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10 septembre 2014 3 10 /09 /septembre /2014 01:02

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ARMÉE EUROPÉENNE 1

Publié le 08 septembre, 2014 | par Equipe de Pleinsfeux

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ARMÉE EUROPÉENNE
L’Allemagne construit une armée européenne directement devant vos yeux.

Par Richard Palmer – Le 11 août 2014 


L’armée néerlandaise est absorbée dans l’armée allemande, et la Pologne pourrait être la prochaine.

L’armée néerlandaise est composée de trois brigades, ainsi que du personnel de soutien et des Forces Spéciales.  Le 12 juin, une de ces brigades, la 11ième aéromobile, a officiellement rejoint l’armée allemande.

C’était la première fois qu’un pays européen remettait une partie de son armée à un autre pays.  « Jamais auparavant un état n’avait renoncé à cette partie élémentaire et intégrante de sa souveraineté », a écrit Thorsten Jungholt, rédacteur politique de Die Welt.

Maintenant, l’Allemagne dit clairement que ce n’était pas un événement isolé.  Au contraire, c’est le modèle que l’Allemagne a l’intention de suivre en absorbant plusieurs unités des forces armées étrangères.  « L’Allemagne est le moteur du projet d’armée européenne », était le titre de l’article de Thorsten Jungholt dans Die Welt.


Élargir l’armée allemande


L’Allemagne poursuit une deuxième brigade néerlandaise.  Le chef d’état-major de l’armée allemande, le lieutenant-général Bruno Kasdorf, a récemment écrit une lettre décrivant les plans pour la future coopération.  « L’intégration de la 43ième brigade mécanisée néerlandaise dans la 1ière division blindée allemande doit être encouragée », écrit-il.  Cela ne laisserait que la 13ième brigade mécanisée comme la seule brigade de l’armée néerlandaise toujours sous commandement néerlandais.

Ce sujet a reçu peu d’attention aux Pays-Bas, mais, réfléchissez bien à ce qui se passe ici.  L’armée néerlandaise comprend aussi les forces spéciales et du personnel de soutien, donc, il n’est pas tout à fait exact de dire que les deux tiers de l’armée néerlandaise seraient sous le contrôle de l’Allemagne, mais, une très grande partie de celle-ci le serait certainement.  Ce n’est pas tout simplement qu’une expérience que d’adhérer du bout des lèvres à l’idée d’une coopération multinationale.  Ce sont les Pays-Bas qui donnent le cœur et le noyau de leur armée à l’Allemagne.

Tout cela s’ajoute à une formation et à une coopération approfondies qui se déroulent déjà entre les deux forces armées.

Kasdorf écrit que l’Allemagne voulait utiliser le modèle néerlandais en coopération avec d’autres nations.  « La coopération bilatérale avec l’Autriche et la Pologne est en train de prendre son élan », écrit-il.

En Autriche, cette coopération est principalement sous la forme d’activités « plus spécifiques à la montagne », poursuit-il, mais, « une coopération plus intense … sous une forme similaire aux Pays-Bas » est à l’étude avec la Pologne.  Les deux pays ont convenu « d’étudier l’échange d’unités/organisations », écrit Kasdorf.

Ces pays pratiquent et s’exercent déjà souvent ensemble.  Pourrions-nous voir des bataillons polonais rejoindre l’armée allemande bientôt ?  L’an dernier, les deux pays ont signé un accord naval pour s’entraîner ensemble et pour coopérer dans la Mer Baltique.  Dans le sillage de la crise ukrainienne, il pourrait y en avoir bientôt beaucoup plus.


Le but ultime


Hans-Peter Bartels,  président de la Commission de la Défense du Parlement Allemand et destinataire de la lettre de Kasdorf, ne laisse aucun doute quant à la destination finale de tous ces ajouts.  « L’heure est finalement venue de prendre des mesures concrètes vers une armée européenne », a-t-il déclaré à Die Welt.

La Ministre de la Défense de l’Allemagne, Ursela von der Leyen, a un objectif similaire. « Aujourd’hui, nous embarquons dans une nouvelle ère d’intégration, » a-t-elle dit lorsque la brigade aéromobile néerlandaise a rejoint officiellement l’armée allemande, en juin.  « Cette coopération se poursuivra et même s’intensifiera.  Notre nouveau partenariat peut également être considéré comme un modèle pour l’Europe et ses politiques communes pour la sécurité et la défense, » a-t-elle annoncé.

Dans sa lettre, le général Kasdorf écrivait que l’Allemagne était un « pilote et un pionnier » quand il s’agit de la coopération internationale entre les forces armées.

Dans le cadre de cet effort, Hans-Peter Bartels a suggéré que l’Allemagne pourrait mettre des soldats allemands sous le commandement d’autres nations.  Cela peut se produire, mais, il y aura des limites.  La constitution de l’Allemagne, et son interprétation ultérieure par la Cour Constitutionnelle, veille à ce que le parlement allemand garde le contrôle ultime de l’armée allemande.

En outre, le travail de la Commission de la Défense qu’Hans-Peter Bartels préside est pour conseiller et examiner, et non pas pour prendre des décisions.  Hans-Peter Bartels est membre du Parti social-démocrate (SDP), pas de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), qui est le principal membre de la coalition.  Les décideurs du Ministère allemand de la Défense n’ont donné aucune indication qu’ils seraient prêts à signer pour qu’une partie de l’armée allemande devienne sous le contrôle d’autres nations.

 

Forcé par la Russie


Jusqu’à présent, les pressions financières ont incité les voisins de l’Allemagne à solliciter leur coopération militaire.  Ils peuvent atteindre les mêmes objectifs pour moins d’argent en travaillant ensemble.  Mais, l’agression de la Russie en Ukraine suscite une autre poussée.

« Quelque chose est en germination en Allemagne, » a écrit Jan Techau, directeur du groupe de penseurs Carnegie Europe.  « Alors que les Européens méditent sur la nécessité d’une force militaire après l’annexion de la Crimée par la Russie, et que l’OTAN brasse ses cartes pour l’ère post-Afghanistan, le pouvoir central réticent de l’Europe est en train de faire une introspection sérieuse sur son rôle en tant qu’acteur militaire. »

Jan Techau a poursuivi : « Ce processus de réflexion a commencé il y a des années lorsque l’ancien Ministre de la Défense, Karl-Theodor zu Guttenberg, a commencé à mettre les choses au point en appelant la guerre en Afghanistan, une guerre et un soldat tué, des choses qui étaient auparavant tabou.  Mais, maintenant, après ces adaptations linguistiques à la réalité, il semble qu’il se passe un changement plus profond, celui qui pourrait éventuellement conduire à un changement de comportement politique ».

