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2 novembre 2010 2 02 /11 /novembre /2010 01:04

El Baradeï: les services secrets US n'ont pas le moindre document établissant une quelconque dérive du programme nucléaire iranien

Lundi 1 Novembre 2010
El Baradeï: les services secrets US n'ont pas le moindre document établissant une quelconque dérive du programme nucléaire iranien
L'ex-directeur de l'Agence internationale de l'Energie atomique (AIEA) vient d'accorder une interview au quotidien autrichien "Die Presse", interview dont nous avons tiré un extrait.
 

Q – Est-il facile pour vous, en tant que lauréat du prix Nobel de la paix, de vous opposer au système prévalant, à l’heure actuelle, en Egypte?
R- Oui. Le prix Nobel de la paix m’a renforcé dans mes convictions et ma détermination à faire tout mon possible, en tant qu'ancien directeur général de l'Agence viennoise, pour œuvrer au désarmement nucléaire du monde et à la démocratisation de l'Egypte.
Q- Pour l'instant, la loi martiale règne en Egypte et l'opposition n’a pas accès aux médias. Durant ces 30 dernières années, de nombreuses irrégularités ont été constatées, dans ce pays. Que pensez-vous de cette situation ?
R- Dans un tel contexte, si je prenais part aux élections, c’est comme si je reconnaissais leur légitimité, alors qu’il faut faire preuve d’intransigeance, dans cette affaire.
Q – Et votre décision ne décevra pas ceux qui déploient tous leurs efforts pour que vous obteniez la victoire aux prochaines élections?
R – Non. Je ne participerai pas à la prochaine présidentielle pour les raisons que je viens d’évoquer. Il est clair que le futur gouvernement sera, également, issu du Parti du gouvernement actuel. Par ailleurs, participer aux élections ne fait pas partie de mes priorités. En effet, je cherche à rétablir une démocratie réelle, en Egypte.
Q - Si vous ne participez pas à la présidentielle, les partis opposants, parmi tant d'autres, les Frères musulmans, vous remplaceront-ils ou non?
R – Les politiciens opposants qui tiennent à participer aux élections ne pourront pas être suivis par l'opinion publique. Par ailleurs, il est évident que le Parti au pouvoir décrochera les deux tiers du parlement et qu’aucun parti opposant ne pourra le mettre véritablement en danger.
Q – D'après vous, l'opposition, dont les Frères musulmans, pourrait-elle mettre en danger l'Egypte et la région?
R- La fraction des «Frères musulmans» bénéficie d’une certaine popularité, au sein de la société égyptienne, d'autant plus qu'elle s’occupe des pauvres en mettant à leur disposition des denrées alimentaires et des médicaments. Ils ont, également, trouvé leur place parmi ceux qui n'ont, pourtant, pas les mêmes croyances qu’eux.
Q- L'administration Bush avait demandé aux pays arabes d'étendre la démocratie, dans le monde arabe, tandis que Barack Obama préfère ne pas s'immiscer dans cette affaire. Quelle approche préférez-vous?
R - Si l'on décide de provoquer de grandes évolutions, il est inutile d'importer la démocratie de l'extérieur. Je fais confiance au peuple et non au gouvernement. Les gouvernements sont souvent cruels. Il est de leur devoir, pourtant, de passer à l'action contre la violation des droits de l'Homme et cela ne concerne pas, exclusivement, les Etats-Unis, mais aussi, les chancelleries européennes, qui doivent, de leur côté, s'évertuer à faire face à la violation des droits de l'Homme. Ce ne sont, donc, pas uniquement, les pays arabes qui doivent agir contre ce fléau néfaste.
Q – Les Etats-Unis et l'Europe se sont maintenant concentrés sur l'Iran, d'autant plus qu'il pèse de tout son poids au Liban et en Irak. Qu'en pensez-vous?
R- L'Iran compte parmi les Etats les plus influents du Moyen-Orient et a sa propre idéologie, à l'égard de l'Occident. Il existe certaines ambiguïtés autour du dossier nucléaire iranien, ce dont doit répondre l'Iran. Malgré tout, personne, même les services du Renseignement américains, ne disposent du moindre document contre l'Iran.
Au terme de son interview, l'ex-directeur de l'AIEA a formulé le voeu qu’en 2011, le terrain soit rendu propice à la reprise d'un dialogue global avec la RII, car selon lui, seul, l’Iran, peut garantir la stabilité de la région.

Lundi 1 Novembre 2010

http://french.irib.ir http://french.irib.ir


http://www.alterinfo.net/El-Baradei-les-services-secrets-US-n-ont-pas-le-moindre-document-etablissant-une-quelconque-derive-du-programme_a51306.html
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24 octobre 2010 7 24 /10 /octobre /2010 06:17

http://www.spyworld-actu.com/spip.php?article5878

 

Traité de non-prolifération

Bouclier nucléaire en péril

 

Les Etats-Unis poursuivent leur offensive pour obtenir de nouvelles sanctions internationales contre l’Iran. Ils y voient une condition pour sauver le traité de non-prolifération nucléaire, alors que se réunit ce mois-ci à Washington une conférence d’évaluation de cet accord qui, malgré ses manques, constitue un rempart légal et moral important pour la paix mondiale.

Par Olivier Zajec

L’idée du traité de non-prolifération nucléaire (TNP) prend racine dans les années 1950, alors que trois pays (Etats-Unis, Russie et Royaume-Uni) détiennent d’ores et déjà l’arme atomique, et que deux autres, la France et la Chine, poursuivent des recherches dont les observateurs d’alors ne doutent pas qu’elles déboucheront (ce sera effectivement le cas, en 1960 pour Paris et en 1964 pour Pékin). Principaux intéressés à une limitation de la course à l’atome militaire, compte tenu de leur statut de puissance la plus avancée en la matière, les Etats-Unis poussent dès le début des années 1950 à un « confinement » diplomatique de la maîtrise étatique de la bombe.

Dans cette logique, le président Dwight Eisenhower propose, le 8 décembre 1953, devant l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU), la création d’une agence chargée de contrôler l’usage des matières nucléaires (1).

Pour favoriser la paix mondiale (et maintenir leurs statuts respectifs), les autres puissances nucléaires, ou sur le point de le devenir, font rapidement leurs comptes : elles ont également intérêt à ce qu’un dispositif reconnaisse leurs progrès et fasse cesser la « démocratisation » à terme d’un outil de puissance plus que discriminant. Les alliés objectifs ne manquent donc pas à l’entreprise.

Fondée sur le danger d’une prolifération générale, l’idée d’Eisenhower fait son chemin, tout en demeurant longtemps l’otage des rapports de forces entre Etats-Unis et Union soviétique (la guerre de Corée vient à peine de se terminer). Après des débats houleux, l’ONU crée finalement l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) en octobre 1956. Sa vraie mission consiste, selon l’article 3.5 de sa charte, à « garantir que les produits fissiles spéciaux et autres produits, les services, l’équipement, les installations et les renseignements fournis par l’Agence ou à sa demande ou sous sa direction ou sous son contrôle ne sont pas utilisés de manière à servir à des fins militaires ». En contrepartie, explique son article 3.1, elle offre « d’encourager et de faciliter, dans le monde entier, le développement et l’utilisation pratique de l’énergie atomique à des fins pacifiques et la recherche dans ce domaine ».

L’ordre des priorités se trouve donc inversé dans le texte : c’est bien, compte tenu des rapports de forces d’alors, l’alinéa 1 qui découle du 5, et non le contraire. L’AIEA est d’abord un gardien, et ensuite un facilitateur. L’article 3.5 entraîne en outre une conséquence majeure : sous peine de rester un comité technique périphérique et impuissant, l’AIEA doit disposer d’un traité contraignant, qu’elle sera chargée de faire respecter. Pas de gardien sans loi.

Cette « feuille de route » à valeur légale universelle, ce sera le TNP. Le 1er juillet 1968, le texte du traité est signé par quarante-trois Etats (y compris la Corée du Nord). Ratifié le 5 mars 1970, il entre en vigueur pour vingt-cinq ans et va connaître un succès certain, jusqu’à devenir le traité le plus « rassembleur » du monde (trois Etats seulement — Israël, l’Inde et le Pakistan — ne l’ont jamais signé). Dans ses considérations liminaires, le texte reprend l’objectif d’un accès universel à l’atome civil et trace, on l’a oublié, l’idéal d’une humanité sans armes nucléaires. Les signataires entendent en effet « promouvoir la détente internationale et le renforcement de la confiance entre Etats afin de faciliter la cessation de la fabrication d’armes nucléaires, la liquidation de tous les stocks existants desdites armes et l’élimination des armes nucléaires et de leurs vecteurs des arsenaux nationaux, en vertu d’un traité sur le désarmement général et complet sous un contrôle international strict et efficace ». En ce sens, le président américain Barack Obama, dans son discours de Prague sur l’« option zéro » — moins audacieux qu’on ne l’a dit —, aurait aussi bien pu donner lecture du TNP (2).

Double jeu
de Washington et de Moscou

En attendant cette « vision béatifique », le TNP, tel qu’il est rédigé, sanctuarise la technologie atomique militaire au long de dix articles à la fois ouverts et fermés. Ouverts, à l’image des articles 8 et 10, selon lesquels tout Etat signataire peut proposer des amendements au traité ou se retirer si « des événements extraordinaires, en rapport avec l’objet du présent traité, ont compromis les intérêts suprêmes de son pays ». Fermés, comme le sont les articles 2 et 3, cœur réel du texte, qui traitent du dispositif de non-diffusion des plans et matières constitutives des armes, et qui décrivent la renonciation militaire des « Etats non détenteurs d’armes nucléaires » (ENDAN), et le régime d’inspection auquel ils se soumettent sous supervision de l’AIEA, en échange d’un accès aux technologies civiles garanties par les « Etats détenteurs d’armes nucléaires » (EDAN) (3).

Toute la force du traité est là, toute son ambiguïté aussi : il est nécessaire, pour que les abandons consentis librement par les ENDAN soient compensés, que les EDAN réduisent progressivement mais réellement leurs arsenaux d’une part (4), qu’ils diffusent libéralement leur technologie nucléaire civile d’autre part, et qu’ils adoptent aussi des doctrines d’emploi très restrictives, de manière que les ENDAN ne se sentent pas menacés. Aucun des trois points ne donnera jamais vraiment satisfaction, mais, malgré de nombreux débats (5), le TNP se forgera une légitimité, jusqu’à être reconduit en 1995 pour une durée indéterminée. En 1998, enfin, un protocole additionnel garantit une totale liberté de mouvement aux inspecteurs de l’AIEA en mission (6).

Trois difficultés majeures fragilisent le traité : d’une part, la frontière de plus en plus poreuse entre technologies nucléaires civile et militaire ; d’autre part, le caractère déclaratoire du processus de contrôle (les Etats informent l’AIEA des installations à visiter, mais peuvent en dissimuler certaines) ainsi que la non-définition réelle des « preuves » des manquements éventuels ; enfin, la possibilité pour certains ENDAN liés par le traité de continuer à manœuvrer pour parvenir au « seuil » nucléaire ou au-delà, au long d’une séquence signature-ratification-application qui peut traîner en longueur (7).

Malgré les garde-fous de non-prolifération du texte, les « échecs » seront nombreux. Mais s’agit-il d’échecs attribuables au TNP au sens propre ? La question vaut d’être posée. Principal point noir à recenser : l’ascension atomique des frères ennemis d’Asie du Sud, l’Inde et le Pakistan, devenus puissances nucléaires militaires respectivement en 1974 et en 1985 — et non signataires du TNP. Dans le cas de l’Inde, Washington jusqu’en 1965, puis Moscou par la suite ont sciemment aidé New Delhi pour des raisons d’équilibre géopolitique, dans le cadre de la guerre froide. Mais ce « parcours de tutorat » s’est surtout vérifié avant la création du TNP et sa ratification générale en 1970. Les jeux étaient déjà faits avant 1974, quand la première bombe indienne explosa (8).

Le cas du Pakistan, lui, commence par une ambiguïté : certains Etats, dont la France, transfèrent leurs savoirs civils en pensant qu’Islamabad rejoindra le TNP. Il n’en sera rien et, après l’arrêt de cette aide, la Chine prendra le relais jusqu’aux succès pakistanais de 1985. Une « rupture de contrat » du TNP de la part d’un des Etats détenteurs de l’arme nucléaire ? Techniquement, non, puisque Pékin n’adhérera elle-même au TNP qu’en 1992.

Israël constitue l’autre échec majeur, le plus problématique de la liste des non-signataires, car accompagné des circonstances aggravantes d’une négation officielle de la réalité (contrairement au Pakistan et à l’Inde) et d’un soutien impavide des Etats-Unis, qui n’en savent pas moins tout ce qu’il faut savoir sur la non-détention de façade de Tel-Aviv.

Du côté des signataires, Taïwan, la Corée du Sud, le Japon sont certes devenus en principe des « pays du seuil ». Mais Taïwan ne pouvait violer le TNP, puisque son statut l’empêche d’être signataire (politique d’une seule Chine). Washington a finalement « bloqué » ses projets. La Corée du Sud et le Japon, pays signataires tardifs (en 1975 et 1976) et puissances technologiques de pointe, demeurent quant à eux sous tutelle et « garantie assurantielle nucléaire » américaines.

Le cas de l’Iran semble plus clair : pays signataire du traité, il violerait ses engagements en cherchant apparemment à obtenir l’arme ; en matière de garanties, nul, pas plus la Chine que la Russie, ne peut revendiquer une influence efficace sur les choix de ce pays. La Corée du Nord, quant à elle, offre à l’examen un cas également grave, puisque, contrairement à l’Iran, elle s’est retirée du traité en 2003. D’autre part, ses progrès, bien que tardifs, ont longtemps bénéficié d’une certaine bienveillance de la part d’une puissance nucléaire, la Chine, qui semble toutefois avoir cessé son aide directe à Pyongyang après avoir ratifié le TNP.

Envisagé ainsi, le tableau n’est pas brillant. On peut cependant l’apprécier d’une autre manière. Mis à part la Corée du Nord, aucun Etat n’est sorti du traité. Et, en 2010, aucun signataire non détenteur de la bombe ne l’a encore obtenue. Depuis la naissance du TNP, le monde n’a pas connu de guerre nucléaire ni de montée aux extrêmes comparable à celle de Cuba en 1962. Les zones dénucléarisées par traité (disposition prévue dans le TNP à l’article 7  (9)) se sont multipliées — Antarctique en 1959 (avant le TNP), Pacifique sud en 1985, Amérique latine en 1995. Le Kazakhstan, l’Ukraine et la Biélorussie ont démantelé leur arsenal, ainsi que l’Afrique du Sud et la Suède. Brésil et Argentine ont renoncé à leurs recherches.

Tout cela n’est pas l’effet direct du TNP, mais le traité de 1968 n’en constitue pas moins la toile de fond légale et morale sur laquelle se sont greffées, ou dont se sont réclamées, les négociations régaliennes, bilatérales ou pas, qui ont mené à ces succès. A elle seule, la prorogation de 1995, « pour une durée indéterminée », donne la mesure de l’importance prise en fin de compte par ce texte (qui aurait pu être théoriquement prorogé de manière limitée seulement, pour vingt-cinq autres années).

La question de l’efficience du TNP se pose-t-elle en ces termes ? En attendant une « option zéro » idéale, il n’est pas totalement efficace et reste en particulier dépendant de doctrines de dissuasion « responsables » de la part des EDAN (notions de non-emploi et de stricte suffisance, à l’exemple de la France). Il faut plutôt imaginer ce que serait la situation si le TNP n’existait pas. En effet, il est plus facile de recenser ce que le traité n’a pas réussi à empêcher que de modéliser ce qu’il a permis d’éviter. Dans ce domaine, un échec se comptabilise ; pas une réussite, surtout si elle se définit négativement.

Au bilan, et alors que la polémique sur le programme iranien bat son plein, accordons à ses contempteurs que le TNP forme un bouclier plein de trous, face à une menace — la prolifération — qu’il n’a pas fait disparaître. Mais il demeure tout de même un bouclier, et ce que l’on peut apercevoir à travers ne donne à personne l’envie de le jeter aux orties.

 

Olivier Zajec

(1) Discours « Atoms for peace ». Texte intégral : www.atomicarchive.co m

(2) Lire Selig S. Harrison, « Le dilemme nucléaire du président Barack Obama », Le Monde diplomatique, avril 2010.

(3) L’accord de garantie de chaque Etat avec l’AIEA est à signer théoriquement dans les cent quatre-vingts jours suivant l’adhésion au traité.

(4) Ce qu’ils s’engagent à faire dans l’article 6.

(5) Le mouvement des non-alignés, qui compte cent dix-huit pays, appelle régulièrement à une plus grande ouverture des EDAN concernant le partage de la technologie civile (suivant le TNP) et à la ratification du traité par Israël.

(6) Une soixantaine de signataires sur cent quatre-vingt-neuf appliquent le protocole additionnel.

(7) Cf. Pierre Vandier, « La prolifération nucléaire en Asie menace-t-elle l’avenir du TNP ? », Collège interarmées de défense, Paris, 1er octobre 2005. Rappelons que la France n’a ratifié le TNP qu’en 1992.

(8) Beaucoup plus grave est l’accord de coopération nucléaire signé par Washington avec New Delhi en 2006, qui semble récompenser le contournement du TNP effectué par les Indiens. Lire « Prime nucléaire pour l’Inde  », La valise diplomatique, site du Monde diplomatique, 23 novembre 2006.

(9) « Aucune disposition du traité n’empiète sur le droit de n’importe quel groupe d’Etats de conclure des traités régionaux dans le but d’assurer l’absence totale d’armes nucléaires sur leurs territoires. "
http://www.monde-diplomatique.fr/2010/05/ZAJEC/19085
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20 septembre 2010 1 20 /09 /septembre /2010 05:50

 

Dimanche 19 septembre 2010 7 19 /09 /2010 19:15

 

 

bombe--rouge-j.jpg

 

L' horreur nucléaire en cas d'attaque de l'Iran,

rappel de la catastrophe de Tchernobyl.

Lettre ouverte aux citoyens israéliens

par Eva R-sistons

 

 

L'horreur nucléaire ! Je viens de la voir dans un documentaire sur le drame de Tchernobyl (Chaîne Parlementaire, LCP, "Scénario catastrophe, la bataille de Tchernobyl"). Impressionnant ! Avec ce reportage, nous avons un avant-goût de l'apocalypse qui attend l'humanité en cas de guerre nucléaire, et en premier lieu l'Iran et les pays riverains, dont bien sûr Israël, si proche, surtout à l'heure de la technologie triomphante. 

 

Pour avoir participé à des forums sur vos sites, je sais combien vous souhaitez ardemment que votre Etat attaque l'Iran. Pourtant, ce pays n'a jamais agressé personne, et il veut, légitimement, bénéficier lui aussi de la dissuasion nucléaire, qui serait sa meilleure protection pour, justement, éviter la guerre. Il ne constitue pas une menace, pourtant vous, vous craignez qu'il ait l'arme nucléaire et qu'il la retourne contre vous.

