Le Mali en miettes : A qui le tour ?
« Il faut que tout change pour que tout redevienne comme avant »
Tancrède dans le film : Le Guépard de Luchino Visconti
Ça y est ! Comme nous l'avons prédit dans un article précédent, l'Afganisation du Mali est en marche ! Pourquoi l'engouement des redresseurs de tort de l'Empire et de ses vassaux pour un pays qui, en théorie, est un désert au sens qu'il ne contient rien de comestible à moins que nous n'ayons pas toute l'information sur les réelles potentialités de ce pays voisin. (1)
Petit rappel : le Mali est devenu indépendant le 22 septembre 1960. Avec 14 517 176 habitants en 2009, la population malienne est constituée de différentes ethnies. Avec une économie encore essentiellement rurale, le Mali, pays enclavé, fait partie des 49 pays les moins avancés (PMA). La République du Mali tient son nom de l'ancien Empire du Mali fondé par Soundiata Keïta au XIIIe siècle et qui a connu son apogée au XIXe siècle. Le Mali, avec ses 1 241 238 kilomètres carrés, est le plus vaste État d'Afrique de l'Ouest après le Niger.
Le Mali est un pays en développement, avec 65% de son territoire en région désertique ou semi-désertique. L'activité économique est surtout limitée autour de la région fluviale irriguée par le fleuve Niger. Des entreprises multinationales ont développé les opérations de prospection de l'or en 1996-1998, et le gouvernement prévoit que le Mali deviendra un exportateur majeur d'or dans la région subsaharienne. En plus du coton (12e producteur mondial en 2004) et de ses dérivés (graine de coton), le Mali est un important producteur de mangues (200.000 tonnes). (2)
Le produit intérieur brut par habitant était estimé à 380 dollars en 2005 (selon World Development Indicators (WDI) database). Un important pourcentage de la population vit sous le seuil de pauvreté soit 36,1% (2005) avec un taux de chômage qui est très élevé soit de 30%. L'Indice de développement humain (IDH) est de 0,371 en 2007, 173e sur 177. L'Indicateur de pauvreté humaine place le Mali à la 107e sur 177. Avec 6,54 enfants par femme, le Mali possède l'un des taux de fécondité les plus élevés au monde. Le taux d'alphabétisation se situe entre 23 et 46% selon les sources. (2)
Ce n'est, donc, pas le Pérou bien que l’on parle de découvertes d’hydrocarbures et d’un gisement d’hydrogène unique au monde. Pourtant l'Empire veut le sauver malgré lui de ses démons islamistes, alors que le vrai problème est, comme nous le voyons, un problème de développement, la manipulation des foules au nom du Divin est plus facile quand les ventres sont vides, quand il n'y a plus de perspectives terrestres il reste l'Au-delà.
L'accélération des événements
Autre petit rappel du feuilleton tragique malien : le 30 mars 2012, la rébellion touarègue et les groupes islamistes armés alliés à Aqmi prennent le contrôle des capitales des trois régions du nord du Mali : Kidal, Gao puis Tombouctou. Le 1er avril, un coup d'Etat militaire à Bamako a renversé, le 22 mars, le régime du président Amadou Toumani Touré, la junte a invoqué l'échec du régime contre la rébellion. Le 13 avril, Dioncounda Traoré est investi président par intérim, en vertu d'un accord entre la junte et la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) prévoyant le retour du pouvoir aux civils. Il menace d'une « guerre totale et implacable » les rebelles touareg et les groupes islamistes dans le Nord. Le 27 juin, Aqmi et ses alliés du Mouvement pour l'unicité du djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) et d'Ansar Eddine écrasent les rebelles du Mnla, puis les chassent de Tombouctou et ses environs. Le Mnla, allié au début de son offensive aux groupes islamistes, puis marginalisé, ne contrôle plus aucune place forte dans la région. Le 28 juin, dès le lendemain, les islamistes armés, devenus les maîtres absolus du Nord, entament la destruction de mausolées de saints musulmans de Tombouctou. Le 12 octobre, l'ONU adopte une résolution préparant le déploiement d'une force militaire et donnant quarante-cinq jours aux pays ouest-africains, qui en constitueront le noyau, pour préciser leurs plans. Le 11 novembre, des dirigeants de la Cédéao et d'autres pays africains décident d'envoyer 3300 militaires pour un an afin d'aider l'armée malienne à chasser les groupes islamistes du Nord. Le 11 décembre, démission forcée de Cheick Modibo Diarra du poste de Premier ministre. Son successeur, Diango Cissoko, est nommé le lendemain. Le 20 décembre, le Conseil de sécurité de l'ONU donne son feu vert au déploiement d'une force internationale au Mali, sans fixer de calendrier précis. Le 10 janvier 2013, les islamistes s'emparent de la localité de Konna à 70 km de Mopti. Le 11 janvier, en fin d'après-midi, Francois Hollande confirme l'engagement des forces armées françaises au Mali, « le temps nécessaire ».(3)
Curieusement, ces dernières semaines notamment avec les accords de Ansar Eddine et du Mnla à Alger, qui devaient ensuite être reçus par les responsables de la Cédéao pour une solution négociée, avaient fait miroiter une possible paix sans intervention militaire. Tout s'est précipité. Une résolution fut arrachée aux Nations unies le 20 décembre 2012, elle autorise une intervention en cas d'échec de la diplomatie. Cette diplomatie qui n'a pas eu à faire ses preuves puisque trois semaines après, la France intervenait pour stopper les mouvements se revendiquant d'un Islam fondamentaliste, sans accord du Conseil de sécurité.
