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Par Paul Craig Roberts 30 août 2014
Mikhaïl Gorbatchev, ex président de l’URSS croit qu’il est crucial de rétablir le dialogue entre Moscou et Washington de manière à résoudre le conflit ukrainien car leur rôle et leur responsabilité y sont particuliers. Précédemment, Gorbatchev déclarait que l’Europe pourrait faire face à un « massacre terrifiant » en raison de la crise actuelle en Ukraine. Selon lui, « il y a trop de choses en jeu, les dangers et les risques sont trop élevés ».
Mikhaïl Gorbatchev vient de finir d’écrire un nouveau livre qui sera publié prochainement. Intitulé « Après le Kremlin », ce livre aborde les évènements survenus en Russie et dans le monde depuis les deux dernières décennies. Dans l’épilogue du livre, Gorbatchev a écrit que la raison profonde de ce qui se passe actuellement en Ukraine fut l’échec de la Perestroïka et la « dissolution opportuniste de l’URSS ». Gorbatchev en rend responsable l’administration russe d’alors.
« Dois-je vous rappeler qu’au même moment, les dirigeants ukrainiens sabotaient les processus de transformation de l’Union – à la fois avant le coup d’état d’août 1991 et après celui-ci, en dépit du fait que la majorité des républiques avaient coordonné le texte du traité de l’Union » a ajouté Gorbatchev.
« Je me suis battu pour préserver un état unifié avec tous les outils politiques disponibles et j’avais proposé à Kiev de discuter des opportunités de créer une union économique » ajoutait Gorbatchev. « Pendant les discussions nous pouvions résoudre tous les problèmes, y compris ceux liés aux statuts de la ville de Sébastopol et de la péninsule de Crimée.
Ils ne tinrent pas compte des suggestions et des mises en garde. Oubliant que l’on devait être aussi prudent que possible dans les relations entre les nations et, sans évaluer toutes les conséquences de chaque étape mise en place, le Conseil Suprême de la Fédération de Russie approuva la destruction de l’Union. Certains pourraient dire : « c’est un fait qui appartient au passé ». Non – le passé est relié au présent de multiples façons et il rappelle sans cesse les erreurs des politiciens » écrit l’ancien président de L’URSS.
Selon Gorbatchev, l’unique manière de résoudre la crise ukrainienne est de mener un dialogue constructif au niveau international et parmi les forces politiques ukrainiennes. « Je continue de croire que pour qu’il y ait la paix en Ukraine, en Europe et dans le monde, il est crucial de reprendre le dialogue entre la Russie et les Etats-Unis. Leur rôle et leur responsabilité sont uniques dit Gorbatchev.
Selon lui, des représentants de Moscou et de Washington ainsi que d’autres membres du conseil de sécurité de l’ONU devraient travailler sur une ébauche de résolution commune qui endiguerait le cours négatif que prennent les événements.
A la fin du mois d’août, les Nations Unies signalèrent que le conflit armé en Ukraine avait généré la perte de 2500 personnes. L’opération militaire contre les citoyens ukrainiens que Kiev appelle « anti-terroriste » et que Moscou nomme « expédition punitive » fut lancée en avril 2014.
Le 4 septembre, au Sommet de l’OTAN au Pays de Galles, le président de l’Ukraine Petro Poroshenko a dit qu’il était prêt à cesser les hostilités dans le sud-est du pays si le meeting à Minsk avait lieu. Plus tard, des représentants des populations des républiques auto proclamées de Donetsk et de Louhansk manifestèrent également leur désir de cesser le feu.
Des officiels du département d’état américain ont dit que Kiev devait négocier un accord de cesser le feu avec Moscou, plutôt qu’avec les représentants des républiques séparatistes. Néanmoins, La Russie insiste sur le fait que la crise ukrainienne est un conflit intérieur dans lequel elle n’a pas à interférer. De plus, la Russie et l’Ukraine ne sont pas en conflit l’une contre l’autre.
