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12 mars 2014 3 12 /03 /mars /2014 03:51

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J'ai eu le coup de foudre pour ce texte.
Je le partage avec vous ! eva
Mon tweet : Attention, chef-d'oeuvre ! Comment les sots occidentaux se sont fait rouler par l'avisé Poutine

Sun-Tzu.jpg

Leçon de géostratégie africaine n° 71 :
Comment gagner une guerre sans combattre selon Sun Tzu ?
L’exemple de la Russie en Crimée

Ou voici comment la Russie a piégé les dirigeants de l'Occident

et récupéré la Crimée sans tirer un seul coup de fusil 

http://pougala.org/lecon-de-geostrategie-africaine-n-71-comment-gagner-une-guerre-sans-combattre-selon-sun-tzu-lexemple-de-la-russie-en-crimee-2/



Qu'est-ce qu'on enseigne dans les écoles de stratégie militaire ? Installez-vous bien dans votre fauteuil. Je vais vous amener avec moi dans un voyage sur les bancs d'une école de stratégie militaire comme si vous y étiez. Nous allons étudier la crise ukrainienne en nous servant d'un livre de stratégie militaire largement utilisé dans la formation des militaires russes et chinois. Mais aussi dans certaines écoles de commerce dans le monde. Ce livre d'appelle : "l'art de la guerre" écrit par le penseur et stratège militaire chinois Sun Tzu (544–496 avant notre ère). L'idée centrale du modèle de stratégie militaire de Sun Tzu est d'utiliser la ruse pour amener l'ennemi à déposer les armes et se rendre avant même d'avoir commencé à combattre. En d'autres termes, pour Sun Tzu, le meilleur stratège militaire est celui qui gagne une guerre sans avoir besoin de la combattre, tout simplement en jouant sur la ruse, les bluffs, les fausses informations distillées au bon moment pour désorienter l'ennemi, en donnant de faux espoirs à l'ennemi au début des hostilités avant de le désillusionner complètement à la fin. Analysons maintenant la crise ukrainienne en étude de cas, comme on le fait dans les écoles militaires. Nous allons nous servir des 10 principales stratégies préconisées par Sun Tzu pour gagner une guerre sans combattre, pour savoir, en Ukraine, qui a le plus de chance de gagner le bras de fer en cours entre les Etats Unis d'Amérique et la Russie. 

 


1- « Quand vous êtes capable, feignez l’incapacité. Quand vous agissez, feignez l’inactivité. Quand vous êtes proche, feignez l’éloignement. Quand vous êtes loin, feignez la proximité. » Lorsque vous avez identifié les projets de l'ennemi, pour vous battre, vous devez constamment lui donner l'impression d'aller à contre-courant de l'attitude belliqueuse qu'il attendrait de vous en pareille circonstance. Ainsi, vous devez savoir vous rendre invisible dans votre contre-offensive, savoir mentir et surtout, ne donnez à l'ennemi aucune chance de vous situer ou de situer votre vraie réaction face à son intention guerrière, que vous devez constamment feindre de ne pas savoir. Dans ce dossier, l'objectif des Occidentaux est celle de partir d'un accord d'association entre l'Ukraine et l'Union Européenne pour arriver à l'objectif de l'adhésion pure et simple de l'Ukraine à l'UE. Mais surtout, de faire adhérer l'Ukraine à l'Otan afin de la couper complètement de la Russie et donc, de ne plus renouveler la location de la base marine de Sébastopol en Crimée à l'armée marine russes, c'est-à-dire, de priver la Russie de toute possibilité d'intervention rapide en mer Méditerranée en cas de guerre avec l'Otan, comme les récentes opérations d'intimidation dans les ports syriens lorsque le président Hollande voulait bombarder le pays et égyptiens lorsqu'à la chute du président Morsi, les USA menaçaient l'Egypte de sanction sur les fournitures militaires. 

Le président Yanukovych qui est l'homme de Moscou a feint ne rien comprendre quant aux conséquences néfastes de la signature des accords d'association. Et s'est arrêté à la dernière minute. Et c'est en ce moment que les Occidentaux entrent en jeu, en inventant la révolution populaire. Selon la télévision Euronews une conversation interceptée entre le Ministre Estonien des affaires étrangères Urmas Paet et madame Catherine Ashton, la cheffe de la diplomatie européenne, les 88 morts de la place de l'indépendance ne sont pas l'œuvre du président Yanukovych mais des paramilitaires de l'opposition, commandités par les membres de l'actuelle coalition au pouvoir à Kiev pour porter un coup fatal à la présidence hostile à l'Union Européenne et à l'Otan. Mais comment en est-on si sûr ? Voici à propos, ce que déclare Euronews : "Un ou plusieurs snipers ayant tiré sur les manifestants d’Euromaïdan s‘étaient installés dans le siège de la banque d’Ukraine, à Kiev. Les enquêteurs y ont découvert des douilles correspondantes aux balles retrouvées dans les corps des victimes. Ce sont par ailleurs les mêmes balles qui ont servi pour attaquer les forces de police anti-émeute et les opposants." Total : 88 morts.

Devant tout cela, la Russie sait tout ce qui se passe, mais fait semblant d'être invisible, inaudible, absente. Et laisse faire. Ce qui l'intéresse, c'est reprendre toute la péninsule de la Crimée, mais sans combattre. Comment y parvenir? Ce sont les Occidentaux qui vont lui donner un coup de main, en jouant à une partie d'échec, sans jamais tenir compte des pions que l'adversaire est en train de pousser, lui aussi, mais en cachette. Et pour cela, c'est la deuxième stratégie de Sun Tzu qui va nous apporter plus d'éclaircissement sur le comportement du président Poutine de Russie dans cette crise. 


2- « Une armée victorieuse l’est avant même de livrer bataille. Une armée vaincue se lance d’abord dans la bataille et ensuite recherche la victoire. » Selon ce principe, Sun Tzu nous explique qu'en guerre, on n'attaque que lorsqu'on est certain de gagner. Sinon, on attend le temps qu'il faudra que la situation tourne à notre avantage. 

Sur la place Maïdan de Kiev, la capitale de l'Ukraine, ont défilé durant la révolte, de nombreux politiciens occidentaux, comme le Sénateur américain Mc Caïn le 15 décembre 2013, pour soutenir et encourager la foule en colère, une colère bien entretenue et guidée. Le 19 février, nos manifestants dits pacifistes vont lancer un assaut sur la police. A la fin des émeutes, il y a 26 morts dont 9 policiers. Et voici ce que déclare le président Obama depuis le Mexique où il se trouve en visite officielle : "Je veux être très clair, nous allons observer de près les développements des prochains jours en Ukraine et nous attendons du gouvernement ukrainien qu'il fasse montre de retenue, qu'il n'ait pas recours à la violence face à des manifestants pacifiques". Plus tard dans l'avion de retour du Mexique, selon une dépêche AP, c'est au tour de Ben Rhodes, conseiller spécial du président Obama à faire un point de presse dans Air Force One pour affirmer ceci : "Nous sommes opposés à la violence, d'où qu'elle vienne, mais c'est le gouvernement qui doit retirer les membres de la police anti-émeute, décréter une trêve et entamer des discussions dignes de foi avec l'opposition (…) Il est évident que les Ukrainiens estiment que leur gouvernement ne répond pas à leurs aspirations légitimes à l'heure actuelle". 

Ces 3 personnalités américaines sont dès lors déjà entrées dans le piège du président Poutine : ils ont clairement fait leur choix de camp. Par leurs actions et leurs propos, ils ont signé sans se rendre compte la paternité des manifestations sur la place de l'Indépendance à Kiev. Cette signature sera ensuite utilisée par la Russie pour discréditer les interlocuteurs occidentaux dans la suite des évènements qui semblent complètement imprévus par les deux camps, mais jusqu'à quel point? Nous allons voir dans la prochaine stratégie qui privilégie le résultat final recherché aux multiples pseudos victoires temporaires. 


3- « Pour le bon stratège, l’essentiel est dans la victoire, non pas dans les opérations prolongées » C'est à dire que pour un bon stratège militaire, ce qui compte ce sont les éléments pris dans leur globalité, c'est le résultat final de l'ensemble des opérations et non des petites victoires sporadiques au quotidien. Nous sommes partis des objectifs des uns et des autres : à terme, l'Occident veut l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan, afin de priver la Russie de son accès à la Méditerranée. Alors que la Russie veut tout simplement annexer la Crimée pour éloigner une telle éventualité. La Crimée est en effet le seul accès de la Russie en mer chaude. 

Ailleurs, au nord, c'est la mer froide et si l'Occident déclenche une guerre contre la Russie en hiver, tous ses bateaux sont bloqués dans des eaux gelées de la Baltique ou de la mer du Nord. Ce serait donc une défaite même avant de combattre. Dans les opérations qui vont se succéder à Kiev jusqu'au renversement du président, c'est l'Occident qui semble avoir les meilleures cartes en main, puisque c'est lui qui dicte le tempo des événements, jusqu'au choix des nouveaux dirigeants, reconnus à la vitesse de la lumière. Même s'ils viennent à peine de renverser un gouvernement démocratiquement choisi par le peuple, qu'importe, la démocratie est un gros mensonge qui vit au dépend de ceux qui y croient. Surtout que les élections normales étaient prévues dans un an. Et dans les négociations, le président Yanukovych avait accepté d'anticiper ces élections. Et cela n'a pas suffi au tempo occidental qui l'a fait renverser à peine 24h après la signature de cet accord avec l'opposition. Là, c'est l'Occident qui s'installe dans les opérations prolongées. Moscou est muet. 

Le président Poutine est coincé à Sotchi pour les jeux Olympiques d'hiver. C'est la suite des évènements qui nous fera comprendre que ce mutisme était bien calculé. Apparemment, ce qui l'intéressait, c'était la victoire finale et non les opérations intermédiaires. 


4- « Celui qui pousse l’ennemi à se déplacer, en lui faisant miroiter une opportunité s’assure la supériorité. » Pour Sun Tzu, vous devez toujours pousser l'ennemi dans une plus forte mobilité, afin de l'orienter vers là où vous voulez le conduire, pour le finir. Le 6 Février 2014, c'est la secrétaire d'Etat américaine adjointe, Victoria Nuland, qui arrive à Kiev et rencontre les trois principaux dirigeants de l'opposition Ukrainienne : Oleg Tiagnybok, Vitali Klitschko et Arseni Iatseniouk, qui deviendra Premier Ministre par la suite. Le lendemain, dans un entretien au quotidien Kommersant Ukraine, le conseiller spécial du président Poutine, Sergueï Glaziev déclare : "Autant que nous sachions, Madame Victoria Nuland a menacé les oligarques ukrainiens de les placer sur une liste noire américaine si le président Yanukovych ne cède pas le pouvoir à l'opposition. Cela n'a rien à voir avec le droit international. (…) Il semble que les Etats-Unis misent sur un coup d'Etat. (…) les Américains dépensent 20 millions de dollars par semaine pour financer l'opposition et les rebelles, y compris pour les armer". 

Pour commenter la visite du sénateur américaine Mc Cain sur la place de l'indépendance le 15 décembre 2013, Alexeï Pouchkov, député au Parlement russe (la Douma) déclare au quotidien ukrainien, Kievski Telegraf, ceci : "Les représentants de l'Union européenne et des Etats-Unis sont directement impliqués dans le bras de fer politique en Ukraine. (…) Veulent-ils y établir un nouveau régime colonial ?" Nous constatons déjà à ce niveau que la Russie joue la parfaite diversion. Ayant poussé les occidentaux à être plus mobiles et de se rendre plusieurs fois à Kiev, alors qu'ils ne bougent pas d'un millimètre depuis Moscou, ils arrivent à contraindre les américains à choisir une priorité : le changement de pouvoir à Kiev. C'est dans ce piège que les Russes vont les y conduire et les occuper un bon bout de temps, pendant qu'ils peaufinent en toute liberté et secret, l'invasion de la Crimée. 


