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25 juin 2014 3 25 /06 /juin /2014 01:25
           
Banques gouvernements peuples
Irak, Libye, Iran, Ukraine : Guerres des élites contre les peuples
Mondialisation.ca, 20 juin 2014

La plupart des experts de l’évolution historique ont tendance à percevoir une nouvelle guerre mondiale par le déploiement à grande échelle de moyens militaires visant la défaite, la destruction ou l’asservissement d’un des belligérants. Bien que l’idée d’un tel scénario sinistre ne peut certainement pas être exclue, il y a des raisons de croire, cependant, que la fameuse Troisième Guerre mondiale dont on parle tant pourrait être d’un type différent : plutôt entre classes qu’entre pays.

Vue sous cet angle, la troisième guerre mondiale se déroule déjà, et elle fait rage depuis des années : la guerre unilatérale néolibérale, transfrontalière de l’économie d’austérité qui est menée par la classe transnationale de l’oligarchie financière contre l’écrasante majorité des citoyens du monde, les 99%.

La mondialisation du capital et l’interdépendance des marchés mondiaux a atteint un tel niveau que des affrontements militaires de grande envergure comme ceux des première et seconde guerres mondiales pourraient conduire à une catastrophe financière pour tous. Sans surprise, le réseau des élites financières transnationales, qui choisissent souvent depuis les coulisses les politiciens et les gouvernements, semblent être opposés à une autre guerre internationale qui pourrait paralyser les marchés financiers à travers le monde.

Cela explique pourquoi les récentes agressions impérialistes ont souvent pris la forme d’interventions de type « soft-power » : révolutions de différentes couleurs, coups d’état « démocratiques », guerres civiles provoquées, sanctions économiques, etc. Bien sûr, l’option militaire demeure lorsque les stratégies de changement de régime « soft-power » échouent ou s’avèrent insuffisantes.

Cependant, même dans ce cas, tous les efforts sont faits (par les grandes puissances capitalistes) pour rendre ces interventions militaires « contrôlées » ou « gérables », c’est-à-dire limitées à un niveau local ou national. Alors que les guerres « contrôlées » ont tendance à protéger les fortunes des profiteurs de guerre et les bénéficiaires des dépenses militaires (principalement le complexe sécurité-militaro-industriel et les grandes banques), ils ne provoquent pas de paralysie des marchés financiers internationaux.

Cela explique aussi pourquoi les grandes puissances mondiales comme la Chine, la Russie, l’Inde et le Brésil ont tendance à ne pas s’opposer plus fermement aux politiques d’intimidation des États-Unis. Les cercles oligarchiques de ces pays ont plus en commun avec leurs homologues des États-Unis et d’autres pays capitalistes qu’avec leurs compatriotes. «  Qu’ils élisent domicile à New York ou Hong Kong, Moscou ou Bombay, les super-riches aujourd’hui constituent de plus en plus une nation à part entière », fait remarquer Chrystia Freeland, rédactrice de Reuters, qui côtoie les élites à travers le monde.

Il est donc logique de penser qu’une alliance de fait existe entre les membres de cette « nation » mondiale des super-riches, qui contribue à faciliter les plans impérialistes de changement de régime. Par exemple, lorsque la Russie est menacée par les Etats-Unis et leurs alliés européens, les oligarques russes ont tendance à collaborer clandestinement avec leurs homologues de classe à l’Ouest, sapant ainsi la résistance de la Russie à une ingérence des puissances occidentales.

Un bref regard sur les opérations récentes de changement de régime dans des pays comme l’Irak et la Libye, d’une part, et l’Ukraine et l’Iran, d’autre part, peut aider à comprendre quand et où les puissances impérialistes ont recours à une action militaire directe pour provoquer le changement (comme en Irak et en Libye), et où et quand ils ont recours plutôt à des tactiques de « soft-power » pour les mêmes objectifs, comme en Ukraine et en Iran. Deux raisons ou considérations principales peuvent être identifiées quant au choix des impérialistes dans les moyens ou tactiques à mettre en oeuvre.

La première est liée aux écarts entre classes dans les pays ciblés. Grâce à une vaste (et souvent scandaleuse) privatisation des biens publics dans l’Ukraine et l’Iran, on a vu émerger des cercles d’oligarques financiers assez riches dans ces deux pays.

Ces magnats pro-occidentaux ont tendance à collaborer avec les forces interventionnistes de l’étranger ; ils sont essentiellement des agents de changement de régime de l’intérieur, en collaboration avec les forces impérialistes de l’extérieur. C’est ce qui explique (au moins partiellement) la raison pour laquelle les plans de changement de régime dans ces deux pays se sont appuyés principalement sur le « soft power » et les révolutions de couleur au lieu d’une intervention militaire directe.

En revanche, l’Irak de Saddam Hussein et la Libye de Mouammar Kadhafi n’avaient pas de classes riches influentes et connectées au niveau international. Ni Saddam, ni Kadhafi n’étaient des parangons de vertu ou des champions de la démocratie, mais ils ont joué le rôle de ce qu’on appelle parfois de « dictateurs éclairés » : ils ont mis en oeuvre des programmes sociaux étendus, maintenu un fort secteur public, se sont opposés à la privatisation des services publics tels que la santé et de l’éducation, et conservé les industries « stratégiques » telles que l’énergie et la finance sous la propriété et le contrôle de l’État.

Ensemble, ces politiques ont empêché l’émergence d’élites financières puissantes comme celles qui ont émergé et se sont développées en Iran ou en Ukraine. Cela signifie, entre autres, que la « puissance douce » et/ou la tactique de la révolution de couleur, qui dépendent fortement d’alliés autochtones ou locales, à savoir la bourgeoisie dite compradore, n’avaient pas de bonnes chances de succès dans ces pays – d’où le recours au « hard-power » ou intervention militaire/occupation directe en Irak et en Libye.

La deuxième considération impérialiste dans le choix entre tactiques « soft » ou « hard » est celle de savoir si la guerre déclenchée pourra être contrôlée et gérée au niveau local ou national, ou si elle peut échapper à tout contrôle et se transformer en un conflit régional et/ou mondial.

Dans le cas de l’Ukraine, par exemple, une agression militaire directe aurait certainement impliqué la Russie, et serait très probablement devenue mondiale, avec des conséquences désastreuses sur le plan économique/financier, échappant au contrôle des puissances impérialistes – d’où le choix d’employer le « soft-ppower » et/ou le coup d’état « démocratique » en Ukraine.

Une préoccupation similaire pour l’Iran – qu’une guerre totale pourrait échapper à tout contrôle – explique aussi pourquoi les plans de changement de régime dans ce pays ont (pour l’instant) porté principalement sur des sanctions économiques et d’autres tactiques de « soft-power », dont la « révolution de couleur » baptisée verte de 2009.

En revanche, c’est le « hard power » ou la force militaire brute qui a été choisie pour un changement de régime en Irak et en Libye, choix basé sur la quasi-certitude que ces guerres allaient pouvoir être contrôlées avec un certain succès et ne pas se transformer en un conflit régional ou mondial.


Le cas de l’Ukraine


La crise récente et en cours en Ukraine montre clairement comment les élites financières transnationales ont tendance à éviter les guerres internationales cataclysmiques, de l’échelle de la Première ou Seconde guerres mondiales, en faveur de guerres contrôlables et souvent entre classes via des sanctions économiques et autres tactiques de « soft power ».

Au lendemain du putsch du 22 février à Kiev, qui a renversé le président dûment élu Viktor Ianoukovitch et porté au pouvoir le régime issu du coup d’Etat et soutenu par les Etats-Unis, les tensions entre la Russie et les puissances occidentales étaient si fortes que de nombreux observateurs ont averti de « l’imminence d’une IIIème guerre mondiale ».

Bien que les tensions et le danger de grands affrontements militaires entre les deux parties persiste, ils ont considérablement diminué depuis le début mai, lorsque le président russe Vladimir Poutine a cédé dans le bras de fer avec les puissances occidentales en annonçant le 7 mai que la Russie respecterait l’élection présidentielle en Ukraine, et travaillerait avec celui qui sera élu – en l’occurrence le milliardaire oligarque Petro Proshenko.

Malgré la poursuite de la répression brutale contre les militants autonomistes dans les provinces du sud-est/est de l’Ukraine, les manoeuvres diplomatiques sans relâche menées par les représentants des élites financières des États-Unis, l’Europe, l’Ukraine et la Russie ont néanmoins réussi à éviter un clash militaire entre les parties américaines et russes.

Qu’est-ce qui a changé entre toutes les menaces antérieures de sanctions massives et/ou d’actions militaires contre la Russie et l’accalmie relative et les « solutions diplomatiques » d’aujourd’hui ?

La réponse, en un mot, est que les puissants intérêts économiques au sien de la finance internationale, le commerce et les investissements (c’est à dire les élites financières en Russie, l’Ukraine et le noyau des pays capitalistes) ne peuvent tout simplement pas risquer une nouvelle guerre mondiale incontrôlable. Certes, les grandes banques et les complexes militaro-industriels influents ont tendance à prospérer sur les guerres perpétuelles et les tensions internationales. Mais ils ont aussi tendance à préférer des guerres « gérables », « contrôlables » au niveau local ou national (comme celles en Irak ou en Libye, par exemple) aux grandes guerres cataclysmiques régionales ou mondiales.

Ce n’est pas un secret que l’économie de la Russie est devenue de plus en plus liée à l’économie Occidentale (principalement en raison de la puissance économique et du comportement de ses oligarques transnationaux), et elle est également devenue de plus en plus vulnérables aux fluctuations du marché mondial et aux menaces de sanctions économiques. C’est ce qui explique, dans une large mesure, les gestes conciliants du président Poutine destinés à atténuer par des moyens diplomatiques les hostilités sur la crise en Ukraine.

Ce qui est moins connu, cependant, c’est que les économies occidentales sont vulnérables aussi à des sanctions de la Russie, si la Russie décide de se venger. En fait, la Russie possède de puissants armes économiques pour exercer des représailles, si nécessaire. Les effets économiques de sanctions réciproques pourraient être très douloureux pour un certain nombre de pays européens. En raison de l’interconnexion de la plupart des économies et des marchés financiers, des sanctions en représailles pourraient aggraver de façon significative l’économie de l’Union européenne, déjà fragile, et même l’économie mondiale :

Des sanctions sur les exportations russes affecteraient sévèrement l’UE. L’Europe importe 30% de son gaz de la société d’Etat russe Gazprom. La Russie est également le plus gros client de l’Europe. L’UE est, de loin, le premier partenaire commercial de la Russie et représente environ 50% de toutes les exportations et importations russes.

En 2014, les échanges commerciaux entre l’UE et la Russie s’élèvent à environ 360 milliards d’euros (491 milliards de dollars) par an. Le total des exportations de la Russie vers l’UE, principalement de matières premières comme le gaz et le pétrole, s’élève à environ 230 milliards d’euros, tandis que les importations de la Russie de l’UE s’élèvent à environ 130 milliards d’euros, principalement de produits manufacturés et de denrées alimentaires. L’UE est également le plus grand investisseur dans l’économie russe et représente 75% de tous les investissements étrangers en Russie. [1]

La Russie peut aussi exercer des représailles contre l’Occident et ses menaces de geler des avoirs d’individus et de sociétés russes en gelant les avoirs de sociétés et d’investisseurs occidentaux :

En cas de sanctions économiques occidentales, les législateurs russes ont annoncé qu’ils adopteraient un projet de loi pour geler les avoirs des entreprises européennes et américaines qui opèrent en Russie. De l’autre côté, plus de 100 hommes d’affaires et hommes politiques russes sont prétendument visés par l’UE d’un gel de leurs avoirs européens.

Outre Alexey Miller, chef de l’entreprise publique Gazprom, le PDG de Rosneft, Igor Setchine, est apparemment aussi sur la liste des sanctions. Rosneft est la plus grande compagnie pétrolière au monde et, en tant que tel, a des partenaires dans le monde entier, y compris en Occident. Par exemple, la société américaine Exxon-Mobil a un projet d’exploration de pétrole de 500 millions de dollars avec Rosneft en Sibérie, et Exxon-Mobil est déjà en partenariat avec le géant pétrolier russe pour exploiter les réserves de pétrole de la mer Noire. [2]

La Russie a d’autres armes économiques à sa disposition pour infliger des dégâts aux économies américaine et européenne. Par exemple, en réaction aux menaces de gel des actifs par les Etats-Unis et ses alliés européens, la Russie a liquidé (fin Février et début Mars 2014) plus de 100 milliards de dollars d’avoirs en bons du Trésor américains.

L’escalade de telles menaces imprudentes de geler les avoirs des gouvernements « hostiles » pourrait bien toucher la Chine, avec des conséquences désastreuses pour le dollar américain, puisque « La Chine détient environ 1,3 mille milliards de dollars en bons du Trésor américain et est le premier investisseur parmi les gouvernements étrangers ». [3]

Ce degré élevé d’interconnexion économique et financière explique pourquoi – avec le soutien de Washington et l’accord de Moscou – les diplomates européens de Berlin et de Bruxelles se sont précipités à Kiev pour une Table Ronde de Discussions et pour ouvrir la voie à la pseudo élection présidentielle du 25 mai, donnant ainsi une légitimité au régime issu du coup d’Etat, et évitant la perspective d’une escalade mutuellement destructrice de sanctions économiques et/ou d’actions militaires.


La comparaison avec l’Irak et la Libye


Les changements de régime en Libye (2011) et en Irak (2003) au moyen d’interventions militaires tendent à étayer l’argument principal de cet essai selon lequel, dans le cadre des objectifs de changements de régime, les puissances impérialistes ne recourent à l’action militaire directe que lorsque

a) les opérations militaires peuvent être contrôlées ou limitées dans le pays ciblé, et

b) en absence d’alliés locaux importants ou puissants dans le pays ciblé, c’est-à-dire des forces oligarques riches liés aux marchés mondiaux et, par conséquent, à des forces externes de changement de régime.