Mikhaïl Gorbatchev avait précédemment précisé que l’Europe pouvait à terme être confrontée à un « massacre terrifiant » si le conflit en Ukraine s’étendait en Europe. Gorbatchev soutient la politique de l’administration russe pour ce qui est de la crise ukrainienne.
Si l' OTAN intervient, cela peut déclencher un feu que personne dans le monde ne pourra éteindre » .
« Nous devrions tout mettre en œuvre pour mettre fin aux massacres. C’est une seule nation. Si d’autres pays s’investissent, que l’intensité croît, nous pouvons déclencher le pire massacre en Europe. Nous ne devons pas le permettre » a précisé l’ex président.
« Notre proposition consistait à ouvrir des passages et à sortir les populations de ces pièges à rats. Certains sont assis dans des bureaux bien chauffés et parlent. Regardez ce qui arrive aux populations, aux enfants et aux femmes au même moment. Ils bombardent des maternités, des écoles, ils détruisent des hôpitaux, » a encore dit Gorbatchev.
Et la presse occidentale aux mains des lobbies financiers ou industriels de l'armement continue de garder le silence sur les exaction de l' Ukraine contre son peuple
Pour ce qui est de la décision de la Russie d’unir la Crimée à la fédération, Mikhaïl Gorbatchev a ajouté que c’était une décision faite pour « corriger l’erreur faite par L’URSS
Pravda Ru
Paul Craig Roberts
Traduction française Hélichryse
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Alain Rodier : La Russie a une base navale permanente à Tartous. D'autre part, elle fournit la quasi-totalité des armements au régime de Bachar el-Assad. Il est probable que de nombreux conseillers militaires russes chargés de former les forces syriennes à ces armements sont présents (comme le sont les Américains en Irak, en Jordanie, en Ukraine, ...). Ces hommes - dont certains sont des contractors (sociétés "privées" payées par le gouvernement) - ne sont pas engagés en première ligne et, théoriquement, ne participent pas aux combats (toujours, comme les conseillers américains en Irak et en Ukraine). Par contre, si d'aventure les Américains s'engageaient à bombarder des sites gouvernementaux syriens en même temps qu'ils "tapent" l'Etat Islamique, il n'est pas dit que la défense anti-aérienne, encadrée par des Russes, n'entrerait pas en action. Les capacités de cette défense sol-air ne sont certes pas exceptionnelles, mais elles sont loin d'être totalement négligeables à la différence de ce que l'on a connu en Libye. Dans ce pays, Kadhafi avait le matériel mais pas les personnels pour les entretenir et les servir. Ce n'est pas le cas en Syrie.
Nombreux sont les partisans de la Résistance qui éprouvent une inquiétude légitime face aux manoeuvres des États-Unis avançant sous le masque de la lutte contre le terrorisme après des années passées à monter et à entretenir, financièrement et logistiquement, des réseaux terroristes dans le but de frapper puis d’abattre l’État syrien.
Toutes les marionnettes locales des agences de renseignement occidentales et des milliards de dollars ont été mis à la disposition du duo terroriste international, David Petraeus et Bandar bin Sultan, pour mener campagne contre la Syrie.
Il n’empêche que ces deux éminentes personnalités du « Renseignement occidental et du Tiers Monde », ont perdu leur pari et ont fini par être congédiées en raison du fiasco de toutes leurs tentatives devant la solidité de l’État, du Peuple, de l’Armée nationale et de son commandant en chef, le Président résistant Bachar al-Assad.
