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Géopolitique, Politique, Médias. Le blog d'une journaliste écrivain opposée aux guerres, administratrice de R-sistons à l'intolérable. Articles de fond, analyses, conseils pratiques, résistance, dénonciation de la désinformation. Blog engagé d'une humaniste pacifiste, gaullienne de gauche, croyante, citoyenne du monde universaliste. Et attachée à l'indépendance nationale !

"Journal du Pakistan" de M. Lemaire

180px-Paktopo_de.jpgwikipedia

 

 

 

M.Lemaire



 Le "dossier de Pakistan" est  visible  sur mes blogs : 

http://journaldeguerre.blogs.dhnet.be/

http://journauxdeguerre.blogs.lalibre.be/

Et sur le site de Robert Bibeau :  http://www.robertbibeau.ca/palestine.html

 

Si vous voulez-me contacter ou obtenir le Journal par mail, une seule adresse : fa032881@skynet.be 



Sommaire :  

3 Analyse -  Géopolitique et stratégie – Réflexion

3-1 Le général McChrystal a décidé un retrait tactique près de la frontière du Pakistan.

3-2 Nicolas Chatal : Les talibans du Pakistan : entre insurrection et prise de pouvoir.

3-3 Pas de bons et mauvais talibans.

3-4 Mychkine : Qui possède les médias ?

4 Annexe

4-1 Sommet sur la sécurité nucléaire ou sur le commerce nucléaire ?

4-2 Le Pakistan sous influence.

Pakistan. - Généralités.

 



3 Analyse -  Géopolitique et stratégie – Réflexion

Ndlr : La publication de l’article ne signifie nullement que la rédaction partage l’analyse de l’auteur mais doit être vu comme information.

3-1 Le général McChrystal a décidé un retrait tactique près de la frontière du Pakistan.

Le général McChrystal, commandant en chef des troupes de l'Otan et des forces américaines en Afghanistan, a décidé de retirer la compagnie qui contrôlait la vallée de Korengal, dans la province montagneuse de Kunar (nord-est du pays). Cette vallée perdue, au relief difficile, longue de 15 kilomètres, est peuplée de 4 500 Pachtouns pratiquant un islam ascétique. Située au nord de l'axe routier Kaboul-Djalalabad-Peshawar, elle a souvent servi de point de transit pour les résistants, venus des zones tribales pakistanaises, afin de combattre l'ennemi «infidèle» américain.

Les forces américaines s'y sont implantées à partir de l'année 2005, dans l'espoir d'y interrompre le flux de combattants et d'armes en provenance du Pakistan. Mais elles n'ont jamais réussi à se faire adopter par la population. Le magazine Time qualifia récemment Korengal de «vallée de la mort», parce que 42 soldats américains y ont été tués en l'espace de moins de cinq ans. «Il faut le reconnaître, notre présence dans la vallée a toujours irrité la population. Dans ces conditions, il était inutile d'insister», a confié Stanley McChrystal.

Le «retrait tactique» de Korengal s'inscrit dans la nouvelle stratégie de l'Otan, que son commandant en chef avait exposée à l'été 2009, deux mois après son arrivée dans le pays. Stratégie dont les deux piliers sont la «protection des populations» et la «reconquête du pays utile». L'état-major américain a estimé que les farouches tribus pachtounes de la vallée de Korengal ne voulaient ni des «bienfaits» de l'administration du gouvernement Karzaï, ni de la protection américaine qui allait avec. Comme cette région reculée ne fait pas partie du «pays utile» - à la différence des cultures vivrières de la riche vallée de la rivière Helmand (sud du pays) reconquises récemment par les troupes américaines et britanniques -, le général McChrystal a pensé que le jeu n'en valait plus la chandelle. «Cela ne me sert à rien d'aller faire la chasse aux résistants dans les déserts et les montagnes, nous avait confié le général en septembre dernier. Si je repère un groupe de dix résistants en vadrouille sur une crête, et que j'arrive à en tuer deux, quel sera mon résultat final? Je ne me retrouverai pas avec un groupe de huit résistants, mais bien plutôt de seize, car quatre cousins de chacune des victimes auront décidé, “par honneur”, de rejoindre la rébellion.»

Double stratégie

Les stratèges américains pensent désormais qu'il vaut mieux «tenir à 100% 60% du territoire afghan, que tenir à 60% 100% de la superficie du pays». En Afghanistan, seul le «croissant pachtoun» est en état d'insurrection, car les Tadjiks, les Ouzbeks et les Hazaras (chiites concentrés dans les régions ouest de Kaboul et très présents dans la capitale depuis la chute des résistants en novembre 2001) n'ont strictement rien contre les Américains. 

Le plan de McChrystal pour réduire la virulence de l'insurrection pachtoune repose sur une double stratégie, interne et externe. À l'intérieur du pays, il organise la reconquête des zones très peuplées et des grands axes de communication, pour ensuite en confier le contrôle à l'armée et à la police afghane - lesquelles n'ont toujours pas le niveau de professionnalisme et d'intégrité requis, au grand désespoir des formateurs de l'Otan. À l'extérieur, McChrystal s'appuie sur le chef de l'armée pakistanaise, le général Kayani, avec lequel il a réussi à nouer des liens de grande confiance.

Prochain test à Kandahar  

De fait, l'armée pakistanaise a considérablement accru ses efforts pour mater les résistants présents dans les zones tribales frontalières de l'Afghanistan et pour mieux contrôler la «ligne Durand», frontière dessinée par un gouverneur britannique à la fin du XIXe siècle, que les Pachtouns n'ont jamais acceptée, car elle divisait en deux cette vieille ethnie guerrière.