Kadhafi et Saddam gouvernaient avec un poing de fer, mais ils avaient maintenu de solides secteurs publics et des industries et services largement nationalisés. Cela est particulièrement vrai dans le cas des industries stratégiques comme l’énergie, la banque, les transports et les communications, ainsi que des services sociaux essentiels tels que la santé, l’éducation et les services publics.

Ils l’ont fait non pas tant par conviction socialiste (même s’ils prétendaient parfois être les champions du « socialisme arabe »), mais parce que, dans leurs luttes antérieures contre les régimes rivaux d’aristocraties, ils ont appris que le contrôle des économies nationales par une gestion bureaucratique de l’État, avec un État-providence fort, était plus bénéfique à la stabilité et la continuité de leur domination que le développement de forces économiques débridées et/ou l’émergence de puissances industrielles et financières dans le secteur privé.

Quelle que soit la motivation, le fait est que ni Saddam, ni Kadhafi n’ont toléré la montée d’élites financières puissantes avec des liens importants avec les marchés mondiaux ou les puissances occidentales. Sans surprise, dans ces deux pays, les figures de l’opposition et les forces qui ont collaboré avec les projets impérialistes de changement de régime étaient composés en grande partie soit des restes d’une époque royale et/ou tribale, soit de petits intellectuels expatriés et militaires déchus qui ont été forcés de vivre en exil.

Contrairement aux élites financières en Ukraine, par exemple, les forces de l’opposition en Irak et en Libye n’avaient ni les moyens économiques pour financer les forces du changement de régime, ni une base sociale/soutien dans leur pays d’origine. Ils manquaient aussi des liens financiers et politiques forts et fiables avec les marchés occidentaux et les institutions politiques.

Cela explique pourquoi les sanctions économiques et autres tactiques de « soft-power » (telles que la mobilisation, la formation et le financement de forces d’opposition) se sont avérées insuffisantes pour faire tomber les régimes de Saddam Hussein et Kadhafi et pourquoi l’impérialisme américain et ses alliés ont dû déployer le « hard-power » de l’action militaire/occupation pour atteindre cet objectif. En outre, comme mentionné plus haut, les puissances impériales interventionnistes étaient convaincus que (contrairement à l’Ukraine ou à l’Iran, par exemple) ces invasions militaires pouvaient être contrôlées et limitées à l’intérieur des frontières.


Le cas de l’Iran


La politique américaine de changement de régime en Iran ressemble davantage au modèle suivi en Ukraine qu’à celui suivi en Irak ou en Libye. Ceci est en grande partie due à (a) la crainte qu’une intervention militaire directe en Iran ne puisse pas être contrôlée ou limitée à ce seul pays, et (b) l’existence en Iran d’une oligarchie financière relativement bien développée et orientée vers l’Occident sur laquelle les États-Unis et ses alliés peuvent compter pour aboutir à une réforme et/ou un changement de régime de l’intérieur.


Bien-sûr, ces deux méthodes ne sont pas exclusives : soit la puissance militaire, soit le « soft power ». Il s’agit plutôt d’une question de dosage entre l’une et l’autre, en fonction des circonstances spécifiques. En effet, le projet impérialiste envers l’Iran depuis la révolution de 1979 inclut un certain nombre de tactiques (souvent concurrentes). Elles vont de l’incitation et le soutien à Saddam Hussein pour envahir l’Iran (en 1980), à la formation et le financement d’organisations terroristes de déstabilisation anti-Iranniennes, les menaces militaires constantes, aux efforts visant à saboter l’élection présidentielle de 2009 par la soi-disant « révolution verte », et l’escalade systématique de sanctions économiques.


Ayant échoué (pour l’instant) dans ces complots de « changement de régime » de l’extérieur, les États-Unis semblent avoir opté ces dernières années pour un changement de régime (ou réforme) de l’intérieur ; à savoir par la collaboration politique et économique avec les courants pro-occidentaux au sein des cercles dirigeants de l’Iran.

Ce qui semble avoir fait changer d’avis les États-Unis et ses alliés est l’émergence en Iran d’une classe capitaliste ambitieuse dont la priorité principale semble être de faire des affaires avec leurs homologues de l’Ouest. Ce sont en grande partie des oligarques iraniens riches qui sont littéralement là pour faire du business, pour ainsi dire ; pour eux, des questions telles que la technologie nucléaire ou la souveraineté nationale sont d’une importance secondaire.

Après s’être méthodiquement (et souvent scandaleusement) enrichis à l’ombre du secteur public de l’économie iranienne, ou en vertu des postes politiques/bureaucratiques qu’ils occupaient (ou occupent encore) dans l’appareil d’état, ces gens ont désormais perdu tout appétit pour des mesures économiques radicales nécessaires à l’autosuffisance économique afin de résister ou supporter le poids des sanctions économiques brutales. Au lieu, ils sont maintenant pressés de conclure des affaires et d’investir avec leurs alliés de classe transnationaux à l’étranger.

Plus que tout autre couche sociale, le président Hassan Rouhani et son administration représentent les intérêts et les aspirations de cette classe montante capitaliste-financière en Iran. Les représentants de cette classe détiennent le pouvoir économique et politique principalement par la très influente Chambre Iranienne de commerce, d’industrie, des mines et de l’agriculture (ICCIMA).

Les affinités idéologiques et/ou philosophiques entre le président Rouhani et les gens de pouvoir au sein de l’ICCIMA se reflètent dans le fait que, immédiatement après son élection, le président a nommé l’ancien chef de la Chambre de Commerce, Mohammad Nahavandian, un économiste néo-libéral éduqué aux Etats-Unis, et un conseiller de l’ancien président Hashemi Rafsanjani, comme son chef de cabinet.

C’est grâce à la Chambre de Commerce d’Iran qu’en Septembre 2013, une délégation économique iranienne a accompagné le président Rouhani à l’Organisation des Nations Unies à New York pour négocier des affaires/investissements potentiels avec leurs homologues américains. La Chambre de commerce d’Iran a également organisé un certain nombre de délégations économiques qui ont accompagné le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, en l’Europe pour des objectifs similaires.

De nombreux observateurs des relations américano-iraniennes ont tendance à penser que le dialogue diplomatique récemment lancé entre les deux pays, y compris des contacts réguliers dans le cadre des négociations nucléaires, a commencé avec l’élection du président Rouhani. Cependant, les faits montrent que les contacts en coulisse entre les représentants des élites financières dans et autour des gouvernements américain et iranien ont commencé bien avant l’élection de Rouhani. Par exemple, un article relativement bien documenté du Wall Street Journal a récemment révélé que :

Selon des fonctionnaires européens informés sur cette affaire, de hauts fonctionnaires du Conseil national de sécurité (US) avaient commencé à semer les graines d’une telle rencontre plusieurs mois auparavant – par une série de réunions secrètes et de conversations téléphoniques et l’implication de tout un assortiment de monarques arabes, d’exilés iraniens et d’anciens diplomates américains pour transporter clandestinement des messages entre Washington et Téhéran. [4]

L’article, qui montre comment le « réseau de communications complexe a contribué à propulser le récent rapprochement entre les États-Unis et l’Iran », révèle que les réunions, souvent tenues en secret, « se sont déroulées en Europe, principalement dans la capitale suédoise de Stockholm ». En passant par des voies diplomatiques internationales telles que l’Asia Society, l’Association des Nations Unies et du Council on Foreign Relations, « Les parties américaines et iraniennes se sont réunies dans des hôtels et des salles de conférence, à la recherche de formules pour désamorcer la crise sur le programme nucléaire de l’Iran et empêcher la guerre », souligne l’article. Les auteurs, Jay Solomon et Carol E Lee, ont également écrit :

L’Asia Society et le Council on Foreign Relation, non gouvernementale, ont organisé des tables rondes pour MM Rouhani et Zarif en marge de la réunion de l’Assemblée générale des Nations Unies en Septembre. Les deux hommes s’en sont servies pour expliquer les plans de Téhéran à des hommes d’affaires, anciens responsables gouvernementaux, universitaires et journalistes américains.

Obama a personnellement fait un geste envers Rouhani l’été dernier, peu après l’élection de Rouhani. Le président américain a écrit une lettre au nouveau président iranien, soulignant la volonté de Washington de régler pacifiquement le différend nucléaire. Rouhani a répondu en termes similaires.

Zarif, quant à lui, a renoué avec les responsables de la politique étrangère américaine de premier plan qu’il avait rencontrés lorsqu’il était ambassadeur de l’Iran à l’ONU dans les années 2000.

Mme [Suzanne] DiMaggio de l’Asia Society dit qu’elle était parmi ceux à New York qui ont contacté Zarif peu après sa nomination au gouvernement de Rouhani. Vétéran de contacts informels entre les responsables iraniens et américains, elle a tenu de nombreuses réunions au cours des dix dernières années avec ce diplomate éduqué aux Etats-Unis sur les moyens de sortir de l’impasse nucléaire. [5]

Cela explique pourquoi le président Rouhani (et son cercle de conseillers pro-occidentaux) ont choisi Zarif comme ministre des Affaires étrangères, et pourquoi ils ont, peut-être imprudemment, placé tous leurs espoirs d’une reprise économique en Iran sur le rapprochement politique et économique avec l’Occident, c’est-à-dire sur le libre-échange et les investissements des États-Unis et d’autres grands pays capitalistes.

(Soit dit en passant, ceci explique aussi pourquoi l’équipe des négociateurs nucléaires du président Rouhani a été, bon gré mal gré, condamné à une position de faiblesse dans leurs négociations avec le groupe de pays P5 +1, et pourquoi les négociateurs iraniens ont renoncé à autant en échange de si peu.)


Conclusion et implications


Alors que les puissants bénéficiaires des guerres et dépenses militaires – les grandes banques (comme principaux bailleurs de fonds des gouvernements) et le complexe militaro-industriel sécuritaire – se développent sur les guerres et les tensions internationales, ils ont néanmoins tendance à préférer les guerres locales, nationales, limitées, ou « gérables » aux grandes guerres régionales ou mondiales qui, dans un mode cataclysmique, pourraient totalement paralyser les marchés mondiaux.


Ce qui explique en partie pourquoi, dans les cas de changement de régime en Irak et la Libye, par exemple, les États-Unis et leurs alliés ont opté pour une action militaire/occupation directe ; alors que dans des cas comme l’Ukraine et l’Iran ils ont (pour l’instant) évité une intervention militaire directe et comptent, au contraire, sur la tactique « soft-power » et révolutions de différentes couleurs.

Comme indiqué plus haut, ceci est largement du, d’une part, à la crainte qu’une guerre et intervention militaire en Ukraine ou en Iran puisse échapper à tout « contrôle » ; et d’autre part, à l’existence d’élites financières pro-occidentales suffisamment fortes et influentes en Iran et en Ukraine à qui on pourrait faire appel pour provoquer un changement de régime de l’intérieur, sans risquer une guerre catastrophique mondiale qui pourrait détruire avec tout le reste la fortune de la classe capitaliste transnationale.


Les pouvoirs interventionnistes ont pratiquement toujours appliqué la vieille tactique de diviser pour régner. Ce qui est relativement nouveau ici, c’est qu’en plus de l’emploi traditionnel de cette tactique (qui passe souvent par des questions controversées telles que la nationalité, l’origine ethnique, la race, la religion, etc), les exemples récents montrent qu’elle s’appuie de plus en plus sur les divisions de classe.

 

Le calcul semble être le suivant : lorsqu’un pays comme l’Iran ou l’Ukraine peut être divisé à travers des lignes de classe, et que des alliances peuvent être nouées avec les oligarchies riches des pays ciblés, pourquoi se lancer dans une attaque militaire qui pourrait d’une manière indiscriminée toucher aussi à nos propres intérêts et ceux de nos alliés locaux en même temps que ceux de nos ennemis ?


Lorsque des sanctions économiques ainsi que des alliances et des collaborations avec les oligarques locaux et économiquement puissants peuvent être utilisées pour réaliser des « coups d’etat démocratiques » ou une révolution de couleur quelconque (souvent par le biais d’élections bidons), pourquoi risquer une attaque militaire aveugle aux conséquences incertaines et potentiellement catastrophiques ?


Cela montre (entre autres choses) comment les politiques impériales d’agression ont évolué au fil du temps – des premiers stades de l’occupation militaire « brute » de l’époque coloniale aux tactiques modernes d’intervention, subtiles et furtives, sur plusieurs fronts. A la lumière des récentes aventures de la politique étrangère des États-Unis, on peut dire l’ancien modèle d’agression ouvertement impérialiste trouvait ses faveurs dans la politique étrangère militariste sans vergogne du président George W. Bush, alors que le nouveau modèle, insidieusement « sophistiqué » et furtif, est préféré par le président Barack Obama.


Alors que les champions de la faction ouvertement militariste de l’élite dirigeante des Etats-Unis critiquent Obama comme un président « frileux » ou « faible », le fait est que sa politique relativement discrète mais sournoise qui consiste à bâtir méthodiquement des coalitions – à la fois avec les alliés traditionnels des États-Unis et les forces oligarchiques ou compradores des pays ciblés – s’est révélée plus efficace (en termes de changement de régime) que la politique d’actions militaires unilatérales à la Bush-Dick Cheney.