 

http://www.ameinfo.com/static/images/countryguides/gallery/iran-1.jpg/

L'Iran,pays millénaire, www.ameinfo.com/iran

 

 

Allez-vous attaquer l' Iran ? L'avenir le dira. Permettez-moi de vous dire que ce serait pure folie; La vision du document sur la catastrophe de Tchernobyl me conforte dans cette idée. Le plus difficile n'est pas de déclarer une guerre, mais d'en gérer, ensuite, les conséquences. Et celles-ci seront effroyables. Le film sur Tchernobyl est là pour le rappeler. L'avez-vous vu ? Sinon, voici le compte-rendu que je fais pour vous. 

 

Quelques faits, d'abord. Une explosion, dans une centrale nucléaire d'Ukraine, à une centaine de kms de Kiev, un nuage radioactif qui contrairement à ce que les Autorités de certains pays ont prétendu, franchit les frontières (les Suédois ont été les premiers à se poser des questions sur l'augmentation subite du taux de radio-activité), une grave contamination de régions entières, car les poussières radioactives parcourent des milliers de kms. C'est la plus grande catastrophe nucléaire de notre époque; Elle a marqué à jamais l'Histoire de l'humanité. Devrait-il y en avoir d'autres, à son image ? Les futures guerres devraient-elles être nucléaires ? 

 

La centrale nucléaire de Tchernobyl après l'explosion de l'un des 4 réacteurs en 1986. Document Chernobyl.com.

Aspect alarmant des installations du réacteur N°.4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl quelques semaines après l'explosion du 26 avril 1986. La photographie a été prise durant les interventions des liquidateurs. Document AP.

http://www.astrosurf.com/luxorion/tchernobyl.htm

 

Voici ce que je lis sur Wikipedia, à Tchernobyl : " Depuis la catastrophe, de vastes périmètres ont été définis autour du site. Un premier périmètre dont les limites s'étendent à une centaine de kilomètres serait interdit aux habitations mais un nombre non négligeable de personnes y vivent encore. La zone interdite, qui s'étend à 30 kilomètres autour de l'ancienne centrale, est gardée par la police placée à chaque ancien axe routier ou chemin, armée et accompagnée de chiens. À travers la campagne, un chemin longe le périmètre. Depuis l'extérieur, c'est d'abord une clôture barbelée sur des poteaux en béton d'environ 2,2 m de haut. Ensuite vient le chemin, suivi d'un fossé puis d'une autre clôture, plus entretenue celle-ci, puis d'un glacis d'une vingtaine de mètres de large" (http://fr.wikipedia.org/wiki/Tchernobyl).

 

   

Ukraine location map.svg

http://fr.wikipedia.org/wiki/Tchernobyl


Traquer un ennemi invisible.

 

La contamination commence par les régions alentour. Mais Gorbatchev comprend aussitôt que l'ensemble de l'Union européenne peut être gravement affecté par la catastrophe, bref que la vie des citoyens européens serait rendue insupportable; Il va donc prendre une série de mesures sans précédent pour neutraliser les radiations. Une grosse préoccupation: Le second réacteur peut exploser à son tour, risquant de provoquer des réactions en chaîne, une catastrophe aux conséquences incalculables même sur l'ensemble de l'Europe. La course contre la montre commence, au prix de très nombreuses vies... En particulier, soixante  pilotes sont mortellement irradiés pour avoir tenté, en vain, d'éteindre le brasier. Gorbatchev mobilise cent mille militaires, et quatre cent mille civils pour enrayer l'horreur nucléaire en marche: "Les troupes de Tchernobyl sont plus importantes que celles de Napoléon. Mais notre armée a été contaminée". Le chantier est colossal ! 

 

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http://www.astrosurf.com/luxorion/tchernobyl.ht

 

Des liquidateurs doivent s'approcher du cratère en effervescence, brûlant, afin de tenter de le recouvrir de béton. Au péril de leur vie. Leur mission ? "Liquider la radiactivité avant qu'elle vous liquide". Le combat est acharné, au plus près du désastre: Le taux de radioactivité est tel, qu'il ne permet pas de rester plus de quarante-cinq secondes sur les lieux, "le temps de jeter deux pelletées. Il fallait affronter de tels taux de radioactivité ! On a bossé comme des fourmis, tous ensemble, chacun prenant la relève de l'autre. Les soldats, qui travaillaient dans des conditions extrêmes, devaient être protégés des radiations. Nous n'avions pas le droit à l'erreur, la moindre imprécision était impossible". Mais ce n'est pas suffisant, il faut passer à la vitesse supérieure: Des robots complèteront les hommes. Pas longtemps ! Eux aussi seront affectés, dans l'impossibilité d'agir. Combat de Titans pour enrayer l'horreur nucléaire !

 

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A gauche, coupe schématique de la centrale de Tchernobyl et du réacteur RBMK-1000. A droite, coupe schématique d'un tube de force sous pression. Le réacteur de Tchernobyl en contenait 211. Documents OCDE et Der Spiegel adaptés par l'auteur.

http://www.astrosurf.com/luxorion/tchernobyl.htm

 

Malgré un travail continu, 24h/24, par tous les temps, malgré le sacrifice de tant d'hommes, "le taux de radioactivité du toit est réduit de 35% seulement", apprend-on dans le documentaire. Mais la zone est nettoyée au bout de plusieurs mois. Commence alors le temps des mensonges, sur le nombre de victimes réel, sur l'ampleur du désastre, et les Autorités se permettent même de modifier arbitrairement les normes d'acceptabilité du taux de radioactivité par l'organisme.

 

Quant à la France, elle déclare que le vent a, fort opportunément, détourné le nuage radioactif pernicieux. A l'époque, j'étais moi-même journaliste à Strasbourg sur une grande chaîne de télévision française, des chercheurs du CNRS m'ont contactée pour m'annoncer le résultat de leurs enquêtes personnelles, rien n'y a fait: Le nuage ne devait pas atteindre notre pays, sans doute opportunément retenu par des douaniers zélés ! Silence total des médias, répondant au mutisme absolu des Autorités ou à leurs déclarations lénifiantes.

 

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Vue générale des installations de Tchernobyl en bordure de la Pripyat. Document Pravda.

http://www.astrosurf.com/luxorion/tchernobyl.htm

 

Les conséquences de l' explosion nucléaire.

Suite à la terrible augmentation du taux de radioactivité, des zones entières ont été évacuées. Les habitants ont eu deux heures pour emporter quelques affaires, les animaux ont été abandonnés, et par la suite des brigades spéciales les ont abattus pour qu'ils ne risquent pas d'être facteurs de contamination. Les personnes déplacées ont elles-mêmes été contaminées; On évalue à plusieurs centaines de milliers le nombre de réfugiés. Vestiges de la folie nucléaire, des villes fantômes, des tours désertes, rappelant la vie soudain interrompue, les existences brisées, les visites interdites... La zone est inhabitée, "la radioactivité s'enfonce dans la terre et les plantes sont contaminées". Bien sûr, les aliments irradiés sont impropres à la consommation. Jusqu'à quand le désert nucléaire ?

 

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http://www.retouratchernobyl.com/2010/06/deuxieme-jour-le-sable.html

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http://www.retouratchernobyl.com/2010/06/dixieme-jour-fin-du-blog.html

 

Les cultures sont anéanties, sur un vaste territoire :"La radiactivité est partout, les effets se font sentir plus tard, parfois longtemps après". Même en France,  les pâturages étaient gravement contaminés, et le lait de vache n'aurait pas dû être consommé ! Quant aux nappes phréatiques, alimentant le pays en eau, elles ont été à leur tour atteintes. La Mer Noire a été polluée ! Sans parler du potentiel économique et militaire, qui lui aussi a subi les conséquences de l'explosion, comme d'ailleurs le coût du pétrole... L'armée a été contaminée. Imaginez-vous les soldats de Tsahal malades, privés d'énergie ?

 

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Etat du réacteur No.4 de la centrale de Tchernobyl quelques semaines après l'explosion; un chaos dantesque et mortel. Documents Pravda et Igor Kostin.

http://www.astrosurf.com/luxorion/tchernobyl.htm


 

 

Mourir à petits feux...

L'ennemi invisible nous ronge comme un ver ! 

 

Et sur le plan de la santé, justement, les conséquences sont terrifiantes, les victimes des radiations sont innombrables : " Les maladies sont liées à la forte exposition à la radioactivité. Les premiers symptômes arrivent: Vomissements, nausées, diarrhées... puis les autres, comme la dégénérescence de la moëlle osseuse, les malades souffrent de brûlures incompatibles avec une existence normale, ceux qui sont encore en vie pâtissent toujours de la radioactivité, les hôpitaux de toute l'URSS sont remplis, les personnes peu irradiées sont hospitalisées plus de deux mois par an, par ailleurs coeur, estomac, foie, reins, symptômes nerveux, tout l'organisme est perturbé par la contamination radioactive, la fatigue est chronique, l'épuisement est permanent, ceux qui ont moins de cinquante ans s'accrochent à la vie comme des vieillards, la plupart des liquidateurs rescapés sont invalides, les doses absorbées altèrent la composition du sang - provoquant à terme des cancers -, les yeux font mal, on a un goût de métal dans la bouche, des maladies se déclarent plusieurs années après, on ne sait pas si on pourra avoir des enfants, et si on en a, quelles seront les conséquences sur eux, seront-ils malformés ? Il y a déjà beaucoup de fausses couches, et en effet, un nombre anormal de malformations a été constaté. L'ennemi invisible nous ronge comme un ver, nous partons tous peu à peu dans l'autre monde..." (Document LCP sur la catastrophe de Tchernobyl, "Scénario catastrophe, la bataille de Tchernobyl").  Bien sûr, pas moyen d'obtenir un chiffre réel, les Autorités ne veulent pas effrayer la population...

 

 

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Positions respectives du nuage de Tchernobyl le 30 avril 1986 lorsqu'il survola la France (gauche), le 1 mai lorsqu'il atteignit la Belgique (centre) et le 3 mai 1986 lorsqu'il atteignit la Corse tout en diminuant d'intensité (droite). Documents IRSN. - http://www.astrosurf.com/luxorion/tchernobyl.htm

 

 

Le nuage radioactif, n'en déplaise aux Autorités de différents pays, a circulé, et... bien circulé, abondamment circulé : "Entraîné dans une circulation atmosphérique complexe dominée par des vents de N-NO et S-SE, le nuage se propagea à travers l'Europe. Le nuage radioactif qui ressemblait à un nuage bas ou un sorte de brouillard épais survola tout d'abord le Bélarus puis la Scandinavie pour se diriger ensuite vers l'Europe de l'Ouest mais paraît-il, il s'arrêta juste à la frontière française... selon son Gouvernement. Nous allons y revenir. Le nuage traversa en fait la France puis remonta vers le Luxembourg et la Belgique. Une partie du nuage se déplaça ensuite vers les Pays-Bas et l'Ecosse tandis qu'une autre partie s'étendit vers la Corse, la Tunisie, la Grèce et la Turquie.En quelques semaines le nuage radioactif recouvrit une superficie évaluée à 3.9 millions de km2 soit environ 40% de la superficie de l'Europe avec du césium-137 d'une activité supérieure à 4000 Bq/m2 et localement 10 à 25 fois plus importante ! Finalement le nuage enveloppa toute l'hémisphère Nord et on retrouva même des poussières radioactives au-dessus d'Hiroshima, située à 7000 km de distance !  ll va sans dire que des centaines de milliers de personnes d'Europe occidentale ont été exposées à des doses supérieures au seuil d'inocuité et que certaines contracteront des cancers dans les années ou décennies à venir. On peut supposer que le cancérologue de service indiquera dans son rapport de diagnostic à la rubrique "Origine de la tumeur maligne : inconnue"...(http://www.astrosurf.com/luxorion/tchernobyl.htm). 

 

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Hôpital des enfants cancéreux, Minsk, Biélorussie 2000.
Vova sait qu'il est gravement malade. Malgré l'amputation, son état ne s'est pas amélioré.

http://www.dissident-media.org/stop_nogent/106_apres_tcherno.html

 

Voilà donc un avant-goût de l'apocalypse nucléaire qui s'abattra sur votre pays,  citoyen d'Israël, au moins par ricochet. Y avez-vous pensé, en désirant ardemment une guerre contre l' Iran ? Etes-vous sûr de pourvoir prévenir et maîtriser tous les risques ? Permettez-moi de vous rappeler cette déclaration solennelle du Président Gorbatchev: "L'énergie nucléaire échappe au contrôle de l'homme. Notre pays ne se relèvera jamais de cette catastrophe". Effectivement, cet événement précipita la chute de l'URSS...

 

Avez-vous songé, citoyen d'israël, à tous les scénarios possibles avant de prôner cette guerre insensée ?  Je vais vous citer ce qu'a dit un Ukrainien, dans le film en question: "Je ne souhaite à personne de vivre une telle tragédie. Nous sommes tous des humains, personne ne mérite cela. Utiliser une arme est une chose terrible, et une arme nucléaire, c'est pire encore. Les conséquences durent toujours, voyez à Hiroshima." Une déclaration qui fait écho aux préoccupations de Gorbatchev: "Avec la catastrophe de Tchernobyl, la véritable nature de l'énergie nucléaire aux mains de l'homme est démontrée. UN SEUL MISSILE est aussi puissant qu'un Tchernobyl. Or, nous en avions 2700 qu'on destinait aux Américains; Imaginez les dégâts !". Le Suédois Hans Blix renchérit: "Ca a montré qu'on devait tous renoncer au nucléaire".

 

http://fr.images.search.yahoo.com/images/view?back=http%3A%2F%2Ffr.search.yahoo.com%2Fsearch%3Fei%3DUTF-8%26p%3Dtchernobyl%2Bphotos&w=540&h=360&imgurl=www.linternaute.com%2Factualite%2Fmagazine%2Fphoto%2Fvos-plus-belles-photos-d-actu-d-avril-2009%2Fimage%2Ftchernobyl-419314.jpg&size=204.4kB&name=tchernobyl+419314+jpg%0A++++&rcurl=http%3A%2F%2Fwww.linternaute.com%2Factualite%2Fmagazine%2Fphoto%2Fvos-plus-belles-photos-d-actu-d-avril-2009%2F23e-anniversaire-de-la-catastrophe-de-tchernobyl.shtml&rurl=http%3A%2F%2Fwww.linternaute.com%2Factualite%2Fmagazine%2Fphoto%2Fvos-plus-belles-photos-d-actu-d-avril-2009%2F23e-anniversaire-de-la-catastrophe-de-tchernobyl.shtml&p=tchernobyl&type=jpeg&no=1&tt=16%2C453&oid=38eaf5d542dfa74e&tit=tchernobyl&sigr=14lec1088&sigi=13jq3lunp&sigb=11ui7oq0a&fr=ush1-mail

 

"Nous sommes assis sur un volcan atomique"

 

Tchernobyl a entraîné une prise de conscience en faveur du désarmement. Mais, bien que le poison, sous le couvercle du sarcophage, soit intact, la mémoire de la  catastrophe s'estompe peu à peu, l'héritage nucléaire pèse toujours sur les générations futures, et la course aux armements reprend. Et le document de conclure: "Nous devons épargner aux générations futures tout risque d'apocalypse  nucléaire". Paroles de sagesse ! 

 

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Citoyen israélien, la paix est le bien le plus précieux. La sécurité, comme la paix, reposent sur la justice. A l'heure du nucléaire, la guerre devient un pari apocalyptique sur l'avenir. Et à l'heure de tous les dangers, de toutes les tentations, il est bon de garder présent à l'esprit le drame de Tchernobyl, appelé à devenir le nôtre, planétaire, si nous ne maîtrisons pas nos pulsions guerrières...

 

Eva R-sistons

 

TAGS : Nucléaire, Tchernobyl, Israël, Iran, LCP, Kiew, Wikipedia, Hiroshima, Gorbatchev, URSS, missile, guerre, Hans Blix, Europe, Strasbourg, Luxembourg, Belgique, Pays-Bas, Ecosse, Corse, Tunisie, Grèce, Turquie, Mer Noire, cancers, malformations

 

http://r-sistons.over-blog.com/article-lettre-aux-israeliens-l-horreur-nucleaire-qui-vous-attend-en-cas-d-attaque-de-l-iran-57349074.html

  

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Foyer pour enfants, Minsk, Biélorussie 2000.
Alla tient dans les bras
un enfant de 2 ans dont le cerveau se trouve dans l'excroissance.

 

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Asile Novinski, Minsk, Biélorussie 1997. Cet asile est le principal centre d'accueil pour enfants contaminés en Biélorussie.

 

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Foyer pour enfants, Minsk, Biélorussie 2000. Cet enfant de 3 ans est là depuis sa naissance. Il est inopérable: l'excroissance contient ses reins

 

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Orphelinat pour enfants abandonnés, Gomel, Biélorussie 1999.
Sasha, 5 ans, souffre d'une quasi absence de système lymphatique. Son organisme produit des toxines que son corps ne peut donc plus éliminer.

 

 

Des éléments de réponse dans le reportage du photographe Paul Fusco sur les habitants de la région de Tchernobyl, avec notamment de terribles images d'enfants malades.
Photos présentées dans un livre grand format "L'héritage de Tchernobyl" édité aux Etats-unis en 2001, disponible auprès du Réseau "Sortir du nucléaire" avec un livret des textes en français. 228 pages, 57,50 euros

Réseau "Sortir du nucléaire"
9, rue Dumenge, 69317 Lyon cédex 04
Email: contact@sortirdunucleaire.fr
Tél : 04 78 28 29 22
Fax : 04 72 07 70 04

http://www.dissident-media.org/stop_nogent/106_apres_tcherno.html

 

 

___________________________________________________________________________________________

 

 

 

Pour ceux qui souhaiteraient publier ce sujet,

voici une autre version, par eva R-sistons

non dédiée à Israël (eva)

 

 

 


De Tchernobyl à la guerre nucléaire,

l'horreur nucléaire

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L' horreur en cas de guerre nucléaire,

rappel de la catastrophe de Tchernobyl 

par Eva R-sistons

 

 

L'horreur nucléaire ! Je viens de la voir dans un documentaire sur le drame de Tchernobyl (Chaîne Parlementaire, LCP, "Scénario catastrophe, la bataille de Tchernobyl"). Impressionnant ! Avec ce reportage, nous avons un avant-goût de l'apocalypse qui attend l'humanité en cas de guerre nucléaire, et en premier lieu l'Iran et les pays riverains, dont bien sûr Israël, si proche, surtout à l'heure de la technologie triomphante. 

 

Le plus difficile n'est pas de déclarer une guerre, mais d'en gérer, ensuite, les conséquences. Et celles-ci seront effroyables. Le film de la Chaîne Parlementaire sur Tchernobyl est là pour le rappeler. L'avez-vous vu ? Sinon, voici le compte-rendu que je fais pour vous. 