L’Allemagne a envoyé des avions pour aider à patrouiller l’espace aérien des pays baltes et a envoyé un navire pour les forces de l’OTAN dans les Baltiques, ainsi que le doublement du nombre d’officiers dans son personnel du quartier-général multinational dans le Corps du Nord de l’OTAN à Szczecin, en Pologne, de 60 à 120, « permettant ainsi au corps d’augmenter son niveau de préparation d’une manière significative », a écrit Jan Techau.  « Ce quartier-général de l’OTAN est principalement dédié à la défense territoriale, en d’autres mots, plus que toute autre chose, il surveille la Russie. »

« Plus important encore, l’Allemagne a décidé d’intégrer ses forces terrestres dans le régime d’exercices que l’OTAN est en train de mettre en place pour renforcer la présence des troupes de l’alliance sur son flanc est, » écrit-il.  Le régime sera probablement approuvé en septembre et donnerait à l’OTAN une présence constante en Europe Centrale, mais, sans y stationner effectivement des soldats en permanence.

« Il y a quelques mois, Berlin aurait catégoriquement exclu une telle démarche, » a poursuivi Jan Techau.  « Maintenant, l’Allemagne a du se mettre résolument au centre d’un compromis substantiel de l’OTAN qui est dirigé, bien sûr, vers Moscou.  Ce n’est pas une révolution dans la posture militaire de l’Allemagne, mais c’est un progrès substantiel. »

L’Allemagne travaillait déjà sur une armée européenne avant la crise en Ukraine. Maintenant, il y a une nouvelle urgence.

L’Allemagne est encore une fois une grande puissance dans le monde et maintenant, avec l’aide de ses voisins, elle est sur la route pour devenir une grande puissance militaire.  La coopération que l’Allemagne a engagé avec les Pays-Bas pourrait devenir un modèle pour toute l’Europe, et maintenant, c’est avec une urgence accrue fournie par la Russie.


https://www.thetrumpet.com/article/11998.18.0.0/world/military/germany-is-building-a-european-army-before-your-eyes


Traduit par PLEINSFEUX.ORG


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http://pleinsfeux.org/armee-europeenne/#.VA5NW2N1WeM

 

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25 avril 2011 1 25 /04 /avril /2011 01:24

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L'Empire des bases américaines

 

 

par Chalmers Johnson

 

 

 

Se distinguant des autres peuples, la plupart des Étasuniens ne reconnaissent pas – ou ne veulent pas reconnaître – que les États-Unis dominent le monde au moyen de leur puissance militaire. À cause du secret gouvernemental, nos citoyens ignorent souvent que nos garnisons encerclent la planète. Ce vaste réseau de bases américaines, établi sur chaque continent à l’exclusion de l’Antarctique, constitue en fait une nouvelle forme d’empire, un empire de bases ayant sa propre géographie peu susceptible d’être enseignée dans une classe de géographie du secondaire. Pour qui ne saisit pas les dimensions de cet «Univers de bases» qui ceinture le globe, il est impossible de se rendre compte de la taille et de la nature de nos aspirations impériales, ou à quel point un nouveau type de militarisme est en train de miner notre ordre constitutionnel.

Notre armée déploie dans d’autres pays bien au-delà d’un demi-million de soldats, d’espions, de techniciens, de professeurs, de personnes à charge, et d’entrepreneurs civils. Dans le but de dominer les océans et les mers du monde, nous formons environ treize groupes de travail navals autour de porte-avions dont les noms résument notre héritage martial – Kitty Hawk, Constellation, Enterprise, John F. Kennedy, Nimitz, Dwight D. Eisenhower, Carl Vinson, Theodore Roosevelt, Abraham Lincoln, George Washington, John C. Stennis, Harry S. Truman et Ronald Reagan. Nous gérons de nombreuses bases secrètes à l’extérieur de notre territoire pour surveiller ce que disent, télécopient ou écrivent par voie électronique les gens du monde entier, y compris nos propres citoyens.

Nos installations à l’étranger rapportent des bénéfices aux industries civiles qui conçoivent et fabriquent des armes pour les forces armées ou qui, telle la compagnie Kellogg, Brown & Root, filiale de la Halliburton Corporation de Houston et actuellement fort médiatisée, assurent des services de sous-traitance pour construire et entretenir nos lointains avant-postes. Une des tâches de ces entrepreneurs est de loger les membres en uniforme de l’Empire dans des quartiers confortables, de bien les nourrir, de les amuser et de leur fournir des installations pour des vacances agréables et abordables. Des secteurs entiers de l’économie américaine en sont arrivés à dépendre de l’armée pour leurs ventes. À la veille de notre seconde guerre en Irak par exemple, alors que le département de la Défense commandait une ration supplémentaire de missiles de croisière et d’obus perforants à uranium appauvri pour chars d’assaut, il faisait également l’acquisition de 273 000 flacons d’écran solaire Native Tan, soit presque le triple de sa commande de 1999 et certainement une aubaine pour le fournisseur, la compagnie Control Supply de Tulsa, en Oklahoma, et son sous-traitant, la Sun Fun Products de Daytona Beach en Floride.

Au moins sept cents bases à l’étranger

Il n’est pas facile d’établir avec précision l’étendue ou la valeur de notre empire de bases. Les rapports officiels sur ces sujets sont trompeurs, bien qu’instructifs. Selon le « Base Structure Report » annuel du département de la Défense pour l’exercice financier 2003, qui publie une liste détaillée des biens immobiliers militaires américains au pays et à l’étranger, le Pentagone possède ou loue actuellement 702 bases outre-mer dans environ 130 pays et il possède 6 000 autres bases aux États-Unis et sur ses territoires. Les bureaucrates du Pentagone estiment qu’il faudrait au moins 113,2 milliards de dollars pour remplacer les bases étrangères seulement –un montant certainement sous-évalué mais tout de même plus important que le produit national brut de la plupart des pays – et une somme estimée à 591 519,8 millions de dollars pour toutes les remplacer. Le haut commandement militaire déploie sur nos bases d’outre-mer quelque 253 288 militaires en uniforme, plus un nombre égal de personnes à charge et de fonctionnaires civils du département de la Défense, et il emploie un nombre additionnel de 44 446 étrangers embauchés localement. Pentagone déclare que ces bases comptent 44 870 casernes, hangars, hôpitaux et autres bâtiments qui lui appartiennent et qu’il en loue 4 844 autres.