Ceci n’est ni de la spéculation, ni simplement de la théorie : le Secrétaire d’Etat John Kerry l’a récemment clairement formulé dans le contexte de la politique de l’administration Obama envers l’Ukraine et l’Iran. Lorsque Gwen Ifill, sur la chaîne de télévision PBS, lui a demandé, le 30 mai 2014 :

« Selon vous, est-ce que le président s’attire des critiques parce qu’il est faible ou parce que sa politique paraît moins spectaculaire ? », Kerry a répondu :

« Franchement, je pense qu’on n’accorde pas assez de crédit au Président pour les succès obtenus en ce moment …. Je veux dire, si vous regardez ce qui s’est passé en Ukraine, le président a mené un effort pour essayer de l’unité entre l’Europe et les États-Unis, pour imposer des sanctions difficiles. L’Europe n’était pas enthousiaste mais elle a suivi malgré tout. C’était du leadership. Et le président a réussi, avec les Européens, à obtenir un effet à terme sur les choix qui se présentent au président Poutine.

« En outre, le président a renoué avec l’Iran. Nous étions dans une logique d’affrontement frontal où ils construisaient un système nucléaire auquel le monde entier est opposé. Mais le président a mis en place une série de sanctions qui ont réussi à amener l’Iran à la table des négociations. Nous sommes maintenant en pleine négociations. Tout le monde s’accorde pour dire que le régime de sanctions a eu son effet. L’arme – le programme nucléaire a été gelé et réduit. Nous avons maintenant repoussé le délai dans lequel l’Iran pourrait réussir (à fabriquer une arme). C’est un succès.

« Je pense donc que nous sommes aussi engagés, et même plus engagés qu’à tout autre moment de notre histoire, et je pense que les résultats sont là pour le prouver. »

C’est l’essence même de l’impérialisme rusé caractéristique de l’administration Obama, par rapport à l’impérialisme version attardée de l’administration Bush (Jr)

.

Ismael Hossein-Zadeh

Article original en anglais:

us imperialismWorld War III, Class Conflict and the History of Warfare. The Global Corporate Elites against The World’s People, publié le 14 juin 2014.

Traduction par VD pour le Grand Soir

Notes :

1. Gilbert Mercier, Ukraine’s Crisis : Economic Sanctions Could Trigger a Global Depression.

2. Ibid.

3. Ibid.

4. Wall Street Journal, US-Iran Thaw Grew From Years Of Behind-the-Scenes Talks

5. Ibid.

 

Ismael Hossein-Zadeh est professeur émérite d’économie (Université Drake). Il est l’auteur de Beyond Mainstream Explanations of the Financial Crisis (Routledge 2014), The Political Economy of US Militarism(Palgrave – Macmillan 2007), et the Soviet Non-capitalist Development : The Case of Nasser’s Egypt (Praeger Publishers 1989). Il a aussi contribué à Hopeless : Barack Obama and the Politics of Illusion (AK Press 2012).

Copyright © 2014 Mondialisation.ca
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17 juin 2014 2 17 /06 /juin /2014 01:16

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Après les interventions armées et le financement du terrorisme : Washington invente l'ingérence sexuelle
Kerry lors de la conférence sur les violences sexuelles en temps de conflit, le 13 juin 2014 à Londres. D. R.
Kerry lors de la conférence sur les violences sexuelles en temps de conflit, le 13 juin 2014 à Londres. D. R.

Lors de la conférence internationale sur le viol dans les zones de conflit, abritée cette semaine par la capitale anglaise, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a révélé qu’il avait instruit les ambassades américaines de surveiller le comportement des hommes à l'égard des femmes dans tous les pays du monde, estimant que les représentations des Etats-Unis sont habilitées à intervenir s’il le faut ! Dans le discours qu’il a prononcé, Kerry a déclaré : «J’ai adressé personnellement un câble à chacune de nos ambassades et à chacun de nos bureaux au département d’Etat, visant chaque diplomate et chaque responsable à tous les niveaux, leur donnant pour instructions d’intégrer encore davantage l’égalité des sexes, et de faire progresser la condition des femmes et des filles dans tous les aspects de notre travail diplomatique.»

 

Jusque-là, John Kerry semble rester dans les limites de «la mission humanitaire» que son pays fait mine d’endosser, mais le secrétaire d’Etat ne s’arrêtera pas là et affichera clairement ses intentions d’ingérence en soulignant que les ambassades de son pays peuvent agir «y compris en matière de prévention et d’intervention en cas de violences sexuelles, en temps de paix comme en période de conflit». Une précision étonnante et qui voudrait dire que les Etats-Unis entendent se substituer à la justice des pays concernés même en temps de paix, alors que la conférence est censée traiter le phénomène de violence faites aux femmes en temps de guerre ! La déclaration de Kerry est une véritable insulte aux magistrats, car s’il est clair que ce phénomène doit être combattu sans relâche pour protéger la société de ses conséquences et permettre une vie digne à toutes les femmes, il serait mal venu que les Américains s’arrogent le droit de le faire à la place des systèmes judiciaires des pays concernés.

 

Une aberration que les Américains assument tout de même aux yeux du monde et comptent faire admettre au nom «des droits humains». Il est évident qu’ils cachent des desseins beaucoup moins humanitaires concoctés loin des conférences officielles pavées de bonnes intentions. Pour préparer la démarche visée par son pays, Kerry conseille aux Etats de commencer par considérer le viol en temps de guerre comme «un crime international majeur» et de mettre fin à l'impunité. Des arguments qui ouvrent la voie à la légitimité d’une intervention directe des Américains qui ne comptent plus laisser apparemment les Etats concernés par ce phénomène seuls maîtres à bord, en prenant appui sur un protocole signé par les participants à la conférence de Londres.

 

Kerry ne dit pas, cependant, dans son intervention que les pays où le phénomène de violences faites aux femmes est répandu, et où les criminels agissent dans la plus grande impunité, ont dans leur majorité été disloqués par l’interventionnisme américain. L’Irak qui sombre chaque jour un peu plus dans l’horreur ou l’Afghanistan pris en otage par les islamistes armés et formés par les Etats-Unis connaissent des horreurs indescriptibles. Pourtant, les Américains y ont été pour faire œuvre de civilisation et de démocratie. Résultat : ces pays sont revenus des siècles en arrière et les femmes en sont les premières victimes. Face à ce constat, il est encore plus affligeant d’entendre Kerry dire que «le moment est venu de reléguer la violence sexuelle à l’âge des ténèbres et aux livres d’histoire».


Meriem Sassi


http://www.algeriepatriotique.com/article/apres-les-interventions-armees-et-le-financement-du-terrorisme-washington-invente-lingerence

 


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22 mai 2014 4 22 /05 /mai /2014 01:42

 

Odessa : des gaz neurotoxiques ont-ils été utilisés ?
Odessa : des gaz neurotoxiques ont-ils été utilisés ?

Odessa : un modèle de guerre  » à bas prix  »


L’attaque à Odessa, nous dit-on, va bientôt se répéter. Dans le monde d’aujourd’hui, la planification des « incidents isolés de violence spontanée » nécessite une coordination minutieuse. Les équipes de hackers de l’OTAN, les attachés d’ambassades américaines, les fonctionnaires de police corrompus et les médias, à New York, Londres et Washington, tous mystérieusement sont bien informés.

Odessa

Odessa

Ce qu’on nous dit être une « discorde civile » ou même un nettoyage ethnique est, en réalité, quelque chose d’autre, quelque chose de bien plus sinistre et funeste. Le Pentagone a d’autres noms pour ça, guerre asymétrique ou conflits de basse intensité. Nous l’appelons « la guerre à bas prix. »

La nouvelle guerre de Washington mise tout dans les dommages collatéraux, avec plus de morts que «choc et effroi» (NDT : invasion de l’Irak en 2003) en termes de dollars.

L’incident à Odessa a entraîné, nous a-t-on dit, 46 morts, par « inhalation de fumée, » des voyous non formés, une boucherie, etc. Rien de tout cela n’est vrai. Un groupe de travail de Veterans Today comprenant d’anciens fonctionnaires du renseignement de l’OTAN de haut niveau a examiné les preuves, pris des témoignages et rend maintenant sa conclusion.


Résultats de l’autopsie


Une dure façon de mourir

Une dure façon de mourir

La mise en scène était infantile. L’inhalation de fumée, les tirs et l’incendie, sans parler de viols, ni des meurtres rituels mis en scène, ni des étranglements, ni des coups de couteau et des mutilations, les résultats étaient signés.

Aucune mention d’agents chimiques, alors que des corps mutilés dont des douzaines de sources nous disent qu’ils ont été secrètement enlevés, nous racontent une histoire très différente. C’était de la sauvagerie, mais avec un objectif.

La presse occidentale ne montrera jamais la photo d’une femme enceinte, étranglée avec un cordon de téléphone autour du cou, toujours à son bureau, debout dans une soigneuse mise en scène. Même les seuls mots pour décrire les autres scènes hideuses seraient suffisants pour déclencher la censure de Google.

Les photos et vidéos racontent une histoire différente. En quelques heures, les corps étaient gonflés et décolorés, même si l’espace environnant ne présentait aucun signe d’incendie.

On ne voit aucune arme, tout simplement les hommes et les femmes avec leurs habits civils de tous les jours, aucun matériel de combat, pas de gilets pare-balles, ni casques ou masques. Il s’agissait d’un abattage, soigneusement mis en scène et exécuté. Des efforts ont été clairement faits pour dissimuler la cause de la mort, en faisant en sorte qu’aucune blessure ne puisse être trouvée et qu’aucune preuve claire de mort par le feu n’existe.

Il s’agissait d’une opération militaire de l’OTAN, entièrement coordonnée à partir de l’ambassade américaine à Kiev, utilisant un gaz neurotoxique et exécutée avec la coopération et l’appui des autorités locales. Des sources parmi les forces de l’ordre locales indiquent que 94 corps supplémentaires ont été retirés, tous montrant des signes de décès causés par un agent chimique neurotoxique, identifié comme étant « probablement » du VX. Du VX ou un parmi la douzaine ou plus de dérivés du VX disponibles sous forme de grenade.

Des stocks de VX et d’autres armes chimiques ont été identifiés dans une usine de Géorgie, près de l’aéroport de Tbilissi. Des sources au sein de cette usine disent que les forces spéciales ukrainiennes ont eu accès aux armes chimiques et, en particulier, qu’il y a eu transport de gaz Sarin en Turquie pour, selon leur suppositions, être livré aux forces d’Al-Qaïda soutenues par l’OTAN.

Maintenant que ces armes ont été introduites, elles vont bientôt être utilisées comme elles l’ont été en Syrie. Terrorisme sous fausse bannière.


Un nouveau type de guerre


Avec la dégradation de la capacité militaire des Etats-Unis et la survie sur les champs de bataille des unités de blindés et d’hélicoptères d’assaut arrivant rapidement à son terme, les experts du Pentagone ont mis au point une nouvelle norme pour les futurs conflits.

Il ne doit plus y avoir de guerres, en tout cas pas ouvertement admises en tant que telles, comme nous l’avons vu dans le passé. Pas de troupes et de chars à mettre en danger, aucune flottille navale. Les guerres doivent être soigneusement organisées par la manipulation des rivalités ethniques, des mises en scène du terrorisme sous fausse bannière et toujours présentées avec la vieille terminologie de la «guerre froide».


Exécutants embauchés

Exécutants embauchés

Au lieu de troupes hautement qualifiés, les forces «irrégulières» peuvent être déversées dans n’importe quel conflit, avec une formation rudimentaire, n’ayant aucun compte à rendre, souvent non rémunérées et à dessein barbares.

Il n’y a plus besoin de professionnels ni même de « soldats citoyens. » La racaille armée, les déchets humains, c’est là que les armées de l’avenir seront trouvées, au coin des rues et dans les cours des prisons.

Là où l’agitation politique et sociale légitime existe, elle est bientôt submergé par les hordes de mercenaires « combattants de la liberté» formés en Pologne ou en Tchétchénie, en Jordanie ou en Turquie.

Le nouveau type de guerre ne nécessite pas de victoire, pas de terres à conquérir, aucun ennemi à abattre. La guerre est une justification en soi. La «nouvelle guerre» est une guerre continuelle, qui commence et ne connaît pas de fin, un fléau sans remède.

Le véritable ennemi, c’est la paix. La guerre est et a toujours été une fin en elle-même. C’est seulement maintenant que cela est, non seulement réalisé, mais décrit dans une théorie et mis en pratique à l’échelle mondiale. Si l’on devait regarder la Libye, l’Irak, l’Afghanistan ou la Syrie, et peut-être le Soudan ou la République démocratique du Congo, ces guerres, ces «révolutions» sont toutes les mêmes, sans fin et « infinissables. »

Israël a appris cette leçon il y a longtemps, puisque cela fait 66 ans qu’ils sont dans une guerre qu’ils envisagent de maintenir à jamais.

Les leçons de l’Irak ont ​​été apprises par cœur à Washington. L’Amérique a appris que peu importe la fausseté des accusations d’utilisation des armes chimiques. Une fois la question soulevée, peu importe l’absence de toute preuve réelle, le mensonge peut être maintenu en vie par un flot ininterrompu d’allégations non fondées que la Presse aux ordres est plus qu’heureuse de diffuser.

Ni jeunes ni vieux n’ont été épargnés ... et pas une arme en vue

 

Ni jeunes ni vieux n’ont été épargnés … et pas une arme en vue

Plus simplement encore. Aussi longtemps que CNN, New York Times et Washington Post pourront être contrôlés, et «ad vitam aeternam» est un euphémisme, les dirigeants du monde vont, pour la plupart d’entre eux, garder le silence, de peur d’être classés dans la catégorie des « conspirationnistes »ou, pire encore, subir le sort de Kadhafi ou Chavez.

En vérité, Washington a appris qu’il peut faire n’importe quoi et, tant qu’il peut manipuler l’Organisation des Nations Unies et la Cour Internationale de Justice à La Haye, et «ad vitam aeternam» est un euphémisme, là aussi, aucun acte ne peut être assez effronté pour être considéré comme un risque.

