Géopolitique, Politique, Médias. Le blog d'une journaliste écrivain opposée aux guerres, administratrice de R-sistons à l'intolérable. Articles de fond, analyses, conseils pratiques, résistance, dénonciation de la désinformation. Blog engagé d'une humaniste pacifiste, gaullienne de gauche, croyante, citoyenne du monde universaliste. Et attachée à l'indépendance nationale !
Damas – manifestation d’union nationale contre les ingérences étrangères - 17 juillet 2011
Je comprends l’indignation de nos amis Syriens. Face à cette provocation coloniale, comme eux, j’aurais réquisitionné toutes les vieilles paires de chaussures de la famille pour les déverser sur les façades de ce qui s’apparente davantage à des tripots de comploteurs, des casernes de pompiers incendiaires, qu’à d’authentiques représentations diplomatiques..
Général Henri Gouraud, le « Saigneur » de la Syrie (1919 – 1923)
Posture histrionique tristement célèbre dans la région, évidemment totalement occultée en France, depuis nos livres scolaires jusqu’aux travaux académiques. (2) Ce représentant de la France était chargé d’assurer le mandat confié à notre pays par la SDN, ancêtre de l’ONU, sur la “Grande Syrie”. Dans le cadre du partage, entre “vainqueurs de la Grande Guerre”, des nations et richesses antérieurement sous tutelle ou administration de l’Empire Ottoman. Qui avait eu le tort de s’allier à l’Allemagne pendant la première guerre mondiale.
Saladin, Homme d’Etat hors du commun, organisateur méthodique, fulgurant stratège. Chevaleresque dans l’action, mais implacable face à la lâcheté. D’une immense générosité, mais intraitable à l’encontre des voleurs, corrompus et assassins. Le libérateur de Jérusalem, au XII° siècle. Après en avoir chassé la soldatesque européenne qui prétendait s’être installée en Palestine pour « libérer le tombeau du Christ », au grand désespoir des chrétiens d’Orient qui n’en avaient nul besoin…
C’était au Moyen-Age. Les Croisades. Le Vatican, l’OTAN de l’époque, avait pris l’habitude d’envoyer par vagues successives les armées de tous les pays d’Europe au Moyen-Orient, pour y piller, rançonner, spolier, s’y tailler fiefs, royaumes et colonies, sous les prétextes les plus vertueux et sanctificateurs. L’essentiel étant qu’en Europe ils ne se fassent pas la guerre.
Certainement, à armes égales, face à un Saladin vivant, qui écrasa l’armée des “croisés” à la bataille de Hattin (4 juillet 1187), le général Gouraud n’aurait rien perdu de son abyssale imbécillité, mais beaucoup de son arrogance…
Rien d’étonnant dans cette gesticulation, aussi stupide que grotesque, d’un général se considérant en pays conquis. Archétype des traîneurs de sabre, ganaches analphabètes de l’Histoire, générés, dégénérés devrait-on dire, régulièrement par des armées. Non pas “nationales”, au service du peuple, garantes de la souveraineté d’une nation. Mais, dans le dévoiement de leur vocation initiale, devenues des instruments au service d’intérêts privés bâtissant leurs rapides et colossales fortunes sur le mensonge des fausses valeurs, pour mieux dissimuler la réelle finalité de leurs objectifs : la spoliation des peuples et nations. Dans le temps, on osait parler du « parti colonial »…
A longueur de guerres coloniales surarmées, massacrant peuples sans défense, terrorisant populations innocentes, ce général était devenu mégalomaniaque comme beaucoup de ses pairs. A vaincre sans péril, on triomphe idiot. Boursouflé de l’indécrottable « habitus colonial » de notre inconscient collectif. Parmi ses faits d’armes : la sanglante répression, en 1912 au Maroc, du soulèvement de la ville de Fès contre le protectorat français.
Les allemands, qui n’étaient pas en reste sur ce plan, le surnommaient « einarmiger Draufgänger », le « manchot cinglé » (il avait perdu son bras droit aux Dardanelles, suite à une gangrène mal soignée). (3) Stupéfaits de le voir, jour après jour, multiplier les vagues d’assaut suicidaires des soldats français, placés sous son commandement, contre leurs rideaux de barbelés et de mitrailleuses sur le front français.
