés des affaires publiques de l’armée ont prétendu à plusieurs reprises qu’il s’agissait seulement d’une « présence minimale », et sont même allés jusqu’à affirmer que la présence du personnel militaire était relativement faible. Cependant, ils ont refusé de préciser en quoi consiste cette présence minimale. Par exemple, lors d’une interview, un porte-parole d’AFRICOM (Commandement des États-Unis pour l'Afrique) s’était montré inquiet car si l’on reprenait dans un tableau le nombre de déploiements militaires, cela donnerait une « image défavorable » des forces américaines.

 

Il se trouve que les chiffres démentent les allégations de l’armée américaine.

 

L’année dernière, selon le commandant d’AFRICOM, le général David Rodriguez, l’armée étasunienne a mené sur le continent 546 « activités », terme qui sert de passe-partout pour toute action réalisée par l’armée sur le sol africain. En d’autres termes, cela revient à environ une mission et demie par jour. Ce nombre représente une augmentation de 217 % dans les opérations, les programmes et les exercices, depuis l’établissement du commandement en 2008.

Dans son témoignage devant le Comité des forces armées du Sénat plus tôt ce mois-ci, D. Rodriguez a fait remarquer que les 10 exercices, les 55 opérations et les 481 activités de coopération en matière de sécurité faisaient d’AFRICOM « un commandement très actif dans la région ». Toutefois, on ne sait pas exactement en quoi le commandement est « actif  ».


AFRICOM diffuse des informations seulement sur une partie des ses activités. Le Commandement ne fournit aucuns détails quant à la nature des opérations. De plus, il n’autorise que des journalistes choisis au préalable à observer des missions elles aussi sélectionnées. Le Commandement refuse même de révéler le nombre de pays dans lesquels il est « actif », préférant garder secrètes la plupart des informations concernant les dates et les lieux.

Alors que le témoignage de D. Rodriguez ne fait que présenter un aperçu du champ d’activités d’AFRICOM, une mine de documents sur les briefings militaires, précédemment non-divulgués, obtenue par TomDispatch a mis en lumière les types et les lieux des missions menées sur tout le continent. Ces briefings, destinés aux commandants haut-placés et aux responsables civils en 2013, démontrent une augmentation considérable des déploiements au cours des dernières années et révèlent que les opérations militaires US s’avèrent plus importantes qu’annoncées. Ces briefings montrent également que le rythme des opérations en Afrique restera soutenu en 2014 ; il est très probable que les forces étasuniennes continuent de mener plus d’une mission en moyenne par jour.

 

La Constance du Jardinier

 

Les troupes étasuniennes mènent un nombre important d’opérations en Afrique : attaques aériennes sur des militants suspects, raids aériens visant à séquestrer des terroristes, ponts aériens pour les troupes africaines et françaises impliquées dans des guerres de proximité, opérations d’évacuation dans les pays déstabilisés. Cependant, l’armée US mène surtout des missions de formation, guide les alliés, fournit des fonds, des équipements et des conseils aux responsables locaux.

Le Commandement des Etats-Unis pour l’Afrique décrit ses activités comme permettant la mise en avant « des intérêts de la sécurité nationale des Etats-Unis à travers des engagements ciblés et durables avec des partenaires » et insiste sur le fait que « les opérations, les exercices et les programmes d’assistance pour la coopération en matière de sécurité soutiennent la politique étrangère du gouvernement américain à travers des activités essentiellement entre militaires et des programmes d’assistance  ».

Saharan Express est un exercice naval typique qui rassemble tous les deux ans les forces étatsuniennes et les membres de la marine et les garde-côtes venant d’une douzaine de pays principalement africains. Les opérations comprennent Juniper Micron et Echo Casemate, des missions centrées sur le soutien aux interventions françaises et africaines au Mali et en République centrafricaine. Le State Partnership Program (SPP), qui fait partie d’une des activités de coopération en matière de sécurité, réunit les forces armées africaines et des unités de la Garde nationale américaine, ainsi que le programme State Department-funded Africa Contingency Operations Training and Assistance (ACOTA), par lequel les mentors et les conseillers de l’armée étasunienne fournissent des équipements et des instructions aux unités africaines.

Beaucoup d’activités entre militaires et de missions consultatives sont menées par la 2nde Brigade de Combat de l’armée, 1ère division d’infanterie, dans le cadre de l’aide aux « forces alignées régionales », où des troupes étatsuniennes spécialement formées sont envoyées auprès des commandements de combat dans la région, comme AFRICOM. D’autres programmes d’entraînement sont organisés par les unités s’occupant des différentes branches du service, qui comprend l’African Partnership Station 13 où les forces navales et les marines enseignent des compétences comme la méthode de patrouille ou des techniques de combat rapproché. Dans le même temps, des membres de l’Air Force (l’aviation étasunienne) ont accordé de l’aide aux troupes nigériennes dans des domaines très divers : logistique, ponts aérien, affaires publiques…

 

Des documents de l’armée étasunienne en Afrique précédemment non-divulgués révèlent une augmentation de 94 % des activités du personnel militaire de 2011 à 2013, et une hausse de 174 % pour les programmes de State Partnership (Partenariat entre les Etats) qui passent de 34 à 93. Par ailleurs, on note également une hausse de 436 % en activités de conseil et d’assistance (Advise-and-Asist) qui comprennent les missions de l’ACOTA (qui passent de 11 à 59). L’année dernière, d’après des documents datant de décembre 2013, les interventions concernaient presque tout : apprendre aux troupes kényanes comment utiliser les drones de combats RQ-11 Raven, aider les forces algériennes en leur fournissant des véhicules blindés capables de résister aux mines et aux embuscades (MRAPS en anglais), former les fantassins tchadiens et guinéens et soutenir les interventions françaises en Afrique centrale et en Afrique de l’Ouest.

Benjamin Benson, le porte-parole d’AFRICOM, a refusé de donner plus de détails concernant ces activités. « Nous nous entraînons avec beaucoup de pays africains différents  », m’a-t-il expliqué. Quand je lui ai demandé s’il connaissait le « nombre exact » de pays, il m’a répondu par la négative. Il a ignoré de nombreuses demandes écrites d’informations complémentaires. Mais des dossiers détaillant les déploiements des membres de la 2nde Brigade de Combat de l’armée, 1ère division d’infanterie, de juin à décembre 2013, mettent en évidence la véritable implication de l’armée étasunienne dans les missions d’entraînement.

En juin, des membres de la 2nde Brigade de Combat ont été dépêchés au Niger, en Ouganda, au Ghana et, pour 2 missions différentes, au Malawi ; en juillet, des troupes de la Brigade se sont rendues au Burundi, en Mauritanie, au Niger, en Ouganda et en Afrique du Sud ; en août, des déploiements en République démocratique du Congo, au Kenya, en Afrique du Sud, au Niger, deux missions au Malawi, et trois en Ouganda ; en septembre, activités au Tchad, au Togo, au Cameroun, au Ghana, à Sao Tomé-et-Principe, Sierra Leone, en Guinée, en Ouganda et au Malawi ; en octobre, des membres de l’unité étaient en route pour la Guinée et l’Afrique du Sud ; les déploiements du mois de novembre avaient pour lieux Lesotho, l’Ethiopie, la Tanzanie, l’Ouganda et la Guinée ; et, d’après les documents, en décembre, il y avait des activités prévues dans le sud du Soudan, au Cameroun et en Ouganda. En somme, la 2nde Brigade de Combat de l’armée, 1ère division d’infanterie, a mené 128 « activités » différentes dans 28 pays africains durant l’année 2013.


Les dossiers obtenus par TomDispatch indiquent également que l’Armée étasunienne pour l’Afrique était impliquée dans près de 80 % des activités d’AFRICOM sur le continent en 2013, aux alentours de plus d’une mission par jour. Des projections préliminaires pour l’année 2014 suggèrent un pourcentage cette année (418 activités étant déjà planifiées mi-décembre 2013), et qui prévoient des hausses attendues en nombre d’opérations et de missions de formation et d’équipement.


D’après les mêmes documents, il est prévu que le nombre d’exercices complets, impliquant les troupes US et des membres de l’armée de plusieurs pays africains, passent de 14 à 20 en 2014. Jusqu’à présent, AFRICOM a communiqué des informations sur 11 exercices prévus pour cette année. Parmi ces exercices figurent l’African Lion au Maroc, l’Eastern Accord en Ouganda, le Western Accord au Sénégal, le Central Accord au Cameroun et le Southern Accord au Malawi ; ces exercices comprennent des entraînements sur le terrain et constituent un évènement majeur pour les programmes entre militaires de l’année précédente. AFRICOM mènera aussi au moins trois exercices de sécurité maritime, notamment CUTLASS Express sur la côte de l’Afrique de l’Est, Obangame Express dans le Golfe de Guinée et Saharan Express dans les eaux du Sénégal et sur les îles du Cap-Vert. Il y aura également l’exercice Africa Endeavor, qui est conçu afin de promouvoir le « partage d’informations » et de faciliter les procédures de communications standardisées entre les armées africaines.

De plus, les forces étasunienne et africaines d’opérations spéciales vont prendre part à un exercice qui a pour nom de code Silent Warrior 2014 en Allemagne et viennent de terminer l’exercice Flintlock 2014 (qui, depuis 2005, est un évènement annuel). Dans le cadre de Flintlock 2014, plus de 1000 troupes venant de 18 pays, notamment le Burkina Faso, le Canada, le Tchad, le Danemark, la France, l’Allemagne, l’Italie, la Mauritanie, les Pays-Bas, le Nigéria, la Norvège, le Sénégal, le Royaume-Uni, les Etats-Unis, et le pays hôte du Niger, ont dirigé des formations à la lutte contre le terrorisme dans les périphéries de Niamey, la capitale, mais aussi dans de petites bases comme à Tahoua, Agadez et Diffa.

« Bien que Flintlock soit considéré comme un exercice, il représente un prolongement des formations en cours, des interventions et des opérations qui aident à préparer nos proches partenaires africains dans la lutte contre l’extrémisme et les ennemis qui menacent la paix, la stabilité et la sécurité régionales », a déclaré le colonel Kenneth Sipperly, le commandant de l’ US Joint Special Operations Task Force-Trans Sahel, lors de la cérémonie d’ouverture de Flintlock.

 

Implantations, implantations et encore implantations.