En bref, toutes les guerres seront exécutées par des civils, des milices hétéroclites, des escadrons de la mort. Plus d’anciens combattants cul-de-jatte vendant des crayons aux coins des rues, plus de pensions militaires; la nouvelle guerre est «la guerre à bas prix. »

Tout ce qu’il faut pour une guerre est une cible, une nation avec quelque chose à voler et la volonté de voler. Le reste, la mise en scène d’une insurrection, une révolution, dépeindre un gouvernement légitimement élu comme un « axe du mal » est un jeu d’enfant. Quel gouvernement n’a pas d’opposition ? Quel gouvernement est incorruptible ?

Chaque gouvernement est une cible, y compris et peut-être « en particulier, » les Etats-Unis. Quand il prendra feu, le monde peut prendre du recul. L’Amérique grouille de haine « d’une côte à l’autre. »

Le plus difficile à savoir pour les Américains, c’est quand arrivera ce jour, et c’est plus «quand» que «si», le monde pourra sembler un peu plus sûr et plus sécurisé.

Gordon Duff est un ancien marine, vétéran de la guerre du Vietnam qui a travaillé sur les questions concernant les anciens combattants et prisonniers de guerre pendant des décennies et a été consulté par des gouvernements confrontés à des problèmes de sécurité. Il est rédacteur en chef et président du conseil d’administration de Veterans Today, en particulier pour le magazine en ligne  » New Eastern Outlook « .

Article proposé par Caro

Traduit par Avic – Réseau International

Source : www.veteranstoday.com

 

http://reseauinternational.net/odessa-gaz-neurotoxiques-ete-utilises/

 

« Israël » accusé d’avoir « exécuté » deux adolescents, après diffusion d’une vidéo

 

Exercices Russie-Chine : les USA ne seront plus le maître du monde (expert

 

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17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 05:24

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Washington entraîne le monde dans la guerre
par Paul Craig Roberts

dimanche 16 février 2014, par Comité Valmy


Voir en ligne : « Nous n’accepterons jamais cela » Prise de position du Président Poutine

Washington entraîne le monde dans la guerre

par Paul Craig Roberts


Depuis 12 ans, l’administration américaine maintient les Etats-Unis en état de guerre, qu’elle soit menée contre l’Afghanistan, l’Irak, la Somalie, la Libye, le Pakistan, le Yémen ou quasiment contre la Syrie, ce qui reste une réelle possibilité, et l’Iran étant également sur les rangs. Les guerres sont onéreuses en termes de finances et de prestige, ainsi que du nombre de morts et de blessés du côté des soldats américains, comme de celui des populations civiles attaquées. Et pourtant, aucune d’entre elles n’a de raison convaincante ni de justification fondée. Ces conflits ont bénéficié à l’appareil militaire et sécuritaire, tout en justifiant la création d’un Etat policier américain, comparable à celui de la « Stasi ». Ils ont également servi les intérêts d’Israël en enlevant tout obstacle à l’annexion de la Cisjordanie entière et du Liban du Sud.


Peu importe leur coût et l’étendue de la destruction qu’elles ont causée, ces guerres demeurent bien loin d’une guerre mondiale et encore plus d’une guerre mondiale nucléaire.
Mais la guerre fatale pour l’humanité est celle que Washington – à l’aide des Etats-Unis et de ses Etats fantoches de l’OTAN et d’Asie – veut mener contre la Russie et la Chine. Les facteurs qui contribuent à la volonté de Washington à partir à une guerre totale sont nombreux, mais le principe qui les sous-tend est l’exceptionnalisme américain.
Selon cette doctrine basée sur la satisfaction de soi, les Etats-Unis sont le pays indispensable, car l’histoire les avait choisi pour établir l’hégémonie d’un « capitalisme démocratique » laïque dans le monde. Cet objectif étant primordial pour l’administration américaine, il lui permet de se hisser au-dessus de la moralité traditionnelle et de toute législation, qu’elle soit nationale ou internationale.

Par conséquent, au sein du gouvernement américain, il n’y a personne qui soit tenu pour responsable d’avoir perpétré des agressions injustifiées contre d’autres pays, d’avoir lancé des attaques contre les populations civiles, ni d’avoir, de toute évidence, commis des crimes de guerre violant le droit international et les principes de Nuremberg.
De même, personne ne rend des comptes ni pour la torture – un crime contre le droit américain et contre les Conventions de Genève –, ni pour les nombreuses violations des droits constitutionnels : espionnage et perquisitions sans mandat, violations du droit d’habeas corpus, exécution de citoyens sans procès en bonne et due forme, déni de représentation juridique, condamnations sur la base d’éléments de preuve secrets … la liste est longue.


On peut se poser la question de savoir pourquoi un gouvernement qui est, dans tous les sens, la réincarnation de l’Allemagne nazie est si exceptionnel et indispensable. Un peuple qui, dupé par la propagande, croit être le peuple privilégié de la planète perd inexorablement son humanité. Cela explique le comportement des soldats américains qui s’amusent à abattre des personnes innocentes marchant dans la rue, comme l’a démontré la vidéo divulguée par Bradley Manning.

Hormis l’Association américaine de défense de libertés civiles (ACLU), les groupes de défense des droits constitutionnels et des voix indépendantes s’élevant sur Internet, les Américains, les églises chrétiennes inclues, ont accepté la criminalité et l’immortalité de leur gouvernement tout en murmurant des protestations faibles.

En effet, l’absence de toute dénonciation morale donne du courage à Washington qui développe une grande pression sur les gouvernements russe et chinois actuels, car ils entravent sa voie à l’hégémonie planétaire.
Depuis la dislocation de l’Union soviétique en 1991, c’est-à-dire depuis 22 ans, les Etats-Unis ne cessent d’œuvrer à l’encontre de la Russie. Portant atteinte à l’accord scellé par Reagan et Gorbatchev, Washington a élargi l’OTAN à l’Europe de l’Est et aux pays baltes et a implanté des bases militaires à la frontière russe. De surcroît, il cherche à aider certains anciens membres de l’URSS, comme la Géorgie et l’Ukraine, à joindre l’OTAN.


Les Américains ont installé des bases militaires et des bases de missiles sur la frontière russe pour une seule raison : pour nier la capacité de la Russie à résister à l’hégémonie américaine. Mais la Russie n’a pas fait de gestes menaçants à ses voisins et, à part sa réaction à l’invasion géorgienne de l’Ossétie du Sud, elle a été extrêmement passive face aux provocations américaines.

Cependant, le gouvernement russe est en train de changer d’approche. En plus de l’implantation de bases de défense contre les missiles balistiques américaines aux confins de la Russie et de l’usage des nouvelles technologies par l’armée américaine, l’administration de George W. Bush a apporté un changement à la doctrine militaire américaine qui a relevé les armes nucléaires d’un moyen de défense et de rétorsion à un moyen de première frappe préventive. Tout cela indique clairement au gouvernement russe que Washington est en train de préparer une première frappe meurtrière.
Dans son allocution du 12 décembre à l’Assemblée fédérale russe (les deux Chambres du Parlement), Vladimir Poutine a abordé la menace d’une agression américaine. Il a soutenu que Washington réfère à son système de missiles antibalistiques comme à un système défensif, mais qu’en réalité « il s’agit d’une composante décisive du potentiel offensif stratégique » et qu’il est pensé pour faire basculer la balance du pouvoir en faveur des Etats-Unis. Après avoir reconnu l’existence de la menace, Poutine y a répondu : « Que personne ne se berce d’illusions de pouvoir dominer militairement la Russie. Nous ne l’accepterons jamais. »


Face à l’enterrement du traité sur la réduction des armes nucléaires par Obama, Poutine a déclaré : « Nous ne manquons pas de saisir tout cela et savons parfaitement quel est notre devoir. »
S’il y a des survivants pour écrire l’histoire, le régime d’Obama sera connu pour avoir ravivé la guerre froide, que le président Reagan s’est tant démené à terminer, et pour l’avoir tournée en guerre chaude.
Le régime d’Obama ne s’est pas contenté de devenir ennemi de la Russie et, en déclarant la mer de Chine méridionale une zone « d’intérêt pour la sécurité nationale des Etats-Unis », il l’est devenu aussi de la Chine. C’est comme si la Chine déclarait le golf du Mexique une zone d’intérêt pour la sécurité chinoise.
Pour faire savoir que sa revendication de la mer de Chine méridionale n’a pas été un propos rhétorique, le régime d’Obama a annoncé son « tournant vers l’Asie » qui nécessite le déploiement de 60% de ses forces navales dans la zone d’influence chinoise. Washington travaille avec acharnement pour assurer le fonctionnement de ses bases navales et aériennes depuis les Philippines, la Corée du Sud, le Viêt Nam, l’Australie et la Thaïlande. Et il a encore multiplié les provocations quand il s’est allié aux pays voisins de la Chine qui défient les revendications chinoises de plusieurs îles et d’un espace aérien élargi.


Mais la Chine ne s’est pas laissée intimider et a appelé à la « dé-américanisation du monde ». En novembre, le gouvernement chinois a annoncé posséder désormais un nombre suffisant d’armes nucléaires et de moyens de lancement pour effacer les Etats-Unis de la surface de la terre. Ensuite, en décembre, il a cherché un affrontement naval avec un croiseur lance-missiles américain dans la mer de Chine méridionale.
Cette approche agressive des Etats-Unis envers la Russie et la Chine suggère une extrême confiance en soi qui conduit d’habitude à la guerre. Washington est persuadé que sa prouesse technologique puisse empêcher la Russie et la Chine de lancer leurs missiles ou interrompre une telle tentative. En conséquence, les Etats-Unis pensent qu’une attaque préventive est gagnée d’avance. Et pourtant, la possibilité que l’Iran se procure des armes nucléaires représenterait un si grand danger qu’une guerre préventive serait nécessaire instantanément. Ainsi, la vulnérabilité des Etats-Unis face à quelques musulmans apatrides susceptibles d’acquérir une arme nucléaire justifie l’existence d’un énorme département américain de la sécurité intérieure. Si les contrecoups russe et chinois suivant les attaques américaines sont considérés sans importance et les menaces nucléaires de la part de l’Iran et de musulmans apatrides ne le sont pas, il s’agit alors d’une situation atypique.


En outre, Washington ne s’est pas borné à envoyer des signaux de guerre à la Russie et à la Chine, mais il a également décidé de torpiller l’accord avec l’Iran en annonçant de nouvelles sanctions visant les entreprises ayant des rapports commerciaux avec ce pays. Les Iraniens ont interprété le sabotage des Américains comme un manque d’engagement pour l’accord, comme Washington probablement l’entendait, ils ont quitté Genève et sont retournés en Iran. Il reste à savoir si l’accord, qui visait à désamorcer la menace d’une guerre contre l’Iran, peut encore être renégocié ou si le lobby israélien a réussi à le faire capoter.

Il semble que les citoyens américains ont non seulement très peu, voire aucune, influence sur leur gouvernement, mais également aucune connaissance de ses intentions. En outre, il n’existe pas d’opposition organisée où les Américains puissent se rassembler et bloquer la tendance de leur gouvernement à les conduire à une guerre mondiale. L’ultime espoir semble être incarné par les Etats fantoches européens et asiatiques des Etats-Unis. Quel serait l’intérêt de ces pays à exposer leur propre existence au risque dans le seul but d’aider les Etats-Unis à acquérir l’hégémonie mondiale ? Ne se rendent-ils pas compte que le jeu amorcé par Washington est pour eux un jeu de vie et de mort ?


L’Allemagne seule pourrait épargner la guerre au monde et en même temps servir ses propres intérêts. Tous ce qu’il lui faut faire est de quitter l’UE et l’OTAN. L’alliance s’écroulerait et sa chute mettrait fin aux ambitions d’hégémonie dont les Etats-Unis sont possédés.

Mise en ligne CV : 8 janvier 2014

Source :
http://www.paulcraigroberts.org/2013/12/14/washington-drives-world-toward-war-paul-craig-roberts/

(Traduction Horizons et débats)

 

 

La propagande anti-ukrainienne et les mystérieux snipers

La propagande anti-ukrainienne et les mystérieux snipers

 


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18 octobre 2012 4 18 /10 /octobre /2012 18:07

 

 

US Special_Operations
La guerre secrète des États-Unis en Afrique
Global Research, octobre 16, 2012

La guerre secrète des États-Unis est bien réelle. En plus de leur commandement militaire en Afrique, (AFRICOM), les États-Unis déploient des forces spéciales partout sur le continent.

« De petites équipes des forces d’opérations spéciales ont rejoint des ambassades étasuniennes dans tout le nord de l’Afrique dans les mois ayant précédé la violente attaque lancée par des militants, laquelle a tué l’ambassadeur des États-Unis en Libye. La mission des soldats : établir un réseau qui pourrait frapper rapidement une cible terroriste ou libérer un otage. » (Kimberly Dozier, White House widens covert ops presence in North Africa, AP, 2 octobre 2012.)

Les États-Unis étendent leur armée clandestine à travers toute l’Afrique. Comme le rapportait Nile Bowie (Global Research, avril 2012), le but consiste à « balkaniser » le continent africain.

À une conférence d’AFRICOM qui s’est tenue à Fort McNair le 18 février 2008, le vice-amiral Robert T. Moeller a déclaré ouvertement que le principe directeur d’AFRICOM est de protéger « la libre circulation des ressources naturelles de l’Afrique vers le marché mondial », avant de décrire la présence accrue de la Chine dans la région comme un défi aux intérêts des États-Unis.

En 2007, le conseiller du département d’État étasunien, le Dr J. Peter Pham a affirmé que les objectifs stratégiques d’AFRICOM consistaient à « protéger l’accès aux hydrocarbures et autres ressources stratégiques abondantes en Afrique. [La] tâche [d’AFRICOM] consiste à protéger la vulnérabilité de ces richesses naturelles et s’assurer qu’aucune tierce partie comme la Chine, l’Inde, le Japon ou la Russie obtiennent des monopoles ou des traitements de faveur. (Nile Bowie, COVERT OPS IN NIGERIA: Fertile Ground for US Sponsored Balkanization, Global Research, 11 avril 2012.)