Se croyant au temps des croisades, formaté par les bains de sang des guerres coloniales et les tueries des combats de tranchées, le général Henri Gouraud devint ainsi le « Saigneur » de la Syrie, lors de son “proconsulat” de 1919 à 1923. Un des artisans les plus furieux du dépeçage de la Syrie : le plus gros morceau arraché étant le Liban et la Transjordanie. Dans les massacres, tortures, humiliations ; villages rasés, montagnes incendiées, charniers à profusion (4). Chars, aviation, bombardements navals. Toute la panoplie mortifère, dans le contentement de soi. Avec pour vecteur idéologique en guise de vision : un racisme anti-arabe, islamophobe, poussé à son paroxysme.
Inaugurant une trentaine d’années d’occupation française, l’implacable application de La Loi du Plus Fort, dans la sauvagerie d’une colonisation méprisante face au Peuple Syrien qui jamais ne l’accepta. Révoltes multiples, répressions sauvages. C’est ainsi qu’en 1945, le lendemain de l’armistice de la 2° guerre mondiale, la France tirait encore au canon sur la population de Damas :
Le Peuple Syrien ne put échapper à cette folie répressive. Mais, quelle que soit son appartenance ethnique et religieuse, il a toujours résisté. La France ne l’a jamais supporté. Et, cela continue …
L’équipée de notre ambassadeur en Syrie ces jours derniers, accompagnant l’ambassadeur américain dans la ville de Hama, pour “soutenir les manifestants contre le régime” me rappelle par son mépris affiché des devoirs et usages de la diplomatie, sans parler des lois élémentaires de l’hospitalité, la pantalonnade du général Gouraud. Sauf que la France de l’époque nourrissait la prétention d’élargir son “empire”… Qu’importe ?...
Imaginons un instant en France, l’ambassadeur du Brésil accompagné de l’ambassadeur de Chine allant soutenir des manifestants à Marseille, par exemple. Leur voiture blindée escortée de nervis et casseurs, les poches bourrées de cash et d’armes fournis par leurs services. Ce serait vécu comme une ingérence dans les affaires intérieures de notre pays, fomentant une sédition armée, une guerre civile. Chacun de ces diplomates serait immédiatement déclaré « persona non grata », et vigoureusement expulsé dans la foulée. Avec en prime, des représailles sous une forme ou une autre…
Les Syriens ont réagi. Venant en masse jeter souliers et cailloux sur la façade des ambassades française et américaine. La propagande occidentale, véhiculée par les médias de la désinformation, parle « d’attaque » ; l’ONU allant jusqu’à « condamner les attaques contre les ambassades américaine et française en Syrie » :
Relevons, au passage, les hyperboles de la propagande : « … des partisans du régime syrien… », « … ville rebelle …», « … deux manifestations monstres contre le président… », etc. Mensonger et ridicule.
Mais, « Paris hausse le ton » clament les agences de presse…
Je comprends l’indignation de nos amis Syriens. Face à cette provocation coloniale, comme eux, j’aurais réquisitionné toutes les vieilles paires de chaussures de la famille pour les déverser sur les façades de ce qui s’apparente davantage à des tripots de comploteurs, des casernes de pompiers incendiaires, qu’à d’authentiques représentations diplomatiques.
Damas – manifestation d’union nationale contre les ingérences étrangères - 17 juillet 2011
Mais, je ne suis pas Syrien. Je suis français, limité et contraint, rageusement triste, à constater, une fois encore, l’état de la diplomatie de mon pays : en lambeaux. De la Chine au Mexique, de Cuba à l’Iran, en passant par pays arabes et africains, nos diplomates se comportent en crétins et freluquets.
Notre pays, notre diplomatie, nos forces armées, ravalés aujourd’hui à un rôle d’auxiliaire, de supplétif, au service d’intérêts étrangers. Exécutant ordres et instructions à la lettre, à la virgule, d’une politique extérieure élaborée dans les officines de l’Empire Washingtonien. Tels “nos ancêtres les gaulois”, fournissant richesses et escadrons de cavalerie gauloise à l’Empire Romain.
Obséquiosité zélée à l’égard d’un suzerain, servitude assumée… (8)
Bien sûr, se donner Bonne Conscience pour justifier sa participation à de basses œuvres est primordial. Tous nos médias et leurs affidés, les “jeteurs d’anathème patentés”, ne cessent dans le martèlement d’une propagande stalinienne de diaboliser le « régime syrien ». Les mêmes muets, dès lors qu’il s’agit de couvrir exactions, corruptions, des pires dictatures “pétromonarchiques” dans la région. Ou des crimes répétés contre le Peuple Palestinien.
