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4 octobre 2010 1 04 /10 /octobre /2010 03:39

    Déjà sur le déclin depuis quelque temps, le partenariat Medvedev-Poutine a reçu le coup de grâce avec les sanctions contre l'Iran. Le président russe a opté pour le camp zuno-israélien. La guerre ouverte entre les deux têtes de l'exécutif s'est cristallisée sur la livraison éventuelle de missiles sol-air S-300 à Téhéran. Selon le général Leonid Ivashov, ancien chef d'état-major des forces armées russes, en se jetant dans les bras de l'ennemi, le Kremlin a tourné le dos aux intérêts stratégiques du pays.

Voltaire Net.org, Général Leonid Ivashov, 28 septembre 2010



Selon Leonid Ivashov, le chef d'état-major des forces armées russes qui lui a succédé, Nicolaï Makarov, a eu tort de se plier à la décision du président Medvedev, contre la livraison des S-300 à l'Iran.


      Le chef d'état-major de l'armée russe, le général N. Makarov, a annoncé le 22 septembre que la Russie ne vendra pas les systèmes de défense antiaérienne S-300 à l'Iran. En dépit des explications officielles, il ne faut pas être expert pour comprendre que le complexe S-300, un système purement défensif conçu pour protéger un pays contre les attaques d'avions et de missiles de croisière, ne peut constituer une menace que pour le pays qui attaque celui qui le possède.

 

      Quant à l'impasse entre l'Iran et Israël, Téhéran est constamment confronté à des menaces de frappes aériennes massives, et prendre des mesures pour empêcher les agressions est un devoir pour tout pays qui cherche à maintenir la paix, surtout pour un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies qui partage la responsabilité de la sécurité mondiale. L'agression est moins probable en situation d'égalité militaire ou quand la victime potentielle est en mesure d'infliger des dommages intolérables à l'agresseur. La possession par l'Iran de complexes S-300 pourrait exposer les forces aériennes d'Israël à un risque de dommages inacceptables dans le cas où ce dernier choisirait d'attaquer le premier. Refuser à l'Iran le droit à des moyens d'autodéfense efficaces équivaut à encourager l'agression contre lui. N'est-ce pas la Russie qui facilite ainsi le déclenchement d'une guerre désastreuse à proximité de ses propres frontières, une guerre contre un pays qui, soit dit en passant, accueille une importante colonie de spécialistes russes ? En plus de cela, refuser de fournir des complexes S-300 à l'Iran va manifestement à l'encontre des intérêts politiques et économiques de la Russie.

 

      Quelle pourrait être la motivation derrière cette dernière décision russe ? De toute évidence, elle résulte de plusieurs considérations. Manifestement ignorant de l'existence de l'arsenal nucléaire d'Israël, depuis des années Moscou joue le jeu de dompter les présumées ambitions nucléaires de l'Iran et a voté des sanctions contre ce pays au Conseil de sécurité des Nations unies. En réalité, Téhéran a proposé un certain nombre de fois de transformer le Moyen-Orient en région exempte d'armes nucléaires. Ce projet a été bien accueilli par la majorité du monde arabe, mais semble être tabou pour le ministère des Affaires étrangères russes. Maintenant, comment cela se fait-il ?

 

      Igor Yurgens, le chef de l'Institut de développement contemporain, un groupe de réflexion de Russie qui a des relations, a déclaré le 28 juillet 2010 à la table ronde Russie-Zunie au Nixon Center, que tout le monde en Russie ne considère pas l'effondrement de l'URSS comme une catastrophe géopolitique (comme a décrit ce développement historique l'ancien président russe et actuel premier ministre V. Poutine). Yurgens a continué en affirmant que l'objectif de ceux-là est de ne pas intégrer la Russie dans l'architecture de sécurité Euro-Atlantique et, à terme, d'amener le pays dans l'OTAN. Il s'est félicité de la réforme militaire du ministre de la défense de Russie, A. Serdioukov, et dit assez bizarrement que, dans un avenir proche, la Russie pourrait importer au moins 30% d'armes et matériel pour son armée d'Israël et des pays de l'OTAN. Un autre orateur à la table ronde de Russie, le général V. Dvorkin, qui a incidemment effectué une visite en Israël il y a quelque temps, a exhorté les sénateurs de Zunie de donner le feu vert à une attaque contre l'Iran dès que possible, et a même présenté un modèle informatique du conflit aux partenaires zuniens.