Évidemment, le «retrait tactique» américain de Korengal a été immédiatement instrumentalisé par les résistants, dans la guerre médiatique qu'ils mènent contre l'Otan et le gouvernement Karzaï. «C'est une grande victoire pour nous», a déclaré à l'AFP, par téléphone, un porte-parole des résistants, Zabihullah Mujahid. En octobre dernier, après que le président Obama lui eut accordé un renfort de 30 000 soldats américains, le général McChrystal avait réclamé un «délai d'un an avant d'être jugé». L'opération de ratissage de la région de Kandahar, prévue pour le mois de juin, constituera le prochain «test-match» du commandant en chef.

Commentaire :

Petit article comique malgré lui par sa propagande naïve, j'imagine qu'il y a dû en avoir quelques uns de la même eau à la veille du retrait stratégique d'Algérie, et du Vietnam....

"Il faut le reconnaître, notre présence dans la vallée a toujours irrité la population." : joli euphémisme. La population adore être occupée, c'est bien connu.

"Protection des populations" ! Des bavures de l'Otan?

Reconquête du pays utile = la route du pipe-line ? Les bases militaires US?

Les Tadjiks, les Ouzbeks et les Hazaras n'ont strictement rien contre les Américains", évidemment, eux raffolent de l''occupation, sondage exclusif du Figaro, qui semble considérer les chefs de guerre criminels effectivement maintenu au pouvoir par la "coallition" occidentale comme représentant légitiùe de toute l'ethnie.

Pour le criminels reconnu Dostum (Ouzbek), actuel chef des armées afghanes, on peut relire avec intérêt l'appreciation de Human Right Watch en 2001 : cf http://www.rawa.org/na_fr.htm. Quant aux Hazaras, ils ont été "traditionnellement" persécutés par les autres communautés, pas uniquement les Taliban Pachtounes. A la chute du gouvernement socialiste en 1992, les troupes de Massoud faisaient bombarder les quartiers Hazaras de Kaboul.

"Évidemment, le «retrait tactique» américain a été immédiatement instrumentalisé par les résistants, dans la guerre médiatique qu'ils mènent contre l'Otan " : évidemment.

Nous ne ferions jamais ce genre de chose..

Do

http://www.lefigaro.fr/international/2010/04/15/01003-201... 


3-2 Nicolas Chatal : Les talibans du Pakistan : entre insurrection et prise de pouvoir.

Nb Ndlr : La publication de l’article ne signifie nullement que la rédaction partage l’analyse de l’auteur mais doit être vu comme information.

La République Islamique du Pakistan d’Asif Ali Zardari connaît depuis 2007 une crise sécuritaire d’envergure. Régulièrement, les forces de sécurité et les civils sont la cible d’attentats. Derrière ces tristes événements se trouve le mouvement des talibans du Pakistan. Nombre de journalistes et d’experts en sécurité débattent sur le réel pouvoir de ces talibans dont au final, nous ne connaissons pas grand-chose. Qu’en est-il de leur réel pouvoir? Entre déstabilisation sécuritaire et tentative de prise de pouvoir, tentons de synthétiser certains éléments tangibles susceptibles de nous forger une opinion raisonnée de la situation actuelle.

          Les talibans du Pakistan est un mouvement récent qui tire ses origines d’une politique sécuritaire de complaisance voire de complicité de la part de l’armée et de l’Inter-Services Intelligence (ISI). Pour reprendre les propos d’Ahmed Rashid dans Le retour des talibans, l’armée a longtemps considéré que les islamistes étaient les seuls alliés patriotes qui pouvaient aider à neutraliser l’Inde voisine et à contrôler les démocrates libéraux. D’ailleurs, au moment du 11 septembre 2001, le Pakistan renfermait 40 groupes extrémistes, tous avaient des liens avec les services secrets du pays, et certains avaient même été créés par leurs soins. Après avoir bénéficiés d’une aide étatique, solidement organisés et structurés, beaucoup de ces groupes en contact direct avec Al-Qaida ont préféré l’alternative d’un djihad global plutôt que la lutte contre l’Inde sous « le commandement » de l’ISI.

 En 2007, est apparut un mouvement nouveau : le Tehrik-e-Taliban, riche de l’agrégation de plusieurs de ces mouvements fondamentalistes antérieurs. Leur puissance de nuisance se mesura tout au long de l’année. Le pays avait connu 6 attentats suicides en 2006 contre 54 en 2007 causant la mort de 419 membres des forces de sécurité et de 217 civils. Rappelons symboliquement l’attentat suicide du 27 décembre 2007 qui tua Benazir Bhutto alors candidate à la présidence. Le mouvement unifié, les attentats se firent de plus en plus sophistiqués, dans des villes et contre des cibles militaires jusque-là épargnées; rappelons la prise d’otages  du quartier général de l’armée à Rawalpindi le 10 octobre 2009 ou l’attentat suicide du 23 octobre 2009 contre la base militaire de Kamra. Politiquement, on assista début 2009 à un accord avec le gouvernement légalisant la Charia dans la province de Malakan.

Que pouvons-nous tirer de ce rapide tableau synthétique ? A l’heure actuelle, les talibans pakistanais demeurent davantage une force de nuisance qu’une force politique. Karim Pakzad, chercheur associé à l’IRIS, nous rappelle que les pachtounes représentent une partie minoritaire de la population avec 21 à 25 millions d’individus pour une population totale pakistanaise d’environ 180 millions d’habitants. Quant aux talibans leurs effectifs sont de quelques dizaines de milliers. On ne peut donc pas réduire l’avenir du pays aux seules FATA (Federally Administred Tribal Areas). En réalité, bien loin de ce que nous percevons à travers nos médias, l’islamisme fondamentaliste n’est pas partagé par l’ensemble de la population y compris dans les zones pachtounes. D’ailleurs, nous pouvons illustrer ceci par un documentaire de France24 qui nous présente la création de milices anti-taliban dans la vallée de Buner bastion des ces derniers. Sur le plan militaire,  l’armée s’est enfin décidée à contrer la menace de façon déterminante et à cibler ses attaques ; rappelons l’assaut sur la Mosquée Rouge d’Islamabad en juillet 2007, la mort de Baitullah Meshud en août 2009 et l’offensive militaire d’envergure dans la vallée de Swat en octobre 2009. Enfin, dernier élément de taille ;  la communauté internationale. Le Pakistan est le seul pays musulman à posséder l’arme nucléaire et revêt de fait un intérêt stratégique important. Jamais les occidentaux et l’Inde pour ne citer qu’eux, ne laisseront une telle arme « entre de mauvaises mains ».