 

Une enquête menée en 2013 par TomDispatch, analysant les documents officiels et les sources d’information ouvertes, a révélé que l’armée étasunienne était impliquée dans au moins 49 des 54 nations du continent africain au cours des années 2012 et 2013, dans des activités comme des raids des forces spéciales ou encore la formation de milices. Une carte réalisée l’année dernière par l’armée étatsunienne pour l’Afrique renforce nos constatations : la carte indique que les troupes ont mené, ou du moins envisageait de mener, des «  activités  » dans tous les « pays » africains durant l’année fiscale 2013, à l’exception du Sahara de l’ouest (un territoire contesté dans la région du Maghreb en Afrique du Nord), de la Guinée Bissau, de l’Erythrée, du Soudan, de la Somalie, de Sao Tomé-et-Principe, de Madagascar et du Zimbabwe. L’Egypte ne fait normalement pas partie du champ d’opérations d’AFRICOM, mais en 2013, l’armée US y a mené des activités, tout comme en Somalie, qui accueille une petite équipe de conseillers étatsuniens. D’autres documents indiquent que des troupes militaires ont été déployées à Sao Tomé-et-Principe, un pays qui mène des activités avec l’US Navy (marine de guerre des Etats-Unis) de manière régulière.

 

AFRICOM maintient que l’armée étasunienne ne dispose que d’une seule base sur le continent : la base Camp Lemonnier à Djibouti. Cependant, des documents officiels examinés par TomDispatch, font référence à des bases portant d’autres noms : les FOS, bases opérationnelles avancées (qui sont des implantations à long-terme) ; les CSL, implantations de sécurité coopérative (qui sont occupées tour à tour par des troupes étatsuniennes) ; et les CL, sites de replis (qui sont occupés seulement pour les missions sont en cours).

AFRICOM a constamment refusé de fournir de plus amples informations, exigées par TomDispatch, sur le nombre d’implantations des FOS, CSL et CL ; cependant, des documents officiels produits en 2012 mentionnent sept implantations de sécurité coopérative, notamment une à Entebbe, en Ouganda, une implantation depuis laquelle, selon une enquête du Washington Post, les troupes US ont mené des missions aériennes secrètes de surveillance. Des informations publiées au début de cette année par l’armée évoquent au moins 9 FOL, des implantations opérationnelles avancées.

 

Nous ne savons pas ce qu’ils font

 

What We Are Doing” (littéralement « ce que nous faisons »), titre d’un document militaire daté de décembre 2013 et obtenu par TomDispatch, apporte des réponses à des questions qu’AFRICOM a toujours essayé d’éviter et fournit des renseignements que le commandement a tenté de garder secrets. Toutefois, nombre d’autres informations demeurent secrètes.

De 2008 à 2013, le nombre de missions, d’exercices, d’opérations et d’autres activités du ressort d’AFRICOM a augmenté considérablement en passant de 172 à 546, mais peu d’informations essentielles sont disponibles quant à la nature de la plupart de ces missions, tout comme il est difficile de savoir quelles troupes ont été formées par les forces étasuniennes. Depuis 2011, l’Armée US pour l’Afrique a, à elle seule, participé à près de 1000 « activités » à travers le continent, mais des journalistes indépendants n’ont pu assister qu’à une fraction de celles-ci ; donc ce que l’on sait se limite aux propos des militaires et aux informations officielles diffusées concernant seulement certaines missions. Ce n’est que plus tard que l’on a appris que les Etats-Unis ont formé un bataillon de commandos congolais mis en cause par les Nations unies pour viols collectifs et autres atrocités durant la même année, pour ne citer que deux exemples.

Depuis sa création, l’Armée américaine pour l’Afrique a toujours minimisé son rôle sur le continent. Dans le même temps, loin des médias et du public, les officiers du Commandement menant les opérations secrètes ont officieusement désigné l’Afrique comme « le champ de bataille de demain, aujourd’hui ».


Alors que nous l’ignorions depuis des années, nous savons maintenant qu’AFRICOM est « extrêmement actif », pour reprendre les mots du général David Rodriguez, et nous découvrons également la vitesse fulgurante à laquelle le nombre des missions a augmenté. Il reste à voir ce que nous ne savons pas encore sur les opérations de l’Armée étasunienne pour l’Afrique, qui augmentent de manière exponentielle.

 

Source : www.tomdispatch.com

Traduit par Investig’Action

 

Titre original : Le champ de bataille de demain, aujourd’hui : en 2012-2013, l’armée américaine est intervenue dans 49 pays africains.


Publié par : http://www.michelcollon.info

 

http://echelledejacob.blogspot.fr

http://www.mondialisation.ca


Comment les Etats-Unis arment les deux camps en conflit en Irak

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27 février 2014 4 27 /02 /février /2014 03:54
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9 novembre 2012 5 09 /11 /novembre /2012 16:22

 

Voir en ligne : Qu’est-ce qui se cache derrière Eurogendfor et son droit d’occupation ?

« EuroGendFor » – l’armée privée de l’UE, prête au départ pour la Grèce

hd. Il y a des articles après lecture desquels le lecteur se dit : « Ce n’est pas possible, je m’informe régulièrement et je pense être au courant des actualités la plupart du temps, pourquoi je ne sais rien de cela ? » Le présent article est un tel article. Ceux qui pensent qu’il s’agit dans le contexte d’Euro-Gend-For d’un terme lié à la notion anglaise « gender » ­– définition artificielle et très à la mode du « genre », du « sexe social » – se trompent. Le nom est un morceau de magnificence issu du pouvoir d’innovation intellectuelle des Français : au lieu d’une troupe de l’UE de malfrats violents à la Rambo, ou des Bodyguards à la paie de Goldman-Sachs selon le modèle Blackwater, est née une armée privée dénommée « Force de gendarmerie européenne » (FGE). Les Allemands du camp d’Angela Merkel pourraient ainsi détourner sur les Français le « mécontentement » que l’Europe de l’euro, prétendument si amoureuse de la liberté, déclenche dans les pays où elle intervient. Mais cette mascarade se terminera au plus tard à l’arrivée en Grèce.

Cela fermente en Espagne, les protestations publiques augmentent de jour en jour. Tandis que les Allemands recommandent aux Méditerranéens de se lever plus tôt, de prendre moins de vacances et de travailler plus, la colère du peuple grec se décharge dans les rues du pays. Cela fermente et bouillonne partout, les hommes craignent des situations semblables à des guerres civiles déclenchées par la crise dans toute l’Europe. On s’en rend compte au bureau central de l’Union européenne, et depuis longtemps, l’on a pris des mesures correspondantes.

On prépare maintenant pour la première fois l’engagement de l’armée privée de l’UE qui s’apprête à partir pour la Grèce. A peine un Européen connaît cette unité secrète qui répond au nom d’« EuroGendFor ». Le quartier général de cette unité d’intervention spéciale de 3000 hommes se trouve à Vicence en Italie. L’ancienne ministre française de la Défense Alliot-Marie a initié la fondation de cette troupe, après des troubles de plus en plus fréquents sous formes de batailles de rue et de pillages suscités par des adolescents musulmans immigrés en France. « EuroGendFor » est à la fois police, police judiciaire, armée et services secrets. Les compétences de cette unité sont pratiquement illimitées. Elle doit, en coopération étroite avec les militaires européens, garantir la « sécurité en territoires de crise européens ». Sa tâche consiste surtout à réprimer des révoltes. De plus en plus d’Etats membres de l’UE adhèrent à « EuroGendFor ».

Les gouvernements européens savent exactement ce qui les attend. Pour ne pas devoir utiliser leurs propres armées contre les citoyens du pays, la troupe paramilitaire « Force de gendarmerie européenne » a été fondée en secret – ni vu, ni connu. En théorie, on peut faire appel à la FGE partout où l’Union européenne voit une crise. C’est fixé ainsi dans le Traité de Velsen qui règle les interventions d’EuroGendFor. La devise dans les armoiries est la suivante : « Lex paciferat » – ce qui peut être traduit par : « Le droit apportera la paix ». Il souligne « le principe du rapport étroit entre l’imposition des principes de droit et le rétablissement d’alentours sûrs et protégés ». Un « conseil de guerre », sous forme de comité interministériel composé des ministres de la Défense et de la Sécurité des pays membres de l’UE participants, décide de la stratégie d’intervention. La troupe peut être mise en marche soit sur demande, soit après décision de l’UE.

Dans l’article 4 du Traité constitutif concernant les missions et les engagements on peut lire : « On peut recourir aux FGE pour protéger les personnes et les biens et maintenir l’ordre en cas de troubles publics. » Les soldats de cette unité paramilitaire de l’Union européenne doivent certes respecter le droit en vigueur de l’Etat dans lequel ils interviennent et où ils sont déployés, mais : tous les bâtiments et tous les terrains qui sont pris par les troupes sont exterritorialisés et ne sont plus accessibles mêmes pour les autorités de l’Etat dans lequel la troupe intervient. Le monstre de l’Union européenne abroge ainsi le droit national aussi en cas de lutte anti-émeute.

« EuroGendFor » est une troupe policière paramilitaire et des services secrets qui peut être rapidement mise en place. Elle unit tous les pouvoirs et moyens militaires, policiers et de services secrets qu’elle peut exercer en collaboration avec des troupes nationales de police et d’armée, après être mandatée par une cellule de crise interministériel dans chaque lieu pour la lutte contre des troubles, contre des révoltes et contre de grandes manifestations. Le ministère fédéral de la Défense fait l’éloge de l’EuroGendFor sur ses sites Internet en disant : « Police ou Armée : Une gendarmerie européenne promet la solution. »

L’EuroGendFor est encore presque complètement inconnue et dans l’ombre. Cela ne restera pas ainsi. Plus les gens sont poussés dans la misère par la politique de gestion désespérée et erronée de la crise, plus cette troupe nantie de pouvoirs illimités devra « régler » la situation. Les chefs d’Etats européens se rendront compte avec gratitude qu’ils ne seront pas dans l’obligation d’utiliser leurs propres corps de police et d’armée contre leurs citoyens.

