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Notes:
(1) Voir
GEAB N°32(2) Ce que les dirigeants occidentaux, qui jusqu'en Janvier dernier tentaient de lui vendre armements, centrales nucléaires et autres équipements en tout genre, savent bien, Nicolas Sarkozy en-tête, puisqu'il leur a été largement et justement reproché ces dernières années de dérouler le tapis rouge à un personnage politiquement sulfureux. Mais, visiblement, la norme politico-morale qui prévalait jusqu'en Janvier 2011 est brusquement devenue caduque dans le courant du mois de Février de 2011.
(3) On peut ainsi retrouver des parallèles avec la Serbie de Milosevic et l'opération du Kosovo. Cette fois-ci, le territoire de l'Est libyen, autour de Benghazi, serait une sorte de Kosovo avec du pétrole. D'ailleurs, on retrouve du côté des supporters de l'intervention militaire en Libye, Hillary Clinton, l'actuelle secrétaire d'Etat US et épouse de l'ancien Président Bill Clinton qui initia l'opération militaire de l'OTAN au Kosovo. Autre point commun, l'émergence confuse du gouvernement rebelle de Benghazi présente de nombreuses similitudes avec la soudaine apparition en 1999 de l'UCK (Armée de Libération du Kosovo) dans les médias au moment où devait se justifier l'intervention. Source :
Asia Times, 31/03/2011
(4) Voir à ce sujet les discours du
Ministre des Affaires étrangères Alain Juppé au Conseil de Sécurité de l'ONU, du
président français Nicolas Sarkozy, du
Premier Ministre britannique David Cameron et du
Président américain Barack Obama, ainsi que l'ensemble unanime des éditoriaux des médias français, britanniques et américains des premiers jours du conflit. Comme l'a souligné le premier ministre polonais, Donald Tusk, dont le pays a refusé de s'associer à l'intervention militaire : « Pourquoi tout d'un coup la Lybie ? Kadhafi a déjà maltraité sa population dans le passé et il y a beaucoup d'autres pays où des problèmes plus graves se posent pour la population ».
(5) En-dehors des scènes toujours identiques de quelques miliciens en tenue paramilitaire tirant au hasard et arborant des V de victoire devant les caméras occidentales bienveillantes.
(6) Pour « éviter un bain de sang à Benghazi », justification hypothétique de l'urgence de l'intervention militaire en Libye, deux processus alternatifs auraient pu être mis en œuvre : ne pas pousser les « rebelles » à agir sans en avoir les moyens et menacer Kadhafi de nouvelles mesures d'embargo et de représailles directes contre lui et ses proches. Cela aurait largement suffi à calmer ses ardeurs. Mais évidemment, un autre scénario était visiblement souhaité.
(7) Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas eu de massacres. Mais, il faudrait être bien naïf, après l'invasion de l'Irak et les « armes de destruction massive de Saddam », pour prendre pour argent comptant les déclarations des dirigeants occidentaux en la matière.
(8) On retrouve là encore un étrange parallèle avec l'Irak et on ne peut que s'interroger sur la légitimité populaire (et révolutionnaire) de ce type de personnes.
(9) Où par exemple France 24, financée par le gouvernement français, s'est illustré depuis le début du conflit libyen comme un clone de Fox News lors de l'invasion de l'Irak, c'est-à-dire un média en guerre n'ayant qu'un seul objectif : légitimer l'action du gouvernement français. D'une manière générale, suivre également les évènements libyens via les médias russes, chinois, allemands, indiens ou brésiliens est une méthode efficace pour se forger sa propre opinion. Sources :
RT, 08/03/2011
(10)
Foreign Policy du 25/03/2011 et
Le Temps du 30/03/2011 décrivent, chacun à sa manière, l'inexistence du moindre gouvernement rebelle pourtant déjà reconnu à l'époque par l'état français de Nicolas Sarkozy.