 

 

Quelques faits, d'abord. Une explosion, dans une centrale nucléaire d'Ukraine, à une centaine de kms de Kiev, un nuage radioactif qui contrairement à ce que les Autorités de certains pays ont prétendu, franchit les frontières (les Suédois ont été les premiers à se poser des questions sur l'augmentation subite du taux de radio-activité), une grave contamination de régions entières, car les poussières radioactives parcourent des milliers de kms. C'est la plus grande catastrophe nucléaire de notre époque; Elle a marqué à jamais l'Histoire de l'humanité. Devrait-il y en avoir d'autres, à son image ? Les futures guerres devraient-elles être nucléaires ? 

 

La centrale nucléaire de Tchernobyl après l'explosion de l'un des 4 réacteurs en 1986. Document Chernobyl.com.

Aspect alarmant des installations du réacteur N°.4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl quelques semaines après l'explosion du 26 avril 1986. La photographie a été prise durant les interventions des liquidateurs. Document AP.

http://www.astrosurf.com/luxorion/tchernobyl.htm

 

Voici ce que je lis sur Wikipedia, à Tchernobyl : " Depuis la catastrophe, de vastes périmètres ont été définis autour du site. Un premier périmètre dont les limites s'étendent à une centaine de kilomètres serait interdit aux habitations mais un nombre non négligeable de personnes y vivent encore. La zone interdite, qui s'étend à 30 kilomètres autour de l'ancienne centrale, est gardée par la police placée à chaque ancien axe routier ou chemin, armée et accompagnée de chiens. À travers la campagne, un chemin longe le périmètre. Depuis l'extérieur, c'est d'abord une clôture barbelée sur des poteaux en béton d'environ 2,2 m de haut. Ensuite vient le chemin, suivi d'un fossé puis d'une autre clôture, plus entretenue celle-ci, puis d'un glacis d'une vingtaine de mètres de large" (http://fr.wikipedia.org/wiki/Tchernobyl).

 

   

Ukraine location map.svg

http://fr.wikipedia.org/wiki/Tchernobyl


Traquer un ennemi invisible.

 

La contamination commence par les régions alentour. Mais Gorbatchev comprend aussitôt que l'ensemble de l'Union européenne peut être gravement affecté par la catastrophe, bref que la vie des citoyens européens serait rendue insupportable; Il va donc prendre une série de mesures sans précédent pour neutraliser les radiations. Une grosse préoccupation: Le second réacteur peut exploser à son tour, risquant de provoquer des réactions en chaîne, une catastrophe aux conséquences incalculables même sur l'ensemble de l'Europe. La course contre la montre commence, au prix de très nombreuses vies... En particulier, soixante  pilotes sont mortellement irradiés pour avoir tenté, en vain, d'éteindre le brasier. Gorbatchev mobilise cent mille militaires, et quatre cent mille civils pour enrayer l'horreur nucléaire en marche: "Les troupes de Tchernobyl sont plus importantes que celles de Napoléon. Mais notre armée a été contaminée". Le chantier est colossal ! 

 

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http://www.astrosurf.com/luxorion/tchernobyl.ht

 

Des liquidateurs doivent s'approcher du cratère en effervescence, brûlant, afin de tenter de le recouvrir de béton. Au péril de leur vie. Leur mission ? "Liquider la radiactivité avant qu'elle vous liquide". Le combat est acharné, au plus près du désastre: Le taux de radioactivité est tel, qu'il ne permet pas de rester plus de quarante-cinq secondes sur les lieux, "le temps de jeter deux pelletées. Il fallait affronter de tels taux de radioactivité ! On a bossé comme des fourmis, tous ensemble, chacun prenant la relève de l'autre. Les soldats, qui travaillaient dans des conditions extrêmes, devaient être protégés des radiations. Nous n'avions pas le droit à l'erreur, la moindre imprécision était impossible". Mais ce n'est pas suffisant, il faut passer à la vitesse supérieure: Des robots complèteront les hommes. Pas longtemps ! Eux aussi seront affectés, dans l'impossibilité d'agir. Combat de Titans pour enrayer l'horreur nucléaire !

 

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A gauche, coupe schématique de la centrale de Tchernobyl et du réacteur RBMK-1000. A droite, coupe schématique d'un tube de force sous pression. Le réacteur de Tchernobyl en contenait 211. Documents OCDE et Der Spiegel adaptés par l'auteur.

http://www.astrosurf.com/luxorion/tchernobyl.htm

 

Malgré un travail continu, 24h/24, par tous les temps, malgré le sacrifice de tant d'hommes, "le taux de radioactivité du toit est réduit de 35% seulement", apprend-on dans le documentaire. Mais la zone est nettoyée au bout de plusieurs mois. Commence alors le temps des mensonges, sur le nombre de victimes réel, sur l'ampleur du désastre, et les Autorités se permettent même de modifier arbitrairement les normes d'acceptabilité du taux de radioactivité par l'organisme.

 

Quant à la France, elle déclare que le vent a, fort opportunément, détourné le nuage radioactif pernicieux. A l'époque, j'étais moi-même journaliste à Strasbourg sur une grande chaîne de télévision française, des chercheurs du CNRS m'ont contactée pour m'annoncer le résultat de leurs enquêtes personnelles, rien n'y a fait: Le nuage ne devait pas atteindre notre pays, sans doute opportunément retenu par des douaniers zélés ! Silence total des médias, répondant au mutisme absolu des Autorités ou à leurs déclarations lénifiantes.

 

tchernobyl-4unitss.jpg 

Vue générale des installations de Tchernobyl en bordure de la Pripyat. Document Pravda.

http://www.astrosurf.com/luxorion/tchernobyl.htm

 

Les conséquences de l' explosion nucléaire.

Suite à la terrible augmentation du taux de radioactivité, des zones entières ont été évacuées. Les habitants ont eu deux heures pour emporter quelques affaires, les animaux ont été abandonnés, et par la suite des brigades spéciales les ont abattus pour qu'ils ne risquent pas d'être facteurs de contamination. Les personnes déplacées ont elles-mêmes été contaminées; On évalue à plusieurs centaines de milliers le nombre de réfugiés. Vestiges de la folie nucléaire, des villes fantômes, des tours désertes, rappelant la vie soudain interrompue, les existences brisées, les visites interdites... La zone est inhabitée, "la radioactivité s'enfonce dans la terre et les plantes sont contaminées". Bien sûr, les aliments irradiés sont impropres à la consommation. Jusqu'à quand le désert nucléaire ?

 

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http://www.retouratchernobyl.com/2010/06/deuxieme-jour-le-sable.html

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http://www.retouratchernobyl.com/2010/06/dixieme-jour-fin-du-blog.html

 

Les cultures sont anéanties, sur un vaste territoire :"La radiactivité est partout, les effets se font sentir plus tard, parfois longtemps après". Même en France,  les pâturages étaient gravement contaminés, et le lait de vache n'aurait pas dû être consommé ! Quant aux nappes phréatiques, alimentant le pays en eau, elles ont été à leur tour atteintes. La Mer Noire a été polluée ! Sans parler du potentiel économique et militaire, qui lui aussi a subi les conséquences de l'explosion, comme d'ailleurs le coût du pétrole... L'armée a été contaminée. Tsahal, par exemple, aimerait-il voir ses soldats malades, privés d'énergie ? 

 

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Etat du réacteur No.4 de la centrale de Tchernobyl quelques semaines après l'explosion; un chaos dantesque et mortel. Documents Pravda et Igor Kostin.

http://www.astrosurf.com/luxorion/tchernobyl.htm


 

 

Mourir à petits feux...

L'ennemi invisible nous ronge comme un ver ! 

 

Et sur le plan de la santé, justement, les conséquences sont terrifiantes, les victimes des radiations sont innombrables : " Les maladies sont liées à la forte exposition à la radioactivité. Les premiers symptômes arrivent: Vomissements, nausées, diarrhées... puis les autres, comme la dégénérescence de la moëlle osseuse, les malades souffrent de brûlures incompatibles avec une existence normale, ceux qui sont encore en vie pâtissent toujours de la radioactivité, les hôpitaux de toute l'URSS sont remplis, les personnes peu irradiées sont hospitalisées plus de deux mois par an, par ailleurs coeur, estomac, foie, reins, symptômes nerveux, tout l'organisme est perturbé par la contamination radioactive, la fatigue est chronique, l'épuisement est permanent, ceux qui ont moins de cinquante ans s'accrochent à la vie comme des vieillards, la plupart des liquidateurs rescapés sont invalides, les doses absorbées altèrent la composition du sang - provoquant à terme des cancers -, les yeux font mal, on a un goût de métal dans la bouche, des maladies se déclarent plusieurs années après, on ne sait pas si on pourra avoir des enfants, et si on en a, quelles seront les conséquences sur eux, seront-ils malformés ? Il y a déjà beaucoup de fausses couches, et en effet, un nombre anormal de malformations a été constaté. L'ennemi invisible nous ronge comme un ver, nous partons tous peu à peu dans l'autre monde..." (Document LCP sur la catastrophe de Tchernobyl, "Scénario catastrophe, la bataille de Tchernobyl").  Bien sûr, pas moyen d'obtenir un chiffre réel, les Autorités ne veulent pas effrayer la population...

 

 

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Positions respectives du nuage de Tchernobyl le 30 avril 1986 lorsqu'il survola la France (gauche), le 1 mai lorsqu'il atteignit la Belgique (centre) et le 3 mai 1986 lorsqu'il atteignit la Corse tout en diminuant d'intensité (droite). Documents IRSN. - http://www.astrosurf.com/luxorion/tchernobyl.htm

 

 

Le nuage radioactif, n'en déplaise aux Autorités de différents pays, a circulé, et... bien circulé, abondamment circulé : "Entraîné dans une circulation atmosphérique complexe dominée par des vents de N-NO et S-SE, le nuage se propagea à travers l'Europe. Le nuage radioactif qui ressemblait à un nuage bas ou un sorte de brouillard épais survola tout d'abord le Bélarus puis la Scandinavie pour se diriger ensuite vers l'Europe de l'Ouest mais paraît-il, il s'arrêta juste à la frontière française... selon son Gouvernement. Nous allons y revenir. Le nuage traversa en fait la France puis remonta vers le Luxembourg et la Belgique. Une partie du nuage se déplaça ensuite vers les Pays-Bas et l'Ecosse tandis qu'une autre partie s'étendit vers la Corse, la Tunisie, la Grèce et la Turquie.En quelques semaines le nuage radioactif recouvrit une superficie évaluée à 3.9 millions de km2 soit environ 40% de la superficie de l'Europe avec du césium-137 d'une activité supérieure à 4000 Bq/m2 et localement 10 à 25 fois plus importante ! Finalement le nuage enveloppa toute l'hémisphère Nord et on retrouva même des poussières radioactives au-dessus d'Hiroshima, située à 7000 km de distance !  ll va sans dire que des centaines de milliers de personnes d'Europe occidentale ont été exposées à des doses supérieures au seuil d'inocuité et que certaines contracteront des cancers dans les années ou décennies à venir. On peut supposer que le cancérologue de service indiquera dans son rapport de diagnostic à la rubrique "Origine de la tumeur maligne : inconnue"...(http://www.astrosurf.com/luxorion/tchernobyl.htm). 

 

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Hôpital des enfants cancéreux, Minsk, Biélorussie 2000.
Vova sait qu'il est gravement malade. Malgré l'amputation, son état ne s'est pas amélioré.

http://www.dissident-media.org/stop_nogent/106_apres_tcherno.html

 

Voilà donc un avant-goût de l'apocalypse qui s'abattra sur les pays, en cas de guerre nucléaire.  Est-on sûr de pourvoir prévenir et maîtriser tous les risques ? Il est utile de rappeler cette déclaration solennelle du Président Gorbatchev: "L'énergie nucléaire échappe au contrôle de l'homme. Notre pays ne se relèvera jamais de cette catastrophe". Effectivement, cet événement précipita la chute de l'URSS...

 

Les décideurs songent-ils vraiment à tous les scénarios possibles avant dc  concevoir la guerre nucléaire ?  Je vais vous citer ce qu'a dit un Ukrainien, dans le film en question: "Je ne souhaite à personne de vivre une telle tragédie. Nous sommes tous des humains, personne ne mérite cela. Utiliser une arme est une chose terrible, et une arme nucléaire, c'est pire encore. Les conséquences durent toujours, voyez à Hiroshima." Une déclaration qui fait écho aux préoccupations de Gorbatchev: "Avec la catastrophe de Tchernobyl, la véritable nature de l'énergie nucléaire aux mains de l'homme est démontrée. UN SEUL MISSILE est aussi puissant qu'un Tchernobyl. Or, nous en avions 2700 qu'on destinait aux Américains; Imaginez les dégâts !". Le Suédois Hans Blix renchérit: "Ca a montré qu'on devait tous renoncer au nucléaire".

 

tchernobyl
http://fr.images.search.yahoo.com/images/view?back=http%3A%2F%2Ffr.search.yahoo.com%2Fsearch%3Fei%3DUTF-8%26p%3Dtchernobyl%2Bphotos&w=540&h=360&imgurl=www.linternaute.com%2Factualite%2Fmagazine%2Fphoto%2Fvos-plus-belles-photos-d-actu-d-avril-2009%2Fimage%2Ftchernobyl-419314.jpg&size=204.4kB&name=tchernobyl+419314+jpg%0A++++&rcurl=http%3A%2F%2Fwww.linternaute.com%2Factualite%2Fmagazine%2Fphoto%2Fvos-plus-belles-photos-d-actu-d-avril-2009%2F23e-anniversaire-de-la-catastrophe-de-tchernobyl.shtml&rurl=http%3A%2F%2Fwww.linternaute.com%2Factualite%2Fmagazine%2Fphoto%2Fvos-plus-belles-photos-d-actu-d-avril-2009%2F23e-anniversaire-de-la-catastrophe-de-tchernobyl.shtml&p=tchernobyl&type=jpeg&no=1&tt=16%2C453&oid=38eaf5d542dfa74e&tit=tchernobyl&sigr=14lec1088&sigi=13jq3lunp&sigb=11ui7oq0a&fr=ush1-mail

 

"Nous sommes assis sur un volcan atomique"

 

Tchernobyl a entraîné une prise de conscience en faveur du désarmement. Mais, bien que le poison, sous le couvercle du sarcophage, soit intact, la mémoire de la  catastrophe s'estompe peu à peu, l'héritage nucléaire pèse toujours sur les générations futures, et la course aux armements reprend. Et le document de conclure: "Nous devons épargner aux générations futures tout risque d'apocalypse  nucléaire". Paroles de sagesse ! 

 

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La paix est le bien le plus précieux. La sécurité, comme la paix, reposent sur la justice. A l'heure du nucléaire, la guerre devient un pari apocalyptique sur l'avenir. Et à l'heure de tous les dangers, de toutes les tentations, il est bon de garder présent à l'esprit le drame de Tchernobyl, appelé à devenir le nôtre, planétaire, si nous ne maîtrisons pas nos pulsions guerrières...

 

Eva R-sistons

 

TAGS : Nucléaire, Tchernobyl, Israël, Iran, LCP, Kiew, Wikipedia, Hiroshima, Gorbatchev, URSS, missile, guerre, Hans Blix, Europe, Strasbourg, Luxembourg, Belgique, Pays-Bas, Ecosse, Corse, Tunisie, Grèce, Turquie, Mer Noire, cancers, malformations

 

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Foyer pour enfants, Minsk, Biélorussie 2000.
Alla tient dans les bras
un enfant de 2 ans dont le cerveau se trouve dans l'excroissance.

 

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Asile Novinski, Minsk, Biélorussie 1997. Cet asile est le principal centre d'accueil pour enfants contaminés en Biélorussie.

 

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Foyer pour enfants, Minsk, Biélorussie 2000. Cet enfant de 3 ans est là depuis sa naissance. Il est inopérable: l'excroissance contient ses reins

 

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Orphelinat pour enfants abandonnés, Gomel, Biélorussie 1999.
Sasha, 5 ans, souffre d'une quasi absence de système lymphatique. Son organisme produit des toxines que son corps ne peut donc plus éliminer.

 

 

Des éléments de réponse dans le reportage du photographe Paul Fusco sur les habitants de la région de Tchernobyl, avec notamment de terribles images d'enfants malades.
Photos présentées dans un livre grand format "L'héritage de Tchernobyl" édité aux Etats-unis en 2001, disponible auprès du Réseau "Sortir du nucléaire" avec un livret des textes en français. 228 pages, 57,50 euros

Réseau "Sortir du nucléaire"
9, rue Dumenge, 69317 Lyon cédex 04
Email: contact@sortirdunucleaire.fr
Tél : 04 78 28 29 22
Fax : 04 72 07 70 04

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29 août 2010 7 29 /08 /août /2010 01:39
L’Hiver nucléaire.
Fidel CASTRO

J’ai honte d’avoir tout ignoré de cette question dont je n’avais même pas entendu parler. Sinon, j’aurais compris bien plus tôt que les risques d’une guerre nucléaire sont pires que ce que j’avais imaginé. Je supposais que la planète pouvait supporter l’éclatement de centaines de bombes nucléaires parce que je calculais que les Etats-Unis et l’URSS avaient réalisé d’innombrables essais pendant des années. Je n’avais pas tenu compte d’une réalité toute simple : ce n’est pas la même chose de faire éclater cinq cents bombes atomiques en mille jours que de le faire en un jour.

Je l’ai appris après m’être informé auprès de plusieurs spécialistes en la matière. Inutile de dire que je suis resté stupéfait d’apprendre qu’il n’y avait pas besoin d’une guerre nucléaire mondiale pour faire périr notre espèce.

Il suffirait d’une guerre atomique entre deux puissances nucléaires parmi les plus faibles, tels l’Inde et le Pakistan – qui réunissent toutefois, à eux deux, bien plus d’une centaine d’armes de ce genre – pour que l’espèce humaine disparaisse.

Je vais raisonner un peu à partir des éléments que m’ont offerts nos experts en la matière, tirés de ce que les scientifiques les plus prestigieux du monde ont exposé.

Il y a des choses qu’Obama sait pertinemment :

…une guerre nucléaire entre les USA et l’URSS provoquerait un « hiver nucléaire ». Le débat international au sujet de cette prédiction, animé par l’astronome Carl Sagan, obligea les leaders des deux superpuissances à reconnaître que leur course aux armements mettait en danger, non seulement leurs deux pays, mais aussi l’humanité entière.

« …les modèles mis au point par des scientifiques russes et étasuniens indiquaient qu’une guerre atomique provoquerait un hiver nucléaire terriblement destructeur pour toute la vie sur la Terre. Le savoir représenta pour nous, gens de morale et d’honneur, un grand encouragement… »

…Les guerres nucléaires zonales pourraient déclencher une catastrophe mondiale similaire. De nouvelles analyses prouvent qu’un conflit entre l’Inde et le Pakistan au cours duquel une centaine de bombes – soit à peine 0,4 p. 100 des plus de 25 000 ogives que compte le monde actuellement – seraient larguées sur des villes et des zones industrielles provoquerait assez de poussières pour ruiner l’agriculture mondiale. Une guerre régionale pourrait causer des morts jusque dans des pays éloignés.