La fraude de la « guerre au terrorisme » sert à camoufler la déstabilisation de l’Afrique visant à prendre le contrôle de ses ressources. Les Balkans ont été déstabilisés pour les mêmes raisons dans les années 1990.

Dans Poker Menteur : Les grandes puissances, la Yougoslavie et les prochaines guerres, Michel Collon explique comment les Balkans ont été déstabilisés pour « contrôler les routes du pétrole et du gaz; dominer l’Europe de l’Est; affaiblir et maîtriser la Russie; 4) s’assurer [l’établissement] de bases militaires. (Michel Collon, Poker Menteur : Les grandes puissances, la Yougoslavie et les prochaines guerres, Editions Aden, 1998, p. 129.)

Un processus similaire a lieu au Moyen-Orient, s’étendant sur une vaste région géographique :

Syrie, Iran et Irak ont signé en juillet 2011 un accord pour un gazoduc qui, d’ici 2016, devrait relier le gisement iranien de South Pars, le plus grand du monde, à la Syrie et ainsi à la Méditerranée. La Syrie où a été découvert un autre gros gisement près de Homs, peut devenir un hub de couloirs énergétiques alternatifs à ceux qui traversent la Turquie et à d’autres parcours, contrôlés par les compagnies étasuniennes et européennes. (Manlio Dinucci, L’art de la guerre. Syrie : l’Otan vise le gazoduc, Mondialisation.ca, 9 octobre 2012.)

L’armée clandestine des États-Unis aura recours à une guerre de drones afin d’avoir la mainmise sur les ressources africaines. Bien que les États-Unis et leurs alliés aient appuyé financièrement et matériellement des mercenaires liés à Al-Qaïda pour renverser le gouvernement libyen et qu’ils agissent de la même façon en Syrie, on nous dit que « l’effort de contre-terrorisme indique que l’administration s’inquiète depuis un certain temps des menaces grandissantes posées par Al-Qaïda et ses ramifications dans le nord de l’Afrique ». (Dozier, op.cit.)

Même si le Pentagone donne l’assurance qu’« à l’heure actuelle il n’existe pas de plans pour des opérations militaires unilatérales de la part des États-Unis », l’article indique au contraire qu’une guerre unilatérale de drones attend les Africains :

Le groupe Delta Force formera le pilier d’une force militaire opérationnelle responsable de combattre Al-Qaïda et d’autres groupes terroristes à travers la région avec un arsenal incluant des drones. Mais d’abord, il tentera de se faire accepter en aidant les pays nord-africains à mettre sur pied leurs propres opérations spéciales et unités antiterroristes. (Ibid.)

Le discours hypocrite qui suit signale dans quels États « la libre circulation des ressources naturelles de l’Afrique vers le marché mondial » et « l’accès aux hydrocarbures et autres ressources stratégiques » seront protégés en vertu du prétexte de la « guerre au terrorisme » :

L’administration Obama s’inquiète de l’influence accrue d’Al-Qaïda et de ses filiales au Yémen, en Somalie, en Irak et en Afrique du Nord. Seule la branche yéménite a tenté d’attaquer directement le territoire étasunien jusqu’à présent, en visant des avions à destination des États-Unis. Une force d’intervention des Navy SEAL établie en 2009 a combiné les raids et les frappes de drones pour combattre des militants au Yémen et en Somalie, en travaillant de concert avec la CIA et des forces locales.

La nouvelle force opérationnelle travaillerait sensiblement de la même manière pour lutter contre les associés nord-africains d’Al-Qaïda, lesquels se multiplient et sont inondés d’armes provenant des réserves pillées de la Libye postrévolutionnaire. Ils sont bien financés par un réseau criminel trafiquant de la drogue et des otages.

Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et la secte d’origine nigériane Boko Haram sont probablement les deux plus grandes et plus dangereuses filiales.

Le haut responsable du département d’État aux Affaires africaines a dit mardi que l’on doit « s’occuper des militants au Mali en employant des moyens sécuritaires et militaires ». (Ibid.)

Et même si l’on dit qu’il n’y a « pas de plans pour des opérations militaires unilatérales de la part des États-Unis » Johnnie Carson, le secrétaire d’État adjoint aux Affaires africaines semble contredire cette affirmation en déclarant que « toute action militaire là-bas doit en effet être bien planifiée, bien organisée, bien réfléchie, dotée de ressources suffisantes » et, quelle preuve de gentillesse, « être acceptée par ceux qui en seront le plus affectés ». (Ibid.)

Julie Lévesque

Journaliste

Copyright © 2012 Global Research
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6 août 2012 1 06 /08 /août /2012 06:18

 

Lundi 6 août 2012

 

dimanche 5 août 2012

Le Grand Jeu afghan, les USA et l'OTAN

 

le gros trait noir indique l'ancienne route de la soie
C'est une nouvelle Route de la Soie que les Puissances veulent remettre en place, à leur profit (pétrole, gaz), à partir du gisement très prometteur de Mary, au Tukménistan (l'ancienne Merw).
Bien entendu, pour eux pas question que cette manne profite à l'Iran, à la Russie, ou pire encore à la Chine dont le déficit en sources d'énergie est bien connu. C'est à la fois stratégique, et bénéfique. Or, cette ville qui fut l'un des jalons de la Route de la Soie au Moyen Âge est profondément continentale, dans un pays enclavé entre le Kazakhstan et l'Iran, qui contrôle la mer Caspienne. Impossible par exemple de raccorder un oléoduc sous-marin à Bakou. Et au sud-est, c'est l'Afghanistan...
Par ce pays-là, il est possible d'accéder à l'océan, en l'occurrence le Golfe d'Oman, via un Pakistan plus ou moins favorable (oui, les mains tordues dans le dos, cela existe aussi en relations internationales). La solution fut donc de s'assurer au moins une certaine neutralité de l'Afghanistan, au cours de manœuvres plus militaires que diplomatiques, dignes de ce Grand Jeu dont Rudyard Kipling avait révélé les méandres plus ou moins saumâtres dans Kim. Il s'agit toujours de contrer la Russie, mais aussi une Chine plus dangereuse encore. Et bien sûr l'Iran, qui prend bien de la place aussi bien de ce côté-là que face à l'Arabie Saoudite, aux Émirats, Bahrein, le Qatar...
Le prétexte fut donc de donner aux Afghans, en particulier Patchounes, des armes pour lutter contre un envahisseur russe qui voulait recouvrer l'influence qu'il avait auparavant sur ce pays, influence menacée par un coup d'État. La nature montagneuse du pays signera l'échec des Russes, échec qui ne sera pas pour rien dans la chute de l'URSS.
Cependant, les Patchounes armés, souvent très religieux (Talibans, "étudiants" des madrassas), reprirent la lutte à leur compte, galvanisés par Oussama Ben Laden, saoudien en fuite, et le Mollah Omar, l'un des principaux chefs religieux. Ils s'opposaient aux combattants du nord, plus pro-occidentaux, et au commandant Massoud qui fut assassiné. Les USA, sentant ce pays et ses possibilités géostratégiques leur échapper, envahirent alors l'Afghanistan avec les autres troupes de l'OTAN. Ils établirent alors un régime fantoche, qui perdure malgré son peu d'influence dans le pays. Mais les troupes étrangères commencent à en partir désormais... et rien n'est vraiment résolu pour les ambitions US.
Les oléoducs et gazoducs doivent passer impérativement (dans l'esprit des dirigeants US) par l'Afghanistan pour rejoindre au sud le port pakistanais de Gwadar, à deux pas de l'Iran. Les puissances occidentales pourront-elle, au mépris du droit international, continuer à contrôler suffisamment un Afghanistan où les Patchounes sont majoritaires qui, objectivement, les rejette, et un Pakistan dont les zones limitrophes avec ce pays, sont un no man's land ouvertement hostiles ?
oléoduc en Asie centrale
Le cas est d'autant plus difficile, que l'Afghanistan est producteur de pavot. Quand les Talibans s'en étaient rendus maîtres, ils avaient massivement détruit ces plantations qui les horrifiaient pour les effets pernicieux de leurs produits. Envahissant le terrain, les autorités US avaient obligé les paysans à recommencer cette culture, à leur propre bénéfice (CIA contre FBI, qui lutte contre la drogue). Les Marines partis, cette source de fonds pour les activités subversives de la CIA pourrait bien se tarir.
Malgré leur échec patent aussi bien sur le terrain que politiquement, les USA abandonneront-ils cette contrée ? Eux partis, le Pakistan pourrait bien leur fermer la porte lui aussi. Et le gouvernement de Karzai, le président "élu" mais contesté, saura-t-il conserver suffisamment d'influence pour obliger les Afghans à coopérer à l'acheminement d'un carburant dont ils ne peuvent attendre aucun bénéfice ? Il est permis d'en douter.
Le "Grand Jeu" continue. La Route de la Soie nouvelle formule ne peut plus passer par les contrées d'autrefois. Malgré sa puissance armée, Washington pourrait connaître l'échec. Allons, les paris sont ouverts : Uncle Sam ne pourrait-il pas concocter un de ces petits attentats délicieusement orchestrés dont il a le secret, afin d'avoir un prétexte pour rester ? Quand il s'agit de sa stratégie militaro-financière, le beau pays de Lincoln sait ouvrir largement les cordons de sa bourse, quitte à laisser mourir de faim ou de violences policières ses propres habitants.
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26 juillet 2012 4 26 /07 /juillet /2012 20:10

 

 

http://mecanoblog.wordpress.com/2012/07/24/la-strategie-des-nenuphars/

Le Pentagone crée une nouvelle forme de guerre : « La stratégie du nénuphar »

Sur EL CORREO

 

par Davide Vine *

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La première chose que j’ai vue le mois dernier quand je suis entré dans cet avion-cargo C-17 gris foncé de la Force Aérienne fut la vacuité, il manquait quelque chose. Il manquait un bras gauche, pour être exact, taillé à la hauteur de l’épaule, temporairement rapiécé et uni. Une chère grosse, pâle, tachée d’un rouge brillant sur les bords. C’était une chère taillé en morceaux. Le visage et ce qui restait du reste d’homme étaient occultés par des couvertures, une couette avec le drapeau des USA et un fatras de tubes et de bandes, de fils de fer, de poches de perfusion, et de moniteurs médicaux.

Cet homme et deux autres soldats grièvement blessés – l’un avec deux moignons là où il avait eu des jambes, l’autre auquel il manquait une jambe sous la cuisse –étaient entubés, inconscients et couchés dans les lits de repos pendus aux murs de l’avion qui venait d’atterrir sur la Base aérienne Ramstein en Allemagne. Un tatouage dans le bras restant du soldat disait : « plutôt la mort que le déshonneur ».

J’ai demandé à un membre de l’équipe médicale de la Force Aérienne ce qu’il en était des victimes semblables à celles-ci. Plusieurs, comment dans ce vol, proviennent d’Afghanistan, m’a-t-il dit. « Plusieurs de la Corne d’Afrique », a-t-il ajouté. « En réalité les médias parlent très peu de cela ».

« D’où en Afrique ? » ai-je demandé. Il a dit qu’il ne le savait pas exactement, mais surtout de la Corne, souvent avec de graves blessures. « Plusieurs de Djibouti », a-t-il ajouté, en se référant à Camp Lemonnier, la principale base militaire des USA en Afrique, mais aussi « d’autres endroits » de la région.

Depuis les morts de «  La Chute du faucon noir  » (Black Hawk Down) en Somalie il y a presque 20 ans, nous avons entendu peu, si un peu, à propos des victimes militaires US en Afrique (en dehors d’une étrange information la semaine dernière sur trois commandos d’opérations spéciales morts, avec trois femmes identifiées par des sources militaires étasuniennes comme « des prostituées marocaines », dans un mystérieux accident automobile au Mali). La quantité croissante de patients qui arrivent à Ramstein depuis l’Afrique soulève le voile sur une transformation significative de la stratégie militaire des Etats-Unis pour le XXIe siècle.

Il est probable que ces victimes soient l’avant-garde de quantités croissantes de soldats blessés provenant de lieux très éloignés de l’Afghanistan et de l’Irak. Elles reflètent l’usage croissant de bases relativement petites comme Camp Lemonnier que les planificateurs militaires voient comme un modèlepour des futures bases des Etats-Unis « dispersées » , comme l’explique un universitaire, «  dans des régions où les Etats Unis n’ont précédemment pas entretenu de présence militaire  ».

Va disparaître l’époque où Ramstein était la base symbolique des Etats-Unis, un colosse de la taille d’une ville rempli de milliers ou des dizaines de milliers d’étasuniens, de supermarchés, de Pizza Huts, et autres facilités. Mais ne pensez pas, ni même une seconde, que le Pentagone fait ses valises, réduit sa mission mondiale et rentre à la maison. Dans les faits, en se basant sur les événements de ces dernières années, il est possible que ce soit tout le contraire. Tandis que diminue la collection de bases gigantesques de l’ère de la Guerre Froide, l’infrastructure des bases à l’étranger a éclaté en taille et en portée.

Sans que la majorité des habitants des Etats-Unis ne le sachent, la création de bases sur toute la planète progresse, grâce à une nouvelle génération de bases que les militaires nomment « Lily pads  » c’est-à-dire « nénuphars » (comme quand une grenouille saute à travers un étang vers sa proie). Ce sont de petites installations secrètes et inaccessibles avec une quantité restreinte de soldats, au confort limité, et à l’armement et à l’approvisionnement préalablement assurés.