La France, craignant, dit-on, que le nord du Mali ne devienne, au coeur de sa sphère d'influence en Afrique, un sanctuaire de groupes terroristes, a décidé d'intervenir militairement, déployant vendredi 11 janvier des Mirages et des hélicoptères de combat pour stopper une colonne de combattants avançant vers le Sud. Il s'agit, selon le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, de « stopper la menace terroriste ». Cette menace, a-t-il déclaré lors d'une courte intervention télévisée samedi matin, porte non seulement sur les pays africains, mais aussi « sur la France et l'Europe ». L'intervention au Mali a été engagée après le forcing français pour l'adoption, le 20 décembre 2012, de la résolution 2085 par le Conseil de sécurité de l'ONU. Pour autant, aucune résolution de l'ONU n'autorise (ni n'interdit du reste) l'intervention française. Lorsque Assad invoque la présence terroriste représentée par Al Qaîda (pourtant apparemment bien avérée, notamment dans le cas de la prise de la base militaire de Taftanaz), les intérêts de la France, ne l'oublions pas, résident aussi dans les ressources en uranium dont dépendent ses centrales, principalement situées au Niger. Il y a des intérêts stratégiques à protéger. Invité du journal de 20h de France 2 samedi soir, Jean-Yves le Drian n'a pas exclu que les troupes françaises remontent jusqu'à Tombouctou, une ville située dans le nord du Mali et contrôlée par les rebelles islamistes. « Il n'y a pas de blocage dans les plans d'action de nos forces, donc pourquoi pas, un jour. Toutes les hypothèses sont possibles. » Nous sommes donc partis pour un possible enlisement.
Les réactions
En France, l'unanimisme de la classe politique française est totale. Il y a tout de même des bémols. Marine Le Pen, quant à elle, semble bien plus prudente. Elle légitime l'intervention française tout en émettant ce paradoxe : « Cette intervention légitime révèle, cependant, un cruel paradoxe quand on sait que les gouvernements français ont contribué à faire le lit des islamistes en Libye et en Syrie en apportant aide, assistance et armes aux fondamentalistes de ces pays, utilisées aujourd'hui pour attaquer un allié historique de la France. »
Autre réaction à l’opposé de l’unanimisme « Umps » celle de Dominique de Villepin qui dans une tribune au Journal du Dimanche reprise par le journal le Monde. Dans ce texte intitulé "Non, la guerre ce n'est pas la France", M. de Villepin s'interroge : "Comment le virus néoconservateur a-t-il pu gagner ainsi tous les esprits ?" "L'unanimisme des va-t-en-guerre, la précipitation apparente, le déjà-vu des arguments de la "guerre contre le terrorisme" m'inquiètent", écrit l'ancien ministre des affaires étrangères, qui avait porté en février 2003 à l'ONU le "non" de la France à la guerre en Irak. Pour lui, "au Mali, aucune des conditions de la réussite n'est réunie". "Nous nous battrons à l'aveuglette, faute de but de guerre. Arrêter la progression des djihadistes vers le sud, reconquérir le nord du pays, éradiquer les bases d'AQMI(Al-Qaïda au Maghreb islamique) sont autant de guerres différentes", ajoute-t-il. "Nous nous battrons seuls faute de partenaire malien solide", développe-t-il."Eviction du président en mars et du premier ministre en décembre, effondrement d'une armée malienne divisée, défaillance générale de l'Etat, sur qui nous appuierons-nous ?" Enfin, "nous nous battrons dans le vide, faute d'appui régional solide. La Communauté des Etats de l'Afrique Occidentale reste en arrière de la main et l'Algérie a marqué ses réticences", dit encore celui qui se targue de n'avoir "jamais cessé" depuis 2003 et l'Irak de "(s') engager pour la résolution politique des crises et contre le cercle vicieux de la force". (4)
Pour sa part, la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a jugé hier que la reprise des affrontements au Mali rendait « nécessaire une accélération de l'engagement international » pour restaurer l'intégrité territoriale de ce pays. David Cameron offre ses avions cargos, et Les Etats Unis proposent de surveiller par satellite les mouvements des damnés de la terre. Même le secrétaire général de la Francophonie s'est fendu d'un communiqué sur une « mobilisation urgente » en faveur d'une intervention internationale au Mali.