Source : http://uhupardo.wordpress.com/2012/03/16eurogendfor-die-privatarmee-der-eu-bereit-zum-abmarsch-nach-griechenland du 16/3/12 (Traduction Horizons et débats)

European Gendarmerie Force

Traité entre le Royaume d’Espagne, la République française, la République italienne, le Royaume des Pays-Bas et la République portugaise [ci-après dénommés parties contractuelles] établissant la European Gendarmerie Force « EuroGendFor », [Force de gendarme

Chapitre I

Dispositions générales

Article 1 Objet 1. L’objet du présent Traité est d’instaurer une force de gendarmerie européenne opérationnelle, pré-organisée, robuste et disponible immédiatement. Elle est exclusivement constituée d’éléments des forces de police des parties, dotées du statut militaire, destinées à des missions de police dans le cadre d’opérations de gestion de crise. […]

Article 3 Définitions […] b. QUARTIER GENERAL PERMANENT [désigne] le quartier général permanent multinational et modulaire basé à Vicence (Italie). Son rôle, sa structure et sa participation à des opérations doivent être approuvés par le CIMIN (cf. g.) […] g. CIMIN signifie Comité interministériel de haut niveau. C’est l’organe décisionnel qui dirige les FGE. […]

Chapitre II

Missions, engagements et déploiement

Article 4 Missions et tâches 1. Conformément au mandat de chaque opération et en opérant indépendamment ou conjointement avec d’autres troupes, l’EuroGendFor doit être en mesure d’effectuer tout l’éventail des missions de police en se substituant à elles ou en les renforçant durant toutes les phases d’une opération de gestion de crise. 2. Les FGE peuvent être subordonnées soit à des autorités civiles soit à un commandement militaire. 3. On peut recourir aux FGE : a) pour des missions de sécurité et d’ordre public ; b) pour surveiller, conseiller, encadrer et superviser les polices locales dans leur travail quotidien, notamment dans les enquêtes criminelles ; c) pour surveiller l’espace public, régler la circulation, contrôler les frontières et effectuer des missions générales de renseignement ; d) pour effectuer des enquêtes criminelles, notamment découvrir des délits, retrouver les délinquants et les livrer aux autorités judiciaires compétentes ; e) pour protéger les personnes et les biens et maintenir l’ordre en cas de troubles publics ; […]

Chapitre III

Aspects institutionnels et juridiques

Article 7 CIMIN (Comité interministériel) […] 3. Les missions du CIMIN sont les suivantes : […] h) élaborer le cadre des opérations menées par les FGE ou à la demande de l’UE, de l’ONU, de l’OSCE, de l’OTAN, d’autres organisations internationales ou d’une coalition ad hoc ; […]

Source : www.eurogendfor.eu (Traduction Horizons et débats)

Membres fondateurs

France (Gendarmerie nationale) Espagne (Guardia Civil) Portugal (Guarda Nacional Republicana) Italie (Carabinieri) Pays-Bas (Royal Marechaussee)

Autre membre :

Roumanie (Jandarmeria Romana)

Pays partenaires

Pologne (Military Gendarmerie) Lituanie (Viesojo Saugumo Tarnyba)

Statut d’observateur

Turquie (Jandarma)

Les banques veulent de l’argent

Créanciers étrangers d’emprunts d’Etat grecs ; situation en juin 2011, en milliards d’euros :

Créanciers étrangers

Valeur (en euro)

Banque centrale européenne

49 Mrd.

FMS (Deutsche Hypo Real Estate)

6,3 Mrd.

BNP Paribas (France)

5 Mrd.

Dexia (Benelux, France)

3,5 Mrd.

Generali (Italie)

3,0 Mrd.

Commerzbank (Allemagne)

2,9 Mrd.

Societe Generale (France)

2,9 Mrd.

Groupama (France)

2 Mrd.

CNP (France)

2 Mrd.

AXA (France)

1,9 Mrd.

Deutsche Bank/ Deutsche Postbank

1,6 Mrd.

Landesbank Baden-Württemberg

1,4 Mrd.

(cf. Spiegel Online, « Wer die grössten Griechen-Risiken trägt », 26/6/11)

Par les assurances-crédit qu’elles ont émises, les banques américaines et britanniques seraient sérieusement concernées par une insolvabilité de la Grèce.

(cf. Frankfurter Allgemeine Zeitung, « Kurseinbruch der griechischen Bankaktien », 24/10/11)

hd. Suite à la conversion de dette négociée fin mars et accompagnée par de nouveaux emprunts d’Etat, l’insolvabilité de la Grèce a été repoussée. Les grandes banques vont à l’avenir mieux assurer leurs créances et recouvrer leurs intérêts.

Mise en ligne CV le 30 avril 2012

 


http://www.comite-valmy.org/spip.php?article2445

 

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3 septembre 2012 1 03 /09 /septembre /2012 02:49

 

La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre
avec l’Amérique - François Mitterrand
jeudi 1er septembre 2011

"La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique . Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment. Oui, ils sont très durs les américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort."

 

François Mitterrand juste avant de mourir.

(Source : Le dernier Mitterrand de Georges-Marc Benamou – Date de publication : 27/1/1997 – Editeur : Plon – Omnibus).



Source
http://www.alain-benajam.com/article-la-france-a-t-elle-un-ennemi-80301481.h (...)

 

http://www.vigile.net/La-France-ne-le-sait-pas-mais-nous

 

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Hugo Natowicz
11:00 07/10/2011
"Impressions de Russie" par Hugo Natowicz

Peu avant sa mort, l'ancien président français François Mitterrand s’est livré à une confession au caractère inhabituel, troublant. Au milieu des entretiens publiés dans le livre de Georges-Marc Benhamou "Le dernier Mitterrand", l'ex-chef de l’Etat glissait: "La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l'Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C'est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort".

Les observateurs se sont interrogés sur ces propos : M. Mitterrand divaguait-il, ou s'agissait-il de la vérité nue d’un homme ne se sentant plus lié par sa fonction présidentielle, l’éclair de lucidité d’un individu qui n'a de comptes à rendre à personne ? Pour quiconque a vécu en Russie et s'est imprégné des problématiques de cette partie du monde, à la fois européenne et extra-occidentale, la déclaration de l’ancien président a tout d’une évidence : cette guerre invisible fait désormais rage à l’est.

Cette tension, je ne la percevais pas tant que je vivais en France et en Espagne, deux pays largement intégrés au système économique, idéologique et militaire que les Etats-Unis ont apporté dans leurs valises à l'issue de la Seconde Guerre mondiale. Un système qui englobe ce que les Russes appellent l’« Occident »: une somme de nations fondues au sein d’un même paradigme économico-politique. Observateur de l'actualité russe depuis plusieurs années, il me semble que le leitmotiv des relations entre la Russie et l'Occident, c'est ce rapport de force constant qui sous-tend les relations dans tous les domaines, rythmé par les efforts américains visant à faire plier Moscou à l'aide de "condamnations" et de sanctions diverses (exemples ici, ici et ). 

Il faut franchir les frontières orientales de l’Union européenne, et aller dans les pays en transition, pour ressentir la violence latente qui accompagne l’extension du système de valeurs promu par l’Occident. La première fois que j’ai pris conscience du choc, et perçu ce qu’était la culture occidentale de l’extérieur, c’était en 2006 en Ukraine, un pays où les tensions avec la Russie avaient pris une dimension particulièrement palpable. J’étais venu pour refaire mon visa, et je fus choqué par l’omniprésence visuelle des femmes dénudées diffusées en boucle sur les écrans suspendus à l’intérieur même des rames de métro, et des publicités aguicheuses qui ponctuaient les escalators, les rues, le moindre espace libre. Pourtant aguerri, je me suis dit littéralement : « En France on n’irait quand même pas jusque là ! » Il y avait en effet dans ce déballage publicitaire quelque chose de particulièrement agressif, débridé, un peu comme si une bataille se déroulait sous mes yeux. Je me souviens aussi de la frénésie qui régnait dans les nombreux McDonalds, et de ce passant qui avait refusé de me répondre en russe. Ce fut un spectacle à la fois imperceptible et impressionnant. En France ou en Espagne pas de problème, j’étais chez moi ; en Russie, ou je vivais depuis quelques mois, je commençais à m’acclimater. Ici, je me sentais littéralement pris dans un entre-deux angoissant. Cette sensation me rappelait la jeunesse dorée de Slovénie, mettant un point d’honneur à afficher son ancrage à l'ouest par le biais d’habits de marque et de toute une série de références culturelles occidentales, comme pour se démarquer ostensiblement d’un passé communiste abhorré, pas "cool" (un mot marquant l’irruption de la mondialisation des valeurs dans le langage).

Bien sûr, les valeurs occidentales s’implantent également en Russie : MTV, fer de lance à la conquête de la jeunesse après la fin de l’URSS, reste populaire. Les McDonalds ne désemplissent pas. Pourtant, l’assimilation culturelle, économique, et politique de cette énorme masse qu’est la Russie reste superficielle et irrégulière. Militairement, Moscou continue de défendre sa zone d’influence au mépris des défis de l’Otan qui implante, doucement mais sûrement, son potentiel militaire aux portes du territoire russe. Economiquement, la Russie est certes intégrée dans l’espace mondialisé, mais elle est tenue à l’écart des grands clubs libéraux que sont l’OMC et l’OCDE. Culturellement, la Russie est un Etat attaché à un ensemble de valeurs ancestral qui n’aura bientôt plus cours en occident, schisme notamment cristallisé par l’interdiction de la « gay parade ». Politiquement, la Russie n’est pas un Etat démocratique au sens occidental, tout en ayant réussi à surmonter l’expérience totalitaire. C’est un régime hybride qui s’attire régulièrement les foudres de l’ouest.

Le commentateur de la Russie se trouve dans une situation délicate: doit-il se poser en vecteur de l’idéologie occidentale, raillant et condamnant systématiquement ce pays ? Doit-il au contraire faire preuve de compréhension envers la Russie et son évolution historique? Jusqu'où faut-il critiquer le système mis en place par les Américains, qui libérèrent tout de même l’Europe au prix du sang versé ? Cette libération justifiait-elle l'impérialisme sur lequel elle a débouché?

Force est de constater que malgré la fin de la guerre froide, les tensions sont toujours palpables. Avec toutes ses contradictions, la Russie incarne une tendance forte : la volonté de vivre en marge du carcan occidental, tout en partageant avec l'ouest un socle de valeurs communes. Une soif d'exister à sa façon, sans pour autant se cacher derrière un rideau de fer.

Cette posture historique complexe, instable, n'a pas fini d'alimenter la guerre silencieuse opposant la Russie et l'Amérique

 

L’opinion de l’auteur ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction

Accommodements irraisonnés

Faut-il quitter la Russie?

Un café sans lait

Sur la route

La bataille des coquillages

Corruption: omniprésente et imperceptible

Dans les entrailles de la capitale russe

La Russie en quête d'elle-même

De troubles relations

Pédophilie: quand le scandale explose

Question d'image

Haro sur les lasers!

S'unir contre la Russie pour sauver l'euro?

La société civile cherche sa voix

Bouclier de Damoclès

Ecologie: briser les tabous!

Adieu, Crimée!

Legumen non gratus

Nouvelle bataille sur le champ de Borodino

La grogne des officiers monte d'un ton

La naissance du bipartisme russe?

La presse russe en réflexion

Vive Staline?

La crise du carburant pourrait faire tâche d'huile

Un étrange malaise sibérien

Hantise de la disparition

Indignation à géométrie variable

Effet domino dans le scandale des casinos 

La Russie à la croisée des chemins

Scrutin test dans les régions russes

Premiers balbutiements de la police russe

L'or sucré de la Russie

Aux défenseurs de la patrie

Divagations culinaires

La Russie face aux révolutions

Plongée en eau bénite

Otages du Caucase

Où en est l'opposition russe?

Russie/UE: la levée des visas, mirage ou réalité?