En définitive, les desseins talibans ne visent pas le pouvoir central dont la gestion leur poserait plus de soucis qu’autre chose. Il est objectivement impossible pour le moment qu’ils renversent l’Etat et supplantent le pouvoir militaire. Toutefois, même s’il s’agit davantage d’une « insurrection », l’interrogation subsiste quant à la résolution de ces dissidences. Il y a quelques semaines, l’hebdomadaire Challenges citait George Nathaniel (1859-1925), qui parlait déjà des régions pachtounes de la façon suivante : « Tant que l’armée ne l’aura pas passé au rouleau compresseur, le Warizistan ne connaîtra pas la paix ». On ne peut s’empêcher de se demander ; à quand un travail plus politique que militaire dans ces régions « insoumises » ? Pourrions-nous approfondir l’idée d’innovation politique avancée par Georges Lefeuvre dans une interview publiée le 5 janvier dernier.  

Source : Le retour des Talibans d’Ahmed Rashid

Le Monde Diplomatique

LeMonde.fr

La revue Moyen-Orient

France24

Nicolas Chatal

4 février 2010

http://politikus.eu/?p=161


3-3 Pas de bons et mauvais talibans.

Nb Ndlr : La publication de l’article ne signifie nullement que la rédaction partage l’analyse de l’auteur mais doit être vu comme information.

Les responsables pakistanais se refusent aux approximations.

Une réponse à to “Les talibans du Pakistan : entre insurrection et prise de pouvoir par Nicolas Chatal”

Le Premier ministre pakistanais, Yousuf Raza Gilani, a dit ne pas faire de distinction entre talibans modérés et extrémistes, assurant que le Pakistan combattait «tous les terroristes», dans une interview au quotidien français Le Figaro paru lundi. «Qu'il s'agisse des talibans, des militants et des extrémistes de tout poil, il n'y a pas, pour nous, de différence entre un ‘bon taliban' et un ‘mauvais taliban'. Les terroristes sont les terroristes», déclare-t-il. «Je ne suis pas d'accord lorsqu'on dit que le Pakistan ménage certains talibans», ajoute-t-il démentant que l'arrestation en février à Karachi (sud) de mollah Abdul Ghani Baradar, N2 des talibans afghans, ait marqué un tournant dans la politique d'Islamabad, parfois accusé de complicité avec les extrémistes islamistes.
M. Gilani dit du coup sa réserve sur la stratégie du président afghan Hamid Karzaï, qui a appelé à la réconciliation avec les talibans qui renonceraient à la violence, une proposition rejetée à plusieurs reprises par les rebelles. Il «nous a fait part de sa stratégie de réconciliation avec les talibans et les autres insurgés. Nous devons examiner de plus près ce qu'il propose, en concertation avec les Etats-Unis». Il ajoute que le Pakistan faisait «partie intégrante de la résolution du conflit afghan» et pouvait «jouer un rôle central dans la stabilité» de ce pays tout en se disant favorable en dernier ressort «à une solution ‘made in Afghanistan'«. M. Gilani affirme qu'Islamabad et Washington partagent «le même objectif: la lutte contre l'extrémisme et le terrorisme» et répète que le Pakistan souhaite «travailler en coopération avec les Etats-Unis». Mais il s'inquiète de l'effet dans l'opinion pakistanaise des frappes de drones (avions sans pilote) américains dans les zones tribales pakistanaises, à la frontière afghane.
Les Etats-Unis «examinent la question de manière à trouver une nouvelle stratégie pouvant servir les intérêts de nos deux pays. Il est sûr que si les frappes étaient le fait de drones pakistanais, elles seraient plus efficaces, mieux comprises par l'opinion», dit-il à propos d'une demande de transfert de technologie pour permettre au Pakistan de posséder ses propres appareils sans pilotes.

Les terroristes sont les terroristes», déclare-t-il. «Je ne suis pas d'accord lorsqu'on dit que le Pakistan ménage certains talibans», ajoute-t-il démentant que l'arrestation en février à Karachi (sud) de mollah Abdul Ghani Baradar, N2 des talibans afghans, ait marqué un tournant dans la politique d'Islamabad, parfois accusé de complicité avec les extrémistes islamistes.
M. Gilani dit du coup sa réserve sur la stratégie du président afghan Hamid Karzaï, qui a appelé à la réconciliation avec les talibans qui renonceraient à la violence, une proposition rejetée à plusieurs reprises par les rebelles. Il «nous a fait part de sa stratégie de réconciliation avec les talibans et les autres insurgés. Nous devons examiner de plus près ce qu'il propose, en concertation avec les Etats-Unis». Il ajoute que le Pakistan faisait «partie intégrante de la résolution du conflit afghan» et pouvait «jouer un rôle central dans la stabilité» de ce pays tout en se disant favorable en dernier ressort «à une solution ‘made in Afghanistan'«. M. Gilani affirme qu'Islamabad et Washington partagent «le même objectif: la lutte contre l'extrémisme et le terrorisme» et répète que le Pakistan souhaite «travailler en coopération avec les Etats-Unis». Mais il s'inquiète de l'effet dans l'opinion pakistanaise des frappes de drones (avions sans pilote) américains dans les zones tribales pakistanaises, à la frontière afghane.
Les Etats-Unis «examinent la question de manière à trouver une nouvelle stratégie pouvant servir les intérêts de nos deux pays. Il est sûr que si les frappes étaient le fait de drones pakistanais, elles seraient plus efficaces, mieux comprises par l'opinion», dit-il à propos d'une demande de transfert de technologie pour permettre au Pakistan de posséder ses propres appareils sans pilotes.