5- « Le bon stratège est si subtil qu’il n’a plus de forme visible. Le bon stratège est si discret qu’il en est inaudible. Ainsi il se rend maître du destin de l’ennemi. ». Le bon stratège doit être insaisissable pour l’’ennemi. Il doit communiquer le moins possible et pratiquer la rétention de l'information. Et lorsqu'il communique, c'est pour transmettre à l'ennemi une information inexploitable ou fausse. 

En Crimée, lorsque le président Poutine fait la seule conférence de presse, le 5/03/2013 admise aux seuls journalistes russes, il jure sur la tête de son arrière grand père qu'il n'a pas de troupes en Crimée. Et que les militaires qu'on voit sans insigne sur l'uniforme, sont en effet, des forces d'Auto-défense locales. Vu de l'Occident, il s'agit d'un mensonge. Mais à bien y regarder, le président Poutine est juste en train de les rouler dans la farine. Et il leur fournit une information capitale qui n'est pas comprise par les stratèges occidentaux. En effet, lorsqu'il nie qu'il n'y a pas de militaires russes, donc étrangers en Crimée, il est en ce moment en train de leur dire qu'officiellement, la Crimée est déjà russe et à ce titre, les forces présentes en Crimée ne peuvent pas être considérées sous l'optique d'une invasion, mais d'une force qui est déjà chez elle, dans sa nation, dans sa république, d'où l'appellation de Forces d'Auto-défense locales. Ce message subliminale n'a malheureusement pas été convenablement analysé et compris par les "stratèges" Occidentaux qui au lieu de se pencher immédiatement sur le cas de la Crimée, ont continué comme d'habitude à faire de la figuration à parler de la désescalade de la tension de la partie russe alors que cette dernière venait de leur signifier qu'elle était déjà passé à la deuxième mi-temps du match qu'ils avaient invité la Russie à jouer. 

A Paris, on a transformé une conférence dédiée au Liban à une conférence de sanctions contre la Russie, si elle n'est pas suffisamment gentille et retirer ses militaire de la Crimée pour rentrer dans leur base.
Le lendemain à Rome, on a transformé une conférence pour parler du chaos laissé par l'OTAN en Libye, en un débat pour expliquer à l'opinion publique européenne que l'Europe comptait quand même quelque chose. 

On a continué d'organiser des conférences inutiles, à aller et venir entre les capitales européennes et Kiev, alors que le barycentre de la crise s'était déplacé depuis des lustres de Kiev en Crimée. Même un mini-sommet extraordinaire sur l'Ukraine est organisé à Bruxelles le 6/03/2013 et c'est en pleine réunion que le président Poutine va envoyer aux participants un petit cadeau, c'est la dépêche qui tombe sur les téléscripteurs à 12h de Bruxelles et qui dit que le Parlement de la Crimée a voté à l'unanimité le rattachement de la Crimée à la Russie et qu'un référendum pour valider ce choix sera organisé à peine 10 jours plus tard. 


6- « Remporter cent victoires après cent batailles n’est pas le plus habile. Le plus habile consiste à vaincre sans combat. » Un bon stratège n'est pas violent, il n'humilie pas son adversaire. Il amène son adversaire à se transformer pour reconnaître son infériorité. Ainsi, il n'a plus besoin de combattre. En Crimée, les forces spéciales russes sont arrivées dans une tenue sans étiquette et ont encerclé toutes les bases militaires ukrainiennes, mais sans les contraindre de quitter la base. Le problème est que les habituels occupants de ces bases ne pouvaient plus être libres d'entrer et de sortir. Il fallait alors choisir : ou attendre stoïquement que les événements à Kiev permettent un miracle de déloger les russes, ou bien se rendre. Beaucoup ont préféré se rendre sans même tenter de se défendre. De toutes les façons, ils n'étaient pas attaqués. Au même moment, sans même attendre le référendum, à l'aéroport de Sébastopol, la pression psychologique est montée d'un cran : tous les vols pour Kiev ont été dès le vote du parlement de Crimée, programmés comme des vols internationaux. La monnaie ukrainienne progressivement sortie de la circulation et remplacée par le rouble russe. C'est la première fois dans l'histoire qu'on assiste à un sans faute dans l'application des théories de Sun Tzu : Gagner sans combattre. Les Etats-Unis n'y ont vu que du feu. 


7- « Jadis, les guerriers habiles commençaient par se rendre invincibles, puis attendaient le moment où l’ennemi serait vulnérable. L’invincibilité réside en soi-même. La vulnérabilité réside en l’ennemi. » Un vrai stratège joue sur le timing pour gagner toutes ses batailles. Il redouble de ruse pour ne pas être affecté par les menaces ou les actions belliqueuses de l'ennemi. Ainsi, il devient d'abord invincible. Mais cela ne suffit pas. Il faut ensuite gagner. Pour cela, un bon stratège doit savoir attendre le moment où ses ennemis sont affaiblis pour passer à l'action et leur donner le coup de grâce. Une fois sécurisé l'annexion de la Crimée, la Russie sait que l'opération en elle-même va drastiquement affaiblir le coté occidental dans la suite des opérations. Mais alors que ces derniers croient par erreur que le Président Poutine va s'arrêter à la Crimée, ils se trompent. 

Il sait qu'il a déstabilisé pendant longtemps ses adversaires incapables de prendre des initiatives novatrices. Le président Obama a annoncé une série de sanctions d'abord sur les visas. On a l'impression qu'il s'agit d'une blague de mauvais goût. En 1994, tu as contrains l'Ukraine à se débarrasser de l'armement nucléaire en lui promettant que s'il est attaqué, tu viendrais à son secours. Et maintenant qu'on démembre son territoire, tu menaces de ne pas donner des visas ? De qui te moques-tu ? En réalité, le Président Obama ne peut pas faire grand chose. En ce moment c'est le président russe qui est le seul maître du jeu. Il a toutes les bonnes cartes en main. Il fait ce qu'il veut, quand il veut et comme il l'entend. Le pire est que les gesticulations des occidentaux, trahissent au fond leur impuissance. 

D'abord parce qu'ils n'ont pas d'argent pour mener la moindre guerre contre une puissance comme la Russie, mais aussi parce que la moindre sanction économique se retournerait immédiatement contre eux. Par exemple, selon une information publiée par le journal économique français Challenge du 7 mars 2014, à la seule menace du président Obama de geler les avoir russes, la Banque Centrale de Russie a déplacé dans la seule journée du jeudi 6 mars 2014, une somme gigantesque de plusieurs dizaines de milliards de dollars des comptes bancaires détenus aux Etats-Unis vers la Russie et les paradis fiscaux. Ce genre d'opérations, si elle continue, dans le moyen terme, peut causer un véritable séisme bancaire et financier aux Etats-Unis. C'est la classique histoire de l'arroseur arrosé. 

Toujours Vendredi 7 mars 2014, c'est l'Agence Bloomberg qui fait d'autres analyses et prévisions. Selon elle, au 1er septembre 2013, la Russie détenait dans les banques de 44 pays la somme de 160 milliards de dollars, alors qu'à la même date, 24 pays avaient déposé dans les banques russes, la somme de 242 milliards de dollars. Les pays occidentaux peuvent geler jusqu'à 160 milliards de dollars d'argent russe. Et la Russie peut geler jusqu'à 242 milliards de dollars d'argent des occidentaux. Selon Bloomberg, depuis Washington, qui a plus à y perdre serait la France dont les banques ont investi 50 milliards de dollars en Russie, suivie par les Etats-Unis dont les banques ont investi pour 35 milliards de dollars dans le plus vaste pays du monde, la Russie, avec ses 17 millions de km2. Le pire, nous vient de la bouche du conseiller du président russe Sergueï Glaziev, rapporté par la même Agence Bloomberg : "En cas de sanctions américaines, la Russie serait obligée de renoncer au dollar au profit d'autres monnaies et de créer son propre système de paiement. (…) Si les Etats-Unis gèlent les avoirs d'entreprises publiques et d'investisseurs privés russes, Moscou recommandera à tout le monde de vendre les titres du Trésor américain. En outre, les sanctions, si elles sont infligées, amèneront la Russie à renoncer au remboursement des prêts octroyés par les banques américaines." La messe est dite. La Russie est invincible et a même identifié le point de faiblesse de l'ennemi. On peut dès lors parier qu'après la Crimée, elle sait qu'elle pourra annexer d'abord les anciens territoires géorgiens de l'Abkhazie et de l'Ossétie, avant d'avaler toutes les régions de l'est ukrainien russophones qui avaient voté pour le président Yanukovych aux dernières élections présidentielles. Sans oublier bien sûr la région séparatiste de Transnistrie en Moldavie, à la frontière avec l'Ukraine, là aussi à majorité russe et qui demande depuis son indépendance proclamée en 1992, son rattachement à la Russie. Et là nous arrivons à l'autre stratégie de Sun Tzu. 


Leçon de géostratégie africaine n° 71 : Comment gagner une guerre sans combattre selon Sun Tzu ? L'exemple de la Russie en Crimée, 4.9 out of 5 based on 8 ratings

 

8- « Pour avancer irrésistiblement, attaquez les points faibles de l’ennemi. Pour battre en retraite sans être rattrapé, soyez plus rapide que votre ennemi. » Pour avancer, il faut éviter le corps à corps avec l'ennemi et se limiter à le toucher uniquement dans ses parties non protégées. Et pour des replis stratégiques, il faut se mettre dans les coins qui échappent au contrôle ou à la connaissance de l'ennemi. 

Depuis la guerre éclair du mois d'Aout 2008 contre l'allié des USA, la Géorgie avec Saakachvili, les territoires conquis sont le point faible de l'Occident. Tu avais fait croire à la Géorgie que tu pouvais l'aider en cas de guerre avec la Russie. Et il a fait ce que tu lui as conseillé. Quand on l'a bombardé, tu n'es pas arrivé. Alors, que vaut ta parole ? L'humiliation de la petite Géorgie par la Russie a été une grosse tache dans la crédibilité des USA et encore aujourd'hui, les deux territoires alors contestés sont de fait sous la Russie. Voilà pourquoi il est facile de prévoir que ce sont les premiers territoires que la Russie va annexer après la Crimée. Cette victoire si facile en seulement 4 jours sur la Géorgie ne suffit pas pour être répétée aujourd'hui en Ukraine, toujours selon Sun Tzu. Et ça, le président russe Poutine l'a très bien compris. 