Oubliant, tout aussi consciencieusement, les régimes tyranniques en Afrique protégés ou installés par nos forces armées, comme on l’a vu récemment en Côte d’Ivoire. Dissimulant les dynasties autocratiques, sinistrement burlesques et héréditaires de père en fils, des Bongo au Gabon ou des Eyadema au Togo, sur fond d’élections truquées. Il y aurait tant d’autres exemples…
Pour ceux qui voudraient sortir la tête du goudron de la désinformation déversée par nos "journalistes d’investigation-décrypteurs de l’information", "experts-charlatans", “politiciens vendus”, et autres polichinelles, sur la Syrie, je leur propose un livre fondamental :
Publié cette année, agréable surprise tant le niveau de qualité de la production d'études géopolitiques françaises sur ce pays et sa région est traditionnellement “nul”, il présente l’avantage d’avoir été rédigé par deux véritables « connaisseurs » de la Syrie. Précisons que Talal El-Atrache est l’arrière petit-fils de Sultan Talal El Atrache, l’un des prestigieux chefs de la « grande révolte Syrienne » (1925-1927) contre l’occupation française.
Ouvrage remarquable par la pertinence de ses analyses, sans complaisance à l’égard de chacun des acteurs, et la richesse de sa documentation : références, bibliographie, cartes réalisées par Hugues Dumont. Un régal d’intelligence : comprendre les enjeux actuels des luttes ouvertes et souterraines à partir d’un contexte historique sciemment masqué, enfoui, par la propagande de l’Occident. Percevoir l’extraordinaire héroïsme du Peuple Syrien face aux entreprises impériales permanentes souhaitant sa mise sous tutelle, son éclatement en une mosaïque d’ethnies en guerre permanente.
Caramel sur la chantilly, il bénéficie d’une décapante préface d’Alain Cholet, ancien directeur du “Service de Renseignement de la Sécurité - chargé de la lutte antiterroriste, de la contre-criminalité et du contre-espionnage à l’étranger” de la DGSE (10).
Oui. Il arrive que, dans les services secrets, des “responsables” ne se contentent pas des stéréotypes d’une propagande, des compulsions racistes ou idéologiques, lorsqu’ils analysent une situation, un continent, une région ou un pays. Exerçant ce “mix” indispensable : connaissance, expérience et, surtout, honnêteté intellectuelle.
C’est avec une lassitude amusée qu’Alain Cholet résume les inusables clichés “diabolisateurs” de la propagande atlantiste à l’encontre de ce pays :
Comment lutter contre le confort intellectuel d’une propagande qui vous assure, flattant votre narcissisme, que susciter, organiser, financer, armer, la guerre civile dans un pays, est un acte hautement civilisateur engendrant, sur ses morts et décombres, les délices paradisiaques de "La Démocratie" ?... Piqure d’anesthésie des aventures coloniales, imparable : se "shooter" à la Bonne Conscience…
Les grands inquisiteurs, dans leurs prêches hystériques, ont lancé l’anathème : le « régime syrien » est une des incarnations du Diable sur cette planète !... L’excommunication pour satanisme étant édictée, il ne reste plus qu’à brûler le pays médiatiquement et l’écarteler, le démembrer, en morceaux sous les bombes de l’OTAN, avec la bénédiction déculpabilisante des résolutions de l’ONU…
Place des Omeyyades à Damas – immense manifestation du Peuple Syrien contre les ingérences étrangères - 17 juillet 2011
Qu’importe qu’une partie de son territoire, le Golan, soit toujours occupé malgré les résolutions de l’ONU et les engagements internationaux ? Qu’importe qu’il soit régulièrement survolé et même bombardé par avions et navires de l’Occident ?
Qu’importe que lui soient imposés « sanctions » et « embargos » aussi illégaux qu’injustes par l’Empire et ses vassaux, entravant le pays dans le financement de son commerce extérieur et intérieur, son transport aérien et maritime, son système bancaire, la légalisation d’un marché des devises, encourageant ainsi contrebande, corruption et marché des changes parallèle ?... (13)
Qu’importe, malgré ces obstacles permanents, le peu de ressources naturelles par rapport à ses voisins de la région, le poids des réfugiés de toutes nationalités représentant 15% de sa population, que la Syrie connaisse un taux de croissance moyen de 5% par an, avec une dette extérieure de 8% du PNB (un des moins endetté au monde), des investissements multipliés par 12 depuis 2001, des exportations doublées depuis 2000… (14).
Qu’importe qu’en Syrie il y ait, depuis une quinzaine d’années, une évolution politique inconnue chez une dizaine de pays “alliés” de l’Occident dans la région :
Qu’importe que la Syrie ait été diffamée pendant des mois par La Communauté Internationale et ses instruments de propagande, sous l’égide de l’ONU, au prétexte qu’elle aurait organisé l’attentat contre le premier ministre libanais Hariri ? Pour reconnaître ensuite que ce n’était pas le cas… Sans regret, excuses, ni sanctions à l’encontre les diffamateurs et leurs relais…
Qu’importe que dans le contexte de tensions, de menaces, et d’agressions incessantes qu’il subit, le pays se soit organisé en gouvernement d’union nationale, qu’il tienne à son droit à l’autodétermination, au respect de sa souveraineté nationale ?