Publié le : 19.04.2010

http://www.lematin.ma/Actualite/Journal/Article.asp?idr=1...


3-4 Mychkine : Qui possède les médias ?

Extrait

 » La presse libre n’existe pas. Vous, chers amis, le savez bien, moi je le sais aussi. Aucun de vous n’oserait donner son avis personnel ouvertement. Nous sommes les pantins qui sautent et qui dansent quand ils tirent sur les fils. Notre savoir faire, nos capacités et notre vie même leur appartiennent. Nous sommes les outils et les laquais des puissances financières derrière nous. Nous ne sommes rien d’autre que des intellectuels prostitués « .
John Swaiton, l’éditeur du New York Times, lors de son discours d’adieu. 
1. Droit à l’information

L’article 19 de la Déclaration des droits de l’homme de 1948 indique : « tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. »

De plus, Victor Hugo, cité par Médiapart [1], a dit : « Le principe de la liberté de la presse n’est pas moins essentiel, n’est pas moins sacré que le principe du suffrage universel. Ce sont les deux côtés du même fait. Ces deux principes s’appellent et se complètent réciproquement. La liberté de la presse à côté du suffrage universel, c’est la pensée de tous éclairant le gouvernement de tous. Attenter à l’une, c’est attenter à l’autre ».

On reconnaît un régime totalitaire par le fait que les médias sont contrôlés par le pouvoir politique. Les révoltes sociales et populaires comme celle d’Oaxaca au Mexique en 2006 passent systématiquement par la prise de contrôle d’un média audio-visuel. Cela illustre à quel point la maîtrise de l’information est fondamentale pour asseoir son pouvoir, a fortiori à l’encontre ou l’insu de la population, ou pour lutter contre une éventuelle tentative de désinformation.

Ne dit-on pas également que le premier perdant d’une guerre est la vérité ?

Les médias sont donc essentiels à la démocratie, peut-être plus encore que les autres pouvoirs. Ils en sont également le baromètre. Et les dirigeants de grands médias sont les personnes parmi les plus puissantes qui soient.

2. Qui possède les médias ?

Les médias sont très nombreux. Bouquets de chaînes de télévision, magazines spécialisés sur tous les thèmes, stations de radio… sans oublier le labyrinthe d’Internet que nous ne développerons pas, car n’ayant pas atteint encore la puissance et la visibilité des autres supports. Le réflexe naturel serait d’imaginer derrière cette multitude de marques, de chaînes, une diversité et une pluralité souhaitables. Mais l’effet est trompeur. Derrière ce nombre pléthorique, paradoxalement il y a peu de personnes, et même de moins en moins.

Arnaud Lagardère, ami intime de l’actuel chef d’état, qualifié de « mon frère » par ce dernier, possède* les éditions Hachette, Fayard, Grasset, Hatier, Hazan, Le Masque, Marabout, Pluriel, Stock, Le Livre de Poche, Larousse, Armand Colin, Dalloz et Dunod ; les magasins Relay, et Virgin ; les titres de presse Paris-Match, Elle magazine, le Journal du Dimanche, La Provence, Nice-Matin ; les stations radio Europe1, Europe 2, RFM ; les chaînes de télévision Canal J, MCM, Mezzo, Tiji, Match TV, la chaîne météo, CanalSatellite, Planète, Planète Future, Planète Thalassa, Canal Jimmy, Season, CinéCinéma, AlloCinéInfo et EuroChannel ; entre autres.
Groupe de l’industrie aéronautique, gros client de marchés publics. Chiffre d’affaires en 2008 : 8,2 milliards d’€.

Martin Bouygues (ami intime de l’actuel chef d’état, parrain d’un de ses fils) et sa famille possèdent* les chaînes de télévision TF1, LCI, Odyssée, Eurosport, Histoire, UshuaïaTV, S Star, Cinétoile, Cinéstar, Télétoon, Infosport, Série Club, TF6, TV Breizh ; les sociétés de production de films : Téléma, Film Par Film, TF1 Film Production, les sociétés de distribution de films : TFM, la société d’édition vidéo : TF1 Vidéo, les magazines Tfou Mag, Star Academy, et pour la presse écrite quotidienne gratuite : Métro.
Groupe de bâtiment et travaux publics, gros client de marchés publics. Chiffre d’affaires en 2008 : 32,7 milliards d’€.

Serge Dassault, proche de l’actuel chef d’état, et sa famille possèdent* Le Figaro, L’Express, le Figaro Magazine et Valeurs Actuelles.
Sénateur, avionneur et marchand d’armes, gros client de marchés publics. Chiffre d’affaires groupe en 2007 : 21 milliards d’€ (selon wikipédia, à vérifier).

Avec ces 3 personnes nous avons listé notamment le 1er éditeur de France, le 2ème libraire de France, le 1er quotidien de France, la 1ère chaîne de télévision de France si ce n’est d’Europe. Dans ce pays, la plus grande partie des médias est donc détenue par cinq empires financiers : Bouygues, Dassault, Lagardère, Bertelsmann (groupe RTL, M6), Vivendi-Universal (canal+, SFR).

Ajoutons encore Bernard Arnault l’homme le plus riche de France, qui fut témoin de mariage de l’actuel chef de l’état et qui possède Les échos. Vincent Bolloré, proche de l’actuel chef de l’état au point de lui prêter son yacht pour les vacances, possède la chaîne de télévision Direct8, les journaux gratuits Direct Soir et Matin Plus, en plus du groupe publicitaire Havas contenant RSCG de Jacques Séguéla.

En voulant parler de concentration, on s’aperçoit que cette concentration est de surcroît, autour de l’actuel chef de l’état !