Naturellement, les médias main stream ne tarissent pas de scoops sur une totale unanimité de la communauté internationale - comprenons les pays occidentaux - applaudissant la mort d'une centaine d'hommes parce que « ce sont des terroristes ».
Jean-François Chalot y voit une ingérence malsaine au nom du grand capital : « Ils sont tous là, droits dans leurs bottes, pour soutenir l'intervention militaire française au Mali. Ils sont bien alignés, au complet : le PS, les deux fractions de l'UMP unies en la circonstance et le FN... Il n'y a pas ici de contraintes budgétaires qui tiennent... L'intérêt supérieur des capitalistes prime avant tout. C'est le retour de la sainte France-Afrique, dénoncée, hier, par une gauche dans l'opposition et acceptée aujourd'hui par une gauche libérale au pouvoir. Il ne manque plus que l'Église pour aller bénir les bombardiers.... C'est comme en 14, vive les marchands de canons ! Le matraquage médiatique a été bien mené : on présente les islamistes aguerris, sanguinaires qui attaquent le Mali en oubliant qu'au moment de la chute de Khadafi des hommes lourdement chargés et bien équipés militairement ont traversé le grand désert pour venir au Mali. Lorsque le Mnla, Mouvement national pour la libération de l'Azawed, a proclamé l'indépendance du nord du pays, il a obtenu le soutien bienveillant et actif financièrement et politiquement de la France.... La lutte contre l'islamisme radical n'est qu'un leurre... Ici, l'impérialisme le combat alors que là-bas, juste à côté, en Libye, le même impérialisme l'a aidé à accéder au pouvoir.... C'est la géopolitique et les intérêts économiques qui priment, c'est ainsi que les États-Unis essayent, de leur côté, de réduire l'influence française et d'assurer une présence politique et économique en Afrique... Voici les vrais enjeux. Le peuple du Mali est sacrifié. » (5)
Les actions décalées de l'Algérie : L'Obsession de la paix
La solution politique à laquelle croit l'Algérie et qu'elle a martelée contre vents et marées, a fait long feu. Pourtant, on pensait que l'accord d'Alger de la semaine dernière entre les différentes factions, Mnla, et Ansar Eddine pour une résolution politique a fait miroiter, un moment, un début de solution. Il n'en fut rien, l'accord fut rapidement dénoncé. Avec un échec sur toute la ligne des tentatives diplomatiques algériennes d'éviter la guerre.
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| Elie Baup va effectuer plusieurs changements pour affronter Limassol, jeudi. Mendes, Barton et (...) |
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Un conflit est à nos portes, et la Télévision algérienne n'en parle pas. La rencontre tripartite Algérie-Tunisie-Libye sur la sécurisation des frontières a conforté la solution politique préconisée par l'Algérie. Même une tentative de mise en oeuvre des méthodes de résolution des conflits « à l'ancienne » a échoué.
Les factions maliennes ont boudé la rencontre d'Adrar. Les représentants des différentes factions maliennes n'ont pas fait le déplacement pour la rencontre prévue à Adrar. Côté algérien, même les personnalités politiques désignées pour ces négociations se sont abstenues de venir - hormis quelques membres de la société civile algérienne, des notables de Tamanrasset, d'Illizi et de Ouargla - à la réunion préparatoire du conclave qui s'est déroulée, au niveau de la zaouïa de cheikh Moulay Touhami.
Laurent Fabius s'est félicité de la collaboration de l'Algérie, qui, en ouvrant son espace aérien, a permis à la France de venir en aide au Mali. L'Algérie « a autorisé le survol de son territoire et je l'en remercie », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, à l'émission « Grand Jury LCI-Le Figaro-RTL ». « La France se devait d'intervenir de toute urgence, sinon il n'y aurait plus de Mali, mais un État terroriste…(…) La décision d'Alger d'ouvrir son espace aérien aux appareils français basés sur le territoire national et qui frappent les islamistes dans le nord du Mali est significative compte tenu de la méfiance traditionnelle des autorités algériennes face à toute intervention militaire de Paris dans la région. Une fois que la force africaine aura pris le relais dans le nord du Mali, « il faudra que les Algériens ferment leurs frontières » pour couper les combattants islamistes de leurs bases, a ajouté le ministre. (6)
On le voit nous sommes, à notre corps défendant des « collaborateurs ». Nous sommes impliqués – qu’on le veuille ou non- et tout sera fait par les médias pour présenter cet acte d’autorisation comme un acte majeur dans la lutte que mène la France, d’autant que Laurent Fabius nous conseille de « fermer nos frontières » ce que nous n’arrêtons pas de faire mais qui a une nouvelle connotation celle d’étouffer les combattants d’Aqmi, d’Anser Eddine..