Armée d’ordinateurs modernes et de modèles climatiques novateurs, notre équipe a démontré que les idées des années 80 non seulement étaient correctes, mais que les effets dureraient au moins dix ans, bien plus que ce qu’on croyait avant […] la poussière d’une simple guerre régionale serait réchauffée par le Soleil et s’élèverait pour rester suspendue pendant des années dans l’atmosphère supérieure, tamisant la lumière solaire et refroidissant la Terre.

Certains croient que la théorie de l’hiver nucléaire développée dans les années 80 est discréditée. Voilà pourquoi ils seront peut-être surpris de nous entendre dire qu’une guerre nucléaire zonale, par exemple entre l’Inde et le Pakistan, pourrait dévaster l’agriculture sur toute la planète.

La théorie originale a été rigoureusement validée. Ses fondements scientifiques étaient avalisés par des recherches que mena l’Académie nationale des sciences, par des études que parrainèrent les forces armées des USA et le Conseil international des syndicats scientifiques qui regroupe des représentants de vingt-quatre académies nationale de la science et d’autres organismes scientifiques .

Le refroidissement ne semble peut-être guère préoccupant. Or, il faut savoir qu’une légère diminution de la température peut avoir de graves conséquences.

Les céréales stockées aujourd’hui sur la planète peuvent alimenter la population mondiale pendant deux mois (cf. « Crisis alimentarias : ¿una amenaza para la civilización ? », par Lester R. Brown, Investigación Y Ciencia, juillet 2009).

La fumée des grands incendies de forêt pénètre parfois dans la troposphère et dans la stratosphère inférieure, pour être entraînée à de grandes distances, ce qui provoque un refroidissement. Nos modèles tiennent compte aussi de ces effets.

Voilà soixante-cinq millions d’années, un astéroïde s’est écrasé dans la péninsule du Yucatan. Le nuage de poussières qui en est résulté, mêlé à la fumée des incendies, occulta le Soleil, faisant disparaître les dinosaures. Le volcanisme massif qui avait lieu alors en Inde aggrava peut-être ces effets.

…le fait qu’il existe toujours plus d’États nucléaire élève les probabilités d’une guerre, déclenchée délibérément ou par accident.

La Corée du Nord a menacé de faire la guerre si on n’arrêtait pas d’inspecter ses navires à la recherche de matériaux nucléaires.

Des leaders extrémistes indiens, à la suite des dernières attaques terroristes dont l’Inde a été victime, ont prôné une frappe nucléaire contre le Pakistan.

L’Iran a menacé de détruire Israël, puissance nucléaire, qui a juré à son tour qu’il ne permettrait jamais que l’Iran le devienne.

Les deux premières bombes atomiques ont tellement bouleversé le monde que celles-ci n’ont jamais plus été employées, malgré leur nombre croissant.

Une guerre nucléaire est inévitable à partir du moment où le délai fixé par le Conseil de sécurité de l’ONU viendra à terme : tout peut arriver dès que le premier cargo iranien sera arraisonné.

Dans le cadre du Traité de réduction des armes stratégiques offensives (START), les USA et la Russie se sont engagés à ramener leur arsenal, d’ici fin 2012, à 1 700 et 2 200 ogives nucléaires déployées.

Si ces armes étaient utilisées contre des cibles urbaines, des centaines de millions de personnes mourraient et un énorme nuage de fumée de 180 Tg inonderait l’atmosphère.

La seule possibilité d’éliminer les risques d’une catastrophe climatique est d’éliminer les armes atomiques.

J’ai rencontré aujourd’hui à midi quatre spécialistes cubains : Tomás Gutiérrez Pérez, José Vidal Santana Núñez, le colonel José Luis Navarro Herrero, chef du Secrétariat Science et technologie du ministère des Forces armées révolutionnaires, et Fidel Castro Díaz-Balart, avec lesquels j’ai analysé le point que j’aborde dans ces Réflexions.

J’avais demandé cette réunion hier, 22 août. Je ne voulais pas perdre une minute. Elle a été sans aucun doute fructueuse.

Fidel Castro Ruz
Le 23 août 2010 Traduction J-F Bonaldi, La Havane


http://www.legrandsoir.info/L-Hiver-nucleaire.html
L’hiver nucléaire et la paix


Fidel CASTRO

Huit pays possèdent entre eux plus de vingt mille ogives nucléaires : les États-Unis, la Russie, la France, le Royaume-Uni, la Chine, Israël, l’Inde et le Pakistan, dont plusieurs ont entre eux de profondes différences économiques, politiques et religieuses.

Le nouveau traité START, que les principales puissances nucléaires ont souscrit à Prague en avril, n’est guère plus qu’une illusion au sujet du problème qui menace l’humanité.

La théorie de l’ « hiver nucléaire », élaborée et perfectionnée par Alan Robock, un éminent chercheur et professeur de l’université Rutgers, de New Jersey, un scientifique modeste qui préfère reconnaître les mérites de ses compagnons plutôt que les siens, s’est avérée véridique.

Pour eux, la seule forme d’éviter le recours aux armes atomiques est de les supprimer. Le peuple étasunien, situé à un endroit privilégié de la planète qui lui permet de jouir des niveaux de vie et de richesse les plus élevés au monde malgré ses incroyables gaspillages de ressources non renouvelables, devrait être celui qui s’intéresse le plus à l’information qu’offre les scientifiques. Pourtant, combien d’espace les médias consacrent-ils à ce sujet ?

Selon Robock, la théorie de l’ « hiver nucléaire » nous a appris ceci :

« Si ces armes n’existaient pas, on ne pourrait pas les employer. Et il n’existe absolument aucun argument rationnel pour le moment qui puissent justifier leur emploi. Si on ne peut les employer, alors il faut les détruire, ce qui nous protégerait des accidents, des erreurs de calcul et de toute attitude démentielle.

« …les ordinateurs qui fonctionnaient à partir de modèles ultramodernes sont devenus le seul laboratoire possible, et les événements historiques – dont les villes rasées par les incendies après les séismes et les bombardements en temps de guerre, les colonnes de fumée des incendies de forêt et les nuages causés par les éruptions volcaniques, sont devenus la pierre de touche des évaluations scientifiques. »

La prolifération des armes nucléaires – au sein d’un club où sont entrés Israël, l’Inde et le Pakistan et dont d’autres pays aspirent, semble-t-il, à être membres – a obligé Robok et ses compagnons à réviser leurs premières recherches, aboutissant à des résultats surprenants qu’ils ont détaillés dans une série d’articles récents.

Bien que les USA et la Russie se soient engagés à avril à Prague à réduire leur arsenal nucléaire opérationnel d’environ deux mille ogives, la seule façon réelle d’éviter une catastrophe climatique mondiale serait d’éliminer les armes atomiques.

« …n’importe quel pays qui envisagerait de s’engager sur la voie nucléaire devrait reconnaître qu’il met en danger, non seulement sa population, mais aussi le reste du monde. Il est temps que le monde pense une bonne fois pour toutes aux dangers des armes atomiques, s’engage sur la voie de la paix et élimine la possibilité d’une catastrophe climatique mondiale provoquée par l’énergie atomique, pour la première fois depuis le milieu du siècle dernier.

« …le recours aux armes nucléaires en cas d’une attaque totale contre une ennemi serait suicidaire, à cause du froid et de l’obscurité anormaux que provoquerait la fumée des incendies causés par la bombe. En réalité, la preuve est faite que plus un pays possède de bombes atomiques et moins il est en sûreté. »

Albert Einstein a affirmé : « Le pouvoir libéré de l’atome a tout changé, hormis notre façon de penser, et c’est pourquoi nous avançons sans cap vers une catastrophe sans précédent. » Carl Sagan avait dit que notre politique des armes atomiques était « une voie sur laquelle personne ne pensait ».

A la fin de sa conférence, j’ai demandé au professeur Alan Robock : « Combien de gens dans le monde connaissent ces données ? » À quoi il m’a répondu : « Très peu. » J’ai ajouté : « Et dans votre pays ? » « Pareil, on ne les connaît pas. »

Ne doutant pas de cette triste réalité, j’ai ajouté : « Ça ne sert à rien de les connaître nous-mêmes, il faut que le monde les connaisse. Peut-être faut-il chercher des psychologues qui nous expliquent pourquoi les masses ne comprennent pas. »

« J’ai une réponse – s’est exclamé le scientifique – ça s’appelle le déni. C’est si horrible que les gens ne veulent pas y penser. Il est plus facile de faire semblant de croire que ça n’existe pas. »

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"Hiver Nucléaire"- un fond d’écran téléchargeable...

Sa conférence d’une heure, au cours de laquelle il utilisa des graphiques, des données et des photos projetés sur un écran, fut claire, précise, éloquente. Aussi lui ai-je dit : « Qu’est-ce que c’est que conscientiser, quelque chose dont nous parlons tant ? Qu’est-ce que créer de la culture ? Et à quel point vous sentez-vous découragés, vous les scientifiques, de constater que les gens ne savent même pas ce que vous faites, malgré toutes les heures que vous y investissez ? »

Je lui ai dit qu’il aurait été impossible de divulguer une conférence comme la sienne à Cuba ou dans le monde à l’époque où la radio, la télévision et Internet n’existaient pas, à plus forte raison quand tant de gens ne savaient ni lire ni écrire.

J’ai promis au professeur de divulguer l’information qu’il nous avait fournie sur la théorie de l’ « hiver nucléaire » dans un langage que même des enfants cubains de huit ans pourraient comprendre, une théorie que nous connaissions mal, et que je me suis fait un devoir d’écouter à cause de mon inquiétude concernant l’éclatement d’une guerre atomique mondiale.

Aucune autre époque de l’histoire humaine ne ressemble à la nôtre. Si les décideurs, dotés de l’immense pouvoir que la science et la technologie ont mis entre leurs mains ne comprennent pas de tels risques, alors la prochaine guerre mondiale sera assurément la dernière, et des dizaines de millions d’années s’écouleront peut-être avant que de nouveaux êtres intelligents tentent d’en écrire l’histoire.

Le hasard a voulu que, hier, lundi 20, j’aie appris que le bateau de croisière de Peace Boat arriverait le 21 au petit matin à La Havane en provenance des Canaries, avec plusieurs heures de retard à cause des cyclones. Il s’agit d’une ONG internationale qui possède le statut consultatif spécial auprès de l’ONU et qui organise depuis 1983 des voyages dans le monde pour promouvoir la paix, les droits humains, le développement juste et durable et le respect de l’environnement, et qui a été candidate en 2009 au Prix Nobel de la paix en raison de sa campagne mondiale pour prévenir la guerre.

Yoshioka Tatsuya, fondateur et directeur de Peace Boat, m’a fait parvenir à travers le chef des visiteurs, Nao Inoue, une lettre où il affirme :

« Notre organisation travaille depuis des années, et récemment nous collaborons avec des pays de l’ALBA… qui s’engagent clairement envers l’abolition des armes atomiques, la prohibition des bases militaires étrangères et le règlement pacifique des différends internationaux. […] Le Japon, le seul pays, vous le savez, à avoir souffert un bombardement atomique, conserve toujours une Constitution pacifiste dont l’article 9 stipule formellement le non-recours à la guerre et interdit le recours à la guerre dans les différends internationaux.

« …un des thèmes spécialement intéressants de notre action est la suppression des bases militaires étrangères, une situation que connaissent le Japon et différents endroits du monde, et nous jugeons que des bases étrangères comme celles qui existent à Guantánamo y Okinawa causent des dommages irréversibles à l’environnement et fomentent la guerre et non la paix mondiale. »

Peace Boat a organisé soixante-dix voyages à travers le monde, celui-ci compris, qui ont permis à non moins de quarante mille personnes de visiter plus de cent pays. Son slogan est : « Apprends des guerres du passé pour bâtir un avenir de paix. »

En vingt ans, cette ONG a envoyé son navire dans notre pays à quatorze reprises, surmontant les obstacles et les écueils imposés par les USA ; elle mène des campagnes de dons importants aux secteurs de l’éducation et de la santé, fondamentalement.

Elle est présente aux nombreuses réunions et rencontres internationales de solidarité avec Cuba. C’est une amie vraiment solide de notre patrie. Elle a été décorée en mai 2009 de l’ordre de la Solidarité que décerne le Conseil d’État de la République de Cuba sur proposition de l’Institut Cubain d’Amitié avec les Peuples (ICAP).

Ça a été pour moi un grand honneur d’avoir été invité à une réunion avec une représentation des visiteurs, et je leur ai alors proposé de le faire au palais des Congrès pour qu’elle soit la plus nombreuse possible. M. Nao Inoue a pris la parole, ainsi que Mme Junko Watanabe, une survivante, qui n’avait que deux ans quand la première bombe atomique fut larguée sur Hiroshima : elle se trouvait avec un petit frère dans la cour de chez eux, à dix-huit kilomètres du point d’impact de la bombe qui fit disparaître le plus gros de la ville, tua sur le coup plus de cent mille personnes et causa de graves dommages au reste des habitants.

Elle a raconté ses souvenirs dramatiques, quand, des années plus tard, elle vit les images et apprit les détails de ce bombardement brutal qui causa tant de souffrances à tant d’innocents qui n’avaient rien à voir. L’utilisation de cette arme de destruction massive, alors que l’empire japonais était déjà vaincu, fut un acte inutile conçu à dessein pour terroriser le monde, car elle fut larguée, non sur une installation militaire, mais une population civile désarmée. Les images de ce crime épouvantable n’expriment pas autant que la voix de Junko Watanabe le racontant. J’ai saisi l’occasion pour exposer mes vues et informer nos amis japonais, qui se battent pour abolir les armes atomiques, les bases militaires et la guerre, des efforts que consent notre patrie pour éviter un conflit nucléaire qui pourrait liquider notre espèce humaine.

Fidel Castro Ruz
Le 21 septembre 2010

Traduction J-F Bonaldi, La Havane

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18 août 2010 3 18 /08 /août /2010 01:27

Commémoration du 65ème anniversaire du bombardement atomique à Hiroshima, au Japon.Commémoration du 65ème anniversaire du bombardement atomique à Hiroshima, au Japon.

Hiroshima, Obama et le nucléaire


Le 06 août 1945, a eu lieu le premier bombardement atomique de l'histoire, sur la ville d’Hiroshima au Japon. Cette explosion a fait périr immédiatement 140 000 personnes environ, des civils dans leur grande majorité. D’autres devaient mourir, longtemps après, des conséquences des radiations.

Les Etats-Unis n’ont jamais exprimé d'excuses pour la destruction d’Hiroshima. Chaque année, à la date du 06 août, ont lieu des cérémonies pour rappeler ce bombardement. Pour la première fois cette année, un représentant américain, John Roos, ambassadeur des Etats-Unis au Japon, y a participé. Cela a immédiatement été perçu comme un geste symbolique important, dans la lignée du discours d’Obama à Prague, en avril 2009. Il appelait alors à construire « un monde sans arme nucléaire ». Courant mai de cette année, l’administration américaine avait même créé une petite surprise en soutenant, du bout des lèvres, une proposition de plusieurs pays arabes en vue de négociations pour dénucléariser le Proche-Orient. Bien entendu le nucléaire israélien était visé, et certains naïfs ont alors dû penser qu’Obama osait enfin toucher à Israël, État au-dessus de tout droit international depuis sa création, et le seul à être nucléarisé dans la poudrière du Proche-Orient.

Très vite la réalité s’est imposée, et la question du nucléaire israélien est passée sous silence, tandis que de nouvelles sanctions étaient prises à l’encontre de l’Iran pour l’empêcher d’accéder au nucléaire civil. Par ailleurs, alors qu’il recevait le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou le 6 juillet dernier, Obama a soutenu et justifié le nucléaire israélien en ces termes : « Nous croyons fermement que, compte-tenu de sa taille, de son histoire et de la région dans laquelle il se trouve, des menaces existant contre nous, contre lui, Israël a des exigences uniques en matière de sécurité ». L’expression « contre nous, contre lui » confirme bien l’identité des deux éléments constitutifs de ce que nous appelons l’USraël. Obama et les sionistes rêvent peut-être d’un monde sans arme nucléaire… sauf pour les Etats-Unis et Israël, garants des valeurs universelles, c'est-à-dire de leur volonté implacable de domination sur tous les peuples de la planète. Les faits démontrent que leur politique de domination et d’agression n’a pas changé.

Le discours d‘Obama sur le démantèlement des armes nucléaires n’a au fond qu’un seul objectif : endormir les peuples et les dirigeants des autres pays. Il y réussit, sauf à Téhéran, Moscou et Pékin où les dirigeants gardent les yeux bien ouverts, et il ne sera pas facile de les endormir…


Le Président,
Yahia Gouasmi.
 

 

 

http://www.partiantisioniste.com/communications/hiroshima-obama-et-le-nucleaire-0475.html

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30 juillet 2010 5 30 /07 /juillet /2010 19:40

 

 

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Avant 2003 naissaient à Fallujah, 1050 bébés de sexe masculin pour 1000 bébés de sexe féminin. En 2005, il n’y a eu la naissance de seulement 350 garçons pour 1000 filles, ce qui signifie que les bébés de sexe masculin ne survivent pas, révèle le Dr. Chris Busby.


(JPG)

Reportage Sky News : http:// www.liveleak.com/view?i=dda_...

 


Je viens juste de regarder une rediffusion d’une émission d’Al-Jazeera préparée par Ahmad Mansour - une entrevue avec le professeur Chris Busby. Le professeur Chris Bubsy est un scientifique et le directeur de Green Audit, et secrétaire scientifique du comité européen sur les risques liés aux radiations [European Committee on Radiation Risks].

Le professeur Busby a produit beaucoup d’articles sur les radiations, l’uranium et la contamination dans des pays tels que le Liban, le Kosovo, Gaza et naturellement l’Irak.

Je vais me focaliser ici sur ses dernières découvertes qui étaient le sujet du programme diffusé sur Al-Jazeera.

Comme certains d’entre vous le savent, Fallujah est une ville interdite. Elle a été soumise à d’intenses bombardements en 2004, avec des bombes enrichies à l’uranium [DU] et au phosphore blanc, et depuis elle est devenue zone interdite - ce qui signifie que les autorités fantoches irakiennes et les forces d’invasion/d’occupation des États-Unis ne permettent à personne d’entreprendre une véritable étude dans Fallujah. Fondamentalement, Fallujah est sous état de siège.

Il est évident que les Américains et les Irakiens savent quelque chose et le cachent au public. Et c’est là qu’entre en scène le professeur Chris Busby. Il était et est toujours résolu à aller au fond de ce qui s’est passé dans Fallujah en 2004.

Étant un des premiers scientifiques dans son domaine, il s’est lancé dans une étude sur Fallujah dont les résultats préliminaires seront publiés dans 2 semaines - si tout se passe bien.