Quoique vertigineusement élevées, ces données n’incluent même pas toutes les bases que nous occupons à l’échelle planétaire. Le « Base Status Report » de 2003 omet de mentionner, par exemple, les garnisons au Kosovo – bien que l’énorme Camp Bondsteel y ait été construit en 1999 et qu’il soit entretenu depuis lors par Kellogg, Brown & Root. Ce rapport omet également des bases en Afghanistan, en Israël, au Koweït, au Kirghizistan, au Qatar, et en Ouzbékistan quoique l’armée étasunienne ait établi des structures colossales pour des bases à travers toute la zone du soi-disant arc d’instabilité au cours des deux ans et demi qui ont suivi le 11 septembre 2001.

Quant à Okinawa, l’île japonaise la plus méridionale – une colonie militaire américaine depuis 58 ans – le rapport n’inscrit trompeusement sur sa liste qu’une seule base de la marine, le camp Butler, alors qu’en réalité Okinawa « abrite » une dizaine de bases des Marines, y compris leur station aérienne Futenma qui occupe 1 186 acres au centre d’une ville qui est la deuxième en importance dans cette île aux dimensions modestes (en comparaison, le Central Park de Manhattan ne couvre que 843 acres). De la même façon, le Pentagone néglige de mentionner toutes les installations militaires et d’espionnage en Grande-Bretagne, dont la valeur s’élève à 5 milliards de dollars et qui ont opportunément été déguisées en bases de la Royal Air Force. Si l’on faisait un calcul honnête, la taille réelle de notre empire militaire à l’étranger dépasserait probablement le nombre de 1 000 bases distinctes. Personne cependant – pas même le Pentagone, peut-être – n’en connaît avec certitude le nombre exact, qui a considérablement augmenté au cours des dernières années.

Pour leurs occupants, ces bases ne sont pas des lieux de résidence et de travail désagréables. Aujourd’hui, le service militaire, qui est volontaire, n’a presque rien en commun avec les fonctions qui revenaient au soldat pendant la Seconde Guerre mondiale ou pendant les guerres de Corée ou du Vietnam. La plupart des corvées, comme la lessive, la surveillance des cuisines, le service postal et le nettoyage des latrines ont été sous-traitées à des compagnies militaires privées telles Kellogg, Brown & Root, DynCorp et la Vinnell Corporation. Un bon tiers des fonds récemment affectés à la guerre en Irak (environ 30 milliards), par exemple, se retrouvent dans des mains privées américaines précisément pour de tels services. Lorsque c’est possible, tout est organisé de façon à rendre l’existence quotidienne semblable à une version hollywoodienne de la vie chez soi. Le Washington Post raconte qu’à Falloujah, à l’ouest de Bagdad, des serveurs en chemise blanche, pantalon noir et nœud papillon noir servent le dîner aux officiers de la 82e division aéroportée dans leur enceinte étroitement surveillée et que, déjà, le premier Burger King a été construit sur l’énorme base militaire que nous avons établie à l’aéroport international de Bagdad.

Certaines de ces bases sont gigantesques au point qu’il faut neuf lignes d’autobus pour que les soldats et les entrepreneurs civils puissent circuler à l’intérieur des bermes de terre et des barbelés. C’est le cas du camp Anaconda, quartier général de la 3e brigade, 4e division d’infanterie, dont la tâche consiste à surveiller quelque 1 500 milles carrés du territoire irakien au nord de Bagdad, de Samarra à Taji. Anaconda occupe 25 kilomètres carrés et hébergera finalement 20 000 militaires. Malgré des mesures de sécurité considérables, la base a fréquemment été l’objet d’attaques au mortier, notamment le 4 juillet 2003, au moment même où Arnold Schwarzenegger bavardait avec nos blessés à l’hôpital de campagne local.

L’armée préfère des bases ressemblant aux petites villes fondamentalistes de la ceinture biblique (Bible Belt) aux grands centres densément peuplés des États-Unis. Par exemple, même si plus de 100 000 femmes habitent nos bases d’outre-mer – y compris les effectifs féminins qui travaillent dans les services, les épouses et les membres des familles des militaires – il est interdit de pratiquer l’avortement dans un hôpital militaire local. Or, quelque 14 000 agressions sexuelles ou tentatives d’agressions sexuelles sont perpétrées dans l’armée chaque année. Les femmes qui deviennent enceintes outre-mer et qui voudraient se faire avorter n’ont pas d’autre choix que de recourir aux ressources locales, chose ni facile ni agréable ces temps-ci à Bagdad, ou ailleurs dans notre empire.

Nos missionnaires armés vivent dans un monde replié sur lui-même, autonome, disposant de sa propre ligne aérienne – l’Air Mobility Command – avec sa flotte de C-17 Globemasters de longue portée, de C-5 Galaxies, de C-141 Starlifters, de KC-135 Stratotankers, de KC-10 Extenders, et de C-9 Nightingales qui lient nos avant-postes lointains, du Groenland à l’Australie. L’armée fournit aux généraux et aux amiraux 61 Learjets, 13 Gulfstream III et 17 jets de luxe Cessna Citation pour les transporter à des endroits tels que le centre de ski et de villégiature des forces armées à Garmish, dans les Alpes bavaroises, ou à l’un des 234 terrains de golf militaires gérés par le Pentagone à travers le monde. Le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld se déplace avec son Boeing 757 personnel qui, dans l’Air Force, est appelé un C-32A.

Notre empreinte sur le monde

De toutes les métaphores, insensibles bien qu’éloquentes, qui font partie de notre vocabulaire, aucune ne décrit mieux l’impact militaire de notre empire que le terme « empreinte »1. Le général Richard Myers, président du Joint Chiefs of Staffs (chefs d’état-major) et les membres supérieurs du Sous-comité de la construction militaire du Sénat tels que Dianne Feinstein (démocrate-Californie) semblent incapables de compléter une phrase sans y avoir recours. Le souci de laisser maintenant une empreinte plus marquée est un nouveau prétexte pour justifier une extension majeure de notre empire – ainsi qu’un repositionnement annoncé de nos forces et de nos bases à l’étranger – dans la foulée de notre conquête de l’Irak. La personne qui a la responsabilité de ce projet est Andy Hoehn, l’adjoint du sous-secrétaire à la Défense pour la stratégie. Ses collègues et lui sont censés établir des plans pour mettre en oeuvre la stratégie de guerre préventive du président Bush contre les « États voyous » , les « méchants », les « malfaiteurs ». Ils ont identifié quelque chose qu’ils ont appelé « l’arc d’instabilité ». Cet arc partirait de la région andine de l’Amérique du Sud (lire : la Colombie), pour traverser l’Afrique du Nord et ensuite balayer le Moyen-Orient jusqu’aux Philippines et à l’Indonésie. Cette région est, bien entendu, plus ou moins identique à ce qu’on appelait auparavant le Tiers Monde et – ce qui n’est sans doute pas moins fondamental – elle recouvre les principales réserves de pétrole. Hoehn admet que « lorsque nous y superposons notre empreinte, nous ne semblons pas être particulièrement bien placés pour régler les problèmes qu’il nous faudra maintenant affronter ».