9- « Ne répétez pas les mêmes tactiques victorieuses, mais adaptez-vous aux circonstances chaque fois particulières. ». Il faut toujours adapter les tactiques et les stratégies aux situations nouvelles. Ce n'est pas parce qu'une solution a marché hier qu'elle marchera toujours. Si on répète les tactiques victorieuses du passé, on court le risque de trouver un ennemi plus aguerri, qui aura passé le temps à étudier votre stratégie et comment y faire face convenablement. Chaque situation, pour un bon stratège est unique et mérite une stratégie unique. Alors que les Américains ont répété en Irak et en Afghanistan les mêmes recettes ruineuses du Vietnam, la Russie a évité de répéter en Ukraine ses tactiques victorieuses sur la Géorgie des bombes tirées par centaines des chars et des hélicoptères de combat. Car il est évident que si en Géorgie les alliés américains s'étaient fait trouver impréparés, rien ne dit qu'une nouvelle fois les trouverait aussi passifs, parce que surpris. En effet, on nous annonce que les F16 américains sont partis vers les ciels estoniens et polonais. De la même façon que le président Poutine a été silencieux pour les événements de Kiev, avant d'avaler la Crimée, aujourd'hui, personne ne sait quelle stratégie il a préparé pour les régions russophones de l'est de l'Ukraine. Comme Sun Tsu suggère de ne jamais répéter les mêmes stratégies victorieuses, il y a à parier qu'il a préparé toute autre choses pour avaler les régions de l'est mais quoi ? 


10- « Qui connaît l’autre et se connaît lui-même, peut livrer cent batailles sans jamais être en péril. Qui ne connaît pas l’autre mais se connaît lui-même, pour chaque victoire, connaîtra une défaite. Qui ne connaît ni l’autre ni lui-même, perdra inéluctablement toutes les batailles. » Le bon stratège doit toujours avoir en tête 3 soucis : bien maîtriser l'environnement, le terrain de la bataille, connaitre l'ennemi dans ses détails et se connaitre lui-même pour surtout desceller avant l'ennemi ses propres faiblesses. Pour faire partie des stratèges des services secrets russes, il faut bien parler plusieurs langues donc l'anglais. Au même moment, tous les textes et communication entre les membres du FSB, sont exclusivement codés en russe. A la CIA il existe un département Russie qui ne peut pas faire le poids face à l'imposante stratégie russe de la maîtrise de l'anglais par tous ses espions. Et donc, de connaitre les américains dans ses plus petits détails. Il existe un réseau composé aussi par russe américains qui, avec le passeport américain, accèdent à tous les postes de l'administration américaine. 

C'est ce qui va expliquer que pour le président russe, on a l'impression que rien de ce que dit son homologue américain ne le surprend ou ne l'émeut. Sur le plan de l'environnement, la Russie c'est 17 millions de km2, les USA la moitié. Alors que les américains en Russie sont concentrés dans quelques grandes villes de l'Ouest, les russes aux USA, sont repartis sur tout l'étendu des USA. Ils sont devenus des américains à tous les effets. Il suffit pour Moscou d'étudier leurs comportements pour savoir tout, des américains. Pour revenir en Ukraine, les zones qui intéressent la Russie sont les régions où on parle russe, où les populations sont russes, donc avec une parfaite maîtrise même sociologique de la part de la Russie. Ce qui n'est pas le cas des USA qui en Ukraine comme en Afghanistan ou en Irak, donnent toujours l'impression de s'engager sur des éventuels théâtres de guerres sans jamais maîtriser le terrain, n'importe où sur la planète comme s'il s'agissait d'un jeu vidéo, où il suffirait de remplacer une carte par une autre et continuer à appuyer sur la gâchette au maximum. Ce qui a porté à des guerres inutiles qui ont littéralement ruiné les Etats Unis d'Amérique. 

Et le président Poutine l'a bien compris que de l'autre côté, il y a une véritable navigation à vue, du dossier iranien et syrien hier et à celui ukrainien aujourd'hui. Au final, devant le désarroi du président américain avec ses menaces génériques et sa totale incapacité à placer la moindre initiative dans le dossier ukrainien, s'il y a un maître du monde aujourd'hui sur le plan de stratégie militaire, ce maître s'appelle Monsieur Vladimir Poutine. Il connait son ennemi, les USA, il connait bien le terrain, l'Ukraine et il connait la nouvelle force de son pays, les nouveaux moyens militaires du pays depuis la guerre en Libye qu'il cite chaque fois qu'il veut se moquer des stratèges américains qui ont prétendu d'aller installer la démocratie en Libye et aujourd'hui organisent une conférence à Rome pour demander l'aide des russes pour aller y mettre un peu d'ordre. Le président Obama de son côté, donne l'impression de ne comprendre ni son homologue, russe, de ne pas connaitre la complexité ukrainienne, sinon, il n'aurait pas suggéré à ceux qu'ils ont mis au pouvoir à Kiev comme première action, de supprimer la langue russe. Et pire, il semble ne pas connaitre ses propres faiblesses, d'un pays ruiné et qui ne pourra rien offrir à 47 pays africains qu'on invite à Washington, juste pour mimer les rencontres tous les 2 ans entre les dirigeants africains et chinois. 

 

 

QUELLES LEÇONS POUR L'AFRIQUE ? Le 22 Janvier 2014 dernier, la Maison Blanche, par communiqué, nous annonce que le président Obama a invité à Washington, 47 chefs d'Etat Africains. Il a pris soin d'en exclure 3 de Centrafrique, Egypte et de la Guinée Bissau, accusés d'être arrivés au pouvoir sans passer par les urnes, mais par des coups d'Etat. Comment expliquer qu'en Ukraine c'est plutôt l'administration américaine qui tente de forcer la main à la Russie pour reconnaître le nouveau pouvoir à Kiev lui aussi issu d'un coup d'Etat ? Un coup d'Etat en Europe est-il différent d'un coup d'Etat en Afrique? Le 17 février 2008, le Kosovo déclare unilatéralement son indépendance de la Serbie. Les Occidentaux applaudissent. La Serbie porte l'affaire à la Cour Internationale de Justice (CIJ), organe judiciaire des Nations Unies qui tranche et valide la sécession du Kossovo par sa décision du 22 juillet 2010 en ces termes : "la déclaration d'indépendance du Kosovo n'a violé ni le droit international général, ni la résolution 1244 du Conseil de sécurité, ni le cadre constitutionnel". En revanche, la CIJ ajoute qu'elle n'est "pas tenue par la question qui lui est posée de prendre parti sur le point de savoir si le droit international conférait au Kosovo un droit positif de déclarer unilatéralement son indépendance. La Cour n'est pas chargée de dire si le Kosovo a accédé à la qualité d'Etat". 

L'alors ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner va se féliciter de la décision du CIJ en ces termes : "L'indépendance du Kosovo est "irréversible (…) Cet avis affirme clairement que la déclaration d'indépendance du Kosovo n'est contraire ni au droit international ni à la résolution 1244, comme la France l'avait toujours soutenu, et je m'en réjouis". Question : Pourquoi l'Occident se réjouit d'alimenter les sécessions au Kosovo, au Sud Soudan et font semblant de jouer aux fervents défenseurs du droit international et de l'intangibilité des frontières pour l'Ukraine ? En quoi la Crimée en Ukraine est différente du Sud Soudan ou du Kossovo? La réponse est que cette équation à géométrie variable est le fond de commerce de certains pays, les mêmes qui se sont arrogés le droit de faire les gendarmes du monde pour partager les bons et les mauvais points aux candidats naïfs à la démocratie, pour bien les spolier. Contrairement à ce qui se passe régulièrement en Afrique, de l'Erythrée au Sud Soudan, la Russie n'a pas aidé la Crimée à déclarer son indépendance, mais plutôt la rejoindre dans un ensemble déjà grand. Toute nouvelle indépendance affaiblit le pays qui perd un morceau de sa terre. Mais fragilise aussi le nouvel état non viable. 

Les mêmes qui se battent aujourd'hui contre l'éclatement de l'Ukraine, sont les mêmes qui œuvrent en sous-main pour démembrer le Mali, ce sont les mêmes qui financent les rebellions dans l'Est de la RDC pour demain créer une nouvelle république dans le Kivu. 

La Russie n'a pas fini de surprendre les américains. Quel message voulait envoyer les russes aux américains lorsqu'ils ont fait coïncider la date de la fin des jeux para-olympiques d'hiver de Sotchi le 16 mars 2014 et le référendum pour valider l'annexion de la Crimée à la Russie ? 

A la différence de la Russie, les africains sont grossièrement prévisibles dans toutes leurs stratégies par leurs ennemis occidentaux. Encore faut-il qu'ils soient capables de comprendre que l'Occident est l'ennemi de l'Afrique. Il existe en Afrique un vrai retard culturel et intellectuel de la population, pour déjà être capable de comprendre qu'il lui faut instaurer un rapport de force avec l'occident dans lequel ses propres points de vue seraient pris en considération. Mais on ne peut pas y parvenir dans un rapport classique de mendicité institutionnalisé où celui qui tend la main pour recevoir est toujours celui qui obéit à l'autre. 

Voilà pourquoi il n'existe à ce jour dans aucun pays africain, un seul projet sérieux pour espionner l'occident. Les Africains croient par erreur qu'ils sont les amis des européens et ne se posent jamais la question de savoir comment ils sont vus aux yeux des européens : de simples esclaves même si très lettrés. Les chaines de télévision en occident pourrons donner l'impression de haïr le président Poutine ou la Russie, mais il reste un élément que personne ne peut mettre en doute, quelque soit leurs relations dans le futur, ils sont condamnés à respecter la Russie. Ils ont déjà commencé à le faire, pour preuve, la façon dont tous tergiversent pour des pseudo-sanctions qui n'arrivent jamais.
Et c'est dans ce rapport de respect que je suis paradoxalement optimiste pour le futur des relations entre ces 2 ennemis d'aujourd'hui. Je ne peux pas dire de même pour l'Afrique. Pour qu'on nous respecte, nous devons cesser de tendre la main, c'est une condition incontournable avant même de parler de stratégie militaire ou d'espionnage des Européens par les Africains.


Yaoundé, le 8 mars 2014 
Jean-Paul Pougala 
(ex-docker clandestin) 

 

Sun-Tzu-auteur-crimee-poutine.jpg

N.B: Il est strictement interdit d'utiliser ce texte qui est couvert par les droits d'auteur à des fins commerciales comme la publication dans les journaux payants ou vocalisé sur Youtube, sans mon autorisation écrite.

Leçon de géostratégie africaine n° 71 : Comment gagner une guerre sans combattre selon Sun Tzu ? L'exemple de la Russie en Crimée, 4.9 out of 5 based on 8 ratings

 

 

Géostratégie Africaine – Tome 1

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Le courage de Poutine

et la couardise des dirigeants occidentaux :

 

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18 juillet 2012 3 18 /07 /juillet /2012 18:29

 

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Compte-à-rebours vers la guerre : la doctrine Blair contre la doctrine Poutine

Ex: http://mbm.hautetfort.com/


28 mai 2012 (Nouvelle Solidarité) – Les discussions qui ont suivi les sommets du G-8 et de l’OTAN ont été dominées la semaine dernière par le retour sur le devant de la scène de l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair en tant que conseiller pour la réélection de Barack Obama à la Présidence des Etats-Unis.

Ce dévouement de sa part, of course, n’est pas gratuit. Blair et son équipe de spin-doctors, qui avaient été la véritable cheville ouvrière de la guerre en Irak (il avait fourni à Georges W. Bush le fameux mémorandum « prouvant » l’existence sur les armes nucléaires irakiennes, qui se sont révélées par la suite être inexistantes), entendent profiter d’une victoire d’Obama en novembre prochain pour reprendre les rênes du pouvoir en Angleterre.

Comme l’avait rapporté le Guardian de Londres en février 2009, Obama avait présenté Blair comme son « premier ami officiel » lors d’un petit déjeuner de prière à la Maison-Blanche, un mois à peine après son inauguration.