Mais voilà qu’on se demande, à nouveau, si l’Empire américain vaincu et sa pupille saoudienne, menacée par le « cataclysme daechien » [de l’EIIL en arabe], ne vont pas user de leur guerre contre le terrorisme pour couvrir leur agression contre la Syrie, les raids de l’aviation US sur des positions de l’Armée nationale syrienne facilitant le déploiement des groupes terroristes sur le terrain ; ceux qui seront entraînés en Arabie saoudite [1], plus ceux déjà entraînés en Jordanie [2] ayant reçu pour mission de se répartir sur la bande frontalière jouxtant le Golan et les fermes de Chebaa sous commandement des agents du renseignement sionistes [3].
La réponse, évidente et immédiate, est que toutes les sottises sont envisageables de la part des puissances coloniales et des forces réactionnaires inféodées à l’Occident lorsqu’elles sont confrontées au désespoir et à la défaite. Par conséquent, la première chose à faire est de nous préparer au pire. Et c’est ce qui a toujours figuré à l’ordre du jour pour la Direction syrienne et ses Forces armées, tout comme cela est toujours pris en compte par l’Axe de Résistance et ses alliés en Russie, en Chine, en Inde et dans la plupart des Pays du BRICS.
En effet, une telle aventure stupide et potentiellement très dangereuse est rendue d’autant plus probable que les circonstances et les raisons qui ont obligé Obama à annuler l’agression, dont il a menacé la Syrie l’année dernière, sont encore plus pesantes aujourd’hui ; les capacités de défense de l’Armée nationale syrienne s’étant renforcées dans tous les domaines notamment celui de la défense aérienne, de l’aveu même du chef d’état-major des armées des États-Unis, le Général Martin Dempsey, et le partenariat ainsi que la coopération dans le domaine militaire entre la République arabe syrienne, la Fédération de Russie et l’Iran étant passés à un niveau supérieur.
La Russie, qui avait adressé son message désapprobateur en interceptant les missiles dirigés contre la Syrie en Septembre 2013 [4], a aujourd’hui des raisons supplémentaires qui l’inciteraient à lancer des messages plus forts et plus sévères ; l’affrontement américano-russe en Ukraine et la série de sanctions occidentales à son encontre l’ayant rendue encore plus convaincue de la justesse de la vision syrienne concernant la mentalité colonialiste des USA et de l’OTAN, une mentalité qui menace le monde entier ! Quant à l’Iran, sa position est toujours aussi claire à l’égard de la Syrie considérée comme la première forteresse de défense d’un Moyen-Orient libre !
Ce n’est pas par hasard que le « cirque US » à Jeddah [5] a coïncidé avec l’annonce du décuplement des échanges russo-iraniens et avec la volonté déclarée de Moscou de pousser la stratégie de développement de l’Organisation de coopération de Shangai [OCS] jusqu’à en faire une alliance internationale d’entraide [6] dans tous les domaines et, particulièrement, avec l’Iran. Par ailleurs, une même grille de lecture doit être appliquée aux communiqués publiés par la Russie, la Chine et l’Iran [7] : un avertissement nettement suffisant contre toute attaque à la souveraineté des États ; sous-entendue, la souveraineté de la République arabe syrienne.
Des prises de position qui doivent se traduire effectivement sur le terrain syrien, le système de coopération militaire et sécuritaire avec les alliés de la Syrie pouvant être activé et développé au moment opportun. Ceci nous paraît indispensable pour dissuader les USA de cesser leur brutalité orgiaque contre un État qui se bat contre le terrorisme, seul, et à la place de ses alliés et de ses ennemis à la fois !
Ceci dit, et en prévision d’une agression idiote quand même, il est nécessaire de rappeler la déclaration du ministre syrien, M. Walid Mouallem, se résumant à dire que toute opération aérienne sur le territoire syrien, sans coordination préalable avec le gouvernement syrien, sera considérée comme une agression nécessitant une réponse défensive légitime [8].