 

      Les ministres de la Défense de Russie et d'Israël, A. Serdioukov et Ehud Barak, ont signé un premier accord de coopération militaire entre les deux pays le 6 septembre 2010. Les deux camps sont allés jusqu'à inclure dans le marché des échanges de données de renseignement, laissant tout ça ouvert à l'interprétation de savoir si dorénavant la Russie va espionner les pays arabes, la Turquie et l'Iran, et transmettre des informations sensibles à Israël. Tandis que dans le passé l'administration russe recherchait le consensus avec Tel-Aviv pour vendre des armes aux pays du Moyen-Orient, on a l'impression en ce moment qu'elle a besoin de l'autorisation explicite d'Israël pour ce genre de marchés. Un arrangement similaire absurde était en vigueur à l'époque de la commission Gore-Tchernomyrdine, à l'époque où Moscou n'a même pas osé fournir de l'équipement mécanique ordinaire à l'Iran sauf avec le feu vert de Washington pour le marché.

 

      C'est un secret de polichinelle qu'Israël a aidé à organiser et a lancer en août 2008 l'agression gratuite géorgienne contre l'Ossétie du Sud et le raid meurtrier contre les forces de paix russes déployées dans la république. Les conseillers israéliens sont en partie responsables de l'effusion de sang, mais on a l'impression ces jours-ci que, pour Moscou, aucun sacrifice n'a un prix trop élevé pour un billet d'entrée dans la civilisation judéo-atlantique.

 

      Les décisions comme celle annoncées par le général N. Makarov sapent le prestige de la Russie et érodent sa sécurité, ce qui rend le monde moins sûr pour nous tous. Au moment où le monde islamique a des raisons de croire que Moscou a basculé dans le camp de ses ennemis. Compte tenu du fait que la Russie est engagée dans un conflit prolongé dans la partie musulmane du Caucase et que plus d'un million de musulmans vivent à Moscou, éveiller l'hostilité des Musulmans du monde est la dernière chose dont a besoin le pays.

 

      Dans l'ensemble, la réforme de remaniement structurel militaire de Serdioukov, l'introduction du système de brigade, les achats d'armes israéliennes et de l'OTAN, les exercices conjoints de la Russie et de l'Occident en Zunie et en Europe, et la vague de fermetures de collège militaire, ont mené des observateurs à conclure que le vaste plan derrière tout ça est d'incorporer ce qui reste de l'armée et de la marine russe dans le corps d'expédition de Zunie et de l'OTAN.

 

      Allons-nous vraiment accepter les rôles les plus risqués dans les aventures militaires des Anglo-Saxons et de la direction sioniste israélienne au nom de la domination mondiale d'une oligarchie financière indistincte ? Permettez aux autres d'estimer ce que méritent les auteurs du projet.



      Le général Leonid Ivashov est vice-président de l'Académie des affaires géopolitiques. Il a été chef du département des Affaires générales du ministère de la Défense de l'Union soviétique, secrétaire du Conseil de ministres de la défense de la Communauté des États indépendants (CEI), chef du Département de coopération militaire du ministère de la Défense de la fédération russe chef d'état major des armées russes. Il est membre de la conférence Axis for Peace.



Original : www.voltairenet.org/article167090.html
Traduction copyleft de Pétrus Lombard


Jeudi 30 Septembre 2010
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4 octobre 2010 1 04 /10 /octobre /2010 03:24

Paris saisit l’occasion de l’enlèvement au Niger pour semer la panique de la « guerre contre le terrorisme »


Paris saisit l’occasion de l’enlèvement au Niger pour semer la panique de la « guerre contre le terrorisme »

Ces dernières semaines, les autorités françaises ont mis en garde contre un risque majeur d’attaque terroriste qui serait préparée en France par al-Qaïda au Maghreb islamique. L’AQMI a dernièrement revendiqué la responsabilité de l’enlèvement de sept travailleurs d’entreprises minières françaises au Niger.