Plios, une bourgade hors du temps

Toast à l'année qui s'en va

Un soupçon de guerre civile

Energie russe

Chères années 1990

Villages Poutine

La honte, ce spectre qui hante la Russie

Russie: la Silicon Valley du rire

 

http://fr.rian.ru/tribune/20111007/191379375.html

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12 mars 2012 1 12 /03 /mars /2012 06:35

 

Dimanche 11 mars 2012 7 11 /03 /Mars /2012 12:03

Le financement des guerres serait dissimulé

 

afghan.jpg Afin de pouvoir affirmer que les États-Unis n’ont plus de troupes en Afghanistan en 2014, le Pentagone pourrait transférer ses troupes spéciales sous le contrôle de la CIA. Ainsi, elles deviendraient des espions, selon un article d’AP citant deux représentants anonymes du Pentagone.

Les militaires, tels que les SEALs et d’autres unités, changeraient seulement de titre puisqu’ils « continueraient à cibler des militants dans des raids conjoints et à former les forces afghanes pour qu’elles puissent être autonomes », selon AP. (Kimberly Dozier, Pentagon may put special ops in Afghanistan under CIA control to meet 2014 pullout deadline, 3 mars 2012)

Le porte-parole du Pentagone a nié que de tels plans étaient envisagés. Certains commandants, note AP, « veulent que leurs unités demeurent autonomes afin de garder leurs troupes dans le cadre légal du département de la Défense ».

Ce plan de la Défense pourrait avoir un lien avec un article récent paru dans le Stars and Stripes, un média du département de la Défense des États-Unis, indiquant que le Pentagone se prépare à « déployer des troupes d’opérations spéciales dans le monde entier au moment où l’on diminue le nombre d’opérations militaires traditionnelles ».

AP ajoute :

Une guerre menée par la CIA signifierait que le public étasunien ne serait pas informé du financement des opérations comme cela se fait dans le cas d’une guerre traditionnelle. La supervision reviendrait à la Maison-Blanche, à de hauts dirigeants du renseignement et à quelques comités du Congrès. (Ibid.)

Le véritable montant alloué à la guerre serait plus facile à dissimuler advenant ce manque de supervision du public sur le financement. Bref, s'il était mis en oeuvre, ce plan dissimulerait aux Étasuniens le nombre de troupes déployées ainsi que le financement réel des guerres.


Julie Lévesque a collaboré à ce reportage.

Source: Mondialisation.ca

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21 février 2012 2 21 /02 /février /2012 16:34

 

LA BANQUE-FINANCE EST OFFICIELLEMENT DEVENUE UNE ARME DE GUERRE DEPUIS VENDREDI…

.

La Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication, SWIFT (l’organisme qui gère les virements interbancaires dans 210 pays avec 550 millions de virements par mois, ici wiki) a pondu un communiqué (lien)et l’a donné à la presse en toute discrétion en fin de journée de vendredi 17 février afin que cela passe totalement inaperçu (le jour des départs en vacances à 16 heures.   :-)
Et Swift déclare qu’il va effacer l’Iran de ses circuits informatiques indispensables aux “voyages” monétaires. Un virement fait de Londres et qui arrive sur votre compte à Paris a emprunté les circuits de Swift. Cela veut dire quoi?
Si vous êtes interdit de chéquier, vous n’êtes pas pour autant exclu du circuit financier puisque vous pouvez recevoir et émettre des virements et par conséquent retirer l’argent de votre compte.
En revanche, si votre banque par exemple est exclue de Swift, eh bien vous ne pouvez même plus recevoir un virement. Pour l’Iran, c’est la mort par exclusion des circuits informatiques financiers.
Et c’est une vraie première. En effet, même pendant les deux Guerres Mondiales, la Suisse avait servi de point central aux banques… et aucun des pays en guerre n’a été exclu du circuit financier, pas même l’Allemagne.
Reuters: “Swift said it was ready to block Iranian banks from using its network to transfer money. Expelling Iranian banks from the Swift would shut down Tehran’s main avenue to doing business with the rest of the world“. Swift a pris cette décision à la demande des US et de l’UE…
Donc attention, là vous allez voir des choses extraordinaires se passer en Iran qui ne pourra plus commercer comme avant. Cela équivaut à une mort lente de la population.
Ajoutez à cela que l’Iran ne pourra plus vendre son pétrole aux pays de l’UE, et vous obtenez une situation de mise à mort d’un pays, qui n’aura que solutions: se coucher ou faire la guerre… Et vous le savez, c’est exactement ce que veulent les Américains.
Lire l’info passée inaperçue… ici Swift et ici Reuters.
Revue de Presse par Pierre Jovanovic   www.jovanovic.com
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8 février 2012 3 08 /02 /février /2012 17:53

 

 

mardi 7 février 2012

* Préparation de guerre...

C'est une première: les Américains ont invité des partenaires étrangers, dont la France, à participer à Bold Alligator, exercice majeur de déploiement interarmées à longue distance en milieu hostile. Bold Alligator se déroule jusqu'au 13 février, en Caroline du Nord (côte est-américaine).
Bold Alligator 2012 met en oeuvre des moyens considérables : 20 000 militaires, 7 bâtiments d'assaut amphibies, des frégates d'escorte, le porte-avions Enterprise et son groupe aérien, des chasseurs de mines et des pétroliers-ravitailleurs pour les États-Unis, une centaine « Royal marines » pour la Grande-Bretagne, autant de « marines » pour les Pays-Bas , des observateurs intégrés aux états-majors pour l'Italie, le Canada, la Nouvelle-Zélande et l'Australie...
Côté français : 600 hommes et femmes (dont 400 de l'armée de terre pour constituer un groupement tactique), le bâtiment de projection et de commandement (BPC) Mistral, 70 véhicules et 6 hélicoptères (4 Puma et 2 Gazelle). Les effectifs de l'armée de terre viennent des 21e régiment d'infanterie de marine, 3e régiment d'artillerie de marine, le 1er régiment étranger de cavalerie, le 1er régiment étranger du génie, le 3e régiment d'hélicoptères de combat.
Après une première phase d'entraînement et de préparation en Virginie et un démarrage des opérations ce lundi, le point d'orgue de l'exercice est attendu le 6 février avec un débarquement massif sur les côtes de Caroline du Nord (Camp Lejeune), suivi d'une phase de manœuvre à terre jusqu'au 12 février.

Source:
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6 février 2012 1 06 /02 /février /2012 00:39
Propagande médiatique, politique, idéologique
Les associations des droits de l’Homme sont les “chevaux de Troie de l’occident”
RT
 


Les associations des droits de l’Homme sont les “chevaux de Troie de l’occident”

L’exemple libyen prouve au monde que les organisations soi-disant des “droits de l’Homme” sont en réalité les chevaux de Troie de la politique étrangère occidentale, a dit à RT l’expert du Moyen Orient Sukant Chandan depuis Londres. Médecins sans frontières a récemment suspendu sa mission à Misrata, disant qu’ils ont eu à traiter des patient pour blessures reçues durant leur interrogatoire. Chandan pense que les soi-disantes organisations humanitaires comme Human Rights Watch, Amnesty International et Médecins sans frontières ont traditionnellement un penchant eurocentrique pour tout ce qu’ils font.
“Ils semblent donner des justifications concernant “les droits de l’Homme” pour certaines politiques occidentales et agression étrangère”, a t’il dit; et une fois que le pays est envahi par les organisations “humanitaires” aidant à justifier l’agression, il y a toujours la surprise qu’une telle intervention puisse mener à des violations des droits de l’Homme que ces groupes sont supposés protéger.
“Médecins sans frontières exprime sa surprise, mais franchement ils sont utilisés à cet effet et ils autorisent le fait d’être utilisés de cette façon là. Il est temps pour les gens à travers le monde de voir ces organisations pour ce qu’elles sont vraiment, en fait les chevaux de Troie de la politique étrangère de l’occident.” Continue Chandan.
La Libye s’est développée en un état totalitaire pratiquant le torture dit Chandan, alors que durant la période de Kadhafi “il y avait une bien meilleure situation concernant les droits de l’Homme, et de loin.”
Les groupes des droits de l’Homme disent que la torture et les assassinats de détenus sont des problèmes récurents en Libye, mais il est très douteux que les milices responsables de ces tortures ne soient jamais tenues pour responsable, dit Chandan.
Et avec le nouveau gouvernement libyen accusé d’abus dans ces centres de détention du pays, il a été révélé qu’un ancien haut responsable a aussi été victime de torture.
L’ex-ambassadeur de Libye en France, Omar Brebesh, est décédé en détention le jour d’après avoir été détenu par un groupe armé.
Chandan a indiqué que cela avait été perpétré par la milice de la ville de Zantani, qui a été accusée de torturer les opposants politiques à mort.
“Il y a beaucoup de jeux politiques se passant en Libye”, a t’il dit à RT, expliquant pourquoi la milice de Zantani est sous les feux de la rampe:”La milice de Zantani retient captif Seif al-Islam Kadhafi, et l’occident, spécifiquement la cour pénale internationale, craint ce que la milice va faire avec Seif al-Islam.”
Parce que le fils de Kadhafi n’a aucun moyen de communication et qu’il n’a fait aucunes déclarations publiques, il demeure “l’atou politique majeur” de la milice.
En regardant ce qu’il s’est passe en Afghanistan et en Irak, nous pouvons dire que la stabilité et la paix ne sont pas près de se produire en Libye, a conclu Chandan.
 
RT
url de l’article original (avec vidéo): http://rt.com/news/libya-human-rights-exposed-chandan-483/
~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

http://www.alterinfo.net/Les-associations-des-droits-de-l-Homme-sont-les-chevaux-de-Troie-de-l-occident_a70771.html

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4 février 2012 6 04 /02 /février /2012 01:55
Vendredi 3 février 2012503/02/Fév/201209:54

Des troupes spéciales déployées partout sur la planète

 

zzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz-copie-4.jpg Selon le Stars and Stripes , un média du département de la Défense des États-Unis, le Pentagone se prépare à déployer des troupes d’opérations spéciales dans le monde entier au moment où l’on diminue le nombre d’opérations militaires traditionnelles.


L’initiative est présentée comme un moyen de réduire les frais.


Grâce à cette nouvelle stratégie, les États-Unis remplacent les opérations de théâtre à grande échelle par des opérations militaires clandestines, rentables et de moindre envergure. Cela aboutit inévitablement à la violation de la souveraineté nationale du pays ciblé.

 


Le chef étasunien du commandement des opérations spéciales, l’amiral Bill McRaven, qui a mené le raid contre ben Laden au Pakistan, a proposé que les troupes quittant les zones de guerre en Irak et en Afghanistan soient redéployées dans des zones « quelque peu négligées durant la décennie centrée sur Al-Qaïda ».

Cela se ferait dans le but de faciliter le lancement de raids par les Forces Spéciales, comme celui qui aurait tué ben Laden, une opération clandestine ayant violé la souveraineté pakistanaise.