Il vient que l'échec de la médiation algérienne qui voulait barrer la route à l'intervention française était prévisible. On ne lutte pas contre l'Empire avec des tire-boulettes. Il est à craindre que l'Algérie ait de moins en moins de poids politique dans le Sahel. Il serait grand temps qu'elle reconsidère la préservation de ses intérêts à la lumière des nouveaux enjeux, de la nouvelle géopolitique des relations internationales. Il est grand temps aussi que l'on explique aux Algériens les vrais défis pour les mobiliser le moment venu pour défendre en connaissance de cause le pays.
Dans un discours célèbre, le grand Aimé Césaire parlant de l'indépendance des pays colonisés, écrivait : « La lutte pour l'indépendance c'est l'épopée, l'indépendance acquise c'est la tragédie ». Cette sentence sans concession s'applique merveilleusement aux pays africains suite à des décolonisations ratées. La France-Afrique - que l'on soit de droite ou de gauche - est un invariant. Elle n'est en fait qu'un post-colonialisme ou mieux encore un néo-colonialisme, où l'ancienne puissance coloniale tente de maintenir d'une façon ou d'une autre son pouvoir en adoubant, ou en éliminant, ceux qui contredisent ses intérêts. Cinquante après, le continent africain francophone est plus atomisé que jamais.
En fait, dans cette affaire, nous avons la pénible impression que les différents acteurs africains jouent une partition écrite ailleurs avec un champ, un rôle à jouer. D'abord, il faut que les médias diabolisent ad nauseam des barbus barbares qui coupent les mains, c'est ensuite la parodie de la Cédéao dont on sait que le mécanisme de fonctionnement est ailleurs. Cette Cédéao ayant reçu comme instruction de pousser à la roue de l'aventure militaire. C'est aussi l'énigme de l'Union africaine devenue aussi boutefeu avec un commissaire à la Sécurité totalement dépassé et une présidente qui en appelle à l'Otan pour la délivrer d'un monstre que ce dernier a créé et alimenté en armes après le lynchage de Kadhafi et l'ouverture de son arsenal à tout vent.
Le partage du monde en sphère d'influence fait que les Etats-Unis laissent la bride sur le cou à la France car traditionnellement l'Afrique lui « appartient ». Cependant, il ne faut pas se leurrer puisque le Mali s'avère comestible, il n'est pas interdit de voir apparaître l'Otan d'autant que l'Union africaine appelle l'Otan à son secours pour déloger des Africains entre eux. Le forcing est fait à travers la Cédéao, club de tyrans sous la botte française pour pousser à la roue, elle va participer à la curée. Il est hors de doute que les islamistes vont être laminés, des troupes étrangères resteront à demeure pour stabiliser le pays qui va plonger dans le chaos et ne se relèvera pas de sitôt. Il faut que tout change dans le sens il faut retracer les nouvelles frontières avec de "nouveaux peuples", pour que tout redevienne comme avant comme au "bon vieux temps des colonies" La néo-colonisation est en marche elle a besoin d’un nouveau découpage des territoires peuples faibles comme cela a été fait il y a un siècle pour l’empire ottoman . Ce charcutage est rendu nécessaire par les besoins grandissants en ressources minières et énergie. Peut importe les espérances des peuples, ils ne comptent pas. Le Mali est en miettes, à qui le tour ?
On peut se demander en définitive, pourquoi soudainement la France décide d’entrer en guerre en prenant tout le monde de cours. Philippe Leymarie du Monde Diplomatique tentait déjà une explication en septembre 2012 . Il série plusieurs causes, notamment la situation intérieure qui oblige à allumer des contre-feux pour faire passer des dossiers brûlants tout ceci sous la houlette du « grand facilitateur ». Ecoutons le : « Le compte à rebours a commencé. La France tient son nouveau hochet d’intervention, dans un conflit à sa mesure, au sein de son ex-« pré-carré » africain – qui, du coup, le redevient – mais où elle n’apparaîtra pas en première ligne : grandeurs et servitude du « facilitateur », pour reprendre le mot du nouveau chef de guerre à la française, le terrible Laurent Fabius. Dans ce conflit, comme à propos de la Syrie, et avant celle-ci de la Libye, le ministre des affaires étrangères a tendance à chausser les basques de l’inénarrable Bernard-Henri Lévy. Quant à l’armée française, elle n’est donc pas vouée entièrement à la « betteravisation » qui la guette depuis la décision d’évacuer l’Afghanistan : il y a aura, avec cette équipée dans les sables sahéliens, un peu de grain à moudre, d’armes à manier et de crédits à consommer.. ».(7)
Dans cette nouvelle aventure coloniale, curieusement, le colonialisme anglais, aussi répréhensible soit-il, a su créer une structure post-décolonisation : le « Commonwealth » qui est accepté plus sereinement. Il est à craindre que la France continue de croire que seule la force lui permettra de protéger son pré carré. Pourtant, la France peut contribuer à faire émerger une vraie alternance si elle veut un jour continuer à apporter son génie dans le cadre d'un partenariat win-win et surtout avec une égale dignité. On fermera alors la parenthèse honteuse d'une colonisation européenne abjecte avec l'élimination de Lumumba au profit d'un Mobutu, d'un Tschombé et autres scories de l'histoire.