Rarement autant de pouvoir n’a été concentré entre les mains d’agents économiques aussi restreints. Car le biais du capitalisme est qu’après la phase de concurrence, vient le temps du monopole de celui qui a gagné la bataille de la concurrence, et qui rachète ses anciens adversaires, sinon s’allie avec eux, cherchant par la même occasion à interdire l’accès au marché à d’éventuels concurrents. C’est le paradoxe d’un modèle qui, sans garde-fous, tend vers la suprématie, donc l’abus, puisque l’équilibre pluriel de départ est rompu. Depuis les années 90, ce contrôle capitaliste des médias se double d’une dynamique de concentration.

Que reste-t-il ? Le service public. Sa part de marchés reste inférieure [2]. Du point de vue déontologique, ce secteur doit s’efforcer d’être neutre. Donc il va s’interdire les méthodes très commerciales de ses concurrents cités plus haut, ou au pire les emprunter dans une certaine mesure, ce qui ne lui fera pas rattraper son écart d’audience. De plus une nouvelle organisation l’a mis sous la coupe directe du chef de l’état en gage de la suppression de la publicité.

Sondages

Si par définition, le média est le moyen de communication et de diffusion d’informations, alors sans aucun doute le sondage est devenu un média. Pourquoi les sondages sont-ils si importants ? Parce qu’ils servent d’auxiliaires très puissants à l’homme politique. Et soyons clair, derrière les circonvolutions du discours bienfaisant et rassembleur, le fond du propos de l’homme politique est beaucoup plus net et agressif : si vous contestez la mesure, nous avons la preuve – que vous ne pouvez vérifier – que vous êtes minoritaires.

Qui possède les instituts ?

 CSA est possédé par Vincent Bolloré, cité plus haut.

 IFOP est dirigé par Laurence Parisot, par-ailleurs présidente du Medef, organisation dont le frère de NS** fut vice-président jusqu’à fin août 2006, et invitée à la petite fête de la victoire de mai 2007 au Fouquet’s.

 IPSOS a pour administrateur notamment Nicolas Bazire, conseiller personnel de Nicolas Sarkozy et témoin de son dernier mariage. Pierre Giacometti, directeur général d’Ipsos France, lui aussi invité du Fouquet’s.

 Opinionway, a été fondé par Hugues de Cazenave. Voir cet article de politique.net [3] pour la mise en évidence de proximité politique.

Ne manquons pas d’impartialité en étant partiels, existent aussi la SOFRES qui a pour actionnaire les fonds d’investissement américain Fidelity ; LH2 (ex-Louis Harris) qui a été vendu par TNS à deux de ses dirigeants et BVA qui a pour actionnaires les fonds d’investissement Rothschild.

Sans préjuger d’une orientation politique systématique, on peut bien imaginer que, même s’il s’agit d’une minorité de sujets, les plus sensibles seront traités d’une certaine façon … ou pas du tout. Quant aux questions qui orientent les réponses c’est tellement évident, que certaines études sont tout simplement honteuses. Et les journalistes des médias de masse n’apporteront pas la précision sur les propriétaires des instituts et leurs autres activités. Ce manque de professionnalisme confine à la désinformation.

L’information libre étant consubstantielle (i.e. inséparable) à la démocratie, il est incroyable qu’une telle force, les médias, soit autorisée légalement à une telle consanguinité avec les pouvoirs économiques et politiques. Une démocratie qui laisse cela se mettre en place ne fonctionne pas correctement dans le sens constitutionnel d’un gouvernement par tou(te)s pour tou(te)s.

3. Problème de la concentration (réunion de toute l’autorité dans les mains d’un seul)

Il ne s’agit pas de stigmatiser telle ou telle entreprise qui n’a sans doute pas prospéré sans talent. Mais plutôt de montrer en quoi la situation ne convient pas.

Aucun des établissements financiers qui possèdent les médias n’a ce métier comme activité unique. Et à l’exception de Bertelsmann, le journalisme n’est pas le but premier de ces sociétés. Il s’agit même de groupes qui ont comme particularité d’avoir pour client l’état : le bâtiment, les travaux publics et les activités d’armement. Pour le dire de façon peu diplomatique, ils doivent leur pouvoir et richesses aux commandes que leur passent les politiciens avec l’argent public. Cela pose des problèmes politiques sérieux.

Ces groupes qui contrôlent la télévision ont la capacité d’utiliser le pouvoir conféré par cet outil puissant au bénéfice de leurs autres activités. Cela ne se fait pas forcément ouvertement. Mais par exemple on ne sera pas informé sur les activités en Afrique des grands groupes français, Bolloré notamment.

De plus on constate une dépendance du pouvoir politique vis-à-vis du pouvoir médiatique. Si le groupe a besoin de l’état, il a les moyens pour lui apporter tout le soutien nécessaire. Par renvoi d’ascenseur, il pourra être servi par des commandes, qui à ces échelles sont très importantes.

Malheureusement on a l’impression de répondre à la question : pourquoi ces entreprises championnes du capitalisme ont investi dans le secteur chroniquement déficitaire de la presse à l’aube du XXIème siècle ?

De surcroît ce secteur se voit maintenant financé par l’état (et donc par les citoyens) via un plan de 600 millions d’euros distribués sur 3 ans [4] à l’initiative de NS. Ne s’agit-il pas avant tout d’un cadeau à ceux qui l’ont « fait » ? Ou le genre d’opération séduction / siphonnage qu’il maîtrise ? S’il existe bien des journaux dits d’opposition tels le Nouvel Observateur ou Libération, avec sa technique d’ouverture, NS est capable de les dompter par cette aide. Qui ne serait pas séduit et donc… influencé dans son travail ? C.f. ce très bon article de Médiapart [1]. NS a bien compris l’importance de ce IVème pouvoir et continue à y étendre son emprise déjà quasi-hégémonique. Hégémonie ou consanguinité dont il tente de faire croire à l’inexistence en toute occasion.