Le professeur Busby a rencontré beaucoup d’obstacles alors qu’il entreprenait ce projet. Ni lui ni personne de son équipe n’a été autorisé à entrer dans Fallujah pour y conduire des entretiens. Mais, dit-il, quand la porte principale se ferme, il faut trouver d’autres portes à ouvrir. Et c’est ce qu’il a fait. Il est parvenu à réunir une équipe d’Irakiens de Fallujah afin que ceux-ci mènent les enquêtes pour lui.

Le projet de recherche s’appuie sur 721 familles de Fallujah, ce qui représente 4500 participants - vivant aussi bien dans des zones à niveau élevé de rayonnement que dans des zones à bas niveau. Les résultats ont été comparés avec un groupe de contrôle - un échantillon du même nombre de familles vivant dans une zone non radioactive dans d’autres pays arabes. Pour les besoins de l’étude ont été choisis trois autres pays pour la comparaison : le Kowéit, l’Egypte et la Jordanie.

Avant d’aborder les résultats préliminaires, je dois noter ce qui suit :

-  les autorités irakiennes ont menacé tous les participants de cette enquête d’arrestation et de détention si elles coopéraient avec les « terroristes » qui les interviewaient. En d’autres termes, elles ont été menacées d’être sous le coup de la loi anti-terroriste.

-  Les forces des États-Unis ont interdit au Dr. Busby de recueillir n’importe quelle donnée, arguant du fait que Fallujah est une zone insurrectionnelle.

-  Les médecins de Fallujah ont décliné la demande de passer dans le programme télévisé d’Ahmad Mansour parce qu’ils avaient reçu plusieurs menaces de mort et craignaient pour leurs vies.

En d’autres mots, l’étude a été entreprise dans des conditions très difficiles et représentant un danger pour la vie [des participants]. Mais elle a néanmoins été menée à bien.

Comme le programme n’a pas été téléchargé sur Youtube, je ne peux pas donner de transcription mot-à-mot de l’émission. J’ai pris des notes rapides à la main et mémorisé le reste. Mais je ferai de mon mieux pour présenter tous les faits que j’ai appris aujourd’hui. Qu’est-ce donc que les Etats-Unis et leurs marionnettes irakiennes ne veulent pas que le public sache ? Et pourquoi ne permettent-ils aucune mesure des niveaux du radiation dans Fallujah, et pourquoi ont-ils même interdit à l’AIEA [nternational Atomic Energy Agency] d’entrer dans la ville ?

Que s’est-il exactement passé dans Fallujah ? Quels étaient les types de bombes utilisées ? Était-ce uniquement des bombes à l’uranium ou y avait-il encore quelque chose d’autre ?

1) Une chose qui est très impressionnante dans Fallujah est que les taux de cancer ont nettement augmenté dans un très court laps de temps, en fait depuis 2004. Voici des exemples fournis par le Dr. Busby :

-  le taux de leucémie d’enfant est de 40 fois plus élevé, depuis 2004, que pendant les années qui précédent. Et comparé à la Jordanie, par exemple, ce taux est de 38 fois plus élevé
-  le taux de cancer du sein est 10 fois supérieur à ce qu’il était avant 2004
-  le taux de cancer du système lymphatique est de 10 fois supérieur à ce qu’il était avant 2004.

2) Une autre particularité à Fallujah est l’élévation dramatique du taux de mortalité infantile. Comparé à 2 autres pays arabes comme le Kowéit et l’Egypte qui ne sont pas affectés par les radiations, voici les chiffres :

-  le taux de mortalité infantile pour Fallujah est 80 enfants en bas âge sur 1000 naissances (80 pour 1000), alors que pour le Kowéit ce taux est de 9 enfants en bas âge sur 1000, et pour l’Egypte de 19 enfants en bas âge sur 1000. (Donc le taux de mortalité infantile en Irak est 4 fois plus élevé qu’en Egypte et 9 fois plus élevé qu’au Kowéit.)

3) La troisième particularité à Fallujah est le nombre de déformations d’origine génétique qui a explosé après 2004. C’est un sujet que j’ai déjà traité dans le passé. Mais ce n’était pas une étude complète, et aujourd’hui j’ai appris autre chose. Les rayonnements produits par un agent qui a été employé par « les forces de libération » causent non seulement de très nombreux défauts d’origine génétique mais provoque également, et c’est très important, des changements structurels au niveau cellulaire.

Quelles en sont les conséquences ?

En raison du code génétique des enfants en bas âge de sexe masculin (manque de chromosome X), ceux-ci risquent plus de mourir à la naissance, et les enfants en bas âge de sexe féminin ont plus de chance de survivre à la naissance avec de fortes déformations. Et ici un autre exemple est fourni par le Dr. Busby : avant 2003 les taux de natalité dans Fallujah étaient comme suit : 1050 enfants de sexe masculin pour 1000 enfants de sexe féminin. En 2005, il y a eu la naissance de seulement 350 enfants de sexe masculin pour 1000 bébés de sexe féminin - ce qui signifie que les bébés de sexe masculin ne survivent pas.

Quant aux bébés de sexe féminin, et c’est là que se trouve le pire de la tragédie... les radiations provoquent des changements au niveau de l’ADN, ce qui signifie que ces même enfants de sexe féminin, s’ils survivent et s’ils se reproduisent plus tard, donneront naissance à des filles génétiquement déformées et à des bébés de sexe masculin morts-nés.


Les résultats mentionnés ci-dessus sont corrélés par d’autres études menées sur les enfants des enfants des survivants d’Hiroshima (en 2007) et qui prouvent que même la troisième génération affiche des malformations génétiques comprenant des maladies chroniques (cancer, coeur, etc...) à un taux 50 fois supérieur à la normale. À Chernobyl, d’autre part, les études sur des animaux de la même zone ont prouvé que les effets des rayonnements ont génétiquement modifié 22 générations. En somme les effets des rayonnements sont transmis de gène en gène et ont un effet cumulatif avec le temps (je n’entrerai ici pas dans le détail sur la façon dont cela se réalise. Vous pourrez lire plus d’explications à ce sujet une fois que le document du Dr. Busby sera édité).

Certaines des déformations infantiles sont si terribles qu’Al-Jazeera et la BBC - qui a produit un documentaire sur le même sujet - ont refusé de diffuser certaines images. Les exemples de malformations dont les photos sont en la possession d’Ahmad Mansour sont :


-  des enfants nés sans yeux
-  des enfants avec deux et trois têtes
-  des enfants nés sans orifices
-  des enfants nés avec des tumeurs malignes au cerveau et à la rétine de l’oeil
-  des enfants nés avec l’absence d’organes vitaux
-  des enfants nés avec des membres manquants ou en trop
-  des enfants nés sans parties génitales
-  des enfants nés avec de graves malformations cardiaques.

Etc ...

Sur ces mêmes aspects, les médecins de Fallujah ont été invités pour les besoins de l’étude à noter les taux de malformations à la naissance en l’espace d’un mois et de comparer les chiffres avec le mois qui a précédé. Voici les résultats : en l’espace d’un seul mois, les seules naissances avec malformations dans le mois courant ont augmenté de 3 par rapport au mois qui précède (le mois courant indiqué pour l’étude était février 2010).


L’uranium est introduit dans le sang par la digestion et la respiration. Les quantités extrêmement élevées d’uranium auxquelles les gens de Fallujah ont été soumis expliquent l’élévation vertigineuse des cancers des ganglions, des poumons, des seins et du système lymphatique chez les adultes.

Il y a 40 autres secteurs fortement irradiés en Irak, mais Fallujah est LE PIRE DE TOUS.

Rien qu’avec ces résultats préliminaires, le Dr. Busby et son équipe en ont conclu que par rapport à Hiroshima et à Nagazaki, Fallujah était pire. Et je cite de Dr. Busby : « La situation dans Fallujah est effrayante et affreuse, c’est encore plus dangereux et pire qu’à Hiroshima... »


J’ai noté que ce sont des résultats préliminaires. Pourquoi ais-je noté cela ?

Parce que le Dr. Busby a été harcelé. Il a vu se réduire ses fonds pour la recherches, et des portes se sont fermées sous sous nez. Il a été menacé (comme l’ont été d’autres scientifiques qui ont conduit des études semblables dans les années 90 en Irak), abandonné par la communauté scientifique, attaqué — en raison de la nature de son travail sur l’Irak. Les implications politiques sont énormes et dangereuses pour les Etats-Unis et leurs seconds couteaux. Cela montre bien que la preuve scientifique que des crimes de guerre ont été commis se trouve vraiment ici à portée de main ...

En conséquence, la vie du Dr. Busby a été rendue très difficile. La publication sur les travaux de recherche pour lesquels il a énormément travaillé, a été envoyée au Lancet afin d’être soumise au comité scientifique de la revue. Le Lancet a retourné le projet d’article, disant ne pas avoir le temps de l’étudier. Des laboratoires ayant coopéré dans le passé pour examiner des échantillons les ont cette fois-ci retournés après avoir découvert que ces échantillons venaient d’Irak. Seuls 2 laboratoires sont disposés à examiner les mêmes échantillons pour trouver l’agent exact utilisé dans Fallujah - mais ils sont prêts à le faire uniquement à un prix tout à fait exorbitant à cause de la nature sensible de l’étude. Mais en raison du manque d’argent, le Dr. Busby attend les fonds nécessaires pour faire analyser une vingtaine d’échantillons provenant de Falluja et qu’il conserve soigneusement .

Questionné par Ahmad Mansour sur ce qui l’incitait à persévérer, quand on considère tous les obstacles formidables qu’il a été obligé de surmonter, sa réponse a été :

« Toute ma vie, j’ai cherché la vérité, je suis un chasseur de la vérité dans une jungle de mensonges. J’ai également des enfants. Les enfants sont non seulement notre futur, ils sont les porteurs des générations futures. Depuis 50 ans nous avons souillé la planète (avec les radiations) et nous faisons supporter cet héritage à nos enfants et petits enfants. Nous avons l’obligation pour les gens de Fallujah de découvrir la vérité »

Interrogé sur la façon dont il peut poursuivre ses travaux sans financement et face à des portes se fermant devant lui, il a répondu :

« Je compte sur la bonne volonté de personnes ici et là qui envoient de petites sommes d’argent, et je suis également un fermement persuadé que si la porte principale se ferme, il faut en ouvrir d’autres. Quand il y a une volonté, il y a toujours un chemin. »

Chapeaux bas devant vous ! Professeur Busby...

J’incite toutes les personnes lisant ce courrier, toutes les personnes de conscience, je pousse tous les Irakiens (réagissez ! pour l’amour de Dieu !) et tous les Arabes pour prendre contact avec le Dr. Busby et faire une donation afin que les échantillons provenant de Fallujah puissent être examinés et que la vérité puisse être découverte. Et je finirai ce courrier avec une dernière citation de ce grand homme dévoué :

« La vérité a des ailes qui ne peuvent être coupées. »

Je dois m’arrêter ici. C’est déjà le matin et je n’ai pas encore dormi. J’ai voulu transmettre tout cela au monde... La question que je vais garder avec moi — si jamais je peux fermer l’oeil — est la même question que celle que j’ai toujours posée depuis 2003 : « Pourquoi ? Qu’est-ce que le peuple irakien, qu’est-ce que les enfants irakiens vous ont fait pour mériter tout cela ? »


PS : Paola Pisi, rédactrice d’Uruknet a trouvé la vidéo de l’émission sur Youtube ; elle vient juste d’y être installée. Je ne sais pas comment elle a procédé car j’avais recherché cette vidéo pendant des heures. Merci Paola. Voici une autre personne dévouée à la Vérité. Si quelqu’un pouvait la traduire entièrement en anglais, j’en serai très heureuse.

Juillet 2010 - ArabWomenBlues - Vous pouvez consulter cet article à :
http:// arabwomanblues.blogspot.com/...
Traduction de l’anglais : Claude Zurbach


Auteur : Layla Anwar  - Source : Info-Palestine

 

http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=14496#14496

 

 

Génocide du peuple irakien (uranium appauvri)

vidéo et textes, à voir


http://www.blueman.name/Des_Videos_Remarquables.php?NumVideo=1300#NAVIGATION

 

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3 juillet 2010 6 03 /07 /juillet /2010 00:47
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Pour Thierry Meyssan, le débat sur l’existence d’un éventuel programme militaire nucléaire iranien n’est qu’un écran de fumée. Les grandes puissances ont arrêté leur transfert de technologie dès la chute du Shah et la Révolution islamique a condamné le principe de la bombe atomique. Les prétendus soupçons occidentaux ne sont que des artifices utilisés pour isoler un Etat qui remet en cause la domination, militaire et énergétique, des puissances nucléaires et leur droit de veto au Conseil de sécurité.


Aparté lors du vote de la résolution 1929 (9 juin 2010). Dans le sens des aiguilles d’une montre : les ambassadeurs allemand, britannique, chinois, russe, français et états-unien.
© UN Photo/Evan Schneider

La Maison-Blanche a diffusé un dossier de presse expliquant aux journalistes ce qu’est la résolution 1929 du Conseil de sécurité [1]. Le contenu de ce document — et la vaste campagne de communication qui l’a soutenu — a été repris comme à l’habitude par les grands médias occidentaux sans la moindre réflexion critique.

Selon la presse occidentale — c’est-à-dire selon la Maison-Blanche dont elle est s’est fait pour l’occasion le perroquet — la résolution a été adoptée par « une base très large » et constitue « une réponse au refus constant de l’Iran de se plier à ses obligations internationales relatives à son programme nucléaire ». Voyons ce qu’il en est.

Sur 15 membres du Conseil de sécurité, 12 ont voté pour (dont les 5 membres permanents), 1 s’est abstenu, et 2 ont voté contre [2]. Cette « base très large » masque en réalité un nouveau clivage : pour la première fois dans l’histoire du Conseil, un bloc de nations émergentes (le Brésil et la Turquie, soutenus par l’ensemble des pays non-alignés) s’est opposé aux membres permanents (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie) et à leurs vassaux. Ainsi, cette « unanimité moins deux voix » exprime en réalité une fracture entre le directoire des Cinq Grands et ce que l’on doit à nouveau appeler le Tiers-monde (par analogie avec le Tiers état [3]), c’est-à-dire ceux dont l’avis ne compte pas.

Le Brésil a joué un rôle central dans l’élaboration du traité de Tlatelolco, qui fait de l’Amérique latine une « zone exempte d’armes nucléaires ». La Turquie œuvre activement à faire du Proche-Orient une autre « zone exempte d’armes nucléaires ». Personne ne doute que ces deux Etats soient sincèrement opposés à la prolifération des armes nucléaires. Personne ne doute non plus que la Turquie, qui partage une frontière commune avec l’Iran, soit particulièrement vigilante pour empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique.

Alors pourquoi ont-ils voté contre la résolution 1929 ? Comme nous allons le voir, la problématique posée par les grandes puissances n’est qu’un écran de fumée pour masquer un débat de fond dans lequel l’Iran et les non-alignés mettent en cause leurs privilèges.

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L’ayatollah Rouhollah Khomeini (1902-1989). Il déclare les armes de destruction massive incompatibles avec l’islam.
Le mythe de la bombe iranienne

A l’époque du Shah Reza Pahlevi, les Etats-Unis et la France mirent en place un vaste programme visant à doter Téhéran de la bombe atomique. Il était admis, au vu de l’histoire du pays, que l’Iran n’est pas un Etat expansionniste et que de grandes puissances pouvaient lui confier sans risque cette technologie.

Ce programme fut interrompu par les Occidentaux au début de la Révolution islamique et donna lieu à un long contentieux financier autour de la société Eurodif. Selon les autorités iraniennes, il n’a jamais été repris.

L’ayatollah Khomeini et ses successeurs ont condamné la fabrication, le stockage, l’utilisation, et la menace d’utilisation de l’arme nucléaire comme contraires à leurs valeurs religieuses. Selon eux, il est moralement inacceptable d’utiliser des armes de destruction massive qui tuent indistinctement civils et militaires, partisans et adversaires d’un gouvernement. Cette prohibition a pris force de loi avec le décret émis par le Guide suprême de la Révolution, l’ayatollah Khamenei, le 9 août 2005.

Les dirigeants iraniens ont déjà montré leur obéissance à ce principe et le peuple iranien l’a déjà payé très cher. C’était au cours de la guerre lancée par l’Irak contre le pays (1980-88). Saddam Hussein fit tirer des missiles non guidés sur les villes iraniennes. L’armée iranienne riposta à l’identique jusqu’à ce que l’imam Khomeini intervienne. Il fit cesser les tirs, en vertu de ce principe, interdisant de tirer à l’aveuglette sur les villes ennemies. Le pays fit le choix d’endurer une guerre plus longue plutôt que de la gagner en utilisant des armes non ciblées [4].

Compte tenu du mode de fonctionnement du pays, il ne paraît pas possible que des individus aient passé outre cet avis théologique et la mémoire des martyrs de cette guerre pour mettre en place un vaste programme secret de recherche et de fabrication de la bombe atomique.

La position iranienne anticipe le droit international. Ce n’est en effet qu’en 1996 que la Cour internationale de Justice de La Haye a mis en évidence que toute destruction massive est criminelle, et que le principe même de la dissuasion nucléaire, c’est-à-dire la menace de perpétrer un crime, constitue un crime en lui-même [5]. Cependant, l’avis de la Cour n’étant pas contraignant, mais uniquement consultatif, les grandes puissances n’en ont que faire [6].

Le mythe d’un programme militaire nucléaire iranien a été forgé par les Anglo-Saxons après leur invasion de l’Afghanistan et de l’Irak. Leur plan stratégique prévoyait de prendre ultérieurement l’Iran en tenaille à partir de ses deux voisins. Dans cette période, les services états-uniens et britanniques ont disséminé de fausses informations à ce sujet comme ils le firent à propos du prétendu programme d’armes de destruction massive de Saddam Hussein. Les données transmises aux alliés et à la presse étaient le plus souvent fournies par un groupe d’exilés iraniens, les Moujahidines du Peuple. Il s’est avéré depuis que ces exilés inventaient leurs informations au fur et à mesure des besoins. Au demeurant, ils vivaient en Irak et, même avec des soutiens familiaux locaux, ils n’étaient pas en mesure de pénétrer en Iran l’organisation très cloisonnée des Gardiens de la Révolution. Aujourd’hui les experts US reconnaissent que cette source était sans valeur. Seuls les néo-conservateurs et les services secrets français, qui protègent en France le siège mondial des Moujahidines, continuent à y croire [7].

Cette intox servit de référence au vote des résolutions 1737 (23 décembre 2006) [8] et 1747 (24 mars 2007) [9].