Autrefois, il suffisait de compter les colonies pour suivre l’expansion de l’impérialisme. La version étasunienne de la colonie est la base militaire. En suivant les politiques changeantes de notre réseau mondial de bases, nous pouvons en apprendre beaucoup sur notre position impériale toujours croissante et le militarisme qui croît en conséquence. Militarisme et impérialisme sont des jumeaux siamois joints à la hanche. Chacun vit aux dépens de l’autre. Déjà très avancés dans notre pays, ces deux phénomènes sont sur le point de faire un bond quantique qui amènera presque immanquablement notre armée au-delà de ses capacités, entraînant la faillite fiscale et causant très possiblement des dommages irréparables à nos institutions républicaines. Les médias traitent cette situation uniquement par le biais de reportages sur des mystérieux projets de changements dans les politiques d’établissement de bases et de positionnement des troupes à l’étranger – et ces projets, tels que rapportés par les médias, ne peuvent être pris au pied de la lettre.

Le brigadier général de la Marine, Mastin Robeson, qui commande nos 1 800 militaires sur la vieille base de la Légion étrangère française au camp Lemonier de Djibouti, à l’entrée de la Mer Rouge, déclare que pour déclencher une « guerre préventive » il nous faut une « présence globale », signifiant par là que nous devons nous assurer l’hégémonie sur toute région qui n’est pas déjà sous notre coupe. D’après l’American Entreprise Institute, un organisme de droite, il s’agit de créer « une cavalerie mondiale » qui pourrait franchir des « palissades frontalières » et tirer sur les « méchants » dès que nous obtenons des renseignements sur eux.

Des « feuilles de nénuphar » en Australie, en Roumanie, au Mali, en Algérie...

Afin de placer nos forces à proximité des points chauds ou des zones dangereuses dans cet arc d’instabilité nouvellement découvert, le Pentagone a proposé ce qu’il nomme habituellement un « repositionnement», c’est-à-dire l’établissement d’un grand nombre de nouvelles bases incluant au moins quatre, peut-être même six, bases permanentes en Irak. Certaines sont déjà en voie de construction – à l’aéroport international de Bagdad, à la base aérienne Tallil près de Nasariyah, dans le désert occidental près de la frontière syrienne et sur le champ d’aviation de Bashur dans la région kurde au nord. (Cette énumération ne tient pas compte de la base Anaconda, mentionnée plus haut, qui est présentement appelée « base opératoire » bien qu’avec le temps elle puisse fort bien devenir permanente). De plus, nous projetons de conserver sous notre contrôle tout le quart nordique du Koweït – 1 600 de ses 6 900 milles carrés – que nous utilisons actuellement pour réapprovisionner nos légions en Irak et comme lieu de détente pour les bureaucrates de la Zone verte.

D’autres pays mentionnés comme sites possibles dans ce que Colin Powell nomme notre nouvelle « famille de bases »: dans les zones appauvries de la « nouvelle » Europe – la Roumanie, la Pologne et la Bulgarie; en Asie – le Pakistan (où nous avons déjà quatre bases), l’Inde, l’Australie, Singapour, la Malaisie, les Philippines et même, aussi incroyable que cela puisse paraître, le Vietnam; en Afrique du Nord – le Maroc, la Tunisie et plus spécialement l’Algérie (scène du massacre de quelque 100 000 civils depuis 1992, lorsque l’armée prit le pouvoir afin d’annuler une élection avec l’appui de notre pays et de la France); et en Afrique occidentale – le Sénégal, le Ghana, le Mali et la Sierra Leone (bien que celle-ci soit déchirée depuis 1991 par la guerre civile). Toutes ces nouvelles installations, selon des sources au Pentagone, auraient comme modèle le cordon de bases que nous avons construit au cours des deux dernières décennies autour du Golfe persique dans des autocraties aussi anti-démocratiques que Bahreïn, le Koweït, le Qatar, Oman, et les Émirats arabes unis.

La plupart de ces nouvelles bases deviendront ce que l’armée, jouant des métaphores, appelle des « feuilles de nénuphar » vers lesquelles nos troupes pourraient sauter, comme autant de grenouilles bien armées, depuis notre patrie, depuis les bases de l’OTAN qui nous restent, ou depuis nos bases dans les satellites dociles que sont le Japon et la Grande-Bretagne. Pour compenser les coûts d’une telle expansion, le Pentagone laisse couler des informations sur des projets de fermeture d’un grand nombre des énormes réserves militaires datant de la Guerre froide en Allemagne, en Corée du Sud, et peut-être à Okinawa, qui feraient partie du plan du secrétaire à la Défense, Rumsfeld, pour « rationaliser » nos forces armées. À la suite de la victoire en Irak, les É.-U. ont déjà retiré presque toutes leurs forces d’Arabie saoudite et de Turquie, en partie en guise de représailles pour leur appui trop tiède à la guerre. Ils veulent faire de même en Corée du Sud qui, actuellement, est peut-être la démocratie la plus anti-américaine au monde. Ceci libérerait la 2e division d’infanterie dans la zone démilitarisée entre la Corée du Nord et la Corée du Sud pour un déploiement probable en Irak où nos troupes sont franchement débordées.