Le 16 septembre, cinq ressortissants français, un Malgalche et un Togolais ont été enlevés dans la région d’Arlit, dans le Nord nigérien. Tous travaillaient pour les sociétés françaises nationalisées Areva et Satom, qui exploitent des mines d’uranium au Niger. Quelques jours plus tard, AQMI revendiquait la responsabilité de cet enlèvement dans un message diffusé par la chaîne de télévision Al-Jazeera. Il y a lieu de penser qu’AQMI détient les otages dans le désert au Nord du Mali.

Paris a dit que les otages seraient en vie et que tous les efforts étaient entrepris pour les libérer, y compris d’éventuelles négociations avec AQMI. Le 23 septembre, le ministre français de la Défense, Hervé Morin, a dit au micro de RTL, « Pour l’instant, notre souci c’est d’entrer en contact avec Al-Qaïda, d’avoir des revendications que nous n’avons pas. Ce que nous souhaitons, c’est qu’al-Qaïda puisse, à un moment ou à un autre, nous mettre au moins des revendications sur la table. »

La semaine passée, la France a déployé quelque 80 membres des forces spéciales et d’avions militaires à Niamey, la capitale du Niger, et y a installé une base opérationnelle pour retrouver les otages. Pour la première fois, le Niger a permis à la France d’utiliser son territoire et son espace aérien pour des opérations de recherche d’otages. Selon Le Monde, celles-ci comprennent des vols de reconnaissance dans le Tchad voisin ainsi que des commandos français opérant à partir de la Mauritanie.

Ces opérations intensifient l’intervention de l’impérialisme français et de ses forces mandataires dans la région. Le 19 septembre, deux femmes maliennes ont été tuées lors d’un raid aérien mauritanien mené près de Tombouctou contre l’AQMI. Un ancien ministre malien a dit au journal Le Monde, « Aujourd’hui notre pays est le théâtre d’une guerre entre forces étrangères. »

Le gouvernement et les médias ont saisi l'opportunité de cet événement pour changer le climat politique en France au moyen d’avertissements répétés d’attaques terroristes. La menace d’AQMI a fourni ces dernières semaines de nombreux gros titres aux principaux journaux français.

Le gouvernement a décrété un niveau d’alerte terroriste « rouge », le deuxième plus haut niveau d’alerte. Les autorités affirment qu’une femme candidate à un attentat suicide et qui a été qualifiée de « femme kamikaze » pourrait être en train de préparer une attaque dans les transports parisiens. Des soldats ont été mobilisés dans les principaux quartiers de Paris, dont la Tour Eiffel et les grandes gares.

Par la suite, Frédéric Péchenard, directeur général de la police, a réfuté les articles sur la « femme kamikaze ». Il a déclaré à Libération, « C’est une information que nous avons eue, mais qui, aujourd’hui, sans rentrer dans les détails opérationnels, paraît peu crédible. »

Dans une interview accordée le 12 septembre au Journal du Dimanche, le chef du contre-espionnage et de l’antiterrorisme, Bernard Squarcini, a déclaré que « 

  • a menace n’a jamais été aussi grande », qu’elle est au même niveau qu’en 1995 lorsque les terroristes islamistes algériens avaient fait exploser une bombe dans les transports publics parisiens.

    En répétant cet avertissement, le ministre français de l’Intérieur, Brice Hortefeux, a dit, « Un faisceau d’indices datant de ces derniers jours et de ces dernières heures démontre que la menace terroriste est à un niveau élevé. » Il a ajouté, « Face à cette menace terroriste, la vigilance est renforcée. Ce qui explique que nous soyons toujours en plan Vigipirate rouge, mais plan Vigipirate rouge renforcé. »

    Les adversaires politiques de Sarkozy ont critiqué la manière dont les avertissements concernant le terrorisme ont été émis. L’ancien premier ministre Dominique de Villepin a dit, « Ce qui est important c’est de prendre des mesures, d’agir, je crois que ça ne sert à rien de créer la panique un peu partout dans notre pays. » Il a précisé que la politique de communication du gouvernement était « maladroite et parfois même cynique. »

    Ces avertissements concernant des menaces terroristes ont lieu au moment où le gouvernement Sarkozy est confronté à un mécontentement grandissant au sein de la classe ouvrière. Les mesures antidémocratiques du gouvernement, telles l’interdiction du port de la burqa, les déportations de masse des Roms et la participation à l’occupation de l’OTAN en Afghanistan, sont profondément impopulaires. Il en est de même de sa politique sociale, notamment les projets de coupes massives dans les retraites.