Le nouveau binôme espère diriger le monde (ou ce qui en restera), en s’appuyant sur la doctrine qu’avait annoncée Blair lors d’une conférence à Chicago en 1999 : sous prétexte d’« établir et de répandre des valeurs qui nous sont chères », inaugurer une nouvelle forme de « coopération internationale » en liquidant le Traité de Westphalie de 1648 (et bien sûr en réformant la Charte de l’ONU), c’est-à-dire en sacrifiant l’Etat-nation souverain pour faire place à un nouvel empire.


Comme nous l’avons rapporté sur ce site, avec la création de l’Atrocities Prevention Board (APB — Conseil de prévention des atrocités) Barack Obama a décrété le 23 mars 2012 que les violations des droits de l’homme, où que ce soit dans le monde et tels que son Administration les conçoit, portent directement atteinte… à la sécurité nationale des Etats-Unis !


Un nouvel ajout à la doctrine Blair (la version 2.0) est que l’OTAN doit être capable d’aller en guerre sans consulter les législatures nationales, car il « faudrait trop de temps » pour obtenir leur permission. C’est en effet ce que vient de demander le général Sir David Richards, le chef d’état-major britannique lors d’un discours au Centre pour les études stratégiques et internationales (CSIS) le 23 mai à Washington, une proposition qu’il a qualifiée de défense intelligente.

Ceci correspond également à ce que le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta avait déclaré au comité responsable du Sénat plus tôt cette année, au nom de l’administration Obama : pour aller en Libye, nous n’avions besoin que de la permission de l’OTAN. Le respect de la Constitution, qui exige que nous obtenions l’autorisation préalable du Congrès n’est pas très pratique. Nous vous tiendrons informés à notre retour.

Or, comme le résumait l’économiste américain Lyndon LaRouche récemment, la doctrine Blair est l’exacte antithèse de la doctrine défendue par Vladimir Poutine comme base de la politique étrangère russe, qui consiste à défendre le système de droit international hérité du Traité de Westphalie, en réelle coopération avec la Chine, l’Inde, et plus récemment le Pakistan.


Dans son article du 27 février 2012 dans Moskovskiye Novosti, Poutine a réitéré sa position selon laquelle « les principes majeurs nécessaires à toute civilisation incluent la sécurité pour tous les Etats, le rejet de tout usage excessif de la force, et le respect inconditionnel des fondements du droit international. » Il est clair qu’à chaque fois que ces principes ont été négligés, explique-t-il, « les relations internationales ont été déstabilisées ».


Le 17 mai, à la veille du sommet du G-8 et du sommet de l’OTAN à Chicago, le Premier ministre russe Dimitri Medvedev, lors de son discours au 2e Forum juridique international de St.Petersbourg, discours posté par la suite sur le site du gouvernement de la Fédération russe, a lui aussi, tenu à rappeler la doctrine russe :

« Il est souvent dit que le système de droit international est obsolète. Je l’ai moi-même entendu à maintes reprises dans la pratique politique. Ses règles ne permettent pas toujours de lutter efficacement contre de nouvelles menaces. C’est vrai en partie, parce que tout devient obsolète un jour ou l’autre — y compris le droit. Mais le besoin vraiment nécessaire et urgent de moderniser le droit international ne veut pas dire abandonner ses fondements, ce qui me semble absolument évident.


Particulièrement dangereux, à mon avis, sont les actions unilatérales qui vont à l’encontre des principes fondamentaux de la Charte des Nations unies, qui est la principale plate-forme de la communauté internationale pour résoudre ses problèmes. Nous n’avons pas d’autre plate-forme, même si cela déplaît à quelqu’un. Il n’y en a simplement pas d’autre ! Et nous comprenons que la Charte des Nations Unies demande surtout le respect de la prééminence du droit et de la souveraineté des Etats.

Une autre remarque, qui me semble importante au regard de mon expérience et de ma pratique politiques — le principe de la souveraineté de l’Etat. Il ne doit pas être affaibli, même si ce serait commode pour la réalisation de certains objectifs politiques immédiats, y compris le but de gagner une élection. Se donner cela comme objectif revient simplement à mettre l’ordre mondial en danger.


Et les exemples d’attaques sur le principe de la souveraineté ont été nombreux au cours des dernières années. Parmi elles, les opérations militaires contre des gouvernements étrangers contournant le cadre des Nations Unies, les déclarations sur la perte de légitimité de tel ou tel régime politique par des gouvernements étrangers et non pas par le peuple du pays, l’introduction de toutes sortes de sanctions collectives contournant les institutions internationales.

Tout cela n’améliore pas la situation dans le monde ; les opérations militaires précipitées dans d’autres pays finissent généralement par provoquer l’arrivée de radicaux au pouvoir. De telles actions, qui portent atteinte à la souveraineté des États, peuvent entraîner facilement de véritables guerres régionales, et même, sans vouloir faire peur à quiconque, à l’utilisation des armes nucléaires. Chacun devrait garder cela en mémoire, surtout lors de réflexions sur la question de la souveraineté de l’Etat »


Alors que le monde transatlantique vacille au bord d’une désintégration spectaculaire de son système financier, il faut bien rappeler ici que les nuées de l’orage financier portent avec elles le risque immédiat d’une guerre globale.


La tentation permanente des élites géopolitiques (fr)anglo-américaines de renoncer à l’outil de la diplomatie pour solutionner nos problèmes avec l’Iran et la Syrie avec des sanctions, des frappes et des guerres humanitaires, est donc de très mauvaise augure.


NOTA BENE : LA LORGNETTE DE LA 3ème GUERRE MONDIALE.pdf

 

http://euro-synergies.hautetfort.com/tag/guerre

 


La “guerre nouvelle” est déclarée,

et elle est totale

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14 mars 2012 – Dans notre texte Bloc-Notes du 12 mars 2012, nous mentionnons à plusieurs reprises le concept d’“agression douce”, selon une expression forgée pour la cause, et pour tenter de représenter le phénomène auquel nous faisions allusion. L’expression anglaise équivalente, mais plutôt adaptée que traduite, se retrouvait dans le texte de Pépé Escobar qui était cité (sur ATimes.com, le 9 mars 2012), dans lequel Escobar parlait de “illegal instruments of soft power”, – dans le paragraphe suivant :

«So Washington and its minions have been warned. Before last Sunday's election, Putin even advertised his road map. The essentials; no war on Syria; no war on Iran; no “humanitarian bombing” or fomenting “color révolutions” – all bundled into a new concept, “illegal instruments of soft power”. For Putin, a Washington-engineered New World Order is a no-go. What rules is “the time-honored principle of state sovereignty”.»

L’expression soft power ne nous semble pas convenir parfaitement, parce qu’elle privilégie une notion statique (“pouvoir”) alors que nous voyons plutôt une dynamique à l’œuvre, beaucoup mieux exprimée par le terme “agression”. A ce propos, nous écrivions donc (12 mars 2012) :

«Cette agression, faite essentiellement par des moyens de manipulation de groupes informels, et de groupes frontistes russes sous le couvert de leurs étiquetages d’ONG, ou bien de diffamation médiatique, fonde désormais ce que les Russes nomment de l’expression approximative (pour notre traduction interprétée) de “moyens illégaux d’agression douce”… (Fameuse époque, où l’agression peut être “douce”, mais n’en est pas moins, extrêmement agressive, mais plutôt dans le style vicieux et subreptice ; rejeton incontestable du système de la communication, cela.) Il est manifeste que cette technique d’“agression douce” va devenir la forme d’agression générale de plus en plus systématiquement employée contre les forces anti-bloc BAO, déstructurant et dissolvant les relations politiques et diplomatiques normales entre les pays qui l’emploie (bloc BAO) et les autres, et rendant ces relations de plus en plus chaotiques et conflictuelles.»

Cette idée d’une “agression”, du côté russe, avait déjà été mise en évidence par une intervention d’Igor Panarine, que nous présentions et commentions le 3 mars 2012. Panarine observait, parlant, lui, d’“agression médiatique”  «The Russian leader should primarily recognize that ideology and information are the long-standing vulnerabilities of the Russian state, which caused it to collapse twice in the 20th Century. Therefore, it would be helpful for the development of Russian statehood if the government would establish a State Ideology (Spirituality, Greatness, Dignity) and set up a special mechanism for countering foreign media aggression through a set of administrative, PR and media-related measures. This would enable Russia to become a pan-Eurasian center of gravity in both economic and spiritual terms.»

…Et, sur ce point précis, nous commentions: «Il s’agit […] de la réalisation également correcte que la véritable puissance se trouve aujourd’hui dans le système de la communication, et l’une des utilisations étant l’“agression psychologique” par diffamation mécanique et robotisée. Là aussi, le Système parle et anime les créatures qu’il a soumises, au sein du bloc BAO.»

Pour compléter ce champ des définitions, il convient de préciser que le terme “doux” caractérise la forme et nullement, ni l’intention, ni la démarche, qui sont au contraire extrêmement agressives, illégales par rapport aux normes des principes, diffamatoires et construites sur des affirmations trompeuses et souvent sur une corruption massive, et enfin extrêmement dommageables du point de vue de la psychologie (d’où le terme que nous employions d’“agression psychologique”, plus précisément décrite comme une “agression contre la psychologie”). Cette forme est construite sur une rhétorique morale qui prétend effectivement à la “douceur”, sinon à l’angélisme, mais dont l’effet est opposé ; selon l’expression courante, il y a “des mots qui tuent”, ou, au moins, qui terrorisent, bien plus sûrement que la force des bombes et l’oppression policière, parce qu’ils agissent comme des contraintes subversives et dissolvantes exercées sur la psychologie. A la place d’un “doux” où il n’y a aucune douceur selon l’entendement habituel, on aurait pu employer un qualificatif tel que “subreptice”, qui n’implique sans aucun doute aucune “douceur”, mais on aurait perdu ce qui fait le principal de l’originalité de la démarche qui est de s’exposer à ciel ouvert, en affichant ses intentions en toute agressivité et en toute illégalité. (Il faut aussi bien remarquer que ce que nous entendons par “agression contre la psychologie” relève moins de la propagande que d’une avatar du virtualisme : il s’agit d’amollir la psychologie comme on “attendrit” la viande, l’affaiblir, la rendre vulnérable, ouvrant la voie à la soumission de l’esprit, – et là on peut tout de même parler d’une “douceur” perverse ouvrant la voie à ces “mots qui tuent” ou terrorisent… Disons que cela pourrait être envisagé, du point de vue “tactique”, comme l’équivalent postmoderniste du persiflage du XVIIIème siècle.)

Toutes ces considérations sont faites à propos de la Russie, durant ces dernières semaines. L’on pourrait argumenter qu’elles auraient pu être faites il y a déjà fort longtemps, au moment des “révolutions de couleur” (2003-2005), voire, selon certains, pour ce qu’on nomme “le printemps arabe” (notre position est plus nuancée à ce propos, car il y a également une forte part de spontanéité dans ces évènements arabes). Au contraire, nous voyons dans l’affaire russe (élection de Poutine, organisation d’une “opposition” pour discréditer cette élection) un changement de nature par rapport à ce qui a précédé. Nous passons de l’accidentel souvent improvisé, à l’essentiel même, qui est nécessairement structuré puisqu’essentiel, sans qu’il soit nécessaire de parler de complot… Au contraire, là aussi, il y n’y a pas complot dans le cas russe, à la différence des “révolutions de couleur”, parce qu’il y a quelque chose de désormais naturel dans le sens de l’automatique dans la posture et l’action du bloc BAO en l’occurrence. Personne n’ignore qui se trouve à la manœuvre machinatrice, comme toujours depuis quelques années, dans la version-Système d’une forme extrêmement avancée de l’Agit-Prop et différente substantiellement (puisqu’attaquant la psychologie pour l’affaiblir plutôt que la pensée pour la tromper).