En Europe, ces projets impliquent qu’il faudrait renoncer à plusieurs bases en Allemagne, partiellement à cause de l’opposition, appuyée par le peuple allemand, du chancelier Gerhard Schröder à Bush relativement à la question irakienne. Mais, en fait, notre capacité à agir ainsi peut se révéler fort limitée. À un niveau élémentaire, les planificateurs du Pentagone ne semblent pas vraiment se rendre compte du nombre de bâtiments qu’occupent les 71 702 soldats et aviateurs en Allemagne seulement. Ils ne semblent pas être conscients des dépenses qu’entraînerait le repositionnement de la plupart d’entre eux et la construction de bases, même à peine comparables, avec les indispensables infrastructures, dans des pays ex-communistes, telle la Roumanie, un des pays les plus pauvres d’Europe. La lieutenant colonel Amy Ehman, à Hanau en Allemagne, a déclaré à la presse qu’« il n’y a pas d’endroit où mettre ces gens » en Roumanie, en Bulgarie ou à Djibouti et elle prédit que 80% d’entre eux resteront finalement en Allemagne. Il est certain aussi que les généraux du haut commandement n’ont pas la moindre intention d’aller vivre dans des trous perdus comme Constanta, en Roumanie, et qu’ils maintiendront le quartier général à Stuttgart tout en conservant les bases de l’Air Force de Ramstein et de Spangdahlem et l’aire d’entraînement de Grafenwöhr.

Un des motifs du Pentagone pour songer à quitter de riches démocraties telles que l’Allemagne et la Corée du Sud et lorgner avec convoitise du côté de dictatures militaires et de dépendances miséreuses, c’est de profiter de ce que le Pentagone appelle « leurs réglementations environnementales plus permissives ». Le Pentagone impose toujours aux pays où nos troupes sont déployées des soi-disant « Accords sur le statut des forces », ce qui dispense généralement les États-Unis d’avoir à nettoyer les lieux ou à payer pour les dégâts environnementaux qu’ils causent. À Okinawa, où le dossier environnemental américain était rien moins qu’abominable, cette situation constitue un grief de longue date. Cette attitude est due en partie au désir du Pentagone de se soustraire aux contraintes qui gouvernent la vie civile, une attitude de plus en plus courante dans « la patrie » également. Ainsi, selon la loi autorisant des crédits de 401,1 milliards de dollars pour la défense en 2004, approuvée par le président Bush en novembre 2003, l’armée est dispensée de se soumettre à la Loi sur les espèces menacées et à celle sur la protection des mammifères marins.

Alors qu’on a toutes les raisons de croire irrépressible le désir de créer de plus en plus de feuilles de nénuphar dans le Tiers-Monde, on peut douter que certains projets plus grandioses, d’expansion ou de réduction, soient jamais mis en œuvre et, s’ils le sont, ils ne pourront qu’exacerber le problème du terrorisme. Tout d’abord, la Russie s’oppose à l’expansion de la puissance militaire des É.-U. à ses frontières, et se prépare déjà à contrecarrer l’émergence de bases américaines dans des endroits tels que la Géorgie, le Kirghizistan, et l’Ouzbékistan. La première base aérienne russe post-soviétique au Kirghizistan vient d’être achevée à une quarantaine de kilomètres de la base étasunienne à Bishkek et, en décembre 2003, le dictateur de l’Ouzbékistan , Islam Karimov, déclarait qu’il n’autorisera pas un déploiement permanent des forces étasuniennes dans son pays bien que nous y ayons déjà une base.

D’autre part, lorsqu’il s’agit de réduction, des politiques intérieures peuvent entrer en jeu, La loi oblige la Commission du Pentagone sur le réalignement et la fermeture des bases à soumettre à la Maison Blanche au plus tard le 8 septembre 2005 sa cinquième et dernière liste de fermeture de bases intérieures. Le secrétaire à la Défense Rumsfeld dit qu’à des fins d’efficacité, il aimerait se débarrasser d’au moins un tiers des bases intérieures de l’armée et du quart des bases intérieures des forces aériennes, ce qui ne manquerait pas de déclencher une tempête politique sur la colline du Capitole. Afin de protéger les bases de leurs États respectifs, les deux mères poules du Sous-comité sénatorial sur les crédits budgétaires pour la construction militaire, Kay Bailey Hutchinson (républicaine-Texas) et Dianne Feinstein, exigent que le Pentagone ferme d’abord des bases outremer et ramène les militaires au pays dans des bases intérieures qui pourraient alors rester ouvertes. Hutchinson et Feinstein ont inclus dans la Loi sur les crédits budgétaires militaires de 2004 des fonds pour une commission d’enquête indépendante chargée de faire rapport sur les bases outremer qui ne sont plus nécessaires. L’administration Bush s’opposait à cette disposition de la Loi qui fut néanmoins adoptée et le Président l’approuva le 22 novembre 2003. Le Pentagone est probablement assez habile pour bloquer la commission, mais il est clair que la fermeture des bases intérieures risque de causer bientôt du grabuge.

Cependant, le plus grand défaut de la stratégie de « cavalerie globale » c’est qu’elle accentue le penchant de Washington à appliquer au terrorisme des remèdes inappropriés. Comme le fait remarquer le célèbre historien militaire britannique, Correlli Barnett, les attaques des É.-U. en Afghanistan et en Irak n’ont fait qu’accroître la menace d’al-Qaïda. Entre 1993 et les attaques du 11 septembre 2001, il y a eu cinq attaques majeures d’al-QaÏda dans le monde; au cours des deux années suivantes il y a eu 17 bombardements de cette nature, y compris les attaques-suicides à Istanbul contre le consulat britannique et une banque HSBC. Les opérations militaires contre les terroristes ne sont pas la solution. Comme le dit Barnett : « Plutôt que de défoncer les portes d’entrée à coups de pied et de faire irruption dans des sociétés anciennes et complexes avec des panacées simplistes de « liberté et démocratie », nous devons employer des tactiques astucieuses et subtiles, fondées sur une profonde compréhension des peuples et des cultures avec lesquels nous traitons – une compréhension qui, jusqu’à présent, fait absolument défaut aux décideurs politiques de haut rang à Washington, surtout au Pentagone ».

Dans son tristement célèbre mémo « corvée longue et pénible » du 16 octobre 2003 sur l’Irak, le secrétaire à la Défense Rumsfeld écrivait : « À l’heure actuelle, nous n’avons pas de métrique pour évaluer si nous sommes en train de gagner ou de perdre la guerre mondiale contre la terreur». La « métrique » de Corelli-Barnett indique le contraire. Mais la « guerre contre le terrorisme » n’est au mieux qu’une petite partie des motifs qui sous-tendent notre effort de stratégie militaire. Le motif réel pour construire ce nouveau cordon de bases américaines le long de l’équateur est d’étendre notre empire et de renforcer notre domination militaire sur le monde.

1 le terme anglais footprint signifie littéralement l’empreinte du pied... de la botte militaire en somme !