Les accusations à l’encontre de l’Iran furent abandonnées par Washington, le 3 décembre 2007, lorsque le directeur national du Renseignement le vice-amiral John Michael McConnell rendit public un rapport de synthèse. On y apprenait que l’Iran avait cessé tout programme nucléaire militaire depuis des années et que, s’il le relançait, il ne pourrait de toute manière pas produire de bombe atomique avant 2015 au moins [10]. En publiant ce rapport McConnell ne visait pas simplement à clore la polémique, il entendait surtout — dans la ligne d’un groupe d’officiers supérieurs réunis autour du vieux général Brent Scowcroft — suspendre le projet de guerre contre l’Iran, les Etats-Unis n’en ayant temporairement plus les moyens économiques et militaires [11]. Nos lecteurs se souviennent que j’ai analysé cet événements dans nos colonnes, en annonçant le changement de politique à Washington six heures avant la publication surprise de ce rapport [12].

Un accord fut conclu entre le commandant du CentCom, l’amiral William Fallon, et ses homologues iraniens, avec l’assentiment du secrétaire à la Défense Robert Gates sous la supervision du maître à penser des officiers supérieurs, le général Scowcroft. Un scénario de détente avait été convenu pour permettre aux Etats-Unis de sortir d’Irak la tête haute. Cependant, le clan Bush-Cheney, qui espérait encore cette guerre, réussit à faire voter de nouvelles sanctions contre l’Iran avec la résolution 1803 (3 mars 2008) [13], immédiatement suivie de la démission de l’amiral Fallon [14]. Là encore, nos lecteurs se souviennent de cet épisode que j’ai décrit en détail dans nos colonnes [15].

Enfin, il y a eu la tentative du clan Bush-Cheney de contourner l’opposition de l’état-major états-unien en sous-traitant l’attaque de l’Iran à Israël. Dans cette perspective, Tsahal avait loué deux bases militaires aériennes à la Géorgie, d’où des bombardiers auraient pu frapper l’Iran sans avoir besoin de ravitaillement en vol. Las ! ce projet fut soudainement interrompu par la guerre d’Ossétie du Sud et le bombardement des bases israéliennes de Géorgie par la Russie.

En définitive, le général Scowcroft et son poulain, Barack Obama, ont récupéré cette polémique et l’ont utilisée pour faire avancer leurs plans. Il ne s’agit plus de préparer une guerre contre l’Iran, mais d’exercer une forte pression sur Téhéran pour l’obliger à coopérer avec les Anglo-Saxons en Afghanistan et en Irak. En effet, les forces occidentales se sont embourbées dans ces deux théâtres d’opération, alors que les Iraniens ont de puissants leviers parmi les populations azéries afghanes et chiites irakiennes.

Ainsi, le général Scowcroft, qui dégonfla le mythe du nucléaire iranien en décembre 2007 et reçu comme une gifle les sanctions contre l’Iran en mars 2008, est devenu le propagandiste de ces mêmes sanctions en 2010.

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Mohammad Mossadegh (1882-1967), renversé par un coup d’Etat fomenté par la CIA et le MI6.
L’indépendance énergétique des Etats émergents

Depuis 60 ans, l’Iran se préoccupe de son indépendance énergétique. Sous la monarchie impériale, le Premier ministre Mohammad Mossadegh, nationalisa l’Anglo-Iranian Oil Company, et expulsa la plupart des conseillers et techniciens britanniques. Dans son esprit et celui des autres sujets du Shah, il ne s’agissait pas tant de récupérer une manne financière que de s’approprier les moyens du développement économique. Le pétrole iranien assurerait la croissance d’une industrie iranienne.

Londres s’estimant lésé porta l’affaire devant la Cour de Justice internationale de La Haye. Et perdit. Les Britanniques sollicitèrent alors les Etats-Unis pour organiser un coup d’Etat [16]. A l’issue de l’« opération Ajax », Mossadegh fut arrêté tandis que le général ex-nazi Fazlollah Zahedi lui succèda. Le régime du Shah devint alors le régime le plus répressif de la planète.

La Révolution islamique, qui renverse le Shah, reprend à son compte cette exigence d’indépendance énergétique. Anticipant l’épuisement de ses ressources pétrolières, Téhéran intègre dans son vaste programme de recherche scientifique et technique des travaux sur le nucléaire civil. D’autant que, selon les géologues iraniens, le pays regorgerait d’uranium exploitable, une richesse plus importante que le pétrole.

Ne disposant pas de combustible nucléaire, Téhéran s’en fournit grâce au président Raúl Alfonsín. Trois accords sont signés avec l’Argentine, en 1987 et 1988. Les premières livraisons d’uranium enrichi à 19,75 % ont lieu en 1993 [17]. Mais ces accords sont interrompus par les attentats de Buenos-Aires, en 1992 et 1994, imputés à l’Iran, mais probablement perpétrés par le Mossad qui s’était installé dans le pays durant la dictature du général Videla [18].

En 2003, l’Iran signe le Protocole additionnel du Traité de non-prolifération, qui tient compte des avancées scientifiques. En vertu des nouvelles dispositions, les signataires doivent notifier à l’Agence internationale de l’énergie atomique les installations nucléaires en cours de construction, alors que par le passé, ils ne devaient les notifier que six mois avant la mise en service. Du fait du changement de règles, Téhéran confirme la construction en cours de nouvelles unités à Natanz et Arak. Le Protocole additionnel ne prévoyant pas de mesures transitoires pour passer d’un système juridique à l’autre, le président Mohammed Khatami accepte de discuter des modalités avec un groupe de contact composé par l’Union européenne, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni (UE+3), et suspend l’enrichissement de l’uranium en signe d’apaisement.

Elu président de la République à la mi-2005, Mahmoud Ahmadinejad estime que son pays a accordé un délai suffisant à l’AIEA pour mener les inspections nécessaires à la transition, et que le Groupe des Trois fait volontairement traîner les choses pour prolonger indéfiniment le moratoire iranien. Il décide donc de reprendre le processus d’enrichissement de l’uranium.

A partir de ce moment, les Européens — qui considèrent avec mépris l’Iran comme le « régime des mollahs » [19]— reprochent aux Iraniens d’avoir failli à leur parole. L’administration Ahmadinejad affirme quant à elle que, comme tous les gouvernements du monde, elle est liée par les Traités ratifiés par son Parlement, mais pas par la politique de l’administration précédente. C’est le début du conflit juridique. L’Allemagne, la France et le Royaume-Uni obtiennent le soutien du G8 et convainquent le Conseil des gouverneurs de l’AIEA de porter le litige devant le Conseil de sécurité de l’ONU.

Le vote du Conseil des gouverneurs (4 février 2006) préfigure celui du Conseil de sécurité du 9 juin 2010. Les grandes puissances font bloc, tandis que Cuba, la Syrie et le Venezuela votent contre.

Furieuse d’être humiliée, l’administration Ahmadinejad décide de retirer la signature iranienne du Protocole additionnel. Ce retrait rend caduques les engagements de l’administration Khatami et clôt la polémique avec le groupe UE+3. Le Conseil de sécurité réplique en exigeant une nouvelle suspension de l’enrichissement de l’uranium (résolution 1696 du 31 juillet 2006) [20]. Au regard du droit international cette résolution n’a pas de fondement juridique. La Charte des Nations Unies ne donne pas compétence au Conseil de sécurité pour exiger d’un Etat membre qu’il aliène un de ses droits pour « rétablir la confiance » des autres à son égard.

Dès lors, l’Iran —soutenu par 118 Etats non alignés— refuse de se conformer aux exigences successives du Conseil en vertu de l’article 25 de la Charte. Celui-ci stipule en effet que les Etats membres ne sont tenus d’accepter les décisions du Conseil que si celles-ci sont conformes à la Charte. Insensiblement, le débat juridique international est passé du contrôle par l’AIEA du programme iranien à un bras de fer entre les grandes puissances et les puissances émergentes. Ou plutôt, il est revenu au point de départ des années 50 ; la question du contrôle par l’AIEA n’étant qu’un épisode dans la lutte opposant les puissances dominantes au Tiers Monde.

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Un exemple à suivre : Mohandas K. Gandhi (1869-1948) défie l’Empire britannique en brisant le monopole de la Couronne. Il tisse lui-même le coton indien.
Après le pétrole, l’uranium

La comparaison entre le comportement des grandes puissances face au pétrole iranien hier et leur comportement face à l’uranium iranien aujourd’hui est frappante.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les Anglo-Saxons avaient imposé des contrats léonins à l’Iran pour extraire son pétrole sans en payer le juste prix [21]. Ils avaient aussi empêché l’Iran de se doter de grandes raffineries pour le transformer. De telle sorte que les Iraniens devaient importer au prix fort l’essence que la British Petroleum avait produite, en raffinant à l’étranger le pétrole qu’elle leur avait volé.

Aujourd’hui, les grandes puissances voudraient interdire à l’Iran d’enrichir son uranium pour en faire un combustible. De la sorte, le pays n’aurait pas la possibilité d’utiliser ses propres richesses minérales et serait contraint de les vendre à bas prix. En 2006, les Anglo-Saxons ont fait adopter par le Conseil de sécurité une résolution exigeant que Téhéran suspende ses activités liées à l’enrichissement, y compris la recherche-développement. Puis, ils ont proposé aux Iraniens de leur acheter de l’uranium brut et de leur vendre de l’uranium enrichi.

La réaction de Mahmoud Ahmadinejad à ce chantage est exactement la même que celle de Mohandas K. Gandhi dans une situation similaire. Les Britanniques interdisaient aux Indiens de filer le coton. Ils leur achetaient donc à bas prix une matière première qu’ils ne pouvaient utiliser, puis ils leur revendaient au prix fort des tissus filés avec leur coton à Manchester. Le Mahatma Gandhi viola la loi impériale et fila lui-même le coton sur un rouet rudimentaire, qui devint le symbole de son parti politique. Identiquement, les Anglais s’étaient arrogés un monopole d’exploitation du sel et appliquaient une taxe exorbitante sur ce produit de première nécessité. Gandhi viola la loi impériale, traversant le pays dans une marche épique, il alla lui- même récolter le sel. C’est par ce type d’action que l’Inde recouvra sa souveraineté économique.

Les déclarations fracassantes de Mahmoud Ahmadinejad lors de la mise en service de centrifugeuses doivent être comprises dans ce contexte. Elles expriment la volonté de l’Iran d’exploiter lui-même ses ressources minières et de se doter ainsi de l’énergie indispensable à son développement économique.

Au demeurant, rien dans le Traité de non prolifération n’interdit à quiconque d’enrichir de l’uranium [22].

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Signature du Protocole de Téhéran (17 mai 2010). De gauche à droite : Celso Amorim, Luiz Inácio Lula da Silva, Manouchehr Mottaki, Mahmoud Ahmadinejad, Recep Tayyip Erdoğan et Ahmet Davutoğlu.
© Présidence iranienne
Le Protocole de Téhéran

A l’occasion du sommet de Washington sur la sécurité nucléaire (12 et 13 avril 2010), le président brésilien Lula da Silva présente ses bons offices à son homologue états-unien. Il lui demande quelle mesure serait à même de rétablir la confiance et d’arrêter la spirale des résolutions du Conseil de sécurité.

M. Lula da Silva, qui ambitionne de devenir secrétaire général des Nations Unies, agit comme intermédiaire entre les grandes et les petites puissances. Surpris, le président Obama réserve sa réponse, Finalement, il lui adresse une lettre, le 20 avril [23]. Il y indique qu’une mesure négociée en novembre 2009, puis abandonnée, ferait l’affaire. L’Iran pourrait échanger de l’uranium insuffisamment enrichi contre de l’uranium faiblement enrichi. Cet échange pourrait avoir lieu dans un pays tiers, la Turquie par exemple. Téhéran pourrait alors alimenter en combustible son réacteur à usage médical sans avoir besoin d’enrichir lui-même l’uranium. Une lettre similaire a été envoyée par M. Obama à son homologue turc, mais n’a pas été rendue publique.

Le président brésilien se rend immédiatement à Moscou où, lors d’une conférence de presse commune (14 mai) le président Medvedev confirme que du point de vue russe cette mesure serait aussi considérée comme une solution acceptable [24]. M. Lula da Silva rejoint le Premier ministre turc à Téhéran et signe le document attendu avec le président Ahmadinejad (17 mai) [25].

Ceci étant fait, Mahmoud Ahmadinejad confirme que, si l’accord est appliqué, son pays n’aura pas besoin de procéder à l’enrichissement, mais que pour se prémunir d’une éventuelle rupture du Protocole, il doit apprendre à maitriser cette technique. L’Iran poursuivra donc ses recherches.

Faisant volte-face, Washington dépose au Conseil de sécurité un projet de résolution qu’il avait négocié à l’avance avec les autres membres permanents. Après trois semaines de psychodrame, ce texte à peine amendé est débattu par le Conseil. Pour la forme, les négociateurs occidentaux faxent à Téhéran leurs observations sur le Protocle quatres heures avant d’entrer en séance [26]. Ils ne veulent plus d’un accord provisoire, ils exigent que l’Iran renonce à la technique de l’enrichissement. La résolution 1929 est adoptée, y compris par la Russie et la Chine (9 juin) [27].

Pour le Brésil, la Turquie, l’Iran et les 118 non alignés qui les soutiennent, le choc est rude. Il est tout à fait clair que le souci des grandes puissances n’est pas d’empêcher l’Iran d’enrichir de l’uranium pour fabriquer des bombes, mais de de l’empêcher de maîtriser un savoir-faire qui garantirait son indépendance.

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Suite aux sanctions unilatérales des Etats-Unis, Total est contraint de cesser d’approvisionner l’Iran en essence (ici : Christophe de Margerie, le Pdg).
Les conséquences de la résolution 1929

Dans les jours qui suivent, les dirigeants russes laissent entrevoir leurs désaccords internes. Une cascade de déclarations contradictoires confirme et infirme que l’embargo prévu par la résolution 1929 s’applique aussi aux missiles sol-air S-300 russes en cours de livraison. Finalement le président Medvedev tranche : les livraisons d’armes anti-aériennes sont interrompues, ce qui implique que, d’un point de vue technique, un possible bombardement de l’Iran restera une option militaire crédible.

Continuant sur sa lancée, Washington ajoute aux sanctions onusiennes ses propres sanctions, et l’Union européenne lui emboite le pas. Ce nouveau dispositif vise à priver l’Iran de l’énergie nécessaire à son économie. Il fait interdiction aux sociétés ayant des intérêts en Occident de livrer de l’essence raffinée ou tout autre carburant à Téhéran [28]. Première conséquence de ces mesures unilatérales, Total est contraint de se retirer d’Iran. Le ministre brésilien des Affaires étrangères Celso Amorim annonce, quant à lui, que les sociétés agro-industrielles de son pays ne peuvent pas prendre le risque de fournir de l’éthanol à l’Iran. Autant de ruptures qui sont des catastrophes économiques non seulement pour les Iraniens, mais pour les Français et les Brésiliens aussi.

Moscou entre en ébullition. Les partisans de Premier ministre Vladimir Poutine s’estiment floués. Pour eux, les sanctions contre l’Iran ne doivent pas déstabiliser le pays. Ils avaient admis la position du président Dmitry Medvedev de coopération avec les Etats-Unis à la condition que les sanctions se limitent à celles de l’ONU. Ils se trouvent désormais face au fait accompli : la résolution du Conseil de sécurité sert de justification à des mesures unilatérales de Washington et de Bruxelles visant à asphyxier l’Iran. Auditionné par le Sénat, le secrétaire US à la Défense Robert Gates se gausse de la confusion qui règne au Kremlin et de son « approche schizophrénique » de la question iranienne.

Poursuivant sur la lancée, l’Allemagne fait du zèle. La chancelière Angela Merkel fait confisquer des matériels destinés à la construction de la centrale nucléaire civile de Busher et fait interpeller les ingénieurs russes qui les rassemblaient. La tension monte à Moscou et l’ambassadeur Churkin appelle ses partenaires du Conseil de sécurité à la raison.

A Pékin, les choses ne sont pas plus claires. La Chine a accepté de voter la résolution 1929 en échange d’un renoncement de Washington à de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord. Pékin, qui ne se pensait pas en mesure de défendre à la fois Téhéran et Pyongyang, a inutilement cédé du terrain car les Etats-Unis resservent le couvert lors du G8 de Toronto.

Dans une déclaration, le Suprême conseil (iranien) de sécurité nationale souligne que le Conseil de sécurité des Nations Unies n’avait pas compétence pour adopter la résolution 1929 [29]. En écho, le président du Venezuela, Hugo Chávez, annonce que son pays n’appliquera pas une décision sans fondement juridique. Concrètement, Caracas approvisionnera Téhéran en essence et lui proposera les services bancaires qui lui sont aujourd’hui refusés.

L’Iran décide de manifester sa mauvaise humeur en reportant d’un mois toute nouvelle négociation et en posant des conditions à la reprise des pourparlers. Renversant la rhétorique dominante, Téhéran accepte de discuter sur l’application du Traité de non-prolifération afin de « rétablir la confiance » avec les Occidentaux, à la condition que ceux-ci « rétablissent la confiance » avec l’Iran et les non-alignés. Pour ce faire, le président Ahmadinejad exige que les négociateurs fassent une déclaration qui ne devrait pas poser de problème s’ils sont de bonne foi et lèverait le soupçon du « deux poids, deux mesures » : ils doivent exiger qu’Israël signe le TNP (et par conséquent accepte le régime des inspections de l’AIEA et la dénucléarisation progressive) et s’engager à appliquer à eux-mêmes le TNP (c’est-à-dire qu’ils commencent dès à présent à détruire leurs stocks d’armes nucléaires).

Vu du côté occidental, cette réponse paraît dilatoire : Téhéran pose des conditions irréalistes qui manifestent sa volonté de rupture. Vu du Tiers Monde, Téhéran pointe la contradiction fondamentale du TNP qui permet depuis une quarantaine d’années aux grandes puissances de conserver leur avantage nucléaire, militaire et civil, pour dominer le monde tout en empêchant les puissances émergentes de rejoindre le club nucléaire.

Sans surprise, Washington réagit en relançant la polémique. Le directeur de la CIA, Leon Panetta, déclare dans une émission de grande écoute que, selon de récents renseignements, l’Iran aurait désormais assez d’uranium faiblement enrichi pour fabriquer des bombes [30].
L’accusation est loufoque, dans la mesure où l’Iran ne dispose que d’uranium enrichi à moins de 20 % alors que les bombes atomiques sont fabriquées avec l’uranium enrichi à 70, voire 85 %.
Peu importent les faits et la logique, « La raison du plus fort est toujours la meilleure ».