Ce qui différencie l’affaire russe de celles qui ont précédé, c’est que l’“agression douce” se fait contre un État marqué par la pérennité d’une grande nation, par sa tradition, son histoire, son statut de puissance nucléaire reconnue, sa stabilité ethnique et géographique, et sa spiritualité, – et, conjoncturellement, par son redressement récent et par sa propre volonté, malgré des catastrophes intérieures sans précédents ; un État qui, par conséquent, dispose d’une légitimité et d’une souveraineté indiscutables. (A cet égard, Poutine a une conscience claire de la question… Comme l’explique Escobar : «What rules is “the time-honored principle of state sovereignty”».)

Sur ce point qui nous paraît essentiel, il y a une rupture par rapport aux “révolutions de couleur” et au “printemps arabe” (quand c’est le cas), qui, tous, impliquaient des États et des gouvernements souvent dans une situation incertaine ou chaotique, ou dans des situations d’illégitimité avérée, de corruption étrangère, etc., – des “États” où l’incertitude des principes régnaient assez pour qu’on puisse n’y pas distinguer une “agression” contre la structure puissante qu’est un principe. Il y a là une rupture qualitative car, plus qu’une “agression” contre un régime ou un gouvernement ; il s’agit d’une “agression” contre des principes fondamentaux, donc une agression nécessairement fondamentale.

En ce sens qui prend en compte la profondeur de l’agression, on pourrait dire qu’il s’agit d’une véritable déclaration de guerre… Reste à voir de quelle guerre il s’agit.

L’objectif autodestructeur du désordre (du chaos) destructeur

De par l’importance de l’évènement, parce que l’“agression” affecte un pays comme la Russie et qu’elle a eu des conséquences très importantes (essentiellement négatives pour les “agresseurs doux”, avec la forme soudain exceptionnelle de la victoire de Poutine), on peut dire qu’il s’agit de l’installation définitive du système de la communication comme principal moyen de la puissance et comme principale voie vers l’affrontement. Par conséquent, il ne s’agit pas seulement d’une “guerre de communication” (succédané postmoderne de “la guerre de l’information” ou de la “guerre de propagande”) mais de la guerre en soi qui devient essentiellement animée et réalisée par le système de la communication, – donc une “guerre du système de la communication”. Il ne fait aucun doute que sa forme est celle d’une guerre totale, dont l’issue sera la disparition du vaincu (encore plus que l’anéantissement, où des ruines subsistent).

(Pour nous, “le système de la communication” ne concerne pas la seule communication, il ne peut être réduit à elle. Par son activité, sa puissance intrinsèque et le fait déjà dit qu’il représente la véritable puissance politique aujourd’hui, il est créateur de conditions politiques et psychologiques spécifiques qui bouleversent la situation générale en même temps qu’elles font de lui-même quelque chose de fondamentalement autre que la seule communication au sens strict. Le “système de la communication” touche tous les domaines du grand affrontement en cours autour et au cœur du Système, et, par conséquent, des domaines fort étrangers à la communication en plus d’elle-même. Il est multiple dans ses conséquences et ses effets, et peut être souvent retourné contre ses créateurs et ses manipulateurs [effet Janus]. Il ne se contente certainement pas de tenter de désinformer l’esprit et de changer le jugement, il vise et touche la psychologie elle-même, qu’il entend bouleverser absolument… Comme la psychologie est un phénomène neutre, il peut, selon qui le manipule et selon la façon dont on peut le retourner contre ses manipulateurs, avoir effectivement une action antiSystème exceptionnellement puissante alors qu’il aurait été déclenché opérationnellement par le Système lui-même.)

On mesurera à cet égard de la puissance universelle du système de la communication dans notre époque postmoderniste, la différence d’enjeu, la différence de la rapidité de l’évolution et la différence de l’importance des effets avec la réhabilitation des concepts de “défaite” et de “victoire”, tout cela en faveur de cette nouvelle sorte de “guerre” qui apparaît effectivement comme totale. Il suffit de comparer, par exemple, la guerre d’Afghanistan absolument paralysée depuis dix ans et la “guerre-éclair” qui s’est menée à Moscou et s’est terminée par l’élection de Poutine devenue une victoire sur l’“agression douce”. La première est un modèle classique de guerre géopolitique et l'on peut constater que les facteurs dynamiques de ce modèle classique se trouvent désormais complètement dominés et réduits à rien par les facteurs statiques qui engendrent une situation de complète paralysie ; c’est tout le contraire avec la “guerre du système de la communication” telle qu’elle s’est complètement révélée avec l’épisode russe.

L’importance de cette “agression douce” dans le cas de la Russie, qui fait qu’on peut parler de “guerre” dans un sens extrêmement appuyé, se mesure dans le fait, signalé plus haut, que cette agression se fait directement contre des principes, pleinement représentés et actifs en Russie. De ce fait, l’“agression douce” perd son caractère exotique, anecdotique, son caractère d’acte d’expansion marginal ou complémentaires aux grands axes politiques, pour devenir au contraire partie intégrante de ces grands axes politiques, et même la partie essentielle du grand axe politique fondamental qu’est l’affrontement direct du Système contre le reste. Dans ce cas russe, en effet, il s’agit bien d’une attaque directement déstructurante et dissolvante, du fait que les principes sont directement mis en cause et attaqués.

La technique d’attaque est classique et basée sur l’outil anglo-saxon habituel des “réseaux”, qui est une sorte de paradoxale “structure anti structurelle” pour l’attaque déstructurante. Du temps de la splendeur de l’Empire (britannique), l’outil des réseaux fonctionna superbement pour maintenir la mainmise britannique sans rendre trop visible l’“occupation” ni immobiliser trop de moyens “lourds”, militaires notamment, – mais l’outil fonctionnait “en terrains conquis”, pour maintenir un contrôle. Aujourd’hui, l’outil des réseaux est utilisé dans un but subversif et dissolvant, pour investir des espaces structurés, en y agissant comme des termites visibles et bruyantes. (Les Français, dont l’intelligence est à la disposition de tous, y compris de leurs plus farouches ennemis, ont mis cette technique en musique philosophique avec la French Theory et l’univers deleuzien.) Bien entendu, les USA en tant qu’entité spécifique de l’américanisme et cœur du Système, et pays non-régalien absolument constitué d’intérêts privés qui organisent naturellement leurs réseaux, ont emprunté la méthode des réseaux avec le plus grand naturel du monde, comme allant de soi. Ce faisant, les USA (les anglo-saxons) se conformaient absolument aux pulsions du Système qui sont naturellement dissolvantes de toutes les structures pérennes ; ils se sont complètement mis à son service, comme s’ils avaient été créés pour cela….

Si la tactique subsiste, la situation générale n’a plus rien de commun avec celle du temps de l’empire britannique. Ces réseaux, cette “agression douce”, sont engendrés et inspirés complètement par un Système en cours d’effondrement, avec sa surpuissance passée en mode d’autodestruction, et se trouvent donc considérablement affaiblis, et même invertis par perversion. Lorsque la structure attaquée est faible, l’attaque dissolvante réussit mais c’est bientôt pour se dissoudre elle-même. Les structures de destruction de l’espace investi mises en place sont elles-mêmes très fragiles et ne règlent rien dans le sens désiré. (Les cas ukrainien et égyptien sont typiques de ces situations “intermédiaires” et incertaines.) Lorsque la structure attaquée est forte, ce qui est désormais le cas de la Russie, la riposte se fait au niveau du renforcement des principes structurants et elle est victorieuse en retournant contre l’agresseur sa propre force… Quoi qu’il en soit, c’est dans ce cas que l’“agression douce” se montre pour ce qu’elle est devenue et pour ce qu’elle représente, et c’est l’observation la plus importante : une véritable guerre et une guerre nécessairement totale, dont l’objectif n’est rien moins que la dissolution nihiliste, sans autre but que cette dissolution nihiliste, dans un “désordre destructeur” ou un “chaos destructeur”, de l’organisation structurelle fondamentale, c’est-à-dire l’identité même de l’entité prise à partie. Il s’agit d’une guerre du Système lui-même, de sa guerre totale et décisive…

(Nous répétons cette expression d’apparence pléonastique de “désordre destructeur”, ou ”chaos destructeur”, que nous avions proposée le 3 mars 2012, contre l’idée de pure communication, ou relations publiques, de “désordre/chaos créateur” : «Il s’agit de la recherche du chaos, présenté en apparence par certains comme une recherche paradoxale d’avantages géostratégiques (narrative du “chaos créateur”), devenant implicitement et objectivement la recherche du chaos comme un but en soi, comme un facteur non réalisé comme tel mais effectivement opérationnel d’accélérateur de la crise de la Chute (la fameuse dynamique de transformation du Système surpuissance-audodestruction). (Il s'agirait, pour réduire à sa réalité de simulacre la narrative du “chaos créateur”, d'une sorte de “chaos destructeur”, expression suivant une démarche rhétorique d'expolition.)»)

L’épisode russe nous dit combien les conditions générale d’affrontement sont en train de changer pour apparaître dans leur vérité, pour en venir à l’enjeu essentiel dont on pourrait aller jusqu’à dire qu’il concerne la substance structurelle du monde, c’est-à-dire la constitution même du monde, avec le Système tout entier lancé dans ce qui serait en théorie une poussée finale visant à détruire par déstructuration (“désordre destructeur”) les principales structures restant en place. D’une certaine façon, avec cette sorte d’initiative, beaucoup plus que pour telle ou telle place pétrolière où il s’engage dans des affrontements politiques désastreux et sans issues, le Système lancerait toutes ses forces dans la bataille, pour détruire les structures pérennes qui, lui semble-t-il assez justement, lui interdisent la victoire finale. Il semble pourtant, comme on le voit avec le cas russe, que cette sorte d’initiative soit vouée en général à un échec dévastateur qui prend l’allure d’une défaite totale, qui a pour effet de renforcer ce que le Système veut détruire. L’intérêt n’est pas tant, ici, de voir survivre des structures (celles de la Russie) qui, en elles-mêmes, ne peuvent assurer notre sauvegarde générale et notre régénérescence, – même si cette sauvegarde a évidemment son importance ; l’intérêt central est de voir le Système s’autodétruire de plus en plus vite, d’une façon de plus en plus déterminée. Le fait de la Russie confrontée à l’“agression douce” a, une fois de plus, démontré cette singulière mécanique qui fait de la dynamique de surpuissance du Système une dynamique catastrophique d’autodestruction de lui-même.

 

http://vilistia.com/?p=11539

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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 12:34
 




Voici un article que j'ai publié sur mon principal blog, le premier créé, et mon préféré, R-sistons à l'intolérable. Je le re-découvre car il est celui, actuellement, qui est le plus lu (stats). Et en effet, il est étonamment d'actualité ! Il me semble indispensable de le re-publier. Cordialement, votre eva, toujours aussi engagée contre les guerres et contre la barbarie - plus que jamais, d'ailleurs !

Mes amis,

Le hasard nous vaut un terrible télescopage, entre deux faits dramatiques de l'Histoire : De celle qui nous marque à jamais.

Ce soir, FR3 nous a présenté une page méconnue de la dernière guerre mondiale, celle de l'extermination méthodique des Juifs de l'Est par balles. Cette fois, il ne s'agit plus de la Shoah des Juifs - un tiers d'entre eux, paraît-il- , de la moitié des Tsiganes, de près de 350000 Témoins de Jéhovah, de masses considérables de personnes handicapées, physiques ou mentales, d'innombrables homosexuels - et bien sûr de tous les résistants, communistes ou patriotes engagés contre la barbarie. 