Dans le monde entier, de Djibouti aux jungles du Honduras, des déserts de la Mauritanie aux petites Îles Cocos en Australie, le Pentagone cherche autant de nénuphars qu’il peut, dans autant de pays qu’ il peut, le plus rapidement possible. Bien qu’il soit difficile de faire des statistiques, compte tenue de la nature fréquemment secrète de ces bases, il est probable que le Pentagone ait construit plus de 50 nénuphars et autres petites bases depuis l’année 2000, tandis qu’il explore pour la construction de douzaines en plus.

Comme l’explique Mark Gillem, l’auteur de «  America Town : Building the Outposts of Empire  », le nouvel objectif est d’ « éviter » les populations locales, la publicité et l’opposition possible. «  Pour projeter leur pouvoir », dit-il, les Etats-Unis veulent « des postes avancés isolés et indépendants situés stratégiquement » dans le monde entier. Selon certains des plus forts promoteurs de la stratégie au sein de l’Institut de l’Entreprise Américaine, l’objectif doit être « de créer un réseau mondial de fortins frontaliers », avec des militaires US, « la ‘cavallerie mondiale’ du XXIe siècle ».

De semblables bases nénuphars sont devenues la partie sensible d’une stratégie militaire de Washington en développement, qui vise à maintenir la domination mondiale des Etats-Unis, en faisant beaucoup plus avec moins dans un monde de plus en plus compétitif, de plus en plus multipolaire. Il est assez remarquable, cependant, que cette politique d’ajustement des bases mondiales n’a suscité presque aucune attention publique, ni de supervision significative de la part du Congrès des Etats-Unis. Pendant ce temps, comme le montre l’arrivée des premières victimes d’Afrique, les militaires US sont impliquées dans de nouvelles zones du monde et dans de nouveaux conflits, aux conséquences potentiellement désastreuses.


Transformation de l’empire des bases


On pourrait penser que les militaires US se trouvent dans un processus de réduction, au lieu de l’expansion, de leur très peu connue mais énorme collection de bases à l’étranger. Après tout, ils ont été obligés de fermer toute leur panoplie de 505 bases, du mega au micro, qu’ils ont construit en Irak et maintenant ils commencent à réduire leurs forces en Afghanistan. En Europe, le Pentagone continue de fermer ses gigantesques bases en Allemagne et bientôt sortira deux brigades de combat de ce pays. On estime que la quantité de troupes mondiales sera réduite d’environ 100 000 soldats.

Cependant les Etats-Unis continuent de maintenir leur plus grand parc de bases de toute l’histoire : plus de 1 000 installations militaires en dehors de leurs 50 États et de Washington DC. Cela inclut des bases vielles de décennies en Allemagne et au Japon mais aussi des bases de drones totalement nouvelles en Éthiopie et aux Seychelles dans l’Océan indien [Où ils basent leurs MQ-9 Reaper UAV Predator], et y compris des stations balnéaires pour des estivants militaires en Italie et en Corée du Sud [Dragons Hill Lodge].

En Afghanistan, la force internationale dirigée par les Etats-Unis occupe encore plus de 450 bases. Au total, les militaires US ont une sorte de présence de leurs troupes dans à peu près 150 pays, pour ne pas mentionner les 11 groupes d’intervention des porte-avions – essentiellement des bases flottantes – et une présence militaire significative et croissante, dans l’espace. Les Etats-Unis dépensent actuellement environ 250 000 millions de dollars par an pour entretenir des bases et des troupes à l’extérieur.

Plusieurs bases, comme celle de la Baie du Guantanamo à Cuba, datent de la fin du XIXe Siècle. La majorité ont été construites ou ont été occupées pendant la Deuxième Guerre mondiale ou juste après, sur tous les continents, y compris l’Antarctique. Bien que les militaires US se débarrassassent de près de 60 % de leurs bases à l’étranger après la chute de l’Union Soviétique, la base de l’infrastructure de la Guerre Froide est restée relativement intacte, avec 60 000 soldats US qui sont restés seulement en Allemagne, malgré l’absence d’une superpuissance ennemie.

Cependant, début 2001, avant même les attaques du 11 septembre, le gouvernement de Bush a lancé une refonte importante des bases et des troupes qui se poursuit maintenant avec le « pivot Asie » d’Obama. Le plan original de Bush était de fermer plus d’un tiers des bases US à l’étranger et de déplacer ses troupes vers l’est et le sud, plus près des zones de conflit prévues au Moyen-Orient, en Asie, en Afrique, et en Amérique latine. Le Pentagone a commencé à se concentrer dans la création de « bases opérationnelles avancées » plus petites et flexibles et y compris des « sites de coopération » encore plus petits ou bien « nénuphars ». Les grandes concentrations de troupes étant restreintes à une quantité réduite de « Mobile offshore bases » (MOBs), – comme Ramstein, Guam dans le Pacifique, et Diego García dans l’Océan indien – qui devaient être étendues.

Malgré la rhétorique de consolidation et la fermeture qui a accompagné ce plan, après le 11 septembre en réalité le Pentagone a développé radicalement son infrastructure de bases, incluant des douzaines de bases importantes dans chaque pays du Golfe Persique avec l’exception de l’Iran et dans plusieurs pays d’Asie Centrale indispensables pour la guerre en Afghanistan.


Ils reprennent l’expansion des bases


« Un pivot vers l’Asie » annoncé récemment par Obama souligne que l’Asie orientale sera au centre de l’explosion des bases nénuphars et des événements en relation. En Australie, des soldats d’infanterie navale US se sont installés dans une base partagée à Darwin. Ailleurs, le Pentagone se consacre à des plans pour une base de drones et de surveillance dans les îles Cocos en Australie et de déploiements à Brisbane et Perth. En Thaïlande, le Pentagone a négocié les droits pour de nouvelles visites de leur Marine de Guerre et « un centre d’aide aux catastrophes » à U-Tapao.

Aux Philippines, où le gouvernement a expulsé les Etats-Unis de la gigantesque Base aérienne de Clark et de la Base Navale de Subic Bay au début des années quatre-vingt-dix, jusqu’à 600 soldats des forces spéciales sont entrain d’opérer silencieusement au sud du pays depuis janvier 2002. Le mois dernier, les deux gouvernements sont parvenus à un accord sur l’usage futur par les Etats-Unis de Clark et de Subic, ainsi que d’autres centres de réparation et d’approvisionnement datant de l’époque de la Guerre du Viêt-Nam. Comme un signe du changement des temps, les fonctionnaires étasuniens ont même signé en 2011 un accord de défense avec leur ancien ennemi, le Viêt-Nam, et ont entamé des négociations pour un usage croissant des ports vietnamiens par la Marine de Guerre US.

Dans d’autres sites en Asie, le Pentagone a reconstruit une piste d’atterrissage dans la petite île Titian près de Guam, et il réfléchit à des futures bases en Indonésie, en Malaisie et à Brunei, tandis qu’il établit des liens militaires plus étroits avec l’Inde. Ses forces armées mènent chaque année environ 170 exercices militaires et 250 visites dans des ports de la région. Dans l’île Jeju en Corée du Sud, les militaires coréens construisent une base qui fera partie du système de défense de missiles des Etats-Unis à laquelle auront régulièrement accès les forces étasuniennes.

« Nous ne pouvons pas simplement être dans un seul endroit pour faire tout le nécessaire », a dit le commandant du Commando du Pacifique, l’Amiral Samuel Locklear III. Pour les planificateurs militaires, « faire tout le nécessaire » se défini clairement comme l’isolement et (dans la terminologie de la Guerre Froide) la « contention » de la Chine, la nouvelle puissance de la région. Cela signifie évidemment de « parsemer » toute la région de nouvelles bases, en les ajoutant aux quelque 200 bases étasuniennes qui ont encerclé la Chine durant des décennies depuis le Japon, la Corée du Sud, Guam et Hawaï.

Et l’Asie , c’est seulement le début. En Afrique, le Pentagone a silencieusement créé « près d’une douzaine de bases aériennes » pour drones et de la surveillance dès 2007. En dehors de Camp Lemonnier, nous savons que les militaires ont créé ou créeront bientôt des installations au Burkina, au Burundi, dans la République Centrafricaine, en Éthiopie, au Kenya, en Mauritanie, à São Tomé et Prince, au Sénégal, aux Seychelles, au Soudan du Sud, et en Ouganda. Le Pentagone a aussi enquêté sur la construction de bases en Algérie, au Gabon, au Ghana, au Mali et au Nigeria, et dans d’autres endroits.

L’année prochaine, une force de la taille d’une brigade de 3.000 soldats, et « probablement plus », arrivera pour mener des exercices et des missions d’entraînement dans tout le continent. Dans le Golfe Persique voisin, la Marine de Guerre développe une « base avancée flottante », ou « navire-mère » , pour servir de « nénuphar » flottant à des hélicoptères et à des patrouilleurs, et se trouve engagée dans une augmentation massive des forces dans la région.

En Amérique Latine, après l’expulsion des militaires du Panama en 1999 et de l’Équateur en 2009, le Pentagone a créé ou actualisé de nouvelles bases à Aruba et Curaçao [louée à la Hollande], au Chili, en Colombie, au Salvador et au Pérou. Dans d’autres endroits, le Pentagone a financé la création de bases militaires et policières capables d’héberger des forces étasuniennes au Belize, au Guatemala, au Honduras, au Nicaragua, au Panama, au Costa Rica, et même en Équateur. En 2008, la Marine de guerre a relancé sa Quatrième Flotte, inactive depuis 1950, pour patrouiller dans la région. Les militaires peuvent désirer une base au Brésil et ils ont vainement essayé de créer des bases, soit disant pour l’aide humanitaire et l’aide d’urgence au Paraguay et en Argentine.

Finalement en Europe, après être arrivées dans les Balkans pendant les interventions des années quatre-vingt-dix, les bases américaines se sont déplacées à l’est , vers certains des États du bloc oriental de l’ex-empire soviétique. Le Pentagone développe actuellement les installations capables d’appuyer des déploiements rotatifs, de la taille de brigades, en Roumanie et en Bulgarie, et une base de défense de missiles et des installations d’aviation en Pologne. Préalablement, le gouvernement de Bush a géré deux installations occultes (des prisons secrètes) de la CIA en Lituanie et l’autre en Pologne. Les citoyens de la République Tchèque ont refusé une base pour radar planifiée pour le système de défense de missiles du Pentagone, qui n’a pas été encore approuvé, et maintenant la Roumanie recevra des missiles basés à terre.


Un nouveau mode de guerre des Etats-Unis.


Un des « nénuphar » dans l’une des îles du Golfe de Guinée, São Tomé et Prince, en face de la côte occidentale, riche en pétrole, de l’Afrique, aide à expliquer ce qui arrive. Un fonctionnaire étasunien a décrit la base comme « l’autre Diego Garcia » en se référant à la base de l’Océan indien qui a aidé à assurerdes décennies de domination des Etats-Unis sur la livraison d’énergie du Moyen-Orient. Sans la liberté de créer de nouvelles grandes bases en Afrique, le Pentagone utilise São Tomé et un bouquet croissant d’autres « nénuphars » dans le continent avec l’intention de contrôler une autre région cruciale riche en pétrole.

Beaucoup plus loin de l’Afrique de l’Ouest, la compétition dans le « Grand Jeu » du XIXe Siècle pour l’Asie centrale est vraiment revenue, et cette fois de manière mondiale. Elle s’étend sur des terres riches en matières premières d’Afrique, d’Asie et de l’Amérique du Sud, tandis que des Etats-Unis, la Chine, la Russie et les membres de l’Union Européenne s’affrontent dans une concurrence de plus en plus intense par la suprématie économique et géopolitique.

Tandis que Pékin, en particulier, a participé à cette compétition d’une manière surtout économique, marquant le globe avec des investissements stratégiques, Washington s’est implacablement concentré sur la force militaire comme son pli global, marquant la planète avec de nouvelles bases et d’autres formes de pouvoir militaire. « Oubliez les invasions à grande échelle et les vastes occupations sur le continent eurasiatique », a écrit Nick Turse à propos de cette nouvelle stratégie militaire du XXI.eme Siècle « Au lieu de cela pensez aux forces d’opérations spéciales … à des armées prête-noms … une militarisation de l’espionnage et de l’intelligence … des avions drones sans équipage … des attaques cybernéticiennes et des opérations conjointes du Pentagone et d’ organismes gouvernementaux ’civils’ de plus en plus militarisés ».

À cette puissance aérienne et navale de longue portée incomparable il faut ajouter : les ventes d’armes qui dépassent n’importe quel pays de la Terre ; les missions humanitaires et d’aide dans les catastrophes qui servent clairement des fins d’intelligence militaire, patrouilles et fonctions dirigées de « cœurs et esprits » ; le déploiement en rotation de forces régulières des Etats-Unis dans le monde entier ; les visites des ports et le déploiement expansif d’exercices militaires conjoints et de missions d’entraînement qui donnent aux militaires US une « présence » de fait dans le monde entier et qui aident à transformer des militaires étrangers en forces prête-nom qui agissent à leur place.


Et de plus en plus de bases nénuphars.


Les planificateurs militaires prévoient un futur d’interventions interminables à petite échelle dans lesquelles un grand nombre de bases, géographiquement dispersées, seront toujours préparées à un accès opérationnel instantané. Avec des bases dans le plus grand nombre d’endroits possibles, les planificateurs militaires veulent être en condition de se retourner vers un autre pays voisin suffisamment près si les Etats-Unis ne peuvent pas utiliser une base définie, comme ce fut le cas en Turquie avant l’invasion de l’Irak. Autrement dit, les fonctionnaires du Pentagone rêvent d’une flexibilité presque illimitée, d’une capacité de réagir avec une rapidité remarquable devant des événements n’importe où dans le monde, et par conséquent quelque chose qui s’approche un peu d’un contrôle militaire total de la planète.