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Mahmoud Ahmadinejad plaide à la tribune de l’ONU pour un Proche-Orient exempt d’armes nucléaires.
Conclusion

31 ans après le début de la Révolution islamique, l’Iran n’a pas dévié de sa trajectoire. Malgré la guerre par procuration que les grandes puissances lui ont livré, malgré les embargos et les sanctions de toutes sortes, il continue à questionner l’architecture des relations internationales et à se battre pour son indépendance et celle des autres nations. Si l’on relit rétrospectivement les interventions des diplomates et dirigeants iraniens à l’ONU, on observe qu’elles n’ont cessé de dénoncer le directoire que les grandes puissances exercent sur le reste du monde au moyen de leur siège permanent et de leur droit de veto au Conseil de sécurité. Et si l’on relit la presse occidentale, on observe qu’elle met en scène des scandales successifs pour ne pas avoir à rendre compte des propos des diplomates et dirigeants iraniens [31]

Dans ce cadre, la position iranienne sur le nucléaire n’a pas varié, mais s’est approfondie. L’Iran a proposé de faire du Proche-Orient une zone dénucléarisée et Téhéran n’a cessé de porter ce projet qui vient seulement maintenant d’être examiné par l’ONU malgré l’opposition farouche d’Israël [32]. L’Iran a pris de nombreuses initiatives pour que les Etats du Tiers-Monde rapprochent leur point de vue sur le nucléaire, la dernière en date étant la Conférence internationale sur le désarmement nucléaire qu’il a organisé en avril 2010 [33].

Dans cet affaire, le problème central n’est pas l’Iran, mais le refus des grandes puissances de se conformer à leurs obligations de signataires du Traité de non-prolifération : détruire au plus vite leurs stocks d’armes nucléaires. Or, loin de s’engager sur cette voie, l’administration Obama a publié sa nouvelle doctrine nucléaire dans laquelle elle prévoit de faire usage de l’arme nucléaire non pas seulement pour riposter à une attaque nucléaire, mais en première frappe contre des Etats non-nucléaires qui lui résistent.



Thierry Meyssan

Analyste politique français, président-fondateur du Réseau Voltaire et de la conférence Axis for Peace. Il publie chaque semaine des chroniques de politique étrangère dans la presse arabe et russe. Dernier ouvrage publié : L’Effroyable imposture 2, éd. JP Bertand (2007).


Les articles de cet auteur

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[1] « White House Fact Sheet on the new UN Security Council Sanctions on Iran », Voltaire Network, 10 juin 2010.

[2] Voir le procè-verbal de séance relatif à la Résolution 1929, Réseau Voltaire, 9 juin 2010.

[3] En France, sous l’Ancien Régime, la société était divisée en trois ordres : la noblesse, le clergé et le tiers état. Ce dernier était privé de tout pouvoir politique bien qu’il représenta 95 % de la population.

[4] « Iran does not need military coalition », par Kourosh Ziabari, Voltaire Network, 2 avril 2010.

[5] « Licéité de la menace ou de l’emploi d’armes nucléaires », Avis consultatif du 8 juillet 1996, Cour internationale de Justice, C.I.J. Recueil 1996, p. 226.

[6] « La dissuasion nucléaire est contraire au droit international », par Francis Boyle, Réseau Voltaire, 21 octobre 2009.

[7] Voir notre dossier « Mujahedin-e Khalq ».

[8] « Résolution 1737 du Conseil de sécurité », Réseau Voltaire, 23 décembre 2006.

[9] « Résolution 1747 du Conseil de sécurité », Réseau Voltaire, 24 mars 2007.

[10] « Iran : intentions et possibilités nucléaires », extraits du National Intelligence Estimate (NIE), Réseau Voltaire/Horizons et débats, 17 décembre 2007.

[11] « Pourquoi McConnell a-t-il publié le rapport sur l’Iran ? », Réseau Voltaire/Horizons et débats, 17 décembre 2007.

[12] « Washington décrète un an de trêve globale », par Thierry Meyssan. Réseau Voltaire, 3 décembre 2007.

[13] « Résolution 1803 du Conseil de sécurité », Réseau Voltaire, 3 mars 2008.

[14] « Pourquoi William Fallon a-t-il démissionné ? », Réseau Voltaire/New Orient News, 14 mars 2008.

[15] « La démission de l’amiral Fallon relance les hostilités en Irak », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 13 mars 2008.

[16] All The Shah’s Men : An American Coup and the Roots of Middle East Terror, par Stephen Kinzer (John Wiley & Sons, 2003).

[17] « Iran looks to Argentina for nuclear fuel », par Kaveh L Afrasiabi, Voltaire Network, 9 novembre 2009.

[18] « Washington veut réécrire les attentats de Buenos-Aires », par Thierry Meyssan ; « Des attentats sous fausse bannière en Argentine : 1992 et 1994 », par James Fetzer et Adrian Salbuchi ; Réseau Voltaire, 13 juillet 2006 et 9 novembre 2009.

[19] Cette expression fait sourire. En effet, Mahmoud Ahmadinejad représente les vétérans de la guerre Irak-Iran et absolument pas le haut clergé chiite qui lui est majoritairement opposé.

[20] « Résolution 1696 du Conseil de sécurité », Réseau Voltaire, 31 juillet 2006.

[21] « BP-Amoco, coalition pétrolière anglo-saxonne », par Arthur Lepic, Réseau Voltaire, 10 juin 2004.

[22] « Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) », Réseau Voltaire.

[23] « Letter to Lula da Silva », par Barack Obama, Voltaire Network, 20 avril 2010.

[24] « Joint News Conference », par Dmitry Medvedev et Luiz Inácio Lula da Silva, Voltaire Network, 14 mai 2010.

[25] « Joint Declaration by Iran, Turkey and Brazil on Nuclear Fuel », Voltaire Network, 17 mai 2010.

[26] « Vienna Group’s Answer to Joint Declaration of Teheran », Voltaire Network, 9 juin 2010.

[27] « Résolution 1929 du Conseil de sécurité », Réseau Voltaire, 9 juin 2010.

[28] L’Iran est un Etat exportateur de pétrole, mais —compte tenu de l’embargo dont il fait l’objet depuis le début de la Révolution islamique—, il ne dispose pas de raffinerie et est obligé d’importer de l’essence.

[29] « The Islamic Republic of Iran’s Declaration in Response to Resolution 1929 », Voltaire Network, 18 juin 2010.

[30] Entretien de Leon Panetta avec Jake Tapper, This Week, ABC, 27 juin 2010.

[31] Le lecteur se souvient probablement de la manière dont la France avait créé un secrétariat d’Etat aux Droits de l’homme dont la principale activité aura été de saboter la participation iranienne à la conférence de Genève contre le racisme (dite « Durban II »). La secrétaire d’Etat Rama Yade avait fait attribuer des badges diplomatiques à des militants sionistes pour qu’ils perturbent le discours du président iranien, tandis que les ambassadeurs des puissances européennes quittaient la salle selon un scénario préétabli. Le lecteur pourra relire le discours de M. Ahmadinejad et l’apprécier au regard de ce qui vient d’être analysé. Il porte sur le rôle du Conseil de sécurité dans l’impunité de l’apartheid israélien (Voir : « Discours à la conférence de Durban II », par Mahmoud Ahmadinejad, Réseau Voltaire, 20 avril 2009.
Afin que la censure soit complète, le haut fonctionnaire français Bruno Guigne, qui s’était indigné publiquement de la présentation médiatique de cette affaire a été immédiatement relevé de ses fonctions par le président Sarkozy (lire : « Quand le lobby pro-israélien se déchaîne contre l’ONU », par Bruno Guigne, Réseau Voltaire, 24 mars 2008.

[32] « Capacité nucléaire israélienne », Résolution adoptée à la dixième séance plénière de l’AIEA, Réseau Voltaire, 18 septembre 2009. « Application des garanties de l’AIEA au Moyen-Orient », Résolution adoptée à la neuvième séance plénière, Réseau Voltaire 17 septembre 2009. « Création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient », Rapport présenté par la République islamique d’Iran à la Conférence des Parties chargée d’examiner le Traité sur la non prolifération des armes nucléaires 2010, Réseau Voltaire, 4 mai 2010.

[33] « Message à la première conférence internationale sur la désarmement nucléaire », par Ali Khamenei ; « Address at the International Conference on Nuclear Disarmament », par Mahmoud Ahmadinejad ; « Address at the International Conference on Nuclear Disarmament », par Saeed Jalili ; Réseau Voltaire, 17 avril 2010.

 

http://www.voltairenet.org/article166133.html#auteur29

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25 mai 2010 2 25 /05 /mai /2010 02:04

La quatrième génération : vers un nucléaire civil intrinsèquement sûr

Par Solidarite et Progrès

 
Nucléaire : la quatrième génération, c’est déjà demain !

 

Le nucléaire n’est pas une technologie donnée à un moment donné. Il s’agit de l’application continue de découvertes scientifiques nouvelles, créant une dynamique de production d’énergie supérieure aux précédentes en raison d’un flux de densité d’énergie beaucoup plus élevé par unité de surface et par opérateur, tout en assurant une sécurité quasi absolue. Cette dynamique permet d’élever au rang de ressources ce qui n’était auparavant que des éléments inutiles. Les réacteurs de la quatrième génération en sont une étape essentielle, qui convient particulièrement bien à des régions ayant des besoins immédiats mais plus modestes en énergie, pour garantir une source d’approvisionnement sûre, autonome et constante. C’est en France le cas de la Bretagne, pour laquelle cet accès est le seul moyen de désenclavement et d’autonomie accrue. Nous engageons donc ici le débat sur ce qui représente – ici et maintenant – la source d’énergie ouvrant les portes du futur dans les meilleures conditions possibles.


 


 

Les déboires de l’EPR d’Areva en Finlande, en France et sur les marchés d’exportation comme les Emirats arabe unis (qui ont préféré le projet sud-coréen, mieux adapté à leurs besoins), la décision d’EDF de prolonger de dix ans la vie de ses 34 réacteurs de 900 mégawatts, les coupures d’électricité en Bretagne, tous ces éléments posent de manière urgente le besoin d’accélérer le passage aux réacteurs nucléaires de quatrième génération, à l’étude un peu partout dans le monde depuis une trentaine d’années déjà !

 

Les travaux du Forum international Génération IV de l’Agence internationale de l’énergie atomique, regroupant neuf pays dont la France, et dont la mission est de sélectionner et de développer, à l’horizon 2030-2035, ces « réacteurs du futur », ont pris beaucoup de retard.

 

Si ces systèmes sont encore à l’état de simples concepts, c’est qu’ils ne sont pas la priorité des agences nationales de recherche comme le CEA, qui sont devenues de simples équipes de veille technologique en raison des coupes budgétaires dont elles sont victimes depuis des décennies. Quant aux chercheurs qui y travaillent, ils sont désabusés, démoralisés, et ont souvent perdu la foi dans le développement du nucléaire civil à grande échelle dans le monde.

 

D’autre part, la plupart des partenaires commerciaux participants, comme Areva avec son hypothétique projet de réacteur à haute température Antares, ont réduit leurs capacités de recherche pour se concentrer sur des objectifs à rentabilité immédiate comme l’EPR, ainsi que la production à grande échelle d’éoliennes inefficaces et très coûteuses, convenant uniquement aux pays riches et développés.

 

Heureusement, l’émergence de nouveaux acteurs comme l’Afrique du Sud, l’Inde et la Chine vient bousculer la donne. Leurs efforts pour développer rapidement des réacteurs de quatrième génération viennent casser la logique de cartel supranational, monopolistique et commercial des grands acteurs occidentaux.

 

La « quatrième génération » regroupe des concepts révolutionnaires et une grande variété de filières technologiques. Ici, nous allons nous concentrer en particulier sur deux programmes nationaux d’une importance stratégique pour l’humanité, et décrire le caractère concret de la recherche conduite dans le cadre de ces deux programmes.

1. Les réacteurs à haute température : le PBMR sud-africain

Le Pebble Bed Modular Reactor (Réacteur modulaire à lit de boulets, PBMR) est né de la volonté de la compagnie nationale d’électricité sud-africaine ESKOM de construire des réacteurs nucléaires de taille modeste pouvant s’adapter à la demande des pays en voie de développement et ne pouvant absorber des sauts de 1000 MW ou plus dans la génération et la distribution d’électricité.

 

Commencé en 1995, le PBMR s’inspire du réacteur de recherche AVR construit en Allemagne dans les années soixante-dix et quatre-vingt, mais abandonné par la suite. Il s’agit d’un réacteur de 165 MWe (e pour électrique) et de 400 MWt, (t pour thermique, montrant pourquoi il est avantageux, lorsqu’on le peut, d’utiliser la chaleur directement à des fins industrielles). Pour la première fois dans l’histoire de l’industrie nucléaire, il sera construit en série, dans une usine spécialement conçue à cet effet. Les modules seront produits dans de brefs délais et à un coût bien plus abordable que les réacteurs actuels, et pourront être livrés par voie maritime partout dans le monde. Le délai entre le passage de la commande et la mise en ligne ne dépassera pas deux ans.

 

La construction d’un premier module de démonstration devrait démarrer d’ici quatre ou cinq ans, après des travaux de mise au point soignés, suivie des premiers réacteurs commerciaux avant 2020.

 

Outre la fabrication à une échelle industrielle et en série, le PBMR présente deux autres aspects révolutionnaires.

 

D’abord sa sécurité « intrinsèque », en raison des boulets qui constituent son combustible. Ceux-ci contiennent des microbilles d’uranium enrichi enrobées de carbure de silicium et de carbone pyrolytique, puis rassemblées avec du graphite pour former des sphères de la taille d’une balle de tennis, enveloppées dans une coquille de céramique pouvant soutenir des températures extrêmement élevées.

 

 

Dans les réacteurs classiques, fonctionnant à des températures avoisinant les 350°C, le combustible est contenu dans des gaines de zirconium en forme de grand crayon, qui ne peuvent soutenir des températures de plus de 700°C sans se déformer. Il existe toujours un risque, quoique faible et bien maîtrisé, que les réacteurs classiques entrent en surchauffe suite à une perte du liquide agissant à la fois comme réfrigérant et modérateur de la réaction nucléaire, et que la température dépasse alors les 700°C, même si la réaction s’est entre-temps arrêtée. La déformation des « crayons » de combustible pourrait, quoique que ce soit hautement improbable, conduire à une reprise de la réaction et à un emballement du réacteur.

 

Dans le cas des réacteurs à lit de boulets, à sécurité dite « intrinsèque », ce risque est nul, car la mise en œuvre d’un principe de moindre action découlant d’une maîtrise supérieure des lois de la physique ne demande aucun mécanisme supplémentaire, ni aucune intervention active de l’homme.

 

Les boulets recouverts de céramique sont conçus pour résister sans déformation à des températures largement au-dessus de celle que pourrait atteindre le réacteur (1600°C) en cas d’incident. Lorsque la température augmente de façon excessive, la réaction s’arrête automatiquement, et le réacteur est conçu pour dissiper la chaleur accumulée de manière naturelle et plus rapidement que dans les réacteurs classiques. Ainsi, le risque d’emballement de la réaction est éliminé à la source.

 

Autre élément significatif, l’hélium utilisé pour extraire la chaleur au cours de la réaction (pour générer soit de l’électricité, soit de la chaleur à usage industriel) est un gaz inerte, ne pouvant pas se combiner chimiquement aux autres éléments présents dans le cœur du réacteur et ne pouvant, par conséquent, provoquer des réactions non souhaitées.

 

Soulignons ici que l’EPR d’Areva est à cet égard une « véritable usine à gaz », car plusieurs mécanismes de sécurité ont été empilés – pour des raisons de rentabilité financière immédiate – sur une technologie déjà ancienne, basée sur des principes physiques de première ou de deuxième génération.

 

Le deuxième atout du PBMR est lié à sa haute température de fonctionnement et à l’utilisation de l’hélium comme réfrigérant, au lieu de l’eau lourde ou sous pression normalement utilisée aujourd’hui. L’hélium permet de travailler à des températures bien plus élevées que dans les réacteurs conventionnels, conduisant à un meilleur rendement lors de la conversion de l’énergie thermique en électricité et ouvrant la voie à de multiples usages industriels de la chaleur. Cette chaleur sera directement utilisable dans la pétrochimie, la transformation des matières premières, le dessalement de l’eau de mer et, à terme, la production d’hydrogène à grande échelle, lorsque nos sociétés seront prêtes à basculer dans l’ère de l’hydrogène pour les transports individuels.

 

La conception du PBMR intègre déjà ces multiples usages de la chaleur. Trois modèles de taille et de forme identiques seront déclinés dans une gamme comprenant :

  1. Un modèle à vocation électrogène uniquement ;
  2. Un modèle à usage double (co-génération d’électricité et de vapeur à usage industriel à 570°C), et même triple, où la chaleur restante pourra être utilisée pour le dessalement ; et
  3. Un modèle produisant de la chaleur de très haute température (950°C ou plus), pour craquer les molécules d’eau par un processus thermochimique et produire de l’hydrogène.

Le PBMR est maintenant dans sa phase finale de conception. Seize sphères de combustible ont déjà été fabriquées en Afrique du Sud puis envoyées en mars 2009 en Russie pour être testées dans des conditions d’irradiation réelle. Les analyses devraient être bientôt terminées. Deux complexes permettant de tester les conditions de transfert de la chaleur à haute pression et à haute température, associées à l’utilisation de boulets de forme sphérique, ont été construits en Afrique du Sud en août 2006 et en juillet 2007, et le programme d’essai devrait bientôt arriver à son terme. Un autre complexe permettant d’étudier le comportement de l’hélium dans les échangeurs, le système de manutention des éléments de combustible, ainsi que le futur système de contrôle du réacteur, est en opération depuis avril 2007.

 

Des études avancées sont déjà en cours pour l’usage de la chaleur dans les sables bitumineux de l’Alberta, au Canada, ainsi qu’avec la société sud-africaine Sasol pour la fabrication de combustibles synthétiques à partir de charbon. Aux Etats-Unis, PBMR est partenaire d’un consortium industriel mené par Westinghouse, à qui un contrat a été accordé par le Département de l’énergie pour une étude sur la production d’hydrogène.

2. Les réacteurs au thorium : le programme nucléaire indien

Le grand avantage du thorium, situé deux cases à gauche de l’uranium dans le tableau périodique des éléments, est qu’il est disponible dans la nature en quantités beaucoup plus grandes que celui-ci. Il est trois fois plus abondant que l’uranium et, si on prend en compte que seule une faible partie de l’uranium naturel est fissile, c’est-à-dire l’uranium 235 constituant 0,71% du total, cela signifie que l’abondance relative du thorium est encore bien plus grande.

 

Le principal minerai de thorium est la monazite, un phosphate de thorium et de terre rare. On le trouve sous forme de grands gisements en Bretagne, en Australie, en Inde et en Turquie. On trouve également de la monazite à forte teneur en thorium en Afrique, en Antarctique, ainsi qu’en Amérique du Nord et du Sud.

 

Le thorium 232 est un isotope fertile : en absorbant un neutron, il se transmute en thorium 233, qui se désintègre ensuite en protactinium 233, puis en uranium 233, un isotope fissile comme l’uranium 235, mais totalement absent dans la nature.