    Le 25 septembre, Le Monde discutait les espoirs que l’intervention africaine pourrait bien supprimer l’opposition à l’encontre des réductions des retraites en écrivant que l’enlèvement par al-Qaïda des ressortissants français au Niger pourrait bien « susciter un réflexe d’union sacrée ».

    L’« union sacrée » était l’accord par lequel les partis politiques, dont les partis sociaux-démocrates, s’étaient unis pour supprimer les grèves et les luttes de classes en France durant la Première Guerre mondiale. Dans le contexte actuel, c’est une référence sans équivoque aux espoirs au sein de la classe dirigeante que la crainte d’attaques terroristes minera l’opposition de la classe ouvrière contre les coupes sociales.

    Compte tenu de l’intérêt de la classe dirigeante à stimuler un sentiment de panique engendré par la « guerre contre le terrorisme », l’apparition d’articles selon lesquels des éléments de l’Etat français étaient au courant des projets d’enlèvement – et avaient laissé faire – sont d’une importance politique considérable. Ces articles soulèvent la possibilité d’une campagne délibérée de la part d’éléments de l’Etat français ou de l’appareil sécuritaire de créer la panique sur la question de terroristes et d’empoisonner l’opinion publique.

    Les autorités locales dans la région d’Arlit avaient mis en garde Areva il y a une quinzaine de jours contre l’enlèvement. Le Monde a publié une lettre d’avertissement envoyée par les autorités nigériennes le 1er septembre à Areva, disant que « la situation » dans la région où se trouvent les mines d’Areva était en train de se dégrader et ce, particulièrement dans la région d’Arlit.

    La lettre mettait en garde contre l’arrivée la semaine précédente d’une « colonne de huit Toyota » transportant un groupe d’hommes armés. Elle poursuivait, « La riposte des éléments des forces de défense n’a pas permis à ce groupe armé d’accomplir son dessein qui consiste, selon les renseignements, à l’enlèvement de matériel militaire et de personnel expatrié », pour conclure en disant, « Vous comprendrez que dans ces conditions la menace du groupe AQMI est à prendre au sérieux. »

    Toutefois, lors de l’enlèvement qui s'en est suivi, un vaste groupe d’hommes armés aurait été en mesure d’entrer dans une région hautement gardée et d’enlever du personnel d’Areva sans rencontrer la moindre résistance. Areva a publié un communiqué affirmant qu’au moins cinq voitures et 40 hommes armés avaient été capables d’entrer dans la ville, sans rencontrer personne.

    Gilles Denamur, ancien responsable de la sécurité, qui avait brièvement travaillé pour Areva en 2007, s’est demandé comment un groupe de « barbus » a été en mesure d’arriver dans une ville comme Arlit où les étrangers sont détectés au bout d’une heure, et d’y rester vraisemblablement pendant 48 heures pour suivre des gens et préparer l’opération.

    Jacques Hogard, président de l’EPEE une société de conseil en sécurité au service d’Areva et assurant la coordination avec les autorités nigériennes a dit que l’enlèvement a été « une opération quasi militaire ». Il a ajouté, « Les preneurs d’otages ont bénéficié d’une excellente information au sein du groupe Areva, c’est clair. On peut même appeler cela une trahison. »

    Il faut souligner qu’Areva est une grande société française contrôlée par l’Etat et opérant dans une région et un secteur industriel hautement stratégique, l’énergie nucléaire, et disposant d’étroites relations avec les services de sécurité français. Dans ces conditions, une allégation faite par des responsables bien placés dans les services de sécurité et selon laquelle Areva est