Au-delà de leur utilité militaire, les « bases nénuphars » et autres formes de projection du pouvoir sont aussi des instruments politiques et économiques utilisés pour construire et pour maintenir des alliances et pour assurer un accès privilégié des Etats-Unis aux marchés, aux ressources et à des opportunités d’investissement à l’étranger. Washington planifie d’utiliser « des bases nénuphars » et d’autres projets militaires pour attacher des pays d’Europe Orientale, d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine le plus étroitement possible aux militaires étasuniens, et ainsi à l’hégémonie continue politico-économique des Etats-Unis. En conclusion, les fonctionnaires US espèrent que le pouvoir militaire enracine leur influence et maintienne le plus grand nombre possible de pays dans leur orbite étasunienne à une époque où certains affirment encore leur indépendance avec plus de force et gravitent vers la Chine et d’autres puissances ascendantes.


Ces nénuphars dangereux


Bien que la dépendance de petites bases puisse sembler plus intelligente et plus économique qu’entretenir d’ immenses bases qui ont souvent créé la colère dans des endroits comme Okinawa et la Corée du Sud, les nénuphars menacent la sécurité mondiale et celle des Etats-Unis, de plusieurs façons :

- D’abord, le langage « nénuphar » peut être trompeur, et intentionnellement ou autrement, ces installations peuvent rapidement grandir jusqu’à devenir des bêtes immenses.

- Deuxièmement, malgré la rhétorique sur la progression de la démocratie qui perdure encore à Washington, la construction de davanatge de nénuphars garantit en réalité la collaboration avec un nombre croissant de régimes despotiques, corrompus et assassins.

- Troisièmement, il existe un modèle bien documenté du dommage que les installations militaires de diverses tailles infligent aux communautés. Bien que les nénuphars semblent promettre l’isolement de l’opposition locale, avec le temps il arrive souvent que même les petites bases causent la colère et des mouvements contestataires.

- Finalement, une prolifération de nénuphars signifie la militarisation progressive de grandes aires du monde. Comme les vrais nénuphars – qui sont en réalité de mauvaises herbes aquatiques – les bases tendent à pousser et à se reproduire de façon incontrôlable. Certes, les bases tendent à engendrer des bases, en créant « des racines de bases » avec d’autres nations, augmentant les tensions militaires, et en décourageant les solutions diplomatiques aux conflits. Après tout : comment réagiraient les Etats-Unis si la Chine, la Russie, ou l’Iran construisaient même une seule « base nénuphar » au Mexique ou aux Caraïbes ?

Pour la Chine, et la Russie en particulier, plus de bases US près de leurs frontières menacent de provoquer de nouvelles guerres froides. Plus inquiétant encore, la création de nouvelles bases pour se protéger contre une future menace militaire supposée chinoise peut arriver à devenir une prophétie qui s’auto réalise : des bases semblables en Asie créeront probablement une menace contre laquelle, à ce qu’on suppose, on doit se protéger, en faisant qu’une guerre catastrophique contre la Chine soit plus probable, rien de moins.

Il est encourageant, cependant, que les bases situées à l’étranger aient commencé à générer des critiques à travers l’ensemble du spectre politique depuis la sénatrice républicaine Kay Bailey Hutchison et le candidat présidentiel républicain Ron Paulau sénateur démocrate Jon Tester et au chroniqueur du New York Times, Nicholas Kristof. Tandis que tous cherchent des moyens de réduire le déficit, la fermeture de bases à l’étranger permet une économie facile. Certes, de plus en plus de personnages influents reconnaissent que le pays ne peut tout simplement pas se permettre plus de 1 000 bases à l’étranger.

La Grande-Bretagne, comme d’autres empires précédents, a eu à fermer la plupart de ses bases restantes à l’étranger au milieu d’une crise économique dans les années soixante et soixante-dix. Les Etats-Unis iront indubitablement dans cette direction tôt ou tard. La seule question est si le pays renoncera à ses bases et réduira volontairement sa mission globale ou s’il suivra le chemin de la Grande-Bretagne comme puissance en décadence obligée à renoncer à ses bases depuis une position de faiblesse.

Certes, les conséquences de ne pas choisir un autre chemin vont au-delà des motifs économiques. S’ils poursuivent la prolifération des nénuphars, des forces d’opérations spéciales et les guerres de drones, il est probable que les Etats-Unis feront face à de nouveaux conflits et à de nouvelles guerres, générant des formes inconnues de réaction et de mort et destruction indicible. Dans ce cas, il vaut mieux que nous nous préparons à l’arrivée de bien d’autres vols –depuis la corne de l’Afrique jusqu’au Honduras– qui transportent non seulement des amputés, mais aussi des cercueils.

© Copyright 2012 David Vine

* David Vine est professeur assistant d’anthropologie à l’American University à Washington DC. Il est l’auteur « d Island of shame : The Secret History of the U.S. Military De base on Diego Garcia  » (Princeton University Press, 2009). Il a écrit pour The New York Times, Washington Post, The Guardian, et Mother Jones, notamment. Il termine actuellement un livre sur plus de 1 000 bases militaires usaméricaines situées en dehors des Etats-Unis.

TomDispach. USA, 15 juillet 2012.

Traduit de l’espagnol pour El Correo par : Estelle et Carlos Debiasi

El Correo. Paris, 18 juillet 2012.

 

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20 juillet 2012 5 20 /07 /juillet /2012 04:04

 

 

Syrie : Si Bachar Al-Assad tombe, des Mehdi Ghezali (vidéo) se multiplieront et…

Publié le19 juillet 2012

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Bashar al-Assad et sa femme Asma

Bashar al-Assad et sa femme Asma


…Le règne de la bête immonde commencera de façon ferme et définitive. Ainsi, loin des incantations et du veto russo-chinois ou sino-russe c’est selon, les forces du mal auront pris le pouvoir. L’installation de la soi disant démocratie, par la terreur surtout, ne semble aucunément effleurer les esprits. on a vu des gens jubiler, hier, à Paris, sur les Champs-Elysées et au Trocadero pour applaudir Zlatan Ibrahimovic, le compatriote Mehdi Ghezali, auteur de l’attentat de Burgas en Bulgarie, contre des touristes israéliens…Une réaction triste, face à l’injustice qu’on nous installe à travers le monde , sans doute.   


Au lendemain de l’attentat suicide atlantico-al qaïdien qui a frappé au cœur de l’appareil sécuritaire syrien, les rumeurs les plus folles circulent. Il se peut que la femme de bachar, la sublime Asma, se serait refugiée en Russie. Tiens, pourquoi donc ? Une citoyenne britannique qui peut rentrer chez elle à Londres choisie la Russie ? Toujours est-il que, depuis ce matin, les rues de la capitale syrienne étaient désertes, et les magasins gardaient volets clos.


Quoi de plus normal avec l’Empire qui a décidé d’en finir avec Assad en s’alliant à Al Qaïda qu’elle dit combattre ailleurs. Les médias rapportent aussi que Bachar Al-Assad s’est réfugié dans sa zone tribale de Lattaquié. A propos des quartiers sud et nord-est où se concentraient l’essentiel des affrontements autour de Damas, la fameuse armée syrienne libre (ASL) n’est pas capable de mener des actions d’envergure et aussi fulgurantes sans l’appui de mercenaires américano-qataris, comme ce fut le cas en Libye…

 

 


http://allainjules.com/2012/07/19/syrie-si-bachar-al-assad-tombe-des-mehdi-ghezali-video-se-multiplieront-et/

 

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20 juillet 2012 5 20 /07 /juillet /2012 04:01

 

http://gaetanpelletier.files.wordpress.com/2011/05/guerres.jpg

http://gaetanpelletier.files.wordpress.com/2011/05/guerres.jpg

Guerres de l'Occident : la honte ! (eva R-sistons)

 

 

 

L'Occident a déclaré la guerre à l'humanité

sous couleur de défense de la démocratie

et en utilisant des méthodes nouvelles

Par eva R-sistons

 

 

Les Etats-Unis sont en plein effondrement économique, seule l'industrie militaire est encore prospère, aujourd'hui : C'est un Etat dans l'Etat qui fait vivre des centaines de milliers d'Américains, sans parler des soldats, souvent des jeunes obligés de servir de chair à canons pour payer leurs études. 

 

La lutte pour l'accaparement des ressources et pour le contrôle des centres névralgiques du pouvoir est totale, et puisque les Etats-Unis et leurs alliés anglais, israélien, français... n'ont plus les moyens de leur politique impériale, il devient nécessaire d'être créatif contre les Nations souveraines, insoumises, non-alignées. Il faut aussi savoir que le Pentagone investit énormément dans la Recherche, l'industrie de mort se porte bien, et gare aux scientifiques qui préfèrent utiliser le fruit de leurs recherches de façon positive, au service de l'humanité ! Aucune profession, aujourd'hui, n'est aussi aussi exposée, et les chercheurs paient un très lourd tribut.... au "progrès" scientifique ! 

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Comment coloniser la planète le plus discrètement possible § ? Car l'occupation doit être invisible, les guerres aussi d'ailleurs, et surtout au moindre coût financier et humain pour l'Occident.

 

Les guerres, en effet, sont très onéreuses. Finis les conflits comme au Vietnam ou même en Irak, spectaculaires, désastreux pour l'image de marque des puissances occidentales bellicistes, et surtout synonymes de pertes humaines pour elles, enfin et surtout particulièrement coûteuses. Aujourd'hui, les caisses sont vides, certains Etats ne peuvent même plus payer leurs fonctionnaires, et la planche à billets est mise à contribution. Jusqu'à quand ?

 

Alors, les stratèges de Washington ou de Tel-Aviv rivalisent d'ingéniosité pour accomplir leurs forfaits aux quatre coins de la planète au moindre coût.  Tout est tenté pour paralyser un Etat indocile, l'affaiblir, le réduire à néant :  Guerre psychologique, guerre d'usure, guerre indirecte ou "douce", guerre du Renseignement, guerre intérieure via les ambassades au rôle toujours ambigu ou via les ONG exerçant des activités politiques financées de l'Etranger... En réalité, les Révolutions de couleurs comme en Ukraine ou en Georgie,  ou bien les "Printemps arabes", font peu à peu place à d'autres techniques de subversion, de déstabilisation, désormais au nom de la démocratie ou maquillées en "ingérence humanitaire" chère au Dr Kouchner aussi néoconservateur que George W Bush, mais plus intelligemment : Elles ne sont plus vendues au titre de la "guerre pour le Bien, contre le Mal, pour Dieu" ! Et les fallacieux arguments des "armes de destruction massive", ou des "couveuses" sanguinaires, comme en Irak,  ne font plus recette.

 

Au fait, on ose traiter de "conspirationnistes" ceux qui, les premiers, ont eu la finesse de s'interroger sur les motifs réels des guerres, ou sur les plans contre les nations (comme les crises provoquées ou comme les pandémies artificielles) ? On croit rêver ! Ce n'est pas à l'honneur des "accusateurs" !  Qu'ils songent un peu, par exemple, aux motifs invoqués par l'Occident pour dépecer la puissante Yougoslavie amie de la Russie, et ensuite installer, au Kosovo désormais indépendant et complètement mafieux,  la plus grande base militaire américaine aux portes du pays dirigé par Vladimir Poutine (authentique patriote travaillant pour le bien de l'Etat qu'il dirige et pour la préservation de son indépendance) : Les massacres ethniques - en réalité mis en scène, ou provenant d'autres nations, et exposés à des fins partisanes.


 

projetHAARP

 

Version officelle : Selon le site web dédié à ce programme, HAARP (High Frequency Active Auroral Research Program) a pour objectif d’étudier les propriétés de l’ionosphère. Plus particulièrement, elle permet d’étudier comment les perturbations de cette couche de la haute atmosphère par les orages magnétiques affectent les communications radio mondiales, les systèmes de navigation par satellite ainsi que les réseaux de transport d’électricité sur de longues distances.

Avec ces installations, les chercheurs « tentent aussi de produire de petits changements temporaires sur une région limitée, directement au-dessus du site d’investigation, qui, en aucun cas, ne peut être comparable aux phénomènes globaux provoqués par les perturbations solaires. Les instruments, d’une sensibilité extraordinaire, installés à l’observatoire HAARP permettent de faire des corrélations détaillées à partir des effets limités ainsi produits, permettant une meilleure compréhension de la façon dont l’ionosphère répond à une grande variété de phénomènes naturels.»

L'envers du décor : Derrière ce discours se cache un projet de 30 millions de dollars de coût annuel que l’armée américaine présente comme d’innocente recherches sur l’ionosphère. Les promoteurs du projet n’épargnent ni leur énergie, ni leurs dollars en campagnes de relations publiques et en publicité pour rassurer l’opinion américaine. Néanmoins, il est difficile de croire qu’il ne s’agit pas d’un projet à des fins militaires lorsque l’on sait que les vrais bailleurs de fond sont la Navy, l’Air Force et le Département de la Défense.

A quoi ressemble HAARP sur le terrain ? Il s’agit d’une vaste installation qui s’étend sur plusieurs hectares, à Gakona, une petite localité au nord-est d’Anchorage en Alaska. Le coin n’est pas si perdu que cela puisque l’installation jouxte les immenses réserves gazières et pétrolières appartenant à la société ARCO, par ailleurs propriétaire des brevets technologiques composant HAARP et “financier-écran” de ces équipements.(..)

http://contre-la-pensee-unique.org/blog/2011/06/03/climat-tesla-projet-haarp/

 

 

 

Donc, pour l'Occident prédateur, menteur, criminel, aujourd'hui on voit poindre deux impératifs : La discrétion, grâce aux médias laquais, et aux méthodes employées, pour dissimuler à l'Opinion internationale l'occupation progressive de pans entiers de territoires, les uns après les autres (comme dernièrement au Paraguay, après le Honduras, et les "vertueux" américains ne s'émeuvent évidemment pas des coups d'Etat qu'ils conçoivent eux-mêmes). Ensuite, l'utilisation de méthodes plus fines, plus légères, plus subtiles, si possible invisibles, en tous cas moins coûteuses.