1.http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur_chitour/151628-premier-domino-apres-l-effritement-de-la-libye.html
2. Le Mali : Encyclopédie Wikipédia
3. Mali : De l'occupation du Nord...Le Monde.fr | 11.01.2013
4. D. de Villepin http://www.lemonde.fr/afrique/article/2013/01/13/dominique-de-villepin-s-interroge-sur-l-intervention-au-mali_1816303_3212.html
5. http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/troupes-francaises-hors-du-mali-128837.
6. http://www.lefigaro.fr/international/2013/01/13/01003-20130113ARTFIG00202-mali-fabius-remercie-l-algerie-de-sa-collaboration.php?m_i=MpLMgv0CSfi05d8_6aavwB1XKiVHFKleTYKL1OSHAriVrwCgn
7. http://blog.mondediplo.net/2012-09-25-Laurent-Fabius-le-grand-facilitateur
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/le-mali-en-miettes-a-qui-le-tour-129010?debut_forums=0#forum3601149
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http://www.mondialisation.ca/lalgerie-et-lafghanisation-du-mali-la-curee-neocoloniale-en-marche/5308286
Mondialisation.ca, 14 octobre 2012
L’Algérie et l’afghanisation du Mali: La curée néocoloniale en marche
«Il y a des pays qui peuvent être réticents, mais ils ne sont pas ceux qui vont au Conseil de sécurité faire obstacle puisque nul ne fera obstacle».
Laurent Fabius dans une claire allusion à l’Algérie à propos de l’intervention militaire au Mali. (Sommet 5+5 d’octobre à Malte)
Que se passe-t-il au Mali? On parle de plus en plus d’une intervention comme inéluctable. Quelques repères pour fixer les idées. Le Mali, patrie du grand écrivain Amadou Hampâté Bâ. est un pays d’Afrique de l’Ouest, membre de l’Union africaine, frontalier de sept pays dont l’Algérie, indépendant le 22 septembre 1960. Avec 14.517.176 habitants en 2009, la population malienne est constituée de différentes ethnies. Avec une économie encore essentiellement rurale, le Mali, pays enclavé, fait partie des 49 pays les moins avancés (PMA) (IDH =0,350) Son économie reposait sur l’agriculture, l’élevage et le commerce transsaharien de l’or, le sel. Cinq empires ou royaumes importants se sont succédé: l’empire du Ghana, l’empire du Mali, l’empire songhaï, le royaume bambara de Ségou et l’empire peul du Macina. À son apogée, l’empire s’étend de l’Atlantique au Nigeria et du nord de la Côte d’Ivoire au Sahara. En 1968, Modibo Keïta est renversé par un coup d’État de Moussa Traoré. Le 26 mars 1991, celui-ci est renversé à son tour par le général Amadou Toumani Touré. Après une période de transition, ce dernier restaure la démocratie avec l’élection d’Alpha Oumar Konaré en 1992. Il est réélu en 1997.
En 2002, Amadou Toumani Touré est élu président de la République du Mali et réélu en 2007. Cependant, le 22 mars 2012, des soldats mutins dirigés par le capitaine Amadou Haya Sanogo, prennent le contrôle de la présidence et annoncent la dissolution des institutions. De janvier à avril 2012, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad attaque les camps militaires maliens et les villes situés dans les régions de Gao, Tombouctou et Kidal. Le 1er avril 2012, la rébellion touarègue, constituée du Mouvement national pour la libération de l’Azawad et d’un mouvement salafiste Ançar Eddine, contrôle les trois régions situées au Nord du Mali. Le Mnla réclame l’indépendance de l’Azawad tandis qu’Ançar Eddine souhaite imposer la charia. Les deux mouvements revendiquent le contrôle des principales villes. Le 4 avril, le Mnla décide unilatéralement la fin des opérations militaires; il proclame l’indépendance de l’Azawad. Il faut y ajouter Aqmi et le Mujao encore plus virulents. Depuis, la Cédéao a décidé d’une intervention militaire.