Selon AP , le déploiement de commandos « plus près de nouvelles zones de crise remplacera les invasions terrestres comme celles de l’Irak et de l’Afghanistan […] par des raids d’opérations spéciales laissant peu de traces, ou mieux encore, des raids effectués par des forces locales amies entraînées par les États-Unis, les aidant à combattre, côte à côte, des ennemis mutuels ».

Ces troupes pourraient effectuer des raids, ou seraient probablement davantage appelées à travailler avec des alliés locaux pour leur apprendre à cibler des ennemis régionaux ainsi qu’à promouvoir des relations à long terme, entre soldats, pouvant aider à désamorcer une crise ou un coup éventuels. (Kimberly Dozier, Special operations expanding as wars recede , Associated Press, 27 janvier 2012)

Cela aidera « à désamorcer une crise ou un coup éventuels » ou à les fomenter?

Le but, selon un représentant de la Défense, est d’« augmenter la coopération avec les armées étrangères, de travailler avec elles pour vaincre les menaces locales au lieu de faire porter le poids de ces combats aux États-Unis ».

AP rapporte par ailleurs que « le financement pour les opérations spéciales et la recherche de renseignements augmenteront, puisqu’ils sont tous deux des moyens privilégiés par l’administration Obama pour confronter de nombreuses menaces mondiales après une décennie d’invasions terrestres coûteuses en Irak et en Afghanistan.

Cela signifie essentiellement que l’armée des États-Unis entre dans la clandestinité. Au niveau planétaire.

AP mentionne également que « les commandements des opérations spéciales à l’étranger pourraient aussi servir de cadre pour une coopération accrue entre les agences étasuniennes, fusionnant non seulement les alliés régionaux mais également des agences comme la CIA, le FBI et la Drug Enforcement Administration ».


Jule Lévesque a collaboré à ce reportage.

 


 Articles de Mondialisation.ca publiés par Mondialisation.ca
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23 janvier 2012 1 23 /01 /janvier /2012 01:12
"La Syrie est une tête de pont pour une agression contre l’Iran" entretien de Joëlle Penochet à La NR 

Joëlle Penochet

Mercredi 18 Janvier 2012


«La Syrie est une tête de pont pour une agression contre l’Iran» entretien de Joëlle Penochet à La NR

En dépit de la focalisation de l’actualité sur l’Iran, la Syrie demeure sujet à préoccupation de la part des observateurs. Ce pays rétif à l’instauration du Nouvel Ordre Mondial reste est « victime d’actes de terrorisme planifiés et organisés par des puissances étrangères ». Quelle part des services secrets occidentaux dans cette tentative de déstabilisation ? Instrumentalisation de l’OTAN par l’impérialisme US, bras armé de l’ONU ainsi que d’autres questions auxquelles Joëlle Penochet, journaliste, ethnologue et sociologue des mass-médias a répondu dans cet entretien accordé exclusivement à La Nouvelle République.

Entretien réalisé par Chérif Abdedaïm, La Nouvelle République du 14 janvier 2012
 

 

La NR/ Quelle est votre analyse de la situation en Syrie?

J.P/ Ce n’est pas Bachar el-Assad qui est visé, mais la Syrie en tant que pays laïc, nationaliste et indépendant, ennemi d’Israël et rétif à l’instauration du Nouvel Ordre Mondial. Après l’Iraq et la Libye, ce pays doit inéluctablement être détruit à son tour pour permettre la réalisation du vieux projet atlantiste de «Grand Moyen Orient». Par ailleurs, la Syrie est une tête de pont pour une agression contre l’Iran et la poursuite de l’encerclement de la Russie et de la Chine.

Après l’élimination du colonel Kadhafi, dans les conditions ignobles que l’on connait, Bachar-el-Assad est le nouvel homme à abattre, l’Hitler du moment. L’agenda atlanto-sioniste (qui correspond à celui des néo-conservateurs du PNAC (Projet pour un nouveau siècle américain) a pris du retard, et le rythme infernal de l’enchaînement des guerres contre les pays ciblés (annoncé par Bush dans le cadre d’une «guerre de cent ans contre le terrorisme) doit s’accélérer. La Syrie est depuis longtemps sur la liste étasunienne des «Etats-Voyous» dont le régime doit être renversé. L’ancien commandant en chef de l’OTAN, le général Wesley Clark, a rapporté en 2007 qu’un officier d’état-major de haut rang lui avait confié, quelques semaines après les attentats du 11 septembre, qu’une campagne militaire de cinq ans était programmée, pour des motifs inconnus, pour attaquer sept pays: l’Irak, la Syrie, le Liban, le Libye l’Iran, la Somalie et le Soudan.

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Concernant l’application de ce projet en Syrie, c’est le scénario libyen, à quelques détails près, qui est répété: la même propagande guerrière contre le régime et la diabolisation de son chef, les mêmes mercenaires et combattants professionnels étrangers lourdement armés déguisés en manifestants pacifiques, les mêmes faux-témoignages de «victimes», la création d’un «Conseil national de transition» (le 1er octobre à Istanbul) – un clone du CNT libyen -, et des sanctions économiques répétées pour asphyxier le pays.

Car, depuis la chute du mur de Berlin, c’est toujours le même schéma qui est utilisé pour lancer une guerre «humanitaire» (en Yougoslavie, en Iraq, en Libye…): on déclare que le dirigeant du pays ciblé «massacre son propre peuple», ensuite on fait des discours droits-de-l’hommistes enflammés à l’ONU («nous devons libérer le peuple de son tyran»), on impose des sanctions économiques de plus en plus lourdes, on menace, on lance des ultimatums innacceptables. Siimultanément, on prépare méthodiquement l’opinion publique internationale (que l’on doit émouvoir en lui racontant des histoires atroces préfabriquées – de bébés, de femmes et d’enfants torturés, massacrés par le régime…) à une intervention «humanitaire».

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Actuellement, Washington et ses vassaux – en premier lieu la France – se disent «mécontents» des rapports des observateurs de la Ligue arabe, qui les a «trahis» en ne remplissant pas leur mission véritable qui était de de confirmer la version de la Maison Blanche. Ils leur font le même reproche qu’au projet de résolution russe, celui de mettre sur le même plan les violences du régime et celles des «contestataires». Les américains ont d’ores et déjà déclaré que, quelles soient les recommandations de la délégation des observateurs arabes, leur position resterait inchangée. On s’en serait douté!

Mais Washington a oublié que la Syrie n’est pas la Libye. C’est un pays de 23 millions d’habitants, avec des moyens militaires plus importants, des forces militaires aguerries, et des alliances qui semblent plus sûres, du moins pour l’instant. Le pays est toujours en état de guerre larvée avec Israël depuis 1948 – avec l’épisode douloureux de la prise du Golan en 1967 (territoire qu’Afez el-Assad avait toujours essayé de récupérer) et la guerre de 1973 -, et en froid avec l’Egypte et la Jordanie qui ont signé des traités de paix avec Israël.

La Syrie étant alliée de l’Iran, du Hezbollah au Liban, et du Hamas à Gaza, pour contrer l’expansionnisme de l’état d’Israël, elle connait des tentatives de déstabilisation récurrentes: rappelons-nous l’accusation de l’assassinat de Rafic Hariri en 2005, invalidée par la révélation que les chefs d’accusation reposaient totalement sur une série de faux-témoignages. Ce n’est pas à la Syrie que profitait cet assassinat…

Les puissances occidentales, par l’intermédiaire des dictatures théocratiques du Golfe et de la Turquie veulent en finir avec ce pays comme ils l’ont fait de Iraq et de la Libye. On peut malheureusement redouter qu’il ne s’agisse que d’une question de temps, car Washington est déterminé à appliquer son agenda quoi qu’il en coûte, quitte à provoquer l’embrasement de la région entière et le déclenchement d’une troisième guerre mondiale, avec l’utilisation d’armes thermonucléaires.

Une nouvelle fois, il ne s’agit en aucun cas d’une révolte populaire, comme les media mainstream, aux mains des banksters et des multinationales de l’armement, veulent le faire accroire. Le gouvernement syrien est victime d’actes de terrorisme planifiés et organisés par des puissances étrangères pour le renverser. On assiste depuis le début des événements à une militarisation impressionnante de la soi-disant «contestation», et à son escalade sans fin: attaques à l’arme lourde contre les forces armées gouvernementales et les bâtiments publics, tirs de snipers sur les policiers, les manifestants et la population, enlèvements et assassinats de fonctionnaires et de civils qui refusent d’obéir au diktat des bandes armées.

Le niveau d’agression a monté d’un cran avec des sabotages d’infrastructures du pays, comme celui d’un pipe-line approvisionnant l’une des principales centrales électriques, revendiquée par l’Armée syrienne libre (ASL, la branche armée du CNS). Et maintenant l’escalade se poursuit avec des attentats, qui risquent de se multiplier. Ceux de Damas, qui ont fait 44 morts et 166 blessés graves à Damas à la veille de Noël, revendiqués par les Frères musulmans, ont été cyniquement attribués au régime par l’opposition et les puissances occidentales! Le 6 janvier, une nouvelle explosion à la voiture piégée a fait des dizaines de morts et de blessés. Plusieurs milliers de personnes, dont plus de deux mille soldats et membres des forces de sécurité, auraient déjà été tuées par les terroristes depuis l’apparition des troubles.

A l’instar des «rebelles» libyens, qui n’ont jamais existé que sur les écrans de télévision et les photos de presse, les bandes armées qui opèrent en Syrie sont des mercenaires et des terroristes islamistes armés de matériels lourds et sophistiqués par des puissances étrangères et l’OTAN : fusils de chasse, antichars, lance-roquettes, roquettes antiaériennes, mortiers, mitrailleuses lourdes, équipement électronique, lunettes laser…).

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Ces gangs instillent un climat de terreur dans la population, menaçant de mort ou exécutant froidement ceux qui refusent de participer à leurs manifestations, ou à leur grève générale. Ces méthodes terroristes ressemblent étrangement à celles du GIA en Algérie dans les années 90′, dont on peut se demander, avec le recul du temps, pour qui il roulaient vraiment… Le gros des troupes de «l’Armée syrienne libre» (ASL) serait composé d’éléments étrangers, principalement des terroristes islamistes armés par le Qatar, monarchie théocratique richissime. Après avoir servi de base à l’état-major américain pour ses opérations en Irak, il avait envoyé cinq mille combattants professionnels en Libye. L’ASL est dirigée par Abdelhakim Belhaj, chef historique d’Al Qaida en Libye déjà sacré gouverneur militaire de Tripoli par l’OTAN.