Le Saut du Cabri
Pourquoi cet acharnement de l’Occident contre la Syrie ?...
Très simple à comprendre : le Moyen-Orient doit être morcelé en micro-Etats “ethnico-confessionnels” sous tutelle israélienne. Plan géostratégique exposé, détaillé, en particulier, par Oded Yinon dans la revue Kivunim (Orientations) publiée par l’Organisation Sioniste Mondiale à Jérusalem, le 14 février 1982. Trente ans déjà…
Avec l’objectif clairement affirmé, revendiqué, dans la légitimité et l’impunité de son bellicisme :
Meilleur moyen ?... Devenu à présent un classique : l’intervention de l’OTAN sous couvert de sauvetage humanitaire dans une guerre civile. En agissant sur deux plans :
1. Créer les conditions réelles, ou même apparentes, d’un conflit entre groupes ethniques, religieux, qualifiés « d’opposants au régime ».
Dans le cas de la Syrie, ce ne sont pas des manifestations similaires à celles de Tunisie ou d'Egypte qui ont surgi, pacifiques, toutes tranches d’âge et de conditions sociales réunies sur des places publiques pour manifester dans une ambiance festive et solidaire. Mais de véritables raids de commandos parfaitement organisés avec des snipers équipés de fusils à longue portée. (17) Opérations coups de poing se déroulant, par rotation, de la frontière jordanienne à la frontière turque. Beaucoup de militaires et de policiers ont été ainsi tués et des administrations publiques brûlées. Les morts étant systématiquement attribués au « régime » à renverser.
Deux opérations d’envergure ont retenu l’attention par leur mode opératoire, démontrant une puissante organisation logistique avec l’apport d’éléments infiltrés, couplée à une mise en scène de la désinformation médiatique immédiatement diffusée à l’échelon des pays membres de l’OTAN :
=> Le mitraillage de nuit d’un convoi militaire (simples camions bâchés), sur l’autoroute côtière de Lattaquié, par un commando débarqué puis exfiltré à partir de la mer. Probablement par un sous-marin. La propagande occidentale faisant état, plusieurs jours de suite, d’exécutions sommaires de militaires par des « policiers fidèles au régime » du fait qu’ils refusaient de tirer sur la foule. Le récit des survivants et des blessés, officiers et soldats, n’a jamais été diffusé par nos médias. Leurs témoignages concordants font tous état d’une embuscade menée par des professionnels “hautement qualifiés”…
=> L’attaque surprise et l’occupation de la localité de Jisr al-Choughour par des commandos puissamment armés et cagoulés. Massacrant tous les représentants de l’ordre, jetant les corps dans deux charniers. Incendiant les bâtiments publics. Terrorisant la population, entraînant de force plusieurs dizaines d’habitants, avec leurs enfants, de l’autre côté de la frontière turque. Afin de simuler l’exode de « milliers » de syriens « fuyant la répression du régime », hébergés dans des tentes, devant des caméras de TV de la propagande. Désinformation complaisamment relayée par nos médias, faisant état d’au moins 10.000 réfugiés, etc.
Les 198 habitants enlevés ont tous pu retourner en Syrie, le 18 juillet dernier, libérés par le commando une fois l’opération d’intox terminée et dans la crainte d’une opération militaire turque. Les tueurs s’exfiltrant par la partie turque du Kurdistan.
Le refrain principal, obsessionnel, de la propagande est "le nombre de morts", ne cessant d’augmenter dans une progression exponentielle. Il est frappant de voir les médias énoncer des morts par ville et village, mais être incapables d'établir le nombre des victimes des bombardements et tueries effectués par les membres et associés de l’OTAN en Irak, en Afghanistan, à Gaza, au Liban ou ailleurs.
Avec d’autant plus d’aisance que les sources sont invérifiables, se reprenant en boule de neige, d’une agence à l’autre, d’un média à l’autre, se citant les uns les autres à partir d’un courant d’air. Dans l’inflation. Officiellement, les “sources” seraient : des organisations humanitaires sans préciser lesquelles, des particuliers « sous réserve d’anonymat », des comités de coordination régionale inconnus, des groupes de l’opposition… Toute une faune, aussi bigarrée que fantomatique. Le principe est simple : tout mort, se multipliant comme des petits pains, est le fait des « partisans du régime ».