La Shoah des Tsiganes est oubliée, celle des Juifs de l'ex Union Soviétique est déterrée. Enfin ! Le rideau de fer est tombé, à tort ou à raison c'est un autre débat - quand on voit en effet les drames liés au libéralisme financier, il est permis de se demander si le communisme apportant travail, toit, école, Santé, dignité à chaque individu, équitablement, n'avait pas du bon - , et maintenant nous savons que des centaines de milliers de Juifs furent exterminés par balles ou pire encore, enterrés vivants, à l'Est de nos frontières, simplement parce qu'ils avaient eu le malheur d'être nés Juifs.  Il est terrifiant de constater qu'au lieu de considérer l'autre comme leur prochain, tant d'individus, à travers l'Histoire, ont préféré l'écarter, le supplanter ou l'exterminer.  Rien qu'en Ukraine, entre 1.500.000 Juifs et 1.800.000 ont laissé leur vie. Images terribles de femmes nues, leur bébé dans les bras, jetées à terre et assassinées d'une balle dans le corps. Comment peut-on faire des choses pareilles ? 

Comment un être humain peut-il devenir le bourreau d'une personne qu'il ne connaît pas ?

J'ai eu mal, très mal, de voir toute cette barbarie.  Vous voyez, je suis saturée de la Shoah des Juifs, de commémorations en tous genres, j'ai une véritable indigestion, comme presque tout le monde. Et j'enrage de voir la télé nous inonder des mêmes thèmes, des mêmes personnes, de la même idéologie, qui s'étend d'ailleurs sur la planète comme le cancer dans un corps malade. Au nom du pluralisme, au nom de la justice. Et je l'avoue aussi, j'enrage de voir ce passé resurgir encore et toujours, alors qu'il ne se reproduit jamais de la même façon, et surtout qu'il soit instrumentalisé à des fins peu avouables. On ne peut se complaire indéfiniment dans le passé, c'est une prison, ce sont des chaînes. 

Mais là, moi qui suis d'origine ukrainienne par ma mère, j'ai été touchée comme lorsque j'ai vu, et revu, ce merveilleux film " Un violon sur le toit ". Comédie, ou plutôt tragédie, musicale. On y voit peu à peu se préciser et s'étendre la menace des progroms. La fibre russe, ukrainienne, a vibré en moi. Si ma mère n'avait pas quitté la Russie en I917, elle dont le père était Juif, sans doute n'aurait-elle pas pu vivre sa vie pleinement. Et bien entendu avoir une petite Eva (c'est mon second prénom, c'est aussi celui de toutes les femmes, mes soeurs en humanité).


Et puis ce soir, j'ai eu les entrailles brisées en apprenant la disparition du dernier poilu. Il n'y aura plus personne pour nous raconter tout ce que tant de jeunes hommes ont souffert pour nous. Drame terrifiant  de toutes ces vies sacrifiées en pleine jeunesse, avant même d'avoir aimé, goûté à l'existence ! Cela n'a jamais cessé de me bouleverser. Quand je vois ces hommes, souvent si jeunes, dans la boue, dans la douleur, dans le froid, dans la faim, dans la brutalité, dans l'angoisse, dans le désespoir, je me dis comme les rescapés : Non, plus jamais ça ! Et effectivement, ils sont allés à la boucherie en chantant, sûrs d'une victoire rapide, prêts à donner leur vie pour que ce soit la der des der, pour que l'humanité ne plonge plus jamais dans une telle horreur. 






Lazare Ponticelli, le dernier poilu, nous a quittés. C'est une part de nous-mêmes qui est partie. Lazare, le dernier survivant, parmi nous pendant cent-dix ans, mircauleusement indemne après avoir été sur tous les champs de bataille, lui l'Italien volontaire pour la France. Parce que cet héros humble et courageux avait lui le pauvre, le pas de chance, choisi de vivre dans notre pays, d'y travailler, d'aimer cette terre, de défendre sa patrie d'adoption, et ensuite de s'y établir définitivement. A cette époque-là, on pouvait choisir le pays où l'on voulait vivre. 

Nicolas Sarkozy, très justement, lui a rendu hommage. En oubliant néanmoins de rappeler qu'il chasse de la patrie des Droits de
l'homme ceux qui, aujourd'hui, choisissent de s'y établir. Qu'il les expulse comme s'ils étaient des poux, de la racaille, de la vermine. Qu'il envoie ses sbires à la sortie de l'école traquer les gamins, organiser des rafles au faciès, séparer les familles, les conduire dans des centres de rétention où elles sont parquées comme du bétail, et pour finir les embarquer de force dans des charters pour l'horreur parfois, la souffrance toujours. Comme les nazis avant lui. 

Lazare m'a bouleversée quand il a raconté, en quelques mots touchants, son itinéraire. Parti volontairement défendre sa patrie d'adoption dans la Légion Etrangère, quitte à mentir sur son âge ! Vivant au quotidien l'enfer des tranchées. Pactisant avec l'ennemi - cet étranger en face de lui, jeune comme lui - , oui, fraternisant avec lui au point de le renvoyer à sa famille, à sa vie, et d'abord à ses camarades de tranchée. Au nom de la communion entre les humains, tout simplement.  Tout simplement !

Et c'est ce même Lazare, l'engagé enthousiaste, qui finira par déclarer : " Cette guerre, on ne voulait pas la faire, on nous l'a fait faire " . Eh oui, c'est ça le drame !  Ceux qui détiennent le pouvoir ont le droit de vie et de mort sur les populations, ils les envoient se faire tuer à leur place, pour défendre des intérêts qui ne seront jamais les leurs. 

Alors, même ceux qui se sont portés volontaires, savent que la guerre est hideuse. Et qu'il faut tout faire pour épargner cette effroyable épreuve aux humains. Les guerres ne résolvent jamais les problèmes, elles les amplifient.





L'horreur est de nouveau à nos portes. Guerres silencieuses contre les populations, comme celles que livrent des multinationales de l'agro-alimentaire ou de l'armement, pour du profit. Guerres de civilisations, comme celles où des fous à la tête de grands pays dit "démocratiques", "civilisés", "occidentaux", voudraient nous entraîner. Shoah contre les Palestiniens, envisagée, annoncée, proclamée, par ceux-là même qui ont vécu cette tragédie ignoble. Ou tout simplement guerre aux pauvres  - et non, comme disait ce Sage entre les Sages l'Abbé Pierre, guerre à la pauvreté. Guerres aux étrangers, guerres aux immigrés, guerres aux clochards, guerres aux délinquants, guerres aux familles monoparentales, guerre aux familles nombreuses, guerre aux Tsiganes, guerre aux jeunes des cités..... Guerres larvées, mais quotidiennes et deshumanisantes, indignes d'un pays comme le nôtre. 

Et surtout, guerre déclarée d'une mafia à la tête du monde, contre les peuples. Pour accaparer les richesses, les ressources, et même l'air que l'on respire. Purifié du nombre et de la médiocrité ! 

Nous sommes tous les prochaines victimes désignées. Et surtout nos enfants, nos descendants. C'est intolérable. Tandis que nous commémorons, d'une façon scandaleuse, le génocide des seuls Juifs, nous préparons un gigantesque holocauste. Celui des humains, de la civilisation, de l'humanité. Et bien sûr de notre humanité.

N'avons-nous pas, malgré toutes nos commémorations sélectives et hypocrites, tiré les leçons des tragédies passées, une fois pour toutes ?

Eva




Photos de Lazare et de la shoa par balles, France3.fr

Les autres, de l'encyclopédia Wikipédia

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11 avril 2011 1 11 /04 /avril /2011 15:12

D'un point de vue scénaristique, il est intéressant de constater qu'une partie importante des films hollywoodiens qui s'exportent le plus facilement (au moins dans le reste de l'Occident) contient des références innombrables aux thèmes constitutifs du roman national des Etats-Unis. La résonance que ces thèmes  (classiques ou modernes) produisent dans les esprits non-étatsuniens s'explique autant par la volonté d'Hollywood de vendre au maximum ses produits que par la forte prédisposition de certaines populations à les recevoir positivement.

Le ressort scénaristique principal de cette tendance des thèmes proprement étatsuniens à résonner dans les esprits non-étatsuniens réside sans doute dans le passage subreptice du réel à la fiction, dont nous avons déjà parlé dans plusieurs articles. Notamment, l'extension des thèmes constitutifs du "roman américain" se produit souvent grâce à leur transposition, dans la fiction, à l'humanité entière. Voir notamment les analyses du discours du président dans Independence Day et de la bande-annonce de Transformers 3.

 

Quels sont ces thèmes ?

La liste non exhaustive ci-dessous en présente les principaux, illustrés d'exemples de films dans lesquels ils sont développés.

 

 Nouveau Monde, Terre promise et peuple élu

  • 2012 (Roland Emmerich, 2009) : à la fin du film, le continent africain représente la terre d'asile et d'espoir de l'humanité entière. Seuls quelques élus embarqués sur des bateaux ont survécu à l'apocalypse. La découverte, l'exploration et la domestication d'un Nouveau Monde, thème étatsunien par excellence dans le monde réel, devient dans la fiction celui de l'humanité entière. L'une des dernières images du film :

vlcsnap-2011-03-28-12h26m23s236.PNGLa Pinta, la Niña et la Santa Maria à la conquête de l'Afrique

 Avatar (James Cameron, 2009) reprend également le thème du Nouveau Monde, mais cette fois d'un point de vue qui se veut indigène, soulignant les conflits d'intérêts causés par la colonisation. On peut voir une forte correspondance entre les Na'vis fictifs et les Indiens d'Amérique réels, mais aussi une transposition plus moderne du même thème à travers l'exploitation brutale des ressources du sol à l'aide de la conquête militaire et au détriment des peuples locaux.

 

 Libération du joug étranger comme mythe fondateur (réunificateur) de la nation

  • Independence Day (Roland Emmerich, 1996) : la Révolution américaine, au cours de laquelle le "peuple" des colonies anglaises du Nouveau Monde se serait soulevé contre l'Angleterre*, est prise implicitement comme référence et transposée maladroitement à l'humanité entière dans sa résistance à l'impérialisme extraterrestre. La correspondance est loin d'être parfaite, puisque dans le film, l'envahisseur n'occupe pas les lieux. Mais elle est néanmoins utilisée directement pour élargir la portée du film, au moins dans le titre et dans le monologue fameux du président.

 Les Etats-Unis : une puissance bienveillante

  • Dans Star Trek (J. J. Abrams, 2009), l'entité militaire appelée Starfleet constitue une puissance pacificatrice et bienveillante. C'est une organisation internationale. Au sein même de l'Enterprise, l'équipage représente à lui tout seul un panel d'origines nationales différentes. Bien entendu, Kirk, intrépide et courageux, au physique si typiquement étatsunien, en deviendra le capitaine. Il est possible de voir là une transposition dans la fiction de la position réelle des Etats-Unis dans les organisations mondiales réelles à vocation prétendument pacificatrice et humanitaire.