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Abdelhakim Belhaj

C’est pourquoi la population syrienne est en quasi-totalité derrière son président pour contrer l’agression étrangère (les grandes manifestations de soutien au régime n’ont jamais cesser depuis le début – rassemblant plus d’un million de personnes, à Damas et à Alep) et qu’elle ne cesse de réclamer plus de protection de la part de l’armée et de la police. Même les opposants, qui critiquaient la lenteur des autorités à réformer le pays pour éradiquer la corruption et instaurer plus de libertés et de justice sociale, soutiennent activement le régime pour contrer à tout prix une agression étrangère. Les réformes entamées par Bachar el Assad dès son entrée en fonction ont pris d’autant plus de retard qu’après avoir été freiné par la vieille garde de son père Afez, il a du faire face à des menaces extérieures et que le pays est l’objet de sanctions économiques du plus en plus dures.

Les minorités religieuses ont particulièrement menacées par les terroristes islamistes. Grâce au régime laïc, quarante-cinq communautés avaient jusqu’à présent coexisté en harmonie en Syrie: les Chrétiens – qui représentent 15% de la population -, les Druzes, les Kurdes, les Chiites et les Alaouites. Ces minorités soutiennent leur président et craignent l’instauration d’un régime religieux dont les persécutions les contraindraient à l’exil. Deux millions de réfugiés irakiens et près d’un-demi million de Palestiniens ont été accueillis généreusement par la Syrie, où ils ont les mêmes droits que les citoyens syriens. Provoquer et attiser les violences inter-confessionnelles ou inter-ethniques est un moyen classique pour instaurer le chaos, provoquer des guerres civiles, et imposer ensuite un nouvel ordre.

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La Soeur Agnès-Mariam de la Croix soutient le régime de Bachar

En revanche, il n’est jamais question de Résolution de l’ONU contre les dictatures sanguinaires amies de l’Occident comme l’Arabie saoudite, théocratie obscurantiste qui a massacré des milliers de manifestants au Barhein depuis le début de 2011. En Iraq, les nouveaux «dirigeants» font tirer à balles réelles sur les rassemblements – faisant à chaque fois des dizaines de morts et de blessés, et ont assassiné un journaliste co-organisateur des «Jours de la colère» contre le régime. Tout cela, dans le silence assourdissant de la dite «communauté internationale».

Ces préparatifs de guerre se déroulent honteusement avec le soutien de l’opinion publique occidentale, façonnée par la propagande des media mainstream. Les slogans (en anglais, donc à destination de l’étranger) sont conçus par des officines américaines spécialisées. Les accusations les plus grotesques ont été lancées contre Bachar el-Assad: enfants torturés, blogueuse lesbienne persécutée et prise en otage (en réalité un étudiant américain émettant d’Ecosse…). Sachant que la guerre de l’information se déroule maintenant sur l’Internet, les rejetons électroniques des media mainstream (comme le Post et Rue89 en France) se répandent en faux témoignages de soi-disant victimes (dont les noms ne sont jamais cités et dont les photos sont floutées…).

Blogueusesyrienne

Blogueuse syrienne persécutée

Ces accusations odieuses sont basées sur de faux documents audio-visuels provenant généralement d’ Al-Jazira et Al-Arabiya (les Voix de son Maître de l’OTAN et du Pentagone). Ces media prennent aussi leurs «informations» – relayées sans vérification – auprès «d’ONG» basées dans des pays occidentaux (Londres-Paris-Washington), financées paradoxalement par des organisations para-gouvernementales! C’est le cas d’Amnesty International, dont l’antenne américaine est dirigée par une assistante d’Hillary Clinton.

Mais la première source des médias mainstream est l’obscur «Observatoire syrien des Droits de l’Homme» (OSDH), basé à Londres et membre du CNS aux mains des Frères musulmans (les plus radicaux de la région), dont le but est l’instauration d’une république islamique. Son porte-parole, en exil en Turquie, s’exprimant au nom du «peuple syrien» réclame depuis des mois une «intervention extérieure».

En vue d’obtenir le feu vert pour déclencher l’agression, les Etats-Unis ont même fait pondre au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU un rapport sur mesure, totalement bidon sur les «crimes syriens contre l’humanité”. Fabriqué entièrement «en chambre» à Genève, il est basé uniquement sur les pseudo «témoignages» de 223 «déserteurs» et «victimes» dont, bien sûr, l’identité ne peut être révélée! En outre, il a été co-écrit par la directrice d’un Think-Thank de Washington (le Middle East Policy Council), qui inclut des représentants du gouvernement, de l’armée américaine, de la chambre de commerce américano-qatarie (comprenant Chevron, Exxon, Raytheon et Boeing) et agents de la CIA. Comme attendu par la secrétaire d’Etat Hillary Clinton, ses conclusions préconisent une intervention militaire. Ce «rapport» a permis au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU d’adopter une résolution condamnant «les violations des droits de l’Homme et des libertés fondamentales » en Syrie. La menace d’une "guerre civile" pourrait justifier une intervention militaire «humanitaire».

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Mercenaire

Bachar-el-Assad n’a rien d’un dictateur. C’est un médecin formé à Londres qui n’avait aucune ambition de devenir président. Il a été élu par référendum en 2000 et la population – même ses opposants-, est plus que jamais massivement derrière lui. Les forces militaires qu’il déploie – bien insuffisantes au demeurant – pour tenter de contenir cette insurrection armée de grande ampleur, font face à des escadrons de la mort redoutables entraînés par des forces spéciales américaines, françaises et israéliennes en Turquie et au Liban Nord. Le président a regretté publiquement des bavures – attribuées au fait que les forces de l’ordre étaient exaspérées par des assassinats massifs de leurs membres par des «insurgés» armés alors qu’eux-mêmes n’avaient pas le droit de tirer. De nombreux soldats ont été atrocement torturés et mutilés avant d’être jetés d’un pont, comme le montrent des vidéos de témoins directs.

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Manifestation de soutien au régime à Tartous

Tout est fait pour isoler la Syrie sur la scène internationale. La décision obtenue le 25 novembre de la Ligue arabe, dominée par l’Arabie Saoudite et autres suppôts des Etats-Unis, de suspendre la Syrie, pays fondateur de l’organisation – et dernier état arabe à s’opposer à Israël – avait pour objectif d’assurer une couverture arabe à l’agression.

Cette fois, c’est la Turquie, membre de l’OTAN et alliée d’Israël, qui tient le rôle de paravent pour les Etats-Unis que la France avait joué en Libye. En effet, ruinés et en campagne électorale (l’opinion publique américaine étant défavorable aux opérations extérieures – c’était le sens du vote à la présidentielle de 2008), les Etats-Unis ne peuvent plus se permettre d’apparaître au premier plan, mais orchestrent toute l’opération en coulisses.

Par ailleurs, on remarquera que les nouvelles guerres sont déclenchées avec l’assentiment quasi-unananime de l’opinion publique occidentale. La démobilisation des anti-guerre ne s’explique pas totalement par le découragement qui a gagné les participants aux grandes manifestations de 2002-2005 contre la guerre en Iraq (qui ont rassemblé plus de 10 millions de personnes dans le monde, et à plusieurs reprises plus d’un demi-million de personnes à New-York, Washington et à Londres). La fièvre de la guerre humanitaire a contaminé les milieux traditionnellement anti-guerre, comme en France, la «Gauche de la gauche» et les «écologistes» – révélant ainsi la véritable nature de ces mouvances très médiatisées-, et aux Etats-Unis les «libéraux», depuis que le milliardiaire Georges Soros (l’inventeur génial des « révolutions colorées ») a mis la main sur le mouvement pacifiste en 2004 pour canaliser ses énergies derrière le candidat belliciste démocrate (à l’aide de slogans aussi fédérateurs que «Anybody but Bush»), en lui faisant prendre des vessies pour des lanternes.

 

La NR/ Dans la guerre libyenne, certains observateurs ont souligné le rôle des services secrets occidentaux dans la préparation de l’insurrection ; assisterait-on au même scénario en Syrie ?

Ce type d’opération de déstabilisation ne peut pas se réaliser sans une longue préparation. Les services secrets occidentaux et israéliens fomentent la déstabilisation de la Syrie depuis des années. Des agents de la DGSE (les renseignements français) sont basés au Nord du Liban et en Turquie. On sait que les Frères musulmans, qui dominent le CNS, ont des liens étroits avec les services anglais (MI6) et la CIA depuis des décennies. Les mouvements islamistes ont souvent été manipulés par les puissances occidentales pour contrer le nationalisme arabe (par exemple le nassérisme dans les années 50′). Les mercenaires étrangers (saoudiens, qatari, libanais…) sont armés, formés et financés par les mêmes services, et le Mossad, l’Arabie Saoudite, la Turquie, le Liban et la Jordanie.

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L'émir du Qatar

La NR/ Certains pensent qu’une guerre contre la Syrie aurait de lourdes conséquences sur la région. A quelle configuration géopolitique pourrait-on s’attendre dans ce cas ?

C’est un scénario à la Yougoslave qui se dessine. On essaie de déclencher une guerre civile pour créer des divisions ethniques, politiques et religieuses menant à l’éclatement du pays. Déjà dans l’ex-fédération yougouslave, en Bosnie et au Kosovo, l’objectif avait été atteint grâce à la création d’organisations paramilitaires armées (comme l’UCK) similaires à l’ASL. La propagande mensongère (faux-charnier de Timisoara, faux massacre de Raçac, faux camp de concentration..) voulait démontrer que le gouvernement de Belgrade avait commis des crimes atroces, afin de pouvoir justifier une «guerre humanitaire». Là aussi, on avait utilisé des groupes islamistes, et créé par la suite, en toute illégalité, un état sur des bases ethniques et confessionnelles, le Kosovo (où les rares Serbes et Chrétiens qui n’ont pas fui sont toujours persécutés).

Mais la Syrie n’est une étape de plus après la Libye dans le plan de remodelage de la région programmé par l’axe atlanto-sioniste, qui passe ensuite par l’Iran. Il faut éliminer tous les régimes encore récalcitrants au Nouvel ordre mondial, et les partitionner les pays à l’instar de la Yougoslavie ou du Soudan (en 2011), sur des bases ethniques et/ou confessionnelles.

 

La NR/ La Russie et la Chine ont opposé leur veto à cette campagne anti-syrienne. Sauront-ils résister face à l’axe américano-occidental ? Et pour combien de temps ?

 

Les dirigeants chinois et russes portent une part de responsabilité dans les massacres du peuple libyen et la chute du régime. Saurons-nous jamais à la suite de quels marchandages sordides ils en sont arrivés là?

L’intervention militaire en Syrie, qui avait été planifiée pour la mi-novembre 2011, a été stoppée in extremis le 5 octobre par les vétos russe et chinois au Conseil de sécurité. Exaspérée par cette résistance inattendue, les puissances impérialistes ont décidé d’intensifier leur campagne de propagande de guerre et les provocations meurtrières sur le terrain. Les media multiplient les calomnies odieuses contre le régime, et diffusent quotidiennement des bilans des morts fantaisistes de plus en plus lourds. Tout cela pour préparer les opinions publiques à une nouvelle bonne guerre humanitaire qui réduirait le pays en cendres et ferait des dizaines de milliers de morts.