À titre personnel je suis frappé de constater que nombre de personnes pensent que le chef de l’état est légitime dès lors qu’il est élu. Mais si, avant l’élection, celui-ci possède les chaînes de télévisions comme en Italie ou a pour amis proches les propriétaires de celles-ci comme en France (amitié expliquée ou doublée d’une convergence d’intérêts), comment peut-on croire sérieusement que cela ne pèse pas sur l’issue du scrutin, et ce de manière illégitime, hors de l’esprit démocratique ? On peut sans conteste dire que NS a été « fait » par et pour les possesseurs de groupes de diffusion.

Comment les médias servent la politique

Le principe est de ne pas faire réfléchir les gens, de les éloigner de ce qui les concerne. On est en plein dans l’application de ce propos de Paul Valéry « La politique est l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde. ».

D’où l’information mièvre, vidée de sa substance, l’écran de fumée de l’actualité mondaine, l’opinion saturée avec du bruit médiatique sur des sujets mineurs. Sans oublier le maniement de l’épouvantail de la peur avec les affaires de droit commun qui semblent sorties de la presse de caniveau. « Attention, danger ! Les pédophiles sont partout, à côté de chez vous. » Ce qui est recherché, c’est le consentement au système économique en vigueur : le libéralisme mondialisé. Les multinationales, qui ont le pouvoir réel, contrôlent les médias qui œuvrent à créer les « illusions nécessaires » préalables à ce consentement. In fine le travail des médias consiste à borner le champ de réflexion politique.

Quant à la presse gratuite, la partialité est invisible derrière des dépêches aseptisées. Et le lecteur ne va pas se plaindre d’un journal qu’il n’a pas payé – directement pour le moins. Lire par exemple cet article sur ce sujet particulier. [5]

Le plus grave ce n’est pas ce fait, logique, que nos grands médias deviennent de plus en plus acteurs de la société du spectacle. Mais c’est qu’en tant qu’outils politiques fondamentaux, ils soient en train de renoncer à leur tâche d’élaboration d’un espace public de discussion et de réflexion, pour ne plus exercer qu’une fonction de propagande.

Conclusion

Bien sûr il y a des personnes qui remettent en cause l’information reçue, qui savent à quoi s’en tenir, qui ne sont pas consommatrices passives de prêt-à-penser très orienté. Mais ces personnes-là sont en nombre réduit face à l’énorme part de la population qui se préoccupe moins de ces sujets.

La question des médias est donc une question très sérieuse, qui concerne tous ceux qui refusent que les marchés pensent à leur place. Ne nous taisons pas face à la “majorité silencieuse” et tonitruante des “télés-réalités”, sachons voir que souvent le « diverti se ment ». L’information est un bien commun. Communiquer librement, un droit. Les groupes multimédias enterrent ce droit. Aujourd’hui, en France, on peut dire que le pluralisme politique dans les médias est gravement mis en cause, que les issues d’élections sont biaisées et sans doute pire encore, la réflexion personnelle qui permet l’engagement citoyen combattue.

Au vu de cela, on comprendra que le pouvoir politique actuel soit gêné par l’Internet libre. Les campagnes de dénigrement de ce nouveau média ainsi que les lois visant à contenir son impact sont en cela très inquiétantes. Et la suppression de vidéos mettant en cause la caste au pouvoir se pratique déjà. Les vidéos sur Jean S. et l’ EPAD ont été supprimées de Youtube soi-disant pour propriété intellectuelle. La prise de participation de l’état dans le portail vidéo Dailymotion [6], en toute discrétion, va faciliter encore ce contrôle. Et c’est là que la déjà forte concentration se poursuit, en commençant par le contrôle d’un générateur de « buzz ».

Auteur : Mychkine

Pour : Sentinelles de la République

30 mars

http://socio13.wordpress.com/2010/03/30/qui-possede-les-m...



4 Annexe

Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information.

4-1 Sommet sur la sécurité nucléaire ou sur le commerce nucléaire ?
Le président Obama a convoqué un sommet de chefs d’Etat pour les mettre en garde(...)  contre un possible vol de matières nucléaires par des "terroristes"  qui voudraient fabriquer une bombe atomique.

Bien sûr, vu le prix de ces matériaux personne n’entend se les faire voler et n’a besoin des conseils de l’Oncle Sam.
Autre chose se joue au sommet de Washington : la régulation et le partage d’un gigantesque marché…

La veille du sommet sur la sécurité nucléaire, le Premier ministre indien Manmohan Singh et le président états-unien Barack Obama ont conclu un important contrat de transfert de matériaux nucléaires.

Ce qui a commencé hier à Washington, et se termine aujourd’hui, est le plus grand sommet convoqué ces 65 dernières années par un président des Etats-Unis : y participent, à Washington, les chefs d’Etat et de gouvernement de 47 pays.

Thème central, la « sécurité nucléaire ». Le président Obama a de fait tiré la sonnette d’alarme : « Le danger le plus immédiat, et extrême, est aujourd’hui le terrorisme nucléaire ».

A cette menace, poursuit-on à Washington, s’ajoute celle de la prolifération nucléaire : on accuse ainsi l’Iran, et dans la foulée la Corée du Nord, de poursuivre des ambitions nucléaires, en violant le Traité de non-prolifération (TNP). La proposition de base, faite par Obama au Sommet, est de renforcer le contrôle de tous les quantitatifs d’uranium hautement enrichi et de plutonium.

Mais paradoxalement ce sont justement les Etats-Unis et les autres puissances nucléaires, protagonistes du sommet de Washington, qui favorisent la prolifération de ces armes. Dans une situation où un petit groupe d’Etat prétend garder la possession des armes nucléaires, et continue à les moderniser, il est de plus en plus probable que d’autres essaient de se les procurer. En plus des neuf pays qui les possèdent, il y en a au moins 40 en mesure de les fabriquer.