(11) Selon notre équipe, les diverses agences américaine, britannique et française à l'œuvre en Libye ont tout simplement incité divers groupes libyens peu ou pas organisés à déclencher la rébellion en promettant soutien et victoire aisée et rapide. C'est une méthode classique et souvent utilisée dans le monde arabe notamment, depuis des décennies. Face à la résistance plus forte que prévue du régime libyen, ce « plan simple » s'est effondré et a exigé dans l'urgence une escalade interventionniste. Question inévitable : qui des services de renseignement occidentaux ou des rebelles libyens est apparu le premier à Benghazi ? Source :
Msnbc, 30/03/2011
(12) L'Union africaine s'affiche d'ailleurs désormais clairement du côté de Kadhafi, en proposant des plans de paix qui lui conviennent parfaitement. Source :
Libération, 11/04/2011
(13) Donald Tusk, le premier ministre polonais, dénonce même l'hypocrisie de l'UE sur la Lybie. Source :
Le Monde, 08/04/2011
(14)
Thomas Friedman, dans le New York Times du 29/03/2011, en est d'ailleurs réduit à espérer que la chance sera avec la coalition pour se sortir de ce guêpier.
(15) Mais auquel l'intervention militaire a redonné du lustre et une stature de « résistant à l'impérialisme occidental ». Il apparaissait comme un vieux dictateur en fin de parcours et le voilà à nouveau « remis en selle » par le trio Obama, Cameron et Sarkozy. Sources :
SlateAfrique, 06/04/2011 ;
Asia Times, 31/03/2011
(16) Source :
Intérêt-Général-Info, 11/04/2011
(17) Immense projet consistant à apporter l'eau des nappes phréatiques souterraines sahariennes aux villes côtières. Source :
Wikipedia.
(18) Cet aspect n'est peut-être pas étranger à l'évidente absence de soulèvement généralisé contre le régime libyen : Kadhafi n'appartient pas à même catégorie de dictateurs que Ben Ali ou Moubarak. Source :
Télérama, 30/03/2011
(19) Et sur ce point, le conflit libyen semble être un show multinational remplaçant à lui tout seul le Salon du Bourget et celui de Farnborough. En effet, chacun des pays impliqués en fait un moment de démonstration de ses avions de combat. Dernier pays en date, la Suède qui a envoyé huit exemplaires de son Gripen dont
SwedishWire du 29/03/2011 tient bien à préciser qu'il est en concurrence sur plusieurs marchés avec le Rafale français et le F16 de Boeing (eux aussi en exposition permanente dans le ciel libyen).
(20) De manière ironique, les médias français parlent du problème du coût de l'intervention militaire pour le Royaume-Uni, mais se gardent bien de l'évoquer pour la France. Source :
Le Parisien, 22/03/2011
(21) La France est ainsi impliquée simultanément dans cinq guerres, sans que le Parlement n'en ait décidé aucune et sans que l'opposition socialiste n'ait le courage d'en faire des thèmes de combat politique au prétexte de l'unité nationale en cas de conflit.
(22) Source :
20Minutes, 11/04/2011
(23) Alors que toutes les tendances en cours en France confirment l'anticipation de LEAP/E200 de Novembre 2011, à savoir qu'il ne figurera même pas au second tour de l'élection présidentielle française de 2012. Il fera ainsi moins bien que son mentor, G. W. Bush. Son avenir politique est désormais derrière lui, mais la lucidité n'étant pas le point fort de l'actuel dirigeant français, il ne le sait pas et est donc tenté par tout « coup d'éclat » dont il espère qu'il pourra le remettre en selle pour les élections.
(24) Notamment en tentant de faire oublier son soutien jusqu'à la dernière minute aux régimes de Ben Ali et de Moubarak et son accueil servile de Kadhafi en 2007.
(25) Le bilan de son mandat après 4 ans au pouvoir est d'ailleurs éloquent. La dernière réussite en date est l'implosion de son parti, l'UMP. A ce sujet, les mêmes conseillers qui lui soufflent sa stratégie en matière électorale sont à la manœuvre dans le cas libyen !
(26) Sources :
Libération, 30/03/2011 ;
New York Times, 20/03/2011
(27) D'ailleurs, les esprits commencent à être préparés à une telle évolution via des articles qui évoquent les risques pris par Sarkozy. Source :
New York Times, 09/04/2011
(28) Il est plutôt une créature du milieu financier.
(29) Intox des agences de renseignement, faux leaders révolutionnaires, …
(30) Le Brésil exprime d'ailleurs une opposition croissante à cette intervention. Source :
Aljazeera, 30/03/2011
(31) Pour reprendre les catégories du livre de Franck Biancheri, «
Crise mondiale : en route pour le monde d'après », un Bernard Henry Lévy appartient à la première catégorie et un Emmanuel Todd à la seconde. Les deux sont les faces d'une même pièce : celle des soixante-huitards en fin de course.
(32) Et qui les maintient fermement plus d'un mois après le début de l'intervention contrairement à ce qu'espéraient Paris, Londres et Washington. Source :
Deutsche Welle, 13/04/2011
(33) Par exemple, à un moment où les économies d'Afrique du Nord souffrent d'une forte baisse des recettes touristiques (voir graphique ci-dessous) essentielles à leur survie, les Franco-Américano-Britanniques ajoutent un conflit militaire dans la région, aggravant encore la fuite des touristes et les problèmes économiques de la région.
(34) A ce propos, il est utile de garder en mémoire que la puissance tutélaire du FDP,
Hans-Dietrich Genscher, insubmersible ministre des Affaires étrangères de la RFA de 1974 à 1992, a toujours considéré l'alliance atlantique comme une situation imposée par les conséquences de la Seconde Guerre Mondiale et non pas comme une aspiration naturelle de la politique extérieure allemande. De la même manière, son engagement pro-européen a toujours été conçu dans une logique où les intérêts de l'Allemagne se trouvaient au cœur des priorités européennes. Aujourd'hui, à l'occasion d'une crise géopolitique, face à une France sans aucun projet européen et à des Etats-Unis en pleine débandade, il n'est pas surprenant que ces tendances s'affichent plus clairement.
(35) Le choix de la Pologne en la matière est exemplaire. La parenthèse des jumeaux américanistes Kaczinczy refermée, Varsovie se retrouve tout naturellement dans des logiques stratégiques européennes, comme d'ailleurs la plupart des nouveaux Etats membres.
(36) Seuls les Verts allemands, dont de nombreux dirigeants entretiennent des rapports plus que confus avec les Etats-Unis depuis leur jeunesse turbulente dans les années 1960/1970, Joshka Fisher en tête, sont très dociles vis-à-vis des exigences géopolitiques de Washington. Au SPD, à part une génération finissante d'atlantistes invétérés, incarnée par
Karsten Voigt qu'on a beaucoup entendu critiquer le vote de l'Allemagne au Conseil de Sécurité, et qui fut de 1999 à 2010 le « M. Transatlantique » du Ministère des Affaires étrangères allemand, il n'y a plus de doctrine précise sur les relations avec les Etats-Unis. Au final, pour l'Allemagne, seule et sans avoir besoin de la caution française comme pour l'Irak, l'intervention libyenne et le vote au Conseil de Sécurité représente une nouvelle étape dans son éloignement stratégique durable des intérêts américains.
(37) Source :
Xinhua, 01/04/2011
(38) Il y a même rupture des stocks de missiles après juste quelques jours d'attaque. Cette opération libyenne aura donné une illustration de la nature très « virtuelle » des puissances de feu britannique et française. Sources :
Telegraph, 23/03/2011 ;
Telegraph, 28/03/2011
(39) Source :
FoxNews, 24/03/2011
(40) A ce sujet, rappelons que les défections de responsables libyens saluées par les dirigeants et médias américains, britanniques et français peuvent avoir deux interprétations : soit en effet le régime Kadhafi s'effrite et les responsables quittent le navire, soit au contraire le régime de Kadhafi tient bon et ceux qui étaient plus ou moins impliqués dans l'opération de renversement du régime préfèrent fuir plutôt que de finir en prison ou exécutés. Les prochaines semaines permettront de trancher. Source :
Telegraph, 11/04/2011
(41) Source :
Telegraph, 10/04/2011
(42) Nous invitons nos lecteurs comprenant le Français et l'Anglais à regarder en parallèle France 24, France 2, TF1 d'une part, et CNN, Skynews, BBC d'autre part. Ils pourront constater de leurs propres yeux le degré de contrôle politique qui s'exerce sur les médias français dans l'affaire libyenne.
(43) D'ici la fin Avril, notre équipe considère que l'ensemble des sondages dans les trois pays devrait confirmer cette évolution.