 

L’effort de recherche le plus consistant, aujourd’hui dans le monde, dans la mise en œuvre de combustibles nucléaires de substitution comme le thorium, est lié au programme lancé en 1957 par Homi Jehangir Bhabha, le père du programme nucléaire indien. (Ici avec Nehru à gauche)

 

 

Bhabha faisait remarquer qu’en raison des faibles ressources en uranium de son pays, du coût et de l’effort technique associés à l’enrichissement de l’uranium, il serait préférable pour l’Inde de mettre en œuvre un plan en trois phases : la première consisterait à importer et à améliorer en interne des réacteurs à eau lourde fonctionnant entièrement avec de l’uranium naturel, c’est-à-dire non enrichi en uranium 235. Le plutonium récupéré dans les éléments de combustible usé permettrait ensuite, au cours de la deuxième phase, de construire des surgénérateurs capables de convertir en plutonium 239 l’uranium 238 restant dans les combustibles usés engendrés au cours de la première phase, ou bien celui contenu dans l’uranium naturel, et par conséquent d’ »allonger » les faibles réserves du pays. C’est pourquoi on les appelle surgénérateurs, car ils permettent de produire plus de noyaux fissiles qu’ils n’en consomment, en l’occurrence du plutonium. La troisième phase consisterait à développer une nouvelle génération de surgénérateurs capables de convertir les nombreuses réserves de thorium indiennes en uranium 233.

 

Pour Bhabha comme pour les autres pères de l’indépendance indienne, la question de l’autosuffisance énergétique était primordiale, de même que celle de l’autosuffisance alimentaire à l’origine de la révolution verte des années soixante. Il s’agissait pour ce pays de se libérer le plus complètement possible de l’emprise coloniale à laquelle il avait été assujetti depuis plus d’un siècle, et la liberté passait en outre par le progrès scientifique et technologique, une chose qui n’est guère plus comprise aujourd’hui en Occident, où l’on confond allègrement progrès scientifique et scientisme.

 

L’Inde possède maintenant dix-huit réacteurs à eau lourde pressurisée fonctionnant à l’uranium naturel, dont quatorze unités d’une capacité de 220MWe largement dérivées du modèle canadien CANDU, et deux d’une capacité de 540MWe, de conception entièrement indienne. La maîtrise de ce type de réacteur et du processus de recyclage du combustible usé montre que la première phase a atteint sa pleine maturité. La voie est ouverte pour la production du plutonium 239 nécessaire à la deuxième phase.

 

Avec la mise en route de son surgénérateur d’essai le 18 octobre 1985 à Kalpakkam, l’Inde est entrée dans la deuxième phase de son programme. Le pays fait maintenant partie du club d’élite des nations ayant développé la filière surgénératrice : les Etats-Unis, la France, la Russie, le Royaume-Uni et le Japon. D’une capacité de 40MWe et refroidi au sodium, le réacteur s’inspire du surgénérateur français Rhapsodie, mais modifié et entièrement construit avec des moyens indiens.

 

Forte de son expérience acquise, l’Inde se prépare à terminer cette année un surgénérateur prototype de 500 MWe, également refroidi au sodium, complétant ainsi la deuxième phase, celle des surgénérateurs, et ouvrant le passage à la troisième, celle du thorium. Dévoilé à la communauté scientifique internationale en juin 2007 à Istanbul, un deuxième grand surgénérateur de conception révolutionnaire, le FTBR (Fast Thorium – ou Twin – Breeder Reactor), d’une puissance de 600 MWe, capable de fertiliser à la fois de l’uranium 238 et du thorium 232, est en phase de planification avancée. Il constituerait à proprement parler un réacteur de quatrième génération, tant par la pleine maîtrise d’un prototype dans un contexte d’exploitation commerciale de la filière surgénératrice refroidie au sodium, que par le passage au thorium comme combustible de substitution.

 

Ainsi, par son utilisation du plein potentiel de l’uranium naturel comme matière première et l’introduction du thorium comme nouveau combustible, l’Inde s’apprête, après l’abandon de Superphénix et de la filière surgénératrice par la France en 1997, à ouvrir une nouvelle ère pour l’humanité, marquée par une énergie électrique abondante, permettant de préparer la transition vers la fusion nucléaire contrôlée.

 

Ici aussi, le PBMR pourrait ouvrir de nouvelles possibilités, car le carbone-14 accumulé dans les boulets de graphite et d’uranium pourrait être éliminé par des bactéries grâce à la « bioséparation des radio-isotopes », et le combustible régénéré pour réutilisation ultérieure. Des recherches en ce sens sont présentement en cours en collaboration avec l’Université de Pretoria.

 

Notons également qu’un groupe d’experts désignés par la Société nucléaire nationale de Chine (CNNC), a récemment publié un rapport suggérant l’acquisition de réacteurs canadiens CANDU EC6 pour être utilisés avec du thorium.

 

 

Cette deuxième piste serait basée sur la filière à neutrons lents, à l’opposé des surgénérateurs indiens à neutrons rapides. La Chine entend, elle aussi, exploiter ses nombreuses réserves de thorium.

 

Une fois ces deux familles de réacteurs en opération, la barrière sera franchie et de nombreux projets de quatrième génération verront le jour, combinant le réacteur à haute température sud-africain au surgénérateur U238/Th232 indien – ce qui ne devrait pas être très difficile car le PBMR sud-africain est également inspiré, en plus de l’AVR, du THTR (Thorium High-temperature Reactor) allemand – puis introduisant des combustibles sous des formes nouvelles, comme les sels fondus, et autres innovations largement inconnues du grand public.

 

Il est grand temps que la France recouvre son esprit pionnier dans ce domaine et se mette sérieusement au travail, en développant, comme en Afrique du Sud ou en Inde, un modèle de référence de la quatrième génération devenant rapidement opérationnel.

 

Benoit Chalifoux

 

En savoir plus sur la campagne des élections régionales de Bretagne, Phare du nouveau monde sur : bretagne.solidariteetprogres.

 

http://david.cabas.over-blog.fr/article-la-quatrieme-generation-vers-un-nucleaire-civil-intrinsequement-sur-49267693.html

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9 mai 2010 7 09 /05 /mai /2010 04:27

 

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Pour la première fois, la question d’un Moyen-Orient dénucléarisé est posée à l’ONU.

 

Les cinq puissances nucléaires « officielles », membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, ont réaffirmé mercredi leur engagement à mettre en œuvre le traité de non-prolifération nucléaire (TNP). Dans un document commun, les États-Unis, la Russie, la France, la Chine et la Grande-Bretagne déclarent  : « Nous sommes déterminés à (agir pour] une pleine mise en œuvre de la résolution [de révision du TNP) de 1995 sur le Moyen-Orient et nous soutenons les efforts dans cet objectif. Nous sommes prêts à prendre en considération toutes propositions pertinentes (faites) au cours de la présente conférence d’examen (du TNP) en vue d’aboutir à une décision destinée à accomplir des pas concrets dans cette direction. »

 

Pour la première fois en quinze ans, les alliés d’Israël – les États-Unis et accessoirement la France et la Grande-Bretagne – reposent ainsi la question d’un Moyen-Orient dénucléarisé (le principe avait été retenu en 1995), reconnaissant implicitement l’existence de l’armement nucléaire « clandestin » d’Israël et la nécessité de s’en débarrasser.

 

Mardi, dans une démarche inhabituelle pour un sujet si sensible, un article du magazine Time admettait avec regret que, dans son récent discours à la tribune de l’ONU, le président iranien Ahmadinejad « a habilement mis en évidence une vérité inconfortable du TNP  : certainement le TNP n’autorise pas l’Iran à développer des armes nucléaires, mais il ne préconise pas non plus que (les cinq puissances nucléaires « officielles ») – ou Israël, l’Inde, le Pakistan et la Corée du Nord – sont autorisées à les conserver ».

 

Ce qu’a confirmé l’ambassadeur égyptien auprès de l’ONU, Maged Abdelasis, la semaine dernière : « Nous disons que pour pouvoir traiter de la question iranienne, il est nécessaire d’aborder les capacités nucléaires d’Israël. » Ce qui n’est, certes, que de bon sens.


 Articles de Michel Muller publiés par Mondialisation.ca

 

 

http://no-war.over-blog.com/ext/http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=18855

 

 

 

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13 mars 2010 6 13 /03 /mars /2010 05:53
L'opinion d'eva R-sistons, l'édito sur ce sujet:
http://r-sistons.over-blog.com/article-special-menace-nucleaire-d-israel-sur-l-ue-et-sur-le-monde-entier-46590604.html
Sur ce lien, tous les commentaires - Que dit le Talmud ?

Lire aussi ici : http://leweb2zero.tv/video/booly_104b98e998b31c2

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Israël pointe des têtes nucléaires vers l'Europe
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Le professeur Van-Crevel

La septième chaine israélienne a diffusé un entretien exceptionnel avec le professeur Martin Van-Crevel, spécialiste mondial de référence des guerres de basse intensité. Le professeur émérite de l’Université hébraïque de Jérusalem y a développé publiquement les propos qu’il tient depuis une dizaine d’années dans les cénacles fermés des académies militaires israéliennes et états-uniennes.


Selon lui, la continuation sur une longue période de la guérilla palestinienne aboutira inévitablement à l’effondrement de l’Etat d’Israël. C’est pourquoi, à terme, Tel-Aviv n’a d’autre choix que de « transférer » les arabes Israéliens et les Palestiniens apatrides hors de frontières sûres (c’est-à-dire non seulement hors des frontières de 1948, mais aussi des territoires occupés depuis 1967 et idéalement de Cisjordanie et de la bande de Gaza). Dans la cas où les Européens s’opposeraient à une telle déportation, Tel-Aviv n’aura d’autre choix pour survivre que de détruire des capitales européennes sous le feu atomique, étant entendu que les Européens ne pourront pas riposter sans tuer leurs amis Palestiniens.
 

L’auteur de The Transformation of War [1] a insisté en soulignant que, d’ores et déjà, des têtes nucléaires israéliennes sont pointées vers Rome et d’autres capitales européennes pour rendre la menace crédible et le « transfert » des Palestiniens possible.

Le professeur Martin Van-Crevel aime à se référer à la devise du général Moshe Dayan, dont il est le biographe officiel : « Israël doit toujours apparaître comme un chien enragé, trop dangereux pour les autres »

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[1] Version française : La Transformation de la guerre (Editions du Rocher, 1998).

voltairenet.com - 11.03.10 

23:50 Publié dans Blog | Lien permanent |

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Selon un communiqué de l’AFP (08/03/2010), Israël annonce faire appel à la France pour la construction d’une centrale nucléaire (Conférence internationale sur le nucléaire civil, Paris, 09/03/2010). Il s’agit d’un « projet commun avec la Jordanie voisine, sous la supervision de la France qui fournirait la technologie ». La même dépêche s’empresse de rappeler que « Israël n’est pas signataire du Traité de non-prolifération nucléaire et qu’il n’adhère pas non plus au projet d’un Moyen-Orient dénucléarisé que défend le Président américain Barack Obama ». Sans doute pour relativiser la portée du nucléaire civil israélien, il est précisé également que « l’État hébreu s’est doté de 200 ogives nucléaires ainsi que de missiles à longue portée ».

On a vite compris le but de cette conférence : continuer à diaboliser et isoler l’Iran qui, lui, signataire du Traité de non-prolifération, est pourtant soumis à des sanctions à la demande d’Israël. Pourtant les nombreuses inspections confirment le caractère civil du nucléaire iranien. L’autre but est de nous faire « oublier » le nucléaire militaire sioniste que les gouvernements occidentaux (soumis au sionisme) se gardent bien de vouloir inspecter.


Nous voulons vous parler de ce nucléaire israélien, le nucléaire militaire, jamais inspecté, rarement mentionné, qui est la réelle menace non seulement pour le Moyen-Orient mais également pour la Russie et l’Europe
. Ce sont les socialistes français (gouvernement Guy Mollet, avec Maurice Bourgès Maunoury, Ministre de la Défense Nationale à l’époque) qui ont offert l’arme nucléaire à Israël en 1956 lors de l’agression coloniale franco-anglaise contre l’Égypte (affaire dite de Suez). Le prix à payer pour la participation de l’entité sioniste à l’agression mais aussi la preuve d’une adhésion sans complexe des socialistes français au sionisme. Toute cette affaire s’est faite à l’insu des autres membres du Gouvernement, de l’Assemblée et du Sénat, et bien entendu du Peuple français. Les socialistes français portent devant l’Histoire la terrible responsabilité d’avoir introduit l’arme nucléaire au Moyen-Orient en l’offrant à Israël (offerte et non vendue !). Depuis, grâce au soutien des États-Unis, de l’Union Européenne et surtout de la complicité active des réseaux sionistes dans le complexe militaro-industriel mondial, Israël est aujourd’hui une puissance nucléaire : 200 têtes selon les experts, et des missiles à longue portée qui en font une puissance stratégique autonome.

Ce ne sont pas seulement les États du Moyen-Orient, la Turquie et l’Iran qui peuvent être des cibles, mais également la Russie et l’Europe. De plus, selon le quotidien Libération (14/10/2003), Israël dispose de 3 sous-marins nucléaires équipés de lance-missiles. Aujourd’hui, le nucléaire israélien fait courir au monde le principal risque de guerre, d’autant plus que le lobby sioniste (largement présent dans les sphères gouvernementales et médiatiques) cherche partout, notamment en France, à entraîner d’autres nations dans sa guerre.


Longtemps, le nucléaire israélien a été tabou pour le grand public. Peu mettait en garde le monde contre un tel danger. Un homme courageux, le physicien et pacifiste israélien Mordechai Vanunu, a beaucoup aidé à briser le tabou. Technicien à la centrale nucléaire de Dimona (Israël), il alerte l’opinion en présentant plusieurs photos des laboratoires et services au quotidien britannique Sunday Times. Kidnappé à Rome en 1986 par le Mossad, condamné à Tel-Aviv en 1988, il ne sera libéré qu’en 2004. Dix-huit ans de prison dans la « seule démocratie du Moyen-Orient » pour avoir dénoncé, preuves à l’appui, ce dont on se doutait. Depuis, des officiels israéliens ont reconnu à mi-mot l’existence du nucléaire.

En ce domaine aussi, les grands médias appliquent le deux poids deux mesures. Chaque jour l’opinion est intoxiquée au sujet du « nucléaire iranien », à usage civil selon les organismes internationaux de contrôle. Aujourd’hui, dans la propagande de l’USraël, le « nucléaire iranien» joue le même rôle que les fameuses « armes de destruction massive » avant l’attaque contre l’Irak : préparer l’opinion mondiale à une agression contre l’Iran. Ainsi, Israël, un pays non signataire du Traité de non-prolifération, refusant un Moyen-Orient dénucléarisé, refusant toute inspection… pousse à la guerre contre une nation qui elle, signataire dudit Traité, accepte des inspections permanentes. Malgré cela l’Iran est soumis à l’injuste embargo décidé par Tel-Aviv.

Trop souvent, les Européens (notamment les Français) pensent que la question du nucléaire israélien ne concerne que la région du Moyen-Orient et l’Iran. Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, ils se croient à l’abri de toute guerre, limitant souvent leurs préoccupations politiques aux questions économiques et sociales. Pourtant l’Europe n’est pas à l’abri. Les nombreuses zones d’ombre qui continuent à entourer les attentats du 11 septembre, le récent assassinat d’un leader palestinien à Dubaï, démontrent amplement que le sionisme ne reconnait aucune frontière. Il s’est donné le droit de frapper où bon lui plaît. Pour cela il compte sur l’impunité que son lobby lui fournit depuis plus de 60 ans. Nous avons déjà attiré l’attention sur le risque d’un nouvel 11 Septembre, cette fois en Europe. Un tel crime permettrait à l’USraël de relancer sa machine de guerre en cherchant à unir les Européens autour de Washington et Tel-Aviv en vue d’une nouvelle agression. Chaque année de nombreux composants destinés au nucléaire (voir par exemple le site en ligne du Financial Times, repris par l’agence de presse Belga en date du 19/06/2008) disparaissent sans que cela n’alerte outre mesure les gouvernements. On connait l’importance des réseaux sionistes dans le domaine de l’armement sophistiqué et des protections dont ils disposent. Voilà pourquoi ce nouvel 11 Septembre en Europe pourrait bien être nucléaire. Et bien entendu la « traçabilité » de l’arme du crime conduirait comme par hasard à des commanditaires… musulmans.

Sommes-nous devenus « conspirationistes » ? Certainement pas. Mais n’oublions jamais que quelqu’un qui aurait parlé du 11 Septembre une semaine avant qu’il ne se produise n’aurait pas été cru ! Et pourtant…

Les Intransigeants  - 12.03.10

20:50 Publié dans Blog | Lien permanent |

http://www.marcfievet.com/article-nucleaire-israelien-l-europe-a-l-abri-46589822.html


Historien israélien :"Nous serons contraints à détruire l'Europe.. le monde"!!
Historien israélien :"Nous serons contraints
à détruire l'Europe.. le monde"!!

Le professeur historien israélien, Martin Van Karfeld, a déclaré qu' « Israël se verra obligé de détruire le continent européen, au cas où il est menacé d’effondrement total...»
 
Le professeur Karfeld qui est un spécialiste en histoire militaire à l'Université hébraïque de Jérusalem occupée (al-Qods occupée) a déclaré lors d'une interview rare diffusée sur la 7ème chaîne sioniste, qu'"Israël doit considérer le continent européen comme une cible ennemie, au cas où Israël ressentira l'effondrement définitif ou proche de ses frontières".
Et Karfeld poursuit : « l'entité sioniste possède des centaines de têtes et fusées nucléaires qui dépassent la capitale Italienne, Rome, et les autres capitales européennes qui seront certainement des cibles de l'aviation israélienne si le gouvernement ressentira un effondrement décisif ou proche des frontières d’Israël et nous sommes vraiment capables de détruire le monde entier !
 
Pour ce qui est du peuple palestinien, Karfeld met en garde contre sa vigilance et sa résistance, se félicitant de la politique discriminatoire adoptée par l’ entité sioniste, ainsi que la punition collective et la construction du mur d'apartheid.
Karfeld a d’ailleurs encouragé les autorités israéliennes à détruire plus de  maisons palestiniennes afin d'expulser tous les Palestiniens hors d'"Israël" (les territoires palestiniens occupés en 1948), soulignant que  l’entité sioniste attend l'instant approprié pour l'exécution décisive de cette stratégie contre les palestiniens.
 
L'expert et analyste militaire israélien est paru content des massacres de Sabra et Chatila, encouragent les forces occupantes israéliennes à utiliser toutes formes d'agressions et violations contre les Palestiniens, répétant certaines allocutions de Moshé Dayan : "Israël doit toujours se comporter comme un chien enragé, et il faut qu'il apparaisse très dangereux aux autres, et non faible et  lésé".


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http://www.alterinfo.net/Historien-israelien-Nous-serons-contraints-a-detruire-l-Europe-le-monde-!!_a43668.html

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  • Divorcée, père origine bordelaise, mère russe. Licenciée es-lettres modernes, diplômée Ecole de Journalisme. Journaliste-écrivain. Carrière: Presse écrite, radio, TV, et productrice d'émissions. Auteur de plusieurs ouvrages (Hachette etc)
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