La Chine, qui a dénoncé l’instrumentalisation du rapport du Conseil des Droits de l’Homme pour forcer le Conseil de sécurité à voter une Résolution, a tout de même reconnu le CNS et appelé à deux reprises le régime syrien à «respecter et répondre aux aspirations et aux revendications légitimes du peuple». La Russie a jugé le rapport Pillay «inacceptable», mais elle a finalement opéré un recul tactique en proposant une Résolution au Conseil le 5 décembre. Il semble évident que la nouvelle tentative de déstabilisation de la Russie à l’occasion des récentes élections est liée à sa position, même si elle a été infléchie (les media évoquent même aujourd’hui un «Printemps Russe»!). Se retrouvant isolée, et étant dépendante des ressources pétrolières de la région, elle doit assurer ses arrières. Le 8 janvier, une flotte russe comprennant des navires de guerre, des sous-marins, des avions de combat, des hélicoptères et plusieurs systèmes de missiles anti-aériens a accosté en rade de Tartous, la seule base dont disposerait la Russie en Méditerranée.

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Porte-avions russe Amiral-Kuznetsov dans les eaux syriennes

La Syrie offrant plus de résistance que prévu, et les premiers rapports de la Ligue arabe n’étant pas à la mesure des espérances des puissances occidentales, désignent de nouveau à la vindicte publique l’adversaire principal dans la région, l’Iran, le plus gros morceau. Pour l’instant, la Syrie ne fait plus la une des media, même avec les attentats odieux qui ont frappé Damas. Mais les exactions des terroristes continuent de s’amplifier, avec cette fois des attentats à répétition.

 

La NR/ Vous êtes de ceux qui pensent que le « printemps arabe » lui-même était une opération américaine, une nouvelle « révolution de couleur » ; pouvez-vous explicitez ?

 

Le renversement des potentats corrompus régnant en Egypte et en Tunisie était espérée depuis longtemps. Mais les multiples révoltes de la faim et les manifestations contre la politique étrangère de ces marionnettes (notamment contre leur alliance tacite avec Israël) avaient toujours été jusqu’à présent matées dans le sang sans que la «communauté internationale» s’en émeuve. La situation en Egypte et en Tunisie, pays rongés par la corruption et en proie à un taux de chômage extrêmement élevé, est très différente de celles de la Libye et de la Syrie. La Tunisie compte 800.000 sans-emploi et un taux de chômage de 30% dans certaines régions (contre 8% en Syrie, et une quasi-inexistence en Libye, grâce au système social mis en place par Mouammar Khadafi). Les soi-disant «Révolutions» arabes louangées par les occidentaux n’ont abouti qu’à la mise en place de régimes islamistes et d’un gouvernement militaire qui continue de réprimer la population.

 

Beaucoup trop d’indices semblent indiquer que ce dénommé «printemps» n’était pas aussi spontané qu’il a été décrit. Le matériel standardisé, comme les nouveaux drapeaux et les pancartes, fabriqués à grande échelle et distribués aux manifestants, les slogans en anglais, sont également le signe d’une main extérieure, de même que les noms donnés à ces révoltes, baptisées abusivement «Révolutions», comme la «Révolution du Jasmin» tunisienne, après les révolutions «Orange» (en Ukraine), «des Roses» (en Géorgie), Verte, Pourpre, etc. Tout cela a un air de «déjà vu». Tout est bien trop ordonné pour être spontané…

Le nom même de «printemps» était réapparu en 1967 en Tchécoslovaquie (avec le «printemps de Prague»), au moment où son nouveau dirigeant, Dubcek, s’était rapproché de l’Ouest, provoquant l’ire de l’URSS et l’invasion du pays par les troupes soviétiques l’année suivante.

 

La NR/ Quels enjeux, pour Washington, présentent ces guerres menées par procuration via l’OTAN, notamment dans le monde arabe et en Afrique ; comment voyez-vous la nouvelle répartition des rôles dans ce nouvel ordre mondial ? Quel rôle pourrait jouer Israël dans cette éventuelle redistribution des rôles ?

Une fois débarrassé des régimes qui le gênaient, l’axe atlanto-sioniste pourrait remodeler le Moyen Orient à sa guise. Israël pourrait élargir ses frontières à l’intérieur de l’actuelle Syrie, de l’Iraq et du Liban. La politique d’Israël est une politique d’extension sans limites du pays et de son influence à travers le monde. Sa soif d’extension et de domination mégalomaniaque est inextinguible, et elle peut donner libre cours à la réalisation de tous ses phantasmes, étant assurée que tous ses crimes passés et à venir resteront à jamais impunis. Israël contrôle aujourd’hui pratiquement tous les media occidentaux mainstream, et nombre de gouvernements. Il est impossible à un candidat aux présidentielles américaines d’être élu sans son soutien. Le même phénomène semble s’être étendu à la France où, aujourd’hui, même la candidate du Front National en campagne semble rechercher l’appui d’Israël.

Si le plan occidental réussissait, Israël serait reconnue par les nouveaux dirigeants mis en place par les Etats-Unis. Les nouveaux gouvernements fantoches (comme ceux d’Iraq, d’Afghanistan, et de Côte d’Ivoire…) permettraient également aux grandes multinationales américaines (notamment les géants du pétrole, du bâtiment et de l’agroalimentaire) de s’implanter dans les pays recolonisés.

 

La NR/ Certains pensent que la guerre de l’OTAN contre la Libye est dirigée contre la Chine notamment pour l’accès aux ressources énergétiques, d’autres avancent qu’elle est dirigée contre l’Afrique, qu’en pensez-vous ?

A la fois contre les deux en réalité. Les Etats-Unis sont en concurrence avec la Chine pour le contrôle des ressources énergétiques. Ils ne peuvent tolérer que la Chine cherche à s’approprier les champs pétroliers les plus riches connus, alors qu’il est prévu que l’économie américaine sera supplantée par celle de la Chine dans les cinq ans à venir. Ils n’avaient pas pardonné à Kadhafi d’avoir refusé, en 2008, de rejoindre l’AfriCom, le commandement régional créé par le Pentagone pour contrer la pénétration de la Chine en Afrique. Il faut savoir que le tiers des importations de pétrole de la Chine provient du continent africain.

Et, en même temps, il faut éviter qu’un nouveau continent (de surcroît le plus riche!) puisse sortir du sous-développement: il faut maintenir l’Afrique la tête sous l’eau pour éviter qu’elle devienne une puissance émergente. Le colonel Kadhafi, symbole de la lutte anti-impérialiste en Afrique parce qu’il avait toujours oeuvré pour le développement et l’indépendance du continent, devait être éliminé. Il avait financé le satellite RASCOM, qui a permis à l’Afrique de sortir de la dépendance des multinationales occidentales en matière de télécommunications. Il était sur le point de lancer une monnaie basée sur l’Or, travaillait à nouveaux projets panafricains, dont les États-Unis d’Afrique et une Organisation du Traité de l’Atlantique Sud. Les puissances impérialistes ne pouvaient le tolérer. L’Afrique est un continent extrêmement riche en matières premières indispensables aux pays développés: pétrole, gaz naturel, minerais rares utilisés pour les nouvelles technologies… La carte des conflits en Afrique se superpose avec celle des richesses de son sous-sol.

C’est pourquoi les pays africains les mieux dotés en matière premières sont voués à la famine et à des guerres civiles programmées de l’extérieur. On pourrait dire que plus un pays est riche, plus il va s’enfoncer dans le sous-développement, car les puissances étrangères ne peuvent piller un pays que s’il est faible et dépendant des «aides» extérieures (du FMI, de la Banque mondiale…) qui l’étranglent, avec des «dirigeants» installés par ses soins. Ce n’était le cas ni de l’Iraq ni de la Libye, comme ce n’est pas le cas de l’Iran ni du Venezuela – également sur la liste noire des Etats-Unis depuis l’élection d’Hugo Chavez à sa tête.

 

La NR/ Selon ses statuts, l’OTAN est un pacte défensif dont l’objectif consiste dans l’aide mutuelle en cas d’attaque d’un de ses membres. Elle n’est absolument pas habilitée à intervenir hors de son territoire, dans des pays non membres. Or, on constate aujourd’hui qu’elle est instrumentalisée. Elle est devenue une force de frappe militaire de l’ONU pour renverser des gouvernements de part le monde. Comment expliquer ce revirement ?

L’OTAN n’est qu’un instrument au service de l’impérialisme US, le bras armé de l’ONU. C’est en prévision des nouvelles guerres américaines programmées de longue date que Sarkozy, l’agent américain, a fait revenir en 2009 la France dans le commandement intégré de l’OTAN duquel le général de Gaulle l’avait fait fait sortir en 1966. Comme G.W. Bush, Obama – le nègre blanc -, ne fait que suivre la feuille de route.

L’OTAN, qui aurait logiquement du disparaître à la fin de la guerre froide, s’est au contraire notablement renforcée depuis, avec notamment l’adhésion des anciens pays de l’Est. C’est à l’OTAN qu’Obama, prix Nobel de la Paix, a transféré sa guerre contre la Libye lorsque les pays qui lui servaient de paravent se sont trouvés en difficulté. Toujours en contradiction avec sa Charte, L’OTAN participe aussi à des guerres d’occupation et mène avec la CIA des opérations criminelles.

L’accord entre l’OTAN et l’ONU, alliance militaire pourvue d’armes nucléaires, est incompatible avec la Charte de l’ONU, qui exige que les conflits soient résolus pacifiquement. L’OTAN n’est plus qu’un instrument des États Unis pour mettre en œuvre le plan concocté par les néoconservateurs dans les années 90′ (le PNAC) dans le cadre de l’instauration d’un Nouvel Ordre mondial.

Peut-on distinguer les interventions de l’ONU de celles de l’OTAN, si trois des cinq membres permanents du Conseil de sécurité sont aussi membres de l’OTAN? Comment les violations du droit commises par l’OTAN pourraient-elles être poursuivies par les tribunaux internationaux?

 

La NR/ Actuellement, on assiste à une dépravation de l’application du droit international de la part du Conseil de sécurité, comme on l’a constaté notamment en Libye, avec la malversation de la résolution 1973. Quelle crédibilité pourrait avoir l’ONU dont la Charte a été détournée de sa vocation première ?

 

C’est une vaste fumisterie pour donner l’illusion que le droit international serait respecté, alors qu’il n’y a qu’un seul droit qui régit notre monde, la loi de la jungle.