Il n’existe de fait pas une séparation nette entre usage civil et usage militaire de l’énergie nucléaire et, par les réacteurs, on extrait de l’uranium hautement enrichi et du plutonium adaptés à la fabrication d’armes nucléaires. On calcule que la quantité disponible dans le monde permettrait de fabriquer plus de 100 000 armes nucléaires, et on continue à en produire des quantités croissantes : plus de 130 réacteurs nucléaires « civils » produisent de l’uranium hautement enrichi, adapté à la fabrication d’armes nucléaires.

Ce que font les Etats-Unis, promoteurs du sommet, pour garantir la « sécurité nucléaire », est démontré par les faits. Le 29 mars, ils ont conclu avec New Delhi un accord sur la base duquel ils fourniront à l’Inde du combustible nucléaire « éteint » à recycler, en en extrayant de l’uranium et du plutonium. Se trouve ainsi opérationnalisé l’accord stipulé en 2008 par l’administration Bush, qui prévoit la fourniture à l’Inde de matériel fissile et de technologie nucléaire.

En échange, l’Inde s’engage à adhérer « en partie » au TNP, en soumettant à des inspections 14 sites nucléaires civils mais en conservant 8 militaires non sujets à des inspections.

Les programmes de New Delhi prévoient un développement exponentiel de l’industrie nucléaire qui ouvre un marché de plus de 150 milliards de dollars, auxquels les USA veulent accéder avec la vente de réacteurs et de technologies de fait à double usage, civil et militaire. Ces derniers se trouvent cependant en concurrence avec la Russie, qui a signé un gros accord pour la fourniture de technologies nucléaires à l’Inde.

A cette même table du sommet, avec le Premier ministre indien (qu’Obama a rencontré la veille, pour officialiser l’accord), siège celui du Pakistan, allié des USA qui n’a jamais adhéré au TNP.

Comme l’Inde, celui-ci possède un arsenal estimé à 70-90 armes nucléaires. A présent, confirme le New York Times (12 avril), face à l’accord Washington-New Delhi, le Pakistan est en train de construire trois nouveaux sites pour réaliser « une seconde génération d’armes nucléaires ».

Et à cette même table siège aussi l’autre allié des USA, Israël (représenté par le ministre du Renseignement et de l’Energie atomique, Dan Meridor), qui n’adhère pas au TNP et n’admet pas officiellement posséder des armes nucléaires, tout en en possédant des centaines. Hors de tout contrôle, Israël a accumulé une quantité de plutonium pour armes nucléaires estimée à environ un demi quintal, et continue à en produire des dizaines de kilos par an. L’Iran par contre n’a pas été invité, lequel adhère pourtant au TNP et ne possède pas d’armes nucléaires. Et, à côté d’Israël, siègent la France qui a fourni à Israël son premier réacteur pour la fabrication d’armes nucléaires, et l’Allemagne qui, avec les Etats-Unis, a contribué à la potentialisation des forces nucléaires israéliennes en lui fournissant trois sous- marins Dolphin en capacité de lancer des missiles nucléaires.

Mais, pour ne pas faire de tort aux pays arabes, les Etats-Unis ont signé une série d’accords pour la fourniture de technologies nucléaires et de matériel fissile aux Emirats arabes unis, à l’Arabie saoudite, à Bahreïn, à l’Egypte, au Maroc et à l’Algérie.

Une grande campagne promotionnelle s’est ainsi ouverte —à laquelle participent aussi la France, le Japon, la Russie et la Chine— pour vendre des centrales nucléaires clé en main au Moyen Orient et à l’Afrique du nord. On diffuse ainsi les technologies « civiles » qui mettent d’autres pays en mesure de construire des armes nucléaires. Tout cela à l’enseigne de la « sécurité nucléaire ».

Manlio Dinucci*,

Tommaso di Francesco.

13 avril

http://www.voltairenet.org/article164928.html


4-2 Le Pakistan sous influence.

Nb Ndlr : La publication de l’article ne signifie nullement que la rédaction partage l’analyse de l’auteur mais doit être vu comme information.

Comment réintégrer le Pakistan sur l’échiquier afghan sans heurter les alliances traditionnelles ?

Signes du dilemme, deux rapports rendus publics cette semaine contribuent à offrir des clés de lecture.

Remis à Ban Ki-moon le 15 avril 2010, le rapport (1) sur l’assassinat en 2007 de Benazir Bhutto pointe les incuries du gouvernement à anticiper et à organiser en décembre 2007 la protection de l’ex-Premier ministre, mais aussi les freins mis ces derniers mois à l’enquête nécessaire à la réalisation du rapport – son mandat ayant dû être prolongé de 50 % de sa durée.

Le principal effet de ce rapport est d’affirmer dans un document officiel remis au secrétaire général des Nations Unies le manque d’empressement du régime actuel à mener l’enquête sur l’assassinat : « The Commission believes that the failure of the police to investigate effectively Ms »Bhutto’s assassination was deliberate. », comme à faciliter la réalisation du rapport lui même : « The Commission was mystified by the efforts of certain high-ranking Pakistani government authorities to obstruct access to military and intelligence sources, as revealed in their public declarations. » Les services de renseignement pakistanais sont notamment fortement pointés du doigt. La conséquence prévisible est une pression accrue sur le régime de Pervez Musharraf, notamment pour lui faire accepter les conseils et interventions de la communauté internationale et des États-Unis.

Autre signe d’un resserrement de l’étau autour d’Islamabad, le rapport de Gilles Darronsoro (2) Afghanistan : en quête d’un accord politique rendu public le 13 avril estime que seule une négociation avec les Résistants pakistanais offrirait une résolution du bourbier afghan. Cela constituerait la solution la moins coûteuse pour la coalition. Mais « L’ouverture de négociations directes avec les Résistants et la reconnaissance de fait de l’influence pakistanaise dans le jeu est une modification importante de la situation régionale et les États perdants, principalement l’Inde, s’y opposeront. »

Notes :
(1) « Report of the United Nations Commission of Inquiry into the facts and circumstances of the assassination of former Pakistani Prime Minister Mohtarma Benazir Bhutto. »
Rapport disponible à : http://www.un.org/News/dh/infocus/Pakistan/UN_Bhutto_Repo...(2) Politologue, spécialiste de l’Afghanistan et du monde turc, auteur du rapport réalisé pour la Carnegie endowment for peace.
17/04/2010

Rapport disponible à : http://www.carnegieendowment.org/files/Afghanistan%5Fpoli...

http://diplomatie-presse.com/?p=799


Nom officiel du pays : République islamique du Pakistan.