Dans cette arnaque à l’information, sur le fond et la forme, prenons au hasard un exemple caricatural des multiples dépêches d’agence : celle de l’agence Reuters du 19 juillet 2011, qui précise que 10 personnes ont été tuées à Homs. (18)
Quelles sont les sources de l’agence de presse ? Un « comité de coordination régionale », nous n’en saurons pas plus. Les responsables de ces morts ? Même pas les "forces de l’ordre", ou les "policiers du régime". Non, on passe à un degré supérieur dans la personnalisation de la diabolisation : ce sont « les partisans du président syrien »… Donnant ainsi le titre de la dépêche : Les partisans du président syrien tuent 10 personnes à Homs.
Les Syriens ont compris la manipulation par l’Occident de leurs souhaits et espoirs. Contrairement aux schémas de la propagande des membres de l'OTAN, ils aspirent à une évolution démocratique de leur pays, dans la prospérité et la paix. Mais, refusent l’ingérence étrangère. D’immenses manifestations, se sont déroulées dans les principales villes, notamment les 17 et 18 juillet 2011, pour signifier leur volonté d’indépendance nationale, leur droit à l’autodétermination. Bien sûr, aucun média de l’Empire n’en a fait état. Aucune image. Aucune vidéo… L’autocensure de nos médias…
Le rejet de l’intervention des puissances étrangères est clair : les Syriens ne veulent pas subir, comme l’Irak ou la Libye, un pseudo « comité de transition » composé "d’opposants bidons" soi-disant en exil qu’ils considèrent comme d’authentiques « collabos », figurant depuis des années sur les livres de paye des services secrets occidentaux. Pour les Syriens, l’évolution de leur pays viendra de l’expression populaire de l’intérieur, et non pas des « vendus à l’étranger » camouflant les manœuvres de l’Empire.
Evidemment, il ne s’agit pas de défendre un régime par rapport à d’autres. Ou ignorer absence d’alternances, emprises de la corruption chez les uns et pas chez les autres.
Notre diplomatie doit-elle continuer à hystériser, s’impliquer dans une politique extérieure imposée par des Etats étrangers, réputés être des « alliés », fondée sur l’agression et l’arrogance, contraire aux valeurs que nous prétendons représenter, et à nos propres intérêts ?
Sachant que les prétentions de l’Occident, au Moyen-Orient, ne résisteront pas au Temps. Malgré la violence de son idéologie conquérante dissimulée sous le masque démocratique ou humanitaire pour anesthésier son opinion publique, sa propagande hallucinée de mensonges permanents, l’utilisation de sa force militaire jointe à la menace de son arsenal nucléaire. Ses implantations coloniales directes ou indirectes, ne pourront s’opposer à l’évolution et aux réalités de l’Histoire. Encore moins, celles fondées sur l’imposition d’un apartheid organisé selon des discriminations religieuses. L’effondrement des royaumes francs ou latins, imposés par les Croisades, en témoigne.
Notre diplomatie n’est pas un vecteur d’idéologie à la disposition servile d’intérêts étrangers au destin de notre pays, mais un outil d’analyse géopolitique, de compréhension, de résolution, et non pas de création, des tensions et conflits. Proposant respect mutuel, conciliation, dialogue, et coopération pour enrayer radicalisation et surenchère.
La paix, lorsqu’on la souhaite véritablement, nait de la coopération économique et culturelle. Non pas du mépris, de la menace, de la diabolisation, de l’agression. Surtout au Moyen-Orient, le plus grand foyer actuel de tensions et de risques de guerre mondiale.
C’est une action d’apaisement, de désarmement atomique, d’incitation au respect du droit international qui doit être encouragée. Une action d’incitation à l’application des multiples résolutions de l’ONU non encore mises en œuvre à ce jour, notamment en Palestine. Certaines depuis plus d’un demi-siècle.
Paroles et actions de Paix, avant tout. Telles devraient être les priorités de la politique étrangère de la France.
Comme ils viennent de le faire pour la Libye. Dans l’euphorie de la veulerie pour ne pas changer, les “représentants du Peuple Français” à qui ils ne demanderont surtout pas son avis, dans un vibrant élan pour « la promotion deLa Démocratie - la défense de notre civilisation et de nos libertés… » nos députés voteront la guerre coloniale contre la Syrie.
Maitrisant parfaitement les habitudes et dialectes locaux, bénéficiant de solides couvertures identitaires et d’un support technologie du plus haut niveau (télécommunications, en particulier), ces commandos et cellules de tueurs sont « indétectables »…