La réalité du terrain: le chaos au Nord Mali
Salima Tlemçani résume l’état d’une population dans la misère et la guerre. Nous l’écoutons: «Située au nord du Mali, plus exactement au sud-est de la région de Gao, la ville de Ménaka est depuis des mois totalement isolée du monde. Des dizaines de personnes fuyant les exactions d’Ançar Eddine, du Mujao et d’Al Qaîda s’y réfugient mais font face à la misère et aux maladies. Tout le monde sait qu’une opération militaire dans le Nord aura de graves conséquences humanitaires, non seulement sur le Mali mais également sur les pays limitrophes. Pour Lamine Ag Billal, la solution réside d’abord dans le dialogue entre les tribus de la région et dont font partie d’Ançar Eddine et le Mnla. En fait, cette position rejoint celle que défend l’Algérie, qui consiste à privilégier une solution politique pour régler la crise et éviter, coûte que coûte, l’option militaire qui, en plus d’être très coûteuse en vies humaines, constitue un saut vers le chaos. (…)» (1)
«Censé être libéré de l’occupation militaire malienne, le nord du Mali est aujourd’hui disputé par Ançar Eddine, un groupe intégriste dirigé par Ayad Ag Ghaly, le Mouvement pour l’unicité du jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (Mnla). Chacune de ces factions occupe un territoire où l’activité de contrebande, de crime organisé, de trafic de cocaïne et d’armes reste la plus fructueuse.(…) Les troupes de l’Aqmi, que dirige Abou Zeïd, contrôlent la région d’Adrar, au nord-est du Mali, ainsi que Tombouctou. A part les membres de la direction, la majorité de ses éléments ne sont pas Algériens. L’Aqmi est le plus organisé et le plus doté en moyens humains et logistiques. Le Mujao occupe, quant à lui, la région de Gao, où il retient en captivité plusieurs otages occidentaux ainsi que les diplomates algériens, enlevés il y a plus de six mois du siège du consulat algérien à Gao. (…) Aujourd’hui, cette région est devenue non seulement une base arrière pour les groupes islamistes armés, mais aussi un repaire des narcotrafiquants et des trafiquants d’armes et de véhicules.» (1)
La détermination de la France à s’ingérer au Mali
Durant le quinquennat de Sarkozy deux guerres ont vu la participation de la France, au nom des «droits de l’homme», une troisième est en cours en Syrie. Pour rappel, écrit Luis Basurto, la France de MM.Chirac et Sarkozy ne trouvait pas insupportable, inadmissible ni inacceptable l’occupation du Nord ivoirien par des rebelles sanguinaires, putschistes ratés, depuis septembre 2002 et cela jusqu’à avril 2011, car ces rebelles soutenaient l’homme adoubé par Paris, l’ancien fonctionnaire du FMI, Alassane Ouattara (ADO), aujourd’hui hissé au pouvoir en Côte d’Ivoire. Et droite et gauche françaises se donnaient la main durant cette période dans une union sacrée assurant cette collusion où J. Chirac et N.Sarkozy assuraient un soutien militaire français aux rebelles pour agresser l’Etat ivoirien. Ici la France soutient des rebelles, là-bas elle fait la guerre pour les combattre. Allez comprendre!» (2)
«Faut rappeler, poursuit Luis Basurto que la déstabilisation du Sahel, de toute la bande sahélo-saharienne, est l’une des conséquences directes de la guerre de l’Otan contre la Libye, dont la France de N. Sarkozy fut l’initiatrice. Ce conflit provoqua la prolifération et le renforcement de bandes armées djihadistes et, à la chute du régime libyen et après l’exécution de Mouammar Kadhafi, la débandade de l’armée libyenne et la dissémination accélérée d’armes de tout genre et d’hommes armés dans le Sahel.(…) Les mouvances islamistes chercheraient, avec les crimes commis au nom de la charia et une lente poussée vers le Sud-Ouest, l’affrontement afin de galvaniser et d’unifier les groupes djihadistes probablement pour internationaliser le conflit dans le but d’«afghaniser» la région». (2)
«L’ingérence française dans le conflit interne malien se concrétise avec le «consentement» de la victime, à savoir le propre Mali. Pour preuve, le journal Le Monde dit dans son article du 25 septembre «Dimanche [24 septembre], le Mali a finalement cédé à la pression de la Cédéao qui, depuis des mois, soutient le principe d’une intervention militaire au nord du Mali». Il est notoire que Paris -le président F. Hollande et le ministre des Affaires étrangères L. Fabius- a pressé Bamako -Dioncounda Traoré et Cheick Modibo Diarra- pour qu’il demande ouvertement une intervention militaire étrangère sur le sol malien. (..) la Cédéao est l’un de pseudonymes de la France en Afrique. Elle est l’instrument de blanchiment et de légitimation, des décisions politiques, économiques et militaires françaises destinées à l’ensemble de la région, de l’Afrique de l’Ouest, (…) L’acceptation sur le sol malien d’une force militaire étrangère, avec des soldats venant des pays frontaliers non exempts d’ambitions vénales et sous l’égide de l’ancienne puissance coloniale, n’est qu’un suicide national par chapitres annoncé. Annonciateur d’une nouvelle mise sous tutelle et même d’une vassalisation par ses voisins immédiats. Le Mali risque ainsi d’échanger la rébellion du Nord par une vassalisation au profit du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire, devenant le hinterland asservi de ces deux pays. (…)»
La position ambiguë des Etats-Unis
On se souvient que début octobre, de passage à Alger, le général Carter Ham commandant de «l’Africom» avait déclaré: «Je ne suis pas ici pour discuter de notre présence militaire au Mali, mais pour encourager le dialogue à l’intérieur de ce pays et avec les pays voisins pour le rétablissement de la stabilité à Bamako. Il n’y aura pas de soldats américains sur le sol.» Pour le général Carter Ham, «l’Algérie et les Etats-Unis d’Amérique sont tout à fait d’accord sur une priorité: le peuple malien doit avoir l’opportunité de choisir librement son gouvernement et de vivre dans la paix et la sécurité.»