Création : fondé le 14 août 1947, le Pakistan entretient des relations très tendues avec l'Inde depuis sa création en raison, notamment, du partage entre ces deux pays du territoire du Cachemire.

Pays limitrophes : Chine, Inde, Iran, Afghanistan.

Superficie : 803 000 km2.

Nombre d'habitants : 163 902 000 (estimation pour 2007).

Démographie

Population (estimation INED, en millions)

157,9

 

Composition de la population (en %)

Pendjabis (50 %), Sindis (15 %), Pathans (Pachtounes, 15 %), Mohajirs (immigrés d''''Inde au moment de la partition et leurs descendants, 8 %), Baloutches (5 %), autres (7 %).

 

Population urbaine

34 %. Principales villes : Karachi (9,2 millions d''''habitants), Lahore (5 millions), Faisalabad (1,9 million), aggl. Islamabad-Rawalpindi (1,4 million).

 

Densité (hab./km²)

198,4

 

Espérance de vie (années)

62,9

 

Fécondité (nombre moyen d'enfants/femme)

4,27

 

Taux d'alphabétisation (%)

44

 

Croissance démographique annuelle (%)

2,0

Nom des habitants : Pakistanais.

Religions : musulmans 97 % (dont sunnites 74 %, chiites [dont 2 millions d'ismaéliens] 26 %), autres (chrétiens, hindous, ahmadis, parsis [zoroastriens], 3 %).

Capitale : Islamabad.

Langues : ourdou et anglais.

Monnaie : roupie pakistanaise.

Religions : musulmans 97 % (dont sunnites 74 %, chiites [dont 2 millions d'ismaéliens] 26 %), autres (chrétiens, hindous, ahmadis, parsis [zoroastriens], 3 %).

Capitale : Islamabad.

Arme de destruction massive : le Pakistan dispose de l'arme nucléaire, à l’instar de l’Inde (puissances nucléaires de fait [les cinq autres puissances nucléaires officielles étant la Chine, les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et la Russie]). 

 

Nature de l'État : république à régime parlementaire.

Chef d’État : Asif Ali Zardari (né le 21 juillet 1956 à Nawabshah, Pakistan), élu président du Pakistan le 6 septembre 2008. Veuf de l'ancienne Premier ministre Benazir Bhutto (1953-2007).

Chef du gouvernement : Yousaf Raza Gilani (né en 1952 à Karachi, Pakistan).

Constitution : adoptée en 1973. Révisée en avril 1997 et en décembre 2003. La Constitution, suspendue le 15 octobre 1999 suite au coup d''''Etat du général Pervez Musharraf, le 12 octobre 1999. Chef de l''''état-major, Musharraf s''''est proclamé chef de l''''exécutif. Il a créé un Conseil de sécurité nationale (8 personnes), organe exécutif suprême.

En 1998, la charia et la sunna deviennent lois suprêmes ; il existe une Cour fédérale islamique chargée de veiller au respect de la charia. En mai 2000, la Cour suprême a validé le coup d''''Etat du 12 octobre 1999 en permettant au général Musharraf de rester au pouvoir pendant 3 ans.

Le Parlement islamique (Assemblée nationale, 237 membres élus pour 5 ans au suffrage universel, 20 sièges réservés à des femmes et 10 à des non-musulmans ; et Sénat, 87 membres élus pour 6 ans par les assemblées provinciales) a été dissolu par Musharraf le 15 octobre 1999. Cependant, les partis politiques ont été maintenus

Partis au pouvoir : Ligue musulmane du Pakistan (Pakistan Muslim League, PML-Q), Parti du peuple pakistanais (PPP, social-démocrate).Autres partis : Jamaat-i-Islami (JI, Alliance démocratique islamique, fondamentaliste sunnite).
Muttahida Majlis-e-Amal (MMA, alliance de six partis religieux islamiques, dont le principal parti est le Jamaat-i-Islami).
Muttahida Qaumi Movement (MQM, ex-Mohajir Qaumi Movement, parti des musulmans venus d'Inde lors de la partition, en 1947 ; formation dirigée depuis Londres).

Adhésions supranationales : OMC (Organisation mondiale du commerce), OCI (Organistion de la conférence islamique), IDB (Banque interaméricaine de développement), ADB (Banque pour le développement de l’Asie). . Le pays est composé de 4 Provinces : Pendjab, Sind, Province-de-la-Frontière-du-Nord-Ouest (NWFP) et Baloutchistan, chacune dotée d''''une Assemblée. Il existe également 2 Territoires : les Zones tribales (FATA, autonomes, situées dans la NWFP, mais en relation directe avec Islamabad) et le Territoire de la capitale. Le Pakistan administre également une partie du Cachemire, l''''Azad Kashmir, le "Cachemire libre", et les Territoires du Nord. Le Pakistan revendique la région du Cachemire de l''''Etat indien du Jammu-et-Cachemire. En 1998, la charia et la sunna deviennent lois suprêmes ; il existe une Cour fédérale islamique chargée de veiller au respect de la charia. En mai 2000, la Cour suprême a validé le coup d''''Etat du 12 octobre 1999 en permettant au général Musharraf de rester au pouvoir pendant 3 ans.

Le Pakistan a été réintégré dans le Commonwealth en mai 2004 après cinq ans d'exclusion..

http://www.courrierinternational.com/fiche-pays/pakistan<...

http://www.larousse.fr/encyclopedie/article/Le%20Pakistan...



Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit.

  • " Déclaration Universelle des Droits de l'Homme  - Article 19
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