 Les Etats-Unis : une puissance hégémonique

  • Dans Armageddon (Michael Bay, 1997), l'hégémonie des Etats-Unis sur le reste du monde est symbolisée par sa suprématie scientifique et technique. Cette double compétence l'autorise à devenir leader de l'exploration spatiale et, corrélativement, à organiser la protection du monde face aux menaces venues de l'espace. Dans le film, les deux entités centrales sont la NASA et un groupe d'ouvriers/ingénieurs en extraction pétrolière. La maîtrise de l'espace y est présentée comme une condition de sécurité de l'humanité entière, pas seulement des Etats-Unis. C'est une prolongation du thème précédent : le leadership des Etats-Unis est bienveillant, il protège l'humanité du chaos (il n'est pas interdit de voir dans l'astéroïde un symbole de la destruction aveugle en général, à laquelle certains essaient de raccrocher le terrorisme, et ce depuis bien avant le 11 septembre 2001).

Lutte contre le terrorisme


S'il constituait déjà un thème notable avant 2001 (voir par exemple Arlington Road, Mark Pellington, 1998), le terrorisme occupe désormais une place importante dans beaucoup de productions hollywoodiennes.

  • Cloverfield (Matt Reeves, 2008) nous explique que le terrorisme est inhumain, monstrueux, et qu'il peut frapper n'importe quelle partie de la population mondiale, y compris ceux qui se sentent les plus protégés (et, parmi eux, même les plus nantis).
  • Die Hard 4 (Len Wiseman, 2006) suggère que le terrorisme peut aussi venir de l'intérieur des pays occidentaux, d'où la nécessité de perfectionner notamment le système de défense contre la cyber-criminalité.
  • The Dark Knight (Christopher Nolan, 2008) s'interroge : comment combattre ce nouvel ennemi, imprévisible, monstrueux, complètement cinglé, semant le chaos pour le plaisir ? La loi est-elle suffisante, ou faut-il se reposer aussi sur la force clandestine (hors-la-loi), bien plus efficace ? 

 Moraliser le capitalisme

  • Inside Man (Spike Lee, 2005) nous invite à moraliser la banque. Bien entendu, il ne s'agit pas de pointer la domination mondiale du pouvoir bancaire et l'exploitation des peuples qui en résulte. Le film se contente de raconter comment un banquier new-yorkais s'en est mis plein les poches en collaborant avec le régime nazi. Ou comment brosser un thème porteur tout en retournant soigneusement le propos pour ne froisser personne, et ainsi gagner sur tous les tableaux.
  • The Social Network (David Fincher, 2010) s'interroge : le capitalisme moderne est-il moral ? Comme dans Inside Man, on individualise radicalement le propos en mettant en scène un super-capitaliste ayant franchi toutes les bornes de la morale. Ou comment suggérer la responsabilité des individus pour mieux éviter de dire que c'est tout le système économique qui porte en lui l'immoralité. 

Une hégémonie sur le déclin


Le thème du déclin de l'hégémonie des Etats-Unis est relativement nouveau, car il correspond à une situation récente. Il y a fort à parier qu'Hollywood s'en emparera et le placera au centre de certaines de ses prochaines superproductions. Bien entendu, la finalité ne sera pas de tenir un propos politique, mais simplement de plaire au plus grand nombre, ce qui est la condition pour continuer de vendre ses produits.

  • La bande-annonce de Transformers 3 (Michael Bay, 2011) semble indiquer que le film mettra en scène une humanité confrontée à la révélation suprême : "We're not alone after all, are we ?" ("Nous ne sommes plus seuls, c'est ça ?"). La rencontre d'une espèce extra-terrestre sur la Lune (où, dans l'imaginaire, les Etatsuniens représentaient l'humanité entière) servira peut-être à évoquer la prise de conscience réelle par les élites étatsuniennes que certaines forces extérieures ont envie d'en découdre et souhaitent de tout coeur la fin de leur domination sur le monde.

 On voit donc qu'un certain nombre de thèmes constitutifs de ce que l'on peut appeler le "roman national américain" (un ensemble des mythes plus ou moins basés sur des événements réels, qui construisent une perception cohérente de l'histoire des Etats-Unis et des valeurs à l'oeuvre dans cette histoire) sont développés dans des scénarios hollywoodiens très largement diffusés à travers le monde. L'industrie  étatsunienne du spectacle joue un rôle prédominant dans le maintien et l'actualisation permanente de cet imaginaire national, ainsi que dans son exportation mondiale.


Mais la popularité mondiale de ce type particulier de cinéma ne s'explique pas uniquement par la volonté d'une industrie du spectacle de diffuser au maximum ses produits. Il faut également prendre en compte le fait que ces produits pénètrent d'autant plus les marchés nationaux que les cultures nationales en question ont déjà été largement pénétrées par la culture des Etats-Unis depuis des décennies. En 2011, il est sans doute plus facile pour un film hollywoodien de trouver un public français qu'il ne l'aurait été pour le même film en 1965 (toutes choses égales par ailleurs).

 * En réalité, il semble (et il paraît très logique) que la Révolution dite "américaine" a plus constitué la victoire d'une certaine élite oligarchique des colonies sur une certaine élite anglaise que celle du peuple des Etats-Unis sur l'oppresseur étranger. Au sortir de la "révolution", le peuple ne s'est pas libéré de l'oppression ; il a simplement changé d'oppresseur. Voir Une Histoire populaire des Etats-Unis, d'Howard Zinn, chapitre V.

.

 

 http://analyse-scenarios.over-blog.com/article-de-l-amerique-a-l-humanite-le-passage-du-reel-a-la-fiction-comme-clef-scenaristique-hollywoodienne-69315164.html

 Voir aussi :

Analyse d'une bande-annonce : Transformers 3 (Michael Bay, 2011)

Analyse d'une affiche : The Dark Knight (Christopher Nolan, 2008)

L'inéluctable cauchemar moral américain : The Social Network (David Fincher, 2010)

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7 mai 2010 5 07 /05 /mai /2010 04:59

 

Le bulletin du Collège Stanislas publiait en 1976 la copie d’un de ses élèves de 3ème, classé lauréat national dans un concours écrit sur le thème de la « Patrie » : le sujet exact était : « Que signifie pour vous le mot Patrie ? » Voici sa copie.

 

Etranger, mon ami, tu me demandes ce que signifie le mot « Patrie ». Si tu as une mère et si tu l’honores, c’est avec ton cour de fils que tu comprendras mes propres sentiments. Ma patrie, c’est la terre de France où mes ancêtres ont vécu. Ma patrie, c’est cet héritage intellectuel qu’ils m’ont laissé pour le transmettre à mon tour.

Viens voir, étranger, la beauté des paysages de France, la splendeur des monuments édifiés par mes aïeux. Va te reposer dans le vert marais poitevin, admire les roches rouges d’Agay qui se baignent dans le bleu de la mer de Provence. Chemine simplement de Paris vers Lyon. Sur la route, près d’Avallon, l’élégance raffinée de la basilique de Vézelay fera surgir pour toi l’épopée de nos croisades. Tu arriveras plus loin au château de la Rochepot qui donne à la région un air médiéval. N’oublie pas de visiter en Bourgogne le ravissant hospice de Beaune. Ne néglige pas le barrage de Génissiat. Continue, regarde, réjouis-toi de tant de beauté.

Mais si la France , ma patrie, n’était que belle et aimable, mon amour pour elle ne serait pas si grand. Elle est mieux encore : intelligente et cultivée. La clarté de sa pensée, la finesse de son esprit, l’excellence de son goût te sont déjà connus. Des idées venues de France ont influencé l’humanité toute entière. Sais-tu par exemple, que la bibliothèque personnelle de Frédéric II de Prusse, conservée à Berlin, ne contient que des livres écrits en français ? Ainsi, bien au-delà de nos frontières, des hommes de France sont célèbres : philosophes, écrivains, poètes, artistes, savants. Pascal, Molière, Vigny, Delacroix, Berlioz, Pasteur : tous ont contribué à la gloire de la France.

Et vous, héros humbles et méritants, qui avez fait la France brave et fidèle, vous guerriers morts pour la patrie, comme je vous suis reconnaissant de m’avoir conservé ce précieux bien de mes ancêtres ! De Bayard à Guynemer, des premiers chevaliers aux soldats des dernières guerres, que de dévouements, que de sacrifices !

Et toi mon ami, qui es aussi comme moi une créature de Dieu, ne vois-tu pas qu’ici en France, tu es en terre chrétienne ? Les oratoires pittoresques, les calvaires aux croisées des chemins, les flèches de nos cathédrales sont les témoins de pierre d’une foi vivante. Ma patrie, bonne et pieuse, a vu naître de grands saints. Le sens missionnaire de Saint Bernard, la vertu de Saint-Louis, la charité de Saint Vincent de Paul, le zèle du Curé d’Ars sont le vrai trésor laissé par nos ancêtres. De la grande Sainte Jeanne d’Arc à la petite Thérèse, de l’épopée de l’une à la vie si simple de l’autre, je retrouve le courage et la bonté des femmes de France. Aux plus humbles d’entre elles, s’est montrée la Vierge Marie. A travers Catherine Labouré, Bernadette de Lourdes, quel honneur pour la France !

Tu comprends maintenant pourquoi, ami étranger, j’aime et je vénère ma patrie comme ma mère ; pourquoi, si riche de tout ce qu’elle me donne, je désire transmettre cet héritage. Ne crois pas que cet amour que j’ai au cour soit aveugle. Mais devant toi, je ne dirai pas les défauts de ma mère Patrie. Car tu sais bien qu’un fils ne gagne rien à critiquer sa mère.C’est en grandissant lui-même qu’il la fait grandir. Si je veux ma patrie meilleure et plus saine, que je devienne moi-même meilleur et plus sain.

La France, ma patrie a tant de qualités que je ne saurais, ami étranger, te priver de sa douceur ; si tu sais découvrir ses charmes et ses vertus, tu l’aimeras, toi aussi. Je partagerai avec toi ses bontés et, loin de m’appauvrir de ce don, je m’enrichirai de cette tendresse nouvelle que tu lui porteras. Mais ne l’abîme pas, ami étranger, la France, ma douce patrie, ma chère mère ; ne la blâme pas, ne la pervertis pas, ne la démolis pas car je suis là, moi son fils, prêt à la défendre.

 

http://www.avenirfrance.fr/?p=363

 

 

NB Je ne suis pas patriote parce que je suis née dans un Etat, je suis patriote car la France est un pays original, dont il faut défendre les valeurs, l'indépendance, bien malmenées avec Sarkozy comme Président bradant ce pays à l'Etranger pour des objectifs très ambigus que je n'analyserai pas ici, eva R-sistons à la soumission de la France à l'OTAN et à ses guerres impériales prédatrices et meurtrières.