 

«The Sorrows of Empire: Militarism, Secrecy, and the End of the Republic» (Metropolitan) est le dernier livre de Chalmers Johnson. Son livre précédent, « Blowback : The Costs and Consequences of American Empire » vient d’être mis à jour avec une nouvelle introduction.

 

Sources ECHEC A LA GUERRE

 

Posté par Adriana Evangelizt

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11 avril 2011 1 11 /04 /avril /2011 15:27
http://www.eur.army.mil/lab/new_site/images/100929_us_army_europe_star_logo_final_l.jpg

http://images.google.com/imgres?imgurl=http://www.eur.army.mil/lab/new_site/images/100929_us_army_europe_star_logo_final_l.jpg&imgrefurl=

 

 

Le président américain Barack Obama a décidé de maintenir trois brigades de l'US Army en Europe, soit une de plus que ce qu'avait prévu son prédécesseur républicain George W. Bush en 2004, a indiqué un haut responsable américain.

Washington conservera ainsi en 2015 quelque 80.000 hommes en Europe, environ 20.000 de plus que ce qu'avait envisagé le secrétaire (ministre) à la Défense de M. Bush, Donald Rumsfeld.
 
"Au lieu de réduire le nombre de Brigade Combat Teams à deux, les Etats-Unis ont décidé de maintenir trois brigades en Europe. Elles seront de trois types différents: une brigade lourde, une brigade 'Stryker' (équipée de véhicules blindés à huit roues motrices de ce type) et une brigade aéroportée", a expliqué ce haut responsable.

Allemagne
Deux de ces trois brigades seront basées en Allemagne, qui verra cependant le départ d'une des deux brigades lourdes qui y sont actuellement stationnées. Le haut responsable qui s'exprimait sous le couvert de l'anonymat a précisé qu'aucune décision n'avait encore été prise sur le choix de la brigade lourde à rapatrier aux Etats-Unis. Elle sera prise en consultation avec le gouvernement allemand, a-t-il assuré.
 
La brigade "Stryker" américaine, le 2e régiment de cavalerie (2nd Cavalry Regiment), fort de 3.600 hommes, équipée de "Stryker" (véhicules blindés à huit roues motrices), est installée à Grafenwöhr, un camp d'entraînement situé près de la ville de Vilseck, en Bavière (sud de l'Allemagne). Le Pentagone conservera aussi en Europe le quartier général de son 5e corps d'armée.
 
Plus de mobilité
L'US Air Force va quant à elle accroître ses capacités en Europe en déployant en Europe des CV-22 "Osprey" - un appareil hybride décollant comme un hélicoptère et volant comme un avion - "pour donner davantage de mobilité aux forces spéciales" américaines, a poursuivi ce haut responsable.
 
Il a aussi confirmé le stationnement d'un détachement aérien américain en Pologne pour accroître la capacité d'entraîner les aviateurs polonais, alliés et des pays partenaire. La décision du président Obama ne produira toutefois ses effets que vers 2015, quand les Etats-Unis auront terminé leur retrait complet de troupes de combat d'Afghanistan car les unités américaines basées en Europe y effectuent des tours d'opérations.
 
Elle a été prise à la lumière du nouveau concept stratégique dont s'est doté l'OTAN lors de son dernier sommet, en novembre dernier à Lisbonne et qui réaffirme l'importance de l'article 5 du traité de Washington, fondateur de l'Alliance atlantique, sur la défense collective. Cet article stipule qu'une attaque contre l'un des Etats membres doit être considérée comme une attaque contre tous.
 
Défense antimissile
Les Etats-Unis ont entamé une restructuration de leurs forces armées et de revoir leur présence en Europe "pour affronter les menaces du 21e siècle", en leur adjoignant une capacité de lutte contre les missiles balistiques.
 
Le même haut responsable a ainsi confirmé le projet de l'administration Obama de déployer en 2011 en Europe du sud et du nord des éléments de défense antimissile américains comprenant le système Aegis, qui équipe des navires de guerre et permet de suivre l'avancée de missiles ennemis, ainsi que des missiles intercepteurs mer-air Standard SM-3 (Block IA) conçus pour détruire des missiles balistiques à courte et moyenne portée, et un réseau de systèmes de détection.
 
"Nous aurons les navires Aegis. Nous déploierons des sites d'intercepteurs au sol. Et nous aurons un nouveau radar en Europe du sud-est", a-t-il dit vendredi. "C'est la contribution américaine à un système de défense antimissile que les dirigeants de l'Alliance ont décidé de déployer quand ils se sont réunis à Lisbonne en novembre dernier", a souligné ce responsable. (belga)
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09/04/11 15h26
 
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18 octobre 2010 1 18 /10 /octobre /2010 02:01

http://www.spyworld-actu.com/spip.php?article5878

15.10.10

par Emmanuel Jarry Reuters 

PARIS (Reuters) - La France est prête à contribuer financièrement et matériellement au projet américain de bouclier anti-missile en Europe mais considère qu'il ne peut pas se substituer à la dissuasion nucléaire.

Le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen, estime que les 28 alliés sont tout près d'un accord, qui pourrait être officialisé le mois prochain lors d'un sommet de l'Otan à Lisbonne.

Ce projet, qui est un des thèmes au coeur de la révision du "concept stratégique" de l'Otan, continue cependant de diviser les pays de l'Alliance.

La France a pour sa part émis jeudi des réserves, par la voix de son ministre de la Défense, Hervé Morin, lors d'une réunion ministérielle de l'Otan.

La présidence française a cependant précisé vendredi sa position, à quelques heures d'une rencontre entre Nicolas Sarkozy et Anders Fogh Rasmussen à l'Elysée.

"S'agissant du bouclier anti-missile, non seulement la France n'est pas contre, mais elle est franchement pour", a fait savoir l'entourage du président français.

"Non seulement nous ne sommes pas contre mais nous sommes prêts à y apporter notre contribution, qu'il s'agisse d'une contribution financière ou en nature", a-t-on ajouté de même source, en faisant valoir que la France avait des capacités technologiques "non négligeables" dans ce domaine.

   

PARIS MINIMISE LES DIVERGENCES AVEC BERLIN

L'Elysée juge le projet proposé par le président américain Barack Obama "nettement plus réaliste, plus évolutif et moins coûteux" que celui que son prédécesseur, George Bush, voulait installer en Pologne et en République tchèque.

Mais Paris conçoit le bouclier comme un "complément utile" aux forces de dissuasion nucléaire, qui demeurent quant à elles "irremplaçables", prend-on soin de préciser de même source.