Certes, la résolution 1973 a été violée, mais elle avait été conçue et votée justement dans le but de pouvoir l’être. C’était un cheval de Troie en vue d’une escalade militaire pour faire tomber le régime. Au demeurant, elle n’avait pas lieu d’être, puisqu’il avait été prouvé rapidement que le Guide libyen n’avait jamais fait bombarder son peuple ni fait tirer sur lui. La Résolution a été votée sans qu’aucune enquête soit diligentée pour vérifier les faits allégués.

Combien de guerres d’agression ont été menées avec ou sans l’aval de l’ONU ? En 2003, les Etats Unis et la Grande-Bretagne ont violé le droit international en attaquant l’Iraq sans résolution du conseil, parce que la France avait prévenu qu’elle utiliserait son droit de veto. Nous avions le précédent de l’attaque de la Yougoslavie, qui avait pour but l’implantation de bases américaines en Europe de l’Est comme nouvelle étape de l’encerclement de la Russie, et contrôle de l’acheminement des produits pétroliers… Israël avait elle obtenu un mandat de l’ONU avant d’attaquer le Liban en 2006 et la bande de Gaza en 2009 ? A-t-elle été poursuivie pour violation du droit international et pour crimes contre l’Humanité?

Le Conseil de sécurité et le secrétariat de l’ONU sont devenus depuis la chute du mur de Berlin (qui avait le mérite au moins de maintenir «l’équilibre de la terreur») sont les premiers responsables des catastrophes humanitaires. Ainsi, l’embargo contre l’Iraq decrété en 1990 (et jamais levé jusqu’à 2003 malgré le respect de ses clauses) a causé 1.500.000 morts, dont un demi-million d’enfants. Pour protester, quelques honnêtes hauts-fonctionnaires de l’ONU avaient préféré démissionner plutôt que de rester complices de ce génocide à petit feu, comme deux coordinateurs des opérations humanitaires en Irak successifs (Dennis Halliday en 1998 et Hans Christof von Sponeck en 2000), suivis par la responsable du Programme alimentaire mondial (PAM).

Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis ont attaqué plus de cinquante pays en totale impunité. Sans compter tous les coups d’Etat organisés à travers le monde pour renverser les dirigeants gênants… Et Israël a été condamnée plus de deux cent cinquante fois par des résolutions de l’ONU, mais n’a jamais été sanctionnée. Le sionisme a été stigmatisé comme «une forme de racisme» par l’ONU en 1975, mais cela n’a pas empêché la construction d’un mur de l’Apartheid aussi ignoble que le mur de Berlin sans que la « communauté internationale» s’en émeuve.

Les dirigeants de tous ces pays-voyous (qui possèdent tous l’arme nucléaire) ont-ils été jugés et condamnés par un tribunal international? Leur a-t-on envoyé les troupes de l’OTAN pour les mater?

Par contre, les dirigeants vaincus des pays attaqués et vaincus sont jugés par des tribunaux fantoches et sont condamnés à mort après un simulacre de jugement (Saddam Hussein, Tarek Aziz, et bientôt Saïf Al Islam Kadhafi), sont laissés mourir à petit feu (Milosevic), quand ils ne sont pas tout simplement lynchés, comme Mouammar Kadhafi, sans que personne n’y trouve à redire. Dans quel monde vivons-nous ?

(On pourra noter au passage que les «grandes» démocraties où la peine de mort a été abolie se réjouissent des exécutions sommaires de dirigeants extra-occidentaux, et acceptent d’être responsables ou complices de millions de morts aux cours des guerres d’agressions. Ceci est pour le moins grotesque…).

Par ailleurs, l’ONU n’est jamais intervenue lorsque des dirigeants démocratiquement élus ont été assassinés ou chassés par les Etats-Unis : Mossadegh en Iran en 1953, Allende au Chili en 1973, Manuel Zelaya au Honduras en 2009 pour n’en citer que quelques uns… Les dictateurs sanguinaires qu’on leur a substitués n’ont jamais été jugés pour crimes de guerres ou crimes contre l’Humanité devant un tribunal international comme comme ils auraient du l’être selon les lois en vigueur. Le général Pinochet est mort tranquillement chez lui, et les généraux argentins n’ont pas été inquiétés malgré toutes les manifestations de familles de dizaines de milliers de « disparus ».

Tous les dirigeants africains intègres qui ont tenté de développer leur pays et d’échapper au Diktat des néo-colonisateurs ont été assassinés (Thomas Sankara au Burkina Faso, Patrice Lumumba au Congo…)… Et le président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, aussitôt après avoir démocratiquement réélu en 2011, a été kidnappé et chassé par la France au profit d’Alexandre Ouattara, la marionnette sanguinaire du FMI. C’est le vainqueur des élections qui se retrouve maintenant devant le tribunal international de La Haye! C’est vraiment le monde à l’envers! Un exemple de plus qui démontre que l’ONU n’est qu’un instrument au service de l’Occident et de ses sbires.

Il nous faut donc nous demander si le monde serait différent en l’absence de cet organisme dévoyé et corrompu, au service exclusif des gendarmes du monde.

En effet, depuis sa fondation, l’Organisation des nations unies s’est avérée inefficace pour maintenir la paix et n’a jamais empêché ses membres les plus influents de contourner ses mécanismes pour mener des opérations unilatérales. Les secrétaires généraux du «machin», comme l’appelait si bien le général de Gaulle, sont tous des marionnettes des USA, comme Ban Ki-Moon, après Koffi Annan et bien d’autres. C’est un organisme de convenance, un paravent créé pour servir les intérêts des Etats-Unis et ceux de leurs valets tout en faisant croire à une justice internationale. Point final.

Ainsi, le Tribunal pénal international (TPI) de La Haye n’a jamais eu à juger les responsables des Etats-Unis et de ses alliés, qui ont commis des massacres à très grande échelle, et utilisé des armes nucléaires et chimiques, que ce soit au Vietnam (avec l’agent Orange), en Iraq, en ex-Yougoslavie, en Palestine, au Liban, en Libye (avec les armes à l’uranium appauvri, au phosphore, au napalm «amélioré»…). Le président Clinton a été inquiété dans son pays pour des délits sexuels, mais il ne sera jamais jugé pour l’assassinat de centaines de milliers d’Iraqiens (pas plus que son acolyte, le prix Nobel de la Paix, Al Gore). De même que Richard Nixon fût chassé pour des écoutes téléphoniques, et non pour ses crimes de guerre. En récompense des atrocités dont il était responsable au Vietnam ou au Chili, son secrétaire d’Etat Henry Kissinger avait lui-aussi reçu le Prix Nobel de la Paix! Ajoutons que les Etats-Unis ont refusé de ratifier le traité instituant la Cour pénale internationale (CPI), afin d’éviter tout jugement à ses dirigeants politiques et militaires.

Les agences spécialisées de l’ONU sont pour la plupart tout aussi inefficaces et dévoyées. Ainsi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), assujettie à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) par un accord de 1959, n’a pas le droit de reconnaître officiellement la nocivité de l’uranium appauvri, substance à la fois hautement chimiotoxique et radioactive utilisée dans toute la panoplie des armes depuis plus de vingt ans et de façon de plus en plus intensive. Le Programme des nations-unies pour l’environnement (PNUE) ignore ce très grave problème de pollution de l’environnement. Irréversible, il condamne les populations victimes des bombardements à vivre dans un environnement de plus en plus radioactif, et va induire la mort de centaines de milliers, voire de millions de personnes sur plusieurs siècles, et la destruction du génome… L’ONU s’en est-elle souciée ? En Iraq, plus de trois millions de personnes ont déjà été tués depuis vingt ans par les Etats-Unis et ses laquais. Mais on ne pourra jamais inclure parmi les victimes le nombre de morts différées dues à cette substance diabolique.

Certains traités, comme celui de non-prolifération nucléaire (TPN), sont instrumentalisés pour assurer la domination des uns, et menacer d’extermination les autres. Notons qu’Israël, qui posséderait aujourd’hui plus de troix-cents têtes nucléaires, a pu développer en toute illégalité son programme, sans avoir signé le traité de non-prolifération (à l’inverse de l’Iran) et sans que ses installations soient jamais inspectées. (Sans compter toutes les autres armes de destruction de masse qu’elle développe en secret). Cette situation n’a jamais été sanctionnée par l’Organisation censée garantir la Paix entre les nations… Pourtant cet état hors-la-loi ose menacer sans vergogne un pays voisin, l’Iran, d’annihilation.

 

La NR/ N’est-il pas temps de réformer cette Organisation qui, malheureusement, n’est plus en mesure de remplir la mission essentielle pour laquelle elle a été créée, c’est-à-dire garantir la paix ; alors qu’on en est arrivé au point où l’on mène des guerres d’agression en son nom ? Si oui, comment ?

Une réforme radicale de l’ONU s’impose pour la soustraire au contrôle des USA, mais c’est un voeux pieux. Il faut d’abord se poser la question: a-t-elle jamais garanti la paix? Sa mission a été dévoyée depuis le début de son existence. Elle a pour mission fondatrice la paix internationale, mais elle n’a jamais, à ma connaissance, empêché les guerres (Cf. Vietnam, Yougoslavie, Iraq… ). L’ONU n’a jamais été plus efficace que la Société des nations (SDN,) fondée après la guerre de 14-18, qu’elle a remplacée après la deuxième guerre mondiale.

Bien au contraire, elle a favorisé les guerres d’agression et les coups d’état menés par les Etats-Unis et ses laquais pour renverser des présidents élus démocratiquement – mais qui n’avaient pas l’heur de plaire aux gendarmes du monde -, et les remplacer par des dictateurs sanguinaires à leur botte.

Depuis 1945, et surtout depuis 1989 et 2001, les violations du droit international par les plus puissants se sont intensifiées à l’envi. Nombre de populations (pas seulement dans le Tiers-Monde) se voient privées de leurs droits fondamentaux (à l’alimentation, à la santé, à l’habitat, à la culture, au travail, à un environnement sain et à la liberté d’opinion), et peuvent être victimes d’agressions militaires si leurs ressources naturelles sont convoitées.

Qui pourrait se charger de réformer l’ONU? Ceux qui sont aux commandes aujourd’hui et qui ont dévoyé sa mission originelle à leur profit en bafouant en permanence sa Charte? Il s’agirait d’abord de faire respecter le droit international qu’elle a elle-même fondé! Il y aura certainement un replâtrage censé donner plus de représentativité aux pays du Sud émergents (Inde, Brésil…) au sein du conseil de sécurité, et permettant d’éviter les blocages comme celui qu’on connait actuellement pour la Syrie.

Entretien réalisé par Chérif Abdedaïm, La Nouvelle République du 14 janvier 2012

 

http://www.alterinfo.net/La-Syrie-est-une-tete-de-pont-pour-une-agression-contre-l-Iran-entretien-de-Joelle-Penochet-a-La-NR_a69778.html

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http://www.internationalnews.fr/article-la-syrie-est-une-tete-de-pont-pour-une-agression-contre-l-iran-entretien-joelle-peno

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