Changement de ton trois jours plus tard. Le commandant de l’Africom n’a pas fermé, nous dit Hassan Moali, la porte à l’intervention armée au Mali. Les déclarations du général commandant l’Africom, Carter Ham, à Alger, à propos de la conduite à tenir au Mali et la possibilité d’une attaque militaire, viennent d’être appuyées par le conseiller du président Obama pour l’antiterrorisme, John Brennan. On sait désormais qu’une intervention militaire, dont le «format» reste à définir, est bel et bien dans les plans US au Mali. L’usage des drones confirme également les propos du commandant de l’Africom «qu’il n’y aura pas présence de soldats américains» sur le sol au Mali. En d’autres termes, il s’agira de frappes ciblées menées par des drones contre les bastions des groupes terroristes. Un massacre de civils est donc à craindre comme ce fut le cas en Afghanistan, mais surtout en Irak. Avec les drones, il y aura forcément des dommages collatéraux. (3)
Quelques jours plus tard, devant les déclarations françaises d’établir une situation de guerre au Nord-Mali, un officiel américain a annoncé que les Etats-Unis pourraient offrir leur soutien. Cette situation incommoderait fortement notre pays qui privilégie le dialogue et la négociation entre toutes les factions du Nord-Mali. Lentement, le plan de bataille imaginé par la France se met en place. «La France est prête à voter une résolution à l’ONU sur une intervention militaire africaine au Mali, qu’elle soutiendra sur les plans logistique, politique et matériel», a réaffirmé hier un François Hollande aussi va-t-en-guerre que son prédécesseur. «Les Etats-Unis soutiendront la France si ce pays décide qu’il est nécessaire d’intervenir militairement», a affirmé, hier, dans un entretien au journal Le Monde, le secrétaire d’Etat adjoint américain chargé de l’Europe, Philip Gordon. (…) Une bataille diplomatique à fleurets mouchetés, que devraient arbitrer des représentants de la communauté internationale le 19 de ce mois, à l’occasion d’une réunion décisive à Bamako. (4)
L’échec de l’Algérie devant l’afghanisation inéluctable de la crise
Dans une analyse lucide et sans concession, Abdelaziz Rahabi résume les dangers de la situation actuelle: pour lui «la nomination, le 10 octobre, d’un émissaire de l’ONU pour le Sahel après une large consultation et un consensus au sein du Conseil de sécurité consacre définitivement le caractère international de la crise. (…) Il n’a pu le faire qu’après concertation avec la France et les USA qui ont besoin d’une couverture du Conseil de sécurité pour l’envoi d’une force de la Cédéao qui servira elle-même de couverture à des opérations ciblées et ponctuelles des armées occidentales. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir si l’Algérie a encore le temps de convaincre et les moyens d’influer sur la situation.» (5)
«Le fait de rejeter une intervention étrangère à ses frontières est une position doctrinale connue de tous et l’Algérie ne doit pas manquer une occasion de le faire. (…) Mais cela n’est pas suffisant. Nos dirigeants, qui sont d’une sensibilité pathologique aux flatteries des puissants, n’ont pas réalisé qu’ils ont favorisé la mise en place du scénario pakistanais à nos frontières en se laissant convaincre, ces dernières années, par le rôle d’allié et de rempart contre le terrorisme international conféré par des puissances occidentales, notamment les Etats-Unis d’Amérique, la Grande-Bretagne et la France. On a fait croire à l’Algérie qu’elle avait l’expérience et les moyens et qu’elle pouvait compter sur l’assistance militaire des Occidentaux. Cela a eu pour effet de mieux l’exposer et d’en faire la cible privilégiée du terrorisme international. Nous n’avons pas tiré toutes les leçons de l’expérience pakistanaise, notamment des zones tribales qui échappent à l’autorité des Etats.» (5)
«Notre pays, conclut Abdelaziz Rahabi, a toutes les raisons de s’inquiéter, car les frontières représentent par définition un front potentiel ou actif. Et si l’on observe la situation dans notre région, nous réalisons que l’Algérie a rarement vécu une conjoncture aussi délicate. Elles sont instables avec la Mauritanie et le Maroc et hostiles avec le Mali et la Libye. Le Mujao, par exemple, qui ne cible que l’Algérie à travers les attentats de Tindouf, Tamanrasset, Ouargla et l’enlèvement des diplomates à Gao, confirme que son mandat vise essentiellement la déstabilisation de l’Algérie. Il s’y joue tout simplement une lutte d’influence entre les puissances et entre celles-ci et le terrorisme international, le trafic d’armes et de drogue. Les zones de confrontation dans le monde ne sont pas figées et celle du terrorisme international s’est déplacée, en 10 ans, du Pakistan vers l’Afrique.» (5)