Pour Paris, la dissuasion restera "incontournable" aussi longtemps que des pays continueront à développer leur arsenal nucléaire ou à vouloir accéder à l'arme atomique, biologique ou chimique, et il n'est pas question de revenir sur ce point.

"Le déploiement d'un bouclier anti-missile peut venir compléter mais seulement compléter utilement la dissuasion en ajoutant une assurance supplémentaire", souligne l'Elysée.

Anders Fogh Rasmussen a déclaré à l'issue de son entretien avec Nicolas Sarkozy qu'il était "d'accord avec la France" sur le fait qu'une défense anti-missile était "un complément à la dissuasion et non un substitut".

Selon un communiqué de l'Elysée, le président a pour sa part confirmé au secrétaire général de l'Otan "le soutien de principe de la France à la nouvelle approche de la défense anti-missile proposée par le président des Etats-Unis".

Paris admet qu'il peut y avoir des divergences sur ce point avec l'Allemagne, tout en les minimisant.

"Certains en Allemagne - pas tous - considèrent qu'un bouclier anti-missile efficace pourrait peut-être remplacer progressivement la dissuasion", explique-t-on à l'Elysée.

Les modalités de mise en oeuvre du futur bouclier anti-missile constituent une autre question sensible, de même que l'attitude de la Russie.    

Hervé Morin a souligné jeudi la nécessité de dialoguer avec Moscou sur ce sujet, qui sera abordé lundi et mardi dans le cadre d'un sommet tripartite France-Allemagne-Russie à Deauville, sur la côte normande.

 

"LA RUSSIE N'EST PLUS UN ADVERSAIRE"

La Russie continue à considérer l'Otan comme un danger potentiel pour sa sécurité et à percevoir le futur système anti-missile américano-européen comme une menace pour sa propre dissuasion nucléaire.

Nicolas Sarkozy, qui propose de construire avec la Russie, sur le continent européen, un espace économique et de sécurité commun, s'efforcera lundi et mardi, avec la chancelière allemande Angela Merkel, de convaincre du contraire le président russe, Dmitri Medvedev.

"Qu'il s'agisse de l'Union européenne ou qu'il s'agisse de l'Alliance atlantique, nous considérons que la Russie, non seulement n'est plus un adversaire, mais qu'elle doit devenir un partenaire", explique l'entourage du président français.

Il s'agit de "faire face ensemble à des menaces qui sont communes à l'Union européenne, à l'Alliance atlantique et à la Russie", telles que le terrorisme, le crime organisé, la montée en puissance balistique et les ambitions nucléaires de pays comme l'Iran, etc.,précise l'Elysée.

Quant au projet de bouclier anti-missile, "il n'est pas dirigé contre la Russie et nous souhaitons que la Russie y participe" car il est destiné à contrer les menaces de pays tels que l'Iran, ajoute-t-on de même source.

Edité par Patrick Vignal

 

 

http://panier-de-crabes.over-blog.com/article-la-france-prete-a-contribuer-a-un-bouclier-anti-missile-58989915.html

 

 

La vague des critiques contre le bouclier

anti-missiles américain prend de l'ampleur

(article plus ancien: Mardi 25 Novembre 2008)


La vague des critiques contre le bouclier anti-missiles américain prend de l'ampleur
Le programme américain sur l'installation d'un bouclier anti-missiles, en Europe, continue d'être mis en avant et continue, aussi, de créer des tensions. Dans une lettre à l'adresse du Président américain élu Obama, les maires tchèques ont demandé la suspension du projet d'installation du bouclier anti-missiles, en Europe de l'Est.

Dans cette lettre, 30 maires tchèques ont écrit que dans le cas de la réalisation de ce plan, l'Europe serait la scène principale de tensions internationales. Cette lettre rappelle, également, l'opposition de deux tiers des Tchèques à ce plan. D'autre part, selon les sondages effectués, en Pologne, où doit être installée une autre partie du bouclier anti-missiles, plus de 60 % des Polonais se sont opposés à l'installation de ce bouclier dans leur pays.

Selon ce plan, un site radar et dix batteries de missiles intercepteurs seront installés, respectivement, en République tchèque et en Pologne. Ce plan controversé présenté par l'administration Bush s'est heurté, dès le début, aux vives réactions de la Russie, qui a menacé de recourir à des actes de représailles, risquant, en corollaire, de déclencher une nouvelle course aux armements et une nouvelle guerre froide. Moscou estime que le bouclier anti-missiles américain est une menace contre sa sécurité et l'a comparé à la crise balistique cubaine des années 1960. Le Président russe, Dmitri Medvedev, a, récemment, lancé une mise en garde, prévenant que dans le cas de l'installation du bouclier anti-missiles, en Europe de l'Est, la Russie installerait les missiles, à moyenne portée, "Iskander", à Kaliningrad, enclave russe située entre la Pologne et la Lituanie.

De l'avis des experts politiques, les menaces russes ont découragé les parlements, tchèque et polonais, à adopter ce plan du bouclier anti-missiles, malgré l'accord conclu entre l'administration Bush et leurs gouvernements respectifs. Le Président russe, hier, à l'issue du Sommet de l'APEC, au Pérou, a formulé le voeu que le Président élu américain Obama envisage l'application de changements dans le plan d'installation du bouclier anti-missiles.

A la suite de l'élection du candidat démocrate, Barack Obama, à la Présidentielle, les critiques russes et européennes pour dénoncer l'installation du bouclier anti-missiles ont pris de l'ampleur. Pourtant, tout en déclarant qu'il fallait examiner les frais et l'efficacité dudit plan, Obama a adopté une position plutôt conservatrice à ce propos.

De l'avis des experts politiques, compte tenu de la crise financière américaine et de la vague des critiques qu'a déclenché le bouclier anti-missiles, Obama se contentera de reporter l'exécution de ce plan. Et ce, alors que l'opposition de la Russie et celle des pays européens peuvent être considérées comme un message adressé à Obama pour ne pas faire entrer le monde dans une nouvelle course aux armements.


Mardi 25 Novembre 2008


http://french.irib.ir http://french.irib.ir

 

http://www.alterinfo.net/La-vague-des-critiques-contre-le-bouclier-anti-missiles-americain-prend-de-l-ampleur_a26355.html

 


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5 octobre 2010 2 05 /10 /octobre /2010 07:05

 

Après Israël, l'Ouganda, la Colombie et la Géorgie, la Corée du Sud aurait-elle intégré le club des alliés des Etats-Unis les plus bellicistes du moment ?