 

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17 avril 2010 6 17 /04 /avril /2010 20:37

PAIX ET GUERRE

(USA, UE, OTAN)

 


 TITRE   AUTEUR   TRADUCTEUR / REVISEUR  DATE  VOIR

 Nanjing ! Nanjing ! : un film sur un massacre jamais oublié 

  Lili WANG 王丽丽   Lili WANG 王丽丽, révisé par Évelyne Peschard. Édité par Fausto Giudice   30/03/2010 

 Les USA envoient des femmes au front-Des commandos féminins de Marines vont chercher à établir des contacts avec les villageoises afghanes 

 Elisabeth BUMILLER   Michèle Mialane. Édité par Fausto Giudice   25/03/2010 

 13 février 1945: l’enfer de Dresde – Retour sur les bombardements alliés 

 Brigitte QUECK   Michèle Mialane. Édité par Fausto Giudice   16/02/2010 

 Le Yémen et la militarisation des voies navigables stratégiques : Sécuriser le contrôle US de l’île de Socotra et du golfe d’Aden  

 Michel CHOSSUDOVSKY    Julie Lévesque   15/02/2010 

 Les techniques de modification de l’environnement et d’altération du climat exclues de l’ordre du jour à Copenhague - La manipulation du climat à usage militaire 

 Michel CHOSSUDOVSKY    Pétrus Lombard   18/01/2010 

 La confession arrogante de Blair sur l’Irak 

 Abdelbari ATWAN عبد الباري عطوان    IAY. Édité par Fausto Giudice   16/12/2009 

 L’Otan du Kosovo à l’Afghanistan : guerres sans frontières 

 Diana JOHNSTONE      11/12/2009 

 L'honneur retrouvé du Capitaine Matthew Hoh-Un représentant du gouvernement US démissionne de la guerre afghane 

 Karen DE YOUNG   Isabelle Rousselot. Édité par Fausto Giudice   04/12/2009 

 Le « Carré des fous » : le cimetière des oubliés de Cadillac 

 Michel PORCHERON      03/12/2009 

 «Je ne crois pas que notre cause en Afghanistan soit juste ou bonne. Je vous conjure, Monsieur, de ramener nos soldats à la maison»  

 Joe GLENTON   Fausto Giudice   12/11/2009 

 Le dernier survivant français connu de 14-18 était… un immigré italien et un Garibaldien : Lazzaro Ponticelli vient de mourir à 110 ans  

 Michel PORCHERON      11/11/2009 

 Les généraux de la guerre du gaz se préparent à la mère des batailles 

 Giulietto CHIESA Джульетто Кьеза   Fausto Giudice   23/10/2009 

 Quinze bonnes raisons de se tirer du Vietghanistan 

 David SWANSON   Marcel Charbonnier   11/10/2009 

 Afghanistan : mais quelle démocratie ? 

 Juan GELMAN   Gérard Jugant. Édité par Fausto Giudice   10/10/2009 

 Maintenant il s’agit de négocier avec l’Iran –honnêtement et sur la base du droit! 

 Karl MÜLLER   Michèle Mialane. Édité par Fausto Giudice   05/10/2009 

 Iran, Israël: Les enjeux sous-jacents de la confrontation (1,2, 3) 

 René NABA Ñíäíå äÈÚÉ      21/09/2009 

 Présence de potassium-40 radioactif dans le sol serbe 

  Erika Vögeli, Andreas Bau et Hans Könitzer   Horizons et débats   23/06/2009 

  Le Traité de Non-Protestation Nucléaire 

 Susan WATKINS   Xavier Rabilloud   02/06/2009 

 Espagne : Un coup contre la justice universelle 

 Javier CHINCHÓN ÁLVAREZ   Esteban G. Édité par Fausto Giudice   25/05/2009 

 Mais que fait donc la Bundeswehr dans l'Hindoukouch ? 

 Jürgen ROSE   Michèle Mialane. Édité par Fausto Giudice   14/05/2009 

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23 mars 2010 2 23 /03 /mars /2010 04:22

 

Il arrivait parfois, par ces mots,  à quelques soldats allemands des troupes régulières d'occupation (Wehrmacht)  de s'excuser presque auprès des Français qu'ils avaient pour mission d'envahir. Dans ma prime jeunesse, je passais de long moments, assis dans le fossé avec une sentinelle d'un certain âge, qui, de toute évidence, se demandait ce qu'il flanquait là. Il ne parlait pas un mot de ma langue, pas plus que moi de la sienne. mais nous synpathisions malgré tout; il me laissait jouer avec son fusil. ..


Jacques Dufilho avait écrit et interprété un sketche "Le Paysan prisonnier" qui dénonçait, en la raillant, la stupidité criminelle de ces affrontements périodiques entre nos deux peuples, l'un plus conquérant que l'autre, l'autre plus revanchard que l'un. Les soldats n'étaient pas de plomb, et leurs veuves ravalaient leurs larmes. C'était la bonne vieille guerre dans la plus pure tradition bouchère. Mais tout évolue, surtout dans ce domaine où les états souverains consacrent la plus grande partie de leur budget à s'armer jusqu'aux dents, afin de donner la tremblotte au voisin possiblement vorace; 800 milliards de dollars octroyés aujourd'hui aux militaires US, pour qu'ils nous envoient dans les étoiles avec des fusées-suppositoires ou nous vitrifient avec leurs derniers gadgets.


Hier encore on s'accommodait presque, à contre-coeur, de l'existence de tyrans: Hitler, Staline, Franco, et tout le menu fretin satellitaire, auteurs d'innombrables exactions, d'inimaginables destructions de peuples et de biens. Le temps a passé, la Terre s'est secouée de ces monstres parasitaires de civilisations.… 


La Sagesse, la Paix, n'étant pas, en définitive, le propre de l'Homme en société, d'autres, inévitablement sont venus franchir la marche suivante: celle qui le mène à sa Perte, celle de l'Espèce ! Car, à quelques petits tyranneaux près (Kim-Jong-Il, Ahmadinejad, et autres fêlés) on ne peut mettre un visage sur les programmateurs de la Destruction finale, sinon découvrir qu'il s'agit d'entités anonymes, gluantes de devises, qui prétendent mener la danse, et jonglent avec notre espoir de perdurer. Le  Big Brother nouveau est arrivé, et il n'aura pas un goût fruité, mais bien de poudre, de radiations et de pourriture. 

Son problème, qui pourrait toucher un observateur à l'esprit logique, c'est "lorsqu'il aura asservi les peuples, et détruit le vaisseau Terre, où va-t-il bien pouvoir, ce Grand Frère, se retirer pour de longues vacances? S'il devait exister un dieu (ils sont déjà plusieurs en concurrence, dans la tête des pions qui s'entretuent pour les défendre, ces vues de l'esprit humain) l'inviterait-il à s'asseoir à sa …gauche pour jouer encore un tour à re-écrire un nouveau scénario moins foireux, dans lequel, (après avoir rayé en priorité toute idée de pouvoir et de béquilles, les monnaies, pour le soutenir) on remettrait les pendules astronomiques à zéro, et le bon sens à la mode, histoire de VivrEnPaix!


Quelques citations, glanées sur le site EVENE
:

• La crainte de la guerre est encore pire que la guerre elle-même SÉNÈQUE

• Je connais maintenant la définition de la guerre: la guerre c'est la mort des autres; On ne la laisse durer que parce que ce sont les autres qui la font et qui en meurent. JEAN GUÉHENNO

• Les guerres ont toutes sortes de prétextes, mais n'ont jamais qu'une cause: l'armée. Otez l'armée, vous ôtez la guerre. VICTOR HUGO (extr. Actes et paroles)

• Faites de que vous voulez, a décidé le dieu, mais faites taire ce vacarme de guerre qui m'empêche de  rêver. GERARD KLEIN (Ext. Les Seigneurs de la Guerre)

• Il suffit de chaNter un chant de paix avec gesticulations et grimaces pour qu'il devienne un chant de guerre. JEAN GIRAUDOUX (Extr. la Guerre de Troie n'aura pas lieu)

• L'humanité devra mettre un terme à la guerre, ou la guerre mettra un terme à l'humanité. JOHN FITZGERALD KENNEDY

• Les profits sont intéressants tant que dure la guerre! La guerre dure tant que les entrepreneurs y trouvent leurs profits. JACUES LAMARCHE (Extr; La Dynastie des Lanthiers)
• Le ministre de la guerre a donné sa démission; la guerre est supprimée. JULES RENARD

• La guerre n'est jamais fatale, mais elle est toujours perdue. GERTRUDE STEIN

• La guerre n'est rien d'autre que la continuation de la politique par d'autres moyens. CARL VON CLAUSEWITZ

• Les monuments aux morts des guerres que l'on perd sont moins laids que les monuments aux morts des guerres que l'on gagne. NICOLE VÉDRÈS (Ext. Suite parisienne)

• La guerre de 14-18 avait fait un civil tué pour dix militaires. La guerre de 39-40, un civil pour un militaire. Le Viêt Nam, 100 civils pour un militaire. Pour la prochaine, les militaires seront les seuls survivants. Engagez-vous ! COLUCHE

• Le footbal américain, c'est comme la guerre nucléaire: il n'y a pas de vainqueur, juste des survivants FRANK GILFORD

• On est volé à la Bourse comme on est tué à la guerre, par des gens qu'on ne voit pas. ALFRE CAPUS

• On fait la guerre quand on veut, on la termine quand on peut. NICOLAS MACHIAVEL
 
• Toutes les guerres sont civiles car c'est toujours l'homme contre l'homme qui répand son propre sang FÉNELON (Extr. Dialogue des morts)

• La guerre! C' est une chose trop grave pour la confier à des militaires. GEORGES CLEMENCEAU

Quand les riches se font la guerre, ce sont les pauvres qui meurent. JEAN-PAUL SARTRE

• Les vrais vaincus de la guerre, ce sont les morts; ERNEST RENAN

• Le nerf de la guerre, c'est l'argent. BION DE PHLOSSA

• On peut beaucoup plus largement se passer des hommes que des femmes; c'est pourquoi c'est eux qu'on sacrifie dans la guerre; GEORGE BERNARD SHAW

• On ne ment jamais tant qu'avant les élections, pendant la guerre et après la chasse. GEORGES CLEMENCEAU

• Les après-guerre sont faites pour enterrer les morts et trouver quelques belles phrases. F.BLANCHE

• Les diplomates sont là pour commencer les guerres et les soldats pour les finir. WILL ROGERS

• Défilé patriotique…ces défilés sont l'un des plus répugnants phénomènes qui accompagnent accessoirement la guerre. FRANZ KAFKA

• Tout ce qui touche à la guerre est une gifle au bon sens. HERMAN MELVILLE

Le jour où personne ne reviendra de guerre, c'est qu'elle aura été bien faite. BORIS VIAN

• Je me demande si la guerre n'éclate pas dans le seul but de permettre à l'adulte de faire l'enfant, de régresser avec soulagement jusqu'à l'âge des panoplies et des soldats de plomb. M. TOURNIER

• il est plus facile de faire la guerre que la paix; GEORGES CLEMENCEAU

• Dans une guerre, c'est toujours l'adversaire qui commence. FRANCIS BANCHE


http://kelbo.khaos.over-blog.com/


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22 février 2010 1 22 /02 /février /2010 00:16


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Des textes à lire,
du Comité Valmy,
Gaullistes de Gauche.


Sortir de l' UE et de l' OTAN,
Non aux guerres impériales,
Oui à l'indépendance nationale.





République, Souveraineté populaire, Indépendance nationale, Démocratie et Progrès social sont indissociables

20 février 2010, par Comité Valmy
Pendant la guerre patriotique et antinazie de notre peuple, les dirigeants étasuniens se sont ingérés en permanence, dans la politique de la France résistante. Ils ont souhaité écarter De Gaulle, empécher l’alliance des gaullistes et des communistes, notamment à travers le CNR dont ils ne voulaient pas. -Ils ont d’ailleurs pu obtenir que le CNR et son programme ne survivent pas à la Libération. En effet, même si des réformes importantes inspirées de son programme furent appliquées, le CNR, l’élan (...)


Sortir la France de l’Union Européenne du grand capital ! -

20 février 2010, par Comité Valmy

Nous publions ce texte sur le site du Comité Valmy parce qu’il appelle fort justement, au retrait de la France de l’Union Européenne

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  • : Géopolitique, Politique, Médias. Le blog d'une journaliste écrivain opposée aux guerres, administratrice de R-sistons à l'intolérable. Articles de fond, analyses, conseils pratiques, résistance, dénonciation de la désinformation. Blog engagé d'une humaniste pacifiste, gaullienne de gauche, croyante, citoyenne du monde universaliste. Et attachée à l'indépendance nationale !
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