Les luttes deviennent nouvelles: Virus informatiques comme ceux envoyés par Israël contre l'Iran, assassinat de chercheurs ou de scientifiques (encore une spécialité de l'Etat voyou Israël violant toutes les règles du Droit international dans l'impunité la plus complète), guerres électromagnétiques ou climatiques comme vraisemblablement contre Haïti (pays situé dans une zone stratégique pour les USA, et désormais occupé militairement sous couleur d'aide humanitaire - avec des "bienfaiteurs" en treillis) ou contre le Japon § 2, et puis utilisation de drones, envoi de mercenaires, d'Islamistes conditionnés au préalable et fanatiquement opposés aux régimes laïcs, comme en Syrie... car là, l'Occident doit contourner l'opposition résolue des Russes comme des Chinois, mais pour l'instant les Médias ne parlent que de la Russie de Poutine, dont il s'agit de se débarrasser en premier. Admirons au passage l'hypocrisie de notre Ministre des Affaires étrangères, le sieur Fabius qui il y a peu encore jurait devant Yahvé ou devant ceux qui se laissaient abuser, que la France "n'enverrait pas d'armes" pour soutenir l'Armée syrienne "libre", mais seulement du matériel de télécommunication. Et aujourd'hui encore, admirez la rouerie du bonhomme : "On atteint maintenant en Syrie un degré de violence insupportable ; avec Bachar-el-Assad au pouvoir, on court le risque de voir le chaos se propager !"


Fabius omet juste de dire que la France dirigée par des inconditionnels d'Israël (premier Etat intéressé à la perte de la souveraineté en Syrie comme ailleurs;  sa discrétion est légendaire, pourtant l'entité sioniste est toujours la plus active en matière de déstabilisation, de programmation de chaos) y contribue largement ! Le Ministre, dans son genre, est aussi insupportable que les BHL, DSK, Sarkozy, Cohn-Bendit, Kouchner et autres suppôts de l'Etat le plus menaçant de la planète pour la paix, Israël. 

 

Aujourd'hui, l'Occident prétendument démocrate est passé à la vitesse supérieure, en transformant la guerre d'agression en guerre totale contre le laïc Bachar-el-Assad non-aligné...  Gageons qu'il finira bientôt comme Kadhafi, et qu'un journal au service des guerres atlantistes et israéliennes comme le NouvelObs (déguisé en organe de gauche), se muera après-coup, l'hypocrite, en défenseur des Droits de l'Homme lorsque le dirigeant syrien aura été à son tour torturé, massacré, et peut-être aussi sa charmante épouse ainsi que leurs descendants...

 

Au fait, la Libye a bien voté, elle est devenue "libérale" (sic) ? La jolie démocratie à la sauce occidentale a triomphé, on a pu voter ? Oui, mais personne n'a pu représenter le "socialisme vert" de Kadhafi. Et les partisans du Bâtisseur de la Libye moderne, laïc, partageant avec ses ressortissants, lui, les revenus du pétrole, continuent à être pourchassés de maison en maison, torturés et massacrés. Alors, elle est pas belle, la démocratie toute neuve, avec les Islamistes alliés aux prédateurs de l'Occident ? Et c'est cette démocratie-là qu'on veut reproduire en Syrie, après avoir chassé les chrétiens du territoire et après avoir liquidé les partisans du régime ? Il y aura fort à faire, car ce n'est qu'à la frange que les Syriens soutiennent les "barbus" fanatiques formés et monnayés par les Usraéliens et par les mercenaires inféodés à la France modelée par le CRIF et par les Anglo-Saxons.  D'un autre côté, l'Occident est décidé à mener une guerre totale contre la Syrie, et c'est ce qui se passe actuellement. Mais hypocritement, il la "sous-traite" aux Islamistes...

 

En tous cas, si les guerres sont moins visibles, il n'en reste pas moins qu'elles sont permanentes, totales, et meurtrières pour les Nations, les peuples, les citoyens. Nous avons le devoir de démasquer les impostures partout où elles éclatent, nous avons le devoir de dire partout que l'Occident a déclaré la guerre à l'humanité. Au nom de la vérité, et au nom du Bien public, évidemment ! Sinon, un jour nous serons cuits comme la grenouille... § 3

 

eva R-sistons


http://r-sistons.over-blog.com

 

NB 1 : Attentat contre le bus de touristes israéliens en Bulgarie : False flag ? Sous faux drapeau ? En effet, l'entité sioniste l'a aussitôt imputé... à l'Iran ! Prépare-t-on déjà l'opinion à la prochaine guerre "nécessaire", après celle menée par les Occidentaux contre la Syrie ?

19 7 12 : Confirmation de ce que j'ai écrit le 18 ici, par ex : Attentats en Syrie et en Bulgarie : Les préparatifs de la guerre programmée contre l’Iran s’accélèrent !

Et maintenant, on associe le 2e dernier non-aligné de la région, le Hezbollah ! Ce ne sont pas des plans, tout ça ????


NB 2 : C'est extraordinaire : On dénie à la Syrie, pays attaqué, comme en Yougoslavie ou en Libye, le droit de se défendre... Et devant le tribunal fantoche de la Haye, qui voit-on ? Ceux qui ont défendu leur pays (Côte-d'Ivoire, Serbie, Libye...), pas ceux qui les ont attaqués pour voler les ressources et contrôler les décisions ! 

 

NB 3 : J'ai bien aimé le nouveau Président tunisien lorsqu'il a osé dire aux Parlementaires français : " Il est temps de reprendre en mains notre destin, il ne faut pas l'abandonner aux Forces du Marché ! " La Droite n'a d'ailleurs pas apprécié... (Retransmis par la LCP, 18.7.12)

 

 

§ Le titre de cet article que j'avais d'abord publié sur le site mondialisation.ca, est explicite : La guerre n'existe plus officiellement.. Les médias l'ont tuée ! (eva R-sistons)

§ 2 : Fukushima: Méga attentat ? Tout le laisse penser (1) , Fukushima: Méga attentat ? Tout le laisse penser (2) et utile à savoir : Nucléaire : Mesures d'urgence - Moyens de décontamination - Prévention

§ 3

R-sistons Vidéo 2 : La grenouille Sarkozy qui voulait être aussi grosse que le boeuf  
11:35
(et la cuisson de la grenouille - nous !)

http://4.bp.blogspot.com/_J5QtteoC_70/TUGq6DcsBZI/AAAAAAAABmg/O80yhLS35ws/s1600/grenouille-casserole.jpg

 

Capitalisme financier meurtrier. Agences de notation. Poisons de l'Occident

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17 mai 2012 4 17 /05 /mai /2012 00:35

 

Mercredi 9 mai 2012

Diplomatie des Etats-Unis en CoréeDans leur éditorial publié en commun le 1er janvier dernier, les trois plus grands quotidiens de la RPDC, Rodong Sinmun, Joson Inmingun et Chongnyon Jonwi, insistent sur la nécessité de faire retirer les troupes d’occupation américaines, principal obstacle au maintien de la paix dans la péninsule coréenne, ce qui traduit l’attitude immuable de la RPDC (République populaire démocratique de Corée – NDLR) désireuse d’obtenir à tout prix le règlement du problème du maintien de la paix dans la péninsule.


La paix et la sécurité en Asie du Nord-Est et dans le reste du monde passent par l’implantation d’un mécanisme de paix dans la péninsule coréenne.


Un des signataires de l’accord d’armistice de Corée, les États-Unis s’immiscent depuis longtemps dans le problème de la péninsule coréenne, en exerçant le droit de contrôle militaire sur la Corée du sud.


Donc, l’issue des efforts d’implantation du mécanisme de paix dans la péninsule dépend entièrement de leur attitude.


Tant du point de vue de la situation dans la péninsule coréenne que de la tendance du temps, les États-Unis ont le devoir de retirer au plus tôt leurs troupes de la Corée du sud.


C’est parce qu’elles sont des troupes d’occupation, celles d’agression. C’est sous couvert de « désarmer les forces japonaises » qu’elles ont occupé la Corée du sud peu après la capitulation du Japon (en août 1945) en se faisant passer pour des « libératrices ». Or, le Japon ayant signé une capitulation inconditionnelle, ses forces s’étaient désarmées d’elles-mêmes. Donc, en Corée du sud, il n’y avait pas de forces à « désarmer ». Cependant, sous prétexte de « désarmer » les forces nipponnes, les troupes américaines ont occupé la Corée du sud.


Du point de vue juridique, aussi, l’occupation américaine de la Corée du sud est tout à fait injustifiable.


L’accord d’armistice de Corée stipule qu’en trois mois après la conclusion de cet accord, une conférence politique d’un niveau plus élevé sera convoquée pour négocier le problème de l’évacuation de la Corée par toutes les troupes étrangères.


Du point de vue du droit international, il est de règle qu’après le cessez-le-feu, les belligérants dissipent l’hostilité entre eux et normalisent les relations entre eux et que, pour cela, ils mettent d’abord fin à leur présence militaire sur le territoire d’autrui.


Tous les pays, sauf les États-Unis, qui avaient envoyé leur contingent aux « forces des Nations unies » pendant la guerre de Corée ont retiré leurs troupes de la Corée du sud, mais les États-Unis ont signé avec la Corée du sud un « traité de défense mutuelle » stipulant la présence indéfinie de leurs troupes en Corée du sud, en vertu duquel ils y maintiennent toujours leur présence militaire.


Le retrait des troupes d’occupation américaines est également l’impératif découlant d’une résolution des Nations unies.


En 1975, la 30ème session de l’Assemblée générale de l’ONU a adopté à une écrasante majorité des voix une résolution de faire retirer les troupes américaines de la Corée du sud.


Avant, les États-Unis avaient allégué que leurs troupes étaient présentes en Corée du sud en vertu d’une résolution des Nations unies.


Donc, ils auraient dû avoir retiré leurs troupes de la Corée du sud en vertu de la résolution de l’ONU de 1975.


Pendant la guerre froide, les Américains avaient cherché à faire croire que leur présence militaire en Corée du sud avait pour but d’enrayer l’ « expansion soviétique vers le sud » et que leurs troupes en Corée du sud servaient de « forces de dissuasion » contre cette « expansion » et aidaient à la « défense de la paix ». Mais la guerre froide a pris fin et l’Union soviétique a été démantelée. Depuis, la présence militaire américaine en Corée du sud n’a plus de raison d’être et les États-Unis n’ont plus de prétexte de la maintenir.


La présence militaire américaine en Corée du sud est le principal obstacle à la paix dans la péninsule coréenne, ce qui nécessite également le retrait des troupes américaines de la Corée du sud.


Les États-Unis ont transformé la Corée du sud en l’arsenal nucléaire le plus grand de l’Extrême-Orient, en une base nucléaire avancée on ne peut plus dangereuse, en torpillant d’une manière systématique l’accord d’armistice de Corée, augmentant sans cesse leurs effectifs militaires dans cette partie de la péninsule et y introduisant mêmes des armes nucléaires.


Par de fréquentes manœuvres militaires, les troupes d’occupation américaines ont déjà achevé leurs préparatifs de guerre nucléaire contre la RPDC et guettent l’occasion de se lancer dans une attaque préemptive nucléaire contre la RPDC.


Á cause de leurs agissements, une nouvelle guerre risque d’éclater n’importe quand dans
la péninsule. La tension qui monte toujours dans la péninsule coréenne, menace en permanence la paix et la sécurité en Asie du Nord-Est et en Asie-Pacifique.


Elle vaut une bombe à retardement prête à éclater.


La paix et la sécurité dans la péninsule coréenne sont étroitement liées à celles en Asie du Nord-Est et dans le reste du monde. Elles passentpar le retrait des troupes d’occupation américaines en Corée du sud, qui valent un cancer dans la région.


Leur retrait est également un des impératifs de notre temps.


Les sud-Coréens exigent le départ des troupes américaines en scandant « Non aux États-Unis, indépendance, réunification du pays ! »


La voix en faveur du retrait des troupes américaines de la Corée du sud s’élève aux États-Unis aussi.


L’année dernière, dans son article publié dans la revue américaine Forbes, un chercheur supérieur d’un institut des États-Unis a écrit : que la présence militaire américaine en Corée du sud n’est plus nécessaire.


Et de poursuivre : « Á l’époque de la guerre froide, on pouvait croire que la péninsule coréenne était directement liée aux intérêts des États-Unis, mais maintenant que la RPDC possède des armes nucléaires, les dizaines de milliers de soldats américains en Corée du sud ne servent que d’otages pour les armes nucléaires de
la RPDC. Il faut donc retirer les troupes américaines de la Corée du sud. »


Les peuples de par le monde réclament eux aussi le retrait des troupes US de la Corée du sud.


Nous vivons à l’époque de la paix et du progrès.


Les États-Unis ont intérêt à ne pas tourner le dos à la tendance du nouveau siècle et à l’opinion publique mondiale et à retirer sans tarder leurs troupes de la Corée du sud.

 

Kim Jong Son

Extrait de la Corée d'aujourd'hui n° 5

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  • Divorcée, père origine bordelaise, mère russe. Licenciée es-lettres modernes, diplômée Ecole de Journalisme. Journaliste-écrivain. Carrière: Presse écrite, radio, TV, et productrice d'émissions. Auteur de plusieurs ouvrages (Hachette etc)
  • Divorcée, père origine bordelaise, mère russe. Licenciée es-lettres modernes, diplômée Ecole de Journalisme. Journaliste-écrivain. Carrière: Presse écrite, radio, TV, et productrice d'émissions. Auteur de plusieurs ouvrages (Hachette etc)

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