 

Le journaliste étatsunien Mathiew Reiss le laisse entendre dans un article publié dans Le Monde diplomatique d'octobre 2010 intitulé "Séoul se voit en shérif régional".

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Déjà de 1999 à 2006 les dépenses militaires de la Corée du Sud ont augmenté de 70 %. Et ce n'est pas fini. L'arrivée au pouvoir du président Lee Myung-bak en 2008 a marqué un revirement dans la politique extérieure de ce pays. A  peine élu il dénonçait les engagements bilatéraux passés avec la Corée du Nord, et abrogeait la réforme de libéralisation des médias initiée par son prédécesseur. L'incident du naufrage de la corvette Cheonan cet été, aux causes pourtant opaques, n'a fait que légitimer à ses yeux son discours belliciste.

 

La petite île sud-coréenne de Jeju au sud de la péninsule coréenne, qui est actuellement un modèle pour l'écotourisme, pourrait prochainement devenir une base militaire de premier plan, pour le plus grand profit du conglomérat militaro-industriel formé par Hyundai et Lockheed, et malgré l'opposition de la population locale (comme aux Antilles néerlandaises, le point de vue des insulaires ne compte pas).

 

A l'heure où le Japon, sous la houlette du Parti démocratique du Japon (PDJ), se fait plus modéré (il a même tenté d'expulser la base étatsunienne d'Okinawa), Jeju pourrait jouer un rôle crucial dans l'encerclement "en croissant" de la Chine, et la neutralisation de sa dissuasion nucléaire par des missiles anti-ballistiques étatsuniens. Autrement dit, grâce au dispositif d'encerclement mis en place par les Etats-Unis et dont l'île coréenne de Jeju serait un maillon important, la force nucléaire de dissuasion chinoise serait rendue inopérationnelle et les Etats-Unis pourraient s'offrir le luxe d'une première frappe nucléaire sans en subir de conséquences dommageables. 

 

Les 11 et 12 novembre prochain le G20 se réunira à Séoul. Amnesty international a déjà dénoncé les restrictions au pluralisme en Corée du Sud et les méthodes de répression musclées du gouvernement de ce pays. Les militants altermondialistes n'auront qu'à bien se tenir...

 

http://atlasalternatif.over-blog.com/article-la-coree-du-sud-nouveau-molosse-pro-americain-dans-le-pascifique-nord-58257042.html

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1 mars 2010 1 01 /03 /mars /2010 01:32
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Projet de base militaire US à Tamanrasset (Algérie)

Michelcollon.info
Projet de base militaire U.S à Tamanrasset
RAF   


Washington fait pression sur Alger pour obtenir l’autorisation d’utiliser la nouvelle base militaire de Tamanrasset. Les U.S.A semblent se « focaliser» sur l’Algérie dans leur « lutte contre le terrorisme ». Notre pays est de plus en plus sollicité, voire pressé par Washington à participer toujours davantage à cette « guerre ». La fréquence des va et vient de responsables américains à Alger, témoigne de cet intérêt grandissant pour l’Algérie.


Algerie-Focus.com a récemment publié un article sur la décision du Pentagone d’introduire officiellement l’Algérie comme un partenaire privilégié pour la lutte contre Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), dans le Maghreb et la région du Sahel.

Depuis, les choses s’accélèrent : en novembre 2009, le Commandant du commandement militaire des Etats-Unis pour l’Afrique (Africom), le Général William Ward, accompagné par Ronald Ladnier, le Commandant des forces aériennes d’Africom, arrivent à l’aéroport d’Alger dans le cadre d’une visite officielle en Algérie. Ils sont accueillis par le Général Major Abdelhamid Ghriss, chef du département organisation et logistique à l’état major de l’Armée Nationale Populaire (ANP, régulière) et le Général Mekri Noureddine, directeur des relations extérieures et de la coopération au Ministère de la Défense, ainsi que par l’ambassadeur des Etats-Unis à Alger et l’attaché de défense auprès de l’ambassade américaine.

A l’ordre du jour de cette visite: la volonté de Washington de voir l’Algérie souscrire à son programme de l’Africom. En Vain. Le Ministre algérien des affaires étrangères Mourad Medelci réitérait le refus de l’Algérie sur l’implantation de bases militaires étrangères sur son sol.

Le 3 février, c’était autour de Gina Abercrombie-Winstanley, responsable du bureau de coordination antiterroriste du département d’Etat américain, de faire le déplacement à Alger pour rencontrer Ali Tounsi, le patron de la Direction Générale de la Sureté Nationale (DGSN).

Selon nos informations, même si les américains n’arrivent toujours pas à persuader l’Algérie d’intégrer de manière définitive l’Africom, il ne demeure pas moins qu’ils lorgnent, cette fois, sur la nouvelle base aérienne militaire de Tamanrasset, qui sera inaugurée prochainement.

Washington, comme d’autres pays occidentaux, veut en effet obtenir - sans succès pour l’instant – l’aval des autorités algériennes pour survoler et utiliser la base de Tamanrasset, position stratégique pour mener des opérations au Sahel contre AQMI.

La versalité dont fait preuve Waghington dans le traitement du dossier algérien suscite de sérieuses interrogations quant à sa manière de procéder pour arriver à ses fins. Les américains qui s’arrogent le droit depuis le 11 septembre de distribuer les bonnes et les mauvaises notes aux pays où ils ont décidé de mener leur « guerre contre le terrorisme », ne se gênent guère pour utiliser cette nouvelle « arme » comme moyen de pression sur les gouvernements récalcitrant à leur projet.

Dans le cas algérien, la contradiction américaine est flagrante. Hier auréolée par un satisfecit américain pour son engagement dans la lutte contre le terrorisme, l’Algérie se retrouve aujourd’hui sur la liste des 14 pays à risque et dont les gouvernements « encouragent le terrorisme ».

Washington est-elle entrain de punir le pouvoir algérien pour avoir osé lui répliquer par la voix de Medelci que « la souveraineté de l’Algérie est non négociable et il n’est pas question aujourd’hui d’ouvrir la voie à la création de bases militaires étrangères en Algérie » ?

C’est fort possible. Mais le plus inquiétant, c’est la profonde crise politique qui couve au sommet de l’Etat à un moment où la souveraineté de l’Algérie est plus que jamais menacée par une Amérique décidée à se déployer en Afrique pour en déloger la Chine.  » Celui qui n’est pas avec nous et contre nous « , menaçait Bush Junior en son temps. Le gouvernement d’Obama n’en pense pas moins.
 
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