Le projet de résolution sur le Mali, proposé par la France, devrait être adopté ce vendredi par le Conseil de sécurité de l’ONU, a indiqué la mission française auprès de l’ONU. La résolution demande à la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) et à l’Union africaine de préciser dans les 30 jours les modalités d’une intervention militaire pour reconquérir le nord du pays et invite le gouvernement malien et les rebelles touareg à ouvrir dès que possible une négociation. Une réunion se tiendra le 19 octobre à Bamako avec les principaux acteurs (Cédéao, Union africaine, Union européenne, ONU) pour tenter de mettre au point une «stratégie cohérente», selon un diplomate. Paris a promis une aide logistique
On le voit, l’Algérie, que l’on présente comme incontournable dans cette question, est superbement ignorée. Toute l’agitation algérienne avec M. Messahel – qui ne s’arrête pas de parler de terrorisme transfrontière, de narcotrafiquants -n’aura, en définitive, servi à rien. Les interlocuteurs l’ont reçu poliment sans plus. Les vrais décideurs sont ailleurs. Lors de sa dernière étape, M.Messahel a fini par lâcher que la solution militaire n’est envisageable que si le dialogue échoue. Souvenons-nous des échecs de l’Algérie et de sa diplomatie dans le dossier du Soudan, de son énergie dans le Nepad qu’elle présentait comme la solution économique aux malheurs de l’Afrique, en vain, les grands de ce monde n’ont aucun état d’âme. L’Algérie est renvoyée à son statut de pays en développement. L’Afghanisation du Mali est en marche. Comment alors gérer nos frontières et contenir un tsunami dont nous ne maîtrisons ni les tenants ni les aboutissants? Fallait-il pour une fois être dans la mêlée pour protéger nos arrières?
Professeur émérite Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique enp-edu.dz
1. Salima Tlemçani: Situation chaotique au nord du Mali El Watan 11.10.12
2. http://www.mondialisation.ca/le-mali-nouvelle-victime-designee-dactives-ingerences-neocoloniales-francaises/
3. Hassan Moali: Le recours aux drones semble privilégié El Watan 03.10.12
4. Hassan Moali: l’Algérie redoute le syndrome libyen El Watan le 10.10.12
5. Abdelaziz Rahabi: «Nous avons négligé la région du Sahel» El Watan le 11.10.12
Sur mon blog sos-crise, voir aussi :
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Algérie-Mali : Le Gouvernement algérien avait raison de redouter la guerre
Avec l’accélération des évènements au Mali, visiblement, les cellules dormantes d’Al Qaïda sont en branle. Merci Sarkozy d’avoir déstabilisé tout le désert ! Nous y sommes de plain-pied. Comment en est-on fait arriver-là, donner sa confiance à un agent américain au passeport français, qui n’a fait que suivre le calendrier de ses maîtres ? Hélas, le nouveau roitelet élyséen est dans la même veine que son prédécesseur, mais, en plus discret…
Avec l’enlèvement par un groupe islamiste aujourd’hui, sur un site gazier du géant pétrolier britannique BP près d’In Amenas, dans l’est de l’Algérie, de quarante et un occidentaux, la nouvelle dialectique des politiques épousera sans vergogne celle de Bush: « guerre contre le terrorisme ». Un flou artistique des ex faucons de la Maison Blanche qui sera décliné à toutes les sauces imaginables et inimaginables. Dans ces quarante et un Occidentaux, on relève la présence de 7 Américains. Cette simple présence change la donne.
Cette opération commando touche le coeur même de l’Occident. Le groupe se dit solidaire non seulement d’Al Qaïda, mais aussi des groupes armés qui sévissent au Mali. Sur les 41 ressortissants occidentaux, hormis les 7 Américains, il y auraient des Français, des Britanniques et des Japonais. Une prise d’otages spectaculaire qui se serait déroulé avec une facilité déconcertante.
5 otages seraient retenus dans l’usine alors que les 36 autres se trouveraient sur un lieu sûr »site d’hébergement » a indiqué le porte-parole du groupe. Le groupe,reproche à la France d’attaquer leurs frères d’armes et, bien sûr, n’adhère pas à cette volte face de leur Gouvernement qui était très hostile à cette intervention. Pour eux, c’est le passage de François Hollande le président français à Alger, qui a permis tout ça…Ils en veulent pour preuve le survol du territoire algérien par des aéronefs français et la ferméture de la frontière algéro-malienne longue de 1500 kilomètres…
Ils (preneurs d’otages) mettent en garde le Gouvernement d’Abdelaziz Bouteflika, et menacent de « liquider » les Occidentaux s’ils n’obtiennent pas satisfaction.
http://allainjules.com/2013/01/16/algerie-mali-le-gouvernement-algerien-avait-raison-de-redouter-la-guerre/
Posted on août 27, 2014 @ 12:20
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