Les États-Unis dans leur prétendue guerre contre le terrorisme, qu’ils ont couvé pour frapper la Syrie, ont choisi de continuer à entrainer, à armer et à financer encore plus de groupes terroristes pour la démolir et l’empêcher de se récupérer. Ils habillent leurs agents et leurs mercenaires de mille masques, avec la collaboration des gouvernements turc, qatari et saoudien embourbés dans le terrorisme takfiriste jusque par-dessus la tête. Ce qui confirme que « l’alliance de Jeddah » n’a pas pour but d’endiguer le terrorisme ou de l’anéantir, mais de le réemployer ! D’ailleurs, les dérobades turques [9] et les réticences britannique et allemande sont venues compléter l’image floutée de la situation.
Certes, la visite de M. Staffan de Mistura [nouvel émissaire de l'ONU pour la Syrie] à Damas et sa rencontre avec le Président Bachar al-Assad mettant l’accent sur la priorité de la lutte contre le terrorisme, parallèlement avec la tenue de la conférence carnavalesque de Jeddah, a suggéré à beaucoup d’observateurs que les États-Unis tentaient de rassurer Damas. Certains vont même jusqu’à croire qu’ils se sont enfin décidés à dompter leurs agents avant de modifier leur langage envers l’État syrien.
Mais l’Histoire nous pousse à toujours tenir compte des mauvaises intentions US et à nous comporter sur cette base en premier lieu. Et si jamais il fallait serrer des mains et sourire, il n’est pas interdit de montrer ses crocs, comme la Syrie sait le faire face au loup américain et à ses hyènes régionaux, quand il le faut !
Ghaleb Kandil
12/09/2014
Source : New orient news
http://www.neworientnews.com/news/fullnews.php?news_id=143988
Traduit de l’arabe par Mouna Alno-Nakhal pour Mondialisation.ca
Notes :
[1]L’Arabie saoudite accueillera des camps d’entraînement pour rebelles syriens
[2]Washington participerait à l’entraînement des rebelles syriens [en Jordanie]
[3]Israël sur le terrain syrien : une bande frontalière jusqu’à Damas
http://www.al-akhbar.com/node/214959
Résumé :
« L’Axe de la Résistance surveille de près le versant est du mont Hermon. De sources sûres, Israël a la ferme intention d’occuper la bande frontalière de villages druzes s’étendant jusqu’au rif de Damas, sous prétexte de les défendre contre les massacres perpétrés par les groupes terroristes syriens... En même temps, Israël ne ménage pas sa peine pour fournir aux terroristes de « Jabhat al-Nosra » armes, soins médico-chirurgicaux et soutien logistique dans le but d’imposer sa domination sur les positions de l’Armée nationale syrienne dans le secteur central de Quneitra. En somme, l’Axe de la Résistance se prépare à faire face à une situation déjà vécue avec l’« armée de LAHD » au Sud Liban ».
[Antoine Lahd est un ancien général de l’armée libanaise. Il a été entre 1984 et 2000 le commandant de l’ASL, milice libanaise alliée à l’armée israélienne au Sud du Liban : http://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_Lahd].
[4]Les dessous du tir des deux missiles en Méditerranée
http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=130437&cid=18&fromval=1&frid=18&seccatid=37&s1=1
[5]Coalition contre EI : les pays du Golfe réunis à Djeddah
http://www.rfi.fr/moyen-orient/20140911-arabie-saoudite-djeddah-ei-kerry-coalition-pays-golfe-/
[6]L’OTAN n’est plus la principale alliance militaire de la planète – les premiers résultats du sommet de l’OCS à Douchanbé
[7]Guerre contre l’EI : Washington veut « violer la souveraineté des Etats », selon Téhéran
[8]Mouallem : La Syrie est disposée à collaborer aux deux niveaux, régional et international, dans la lutte anti-terroriste
[9]La Turquie ne participerait pas aux opérations contre les jihadistes de l’EI
http://www.opex360.com/2014/09/11/la-turquie-ne-participerait-aux-operations-les-jihadistes-de-lei/
Monsieur Ghaleb kandil est le Directeur du Centre New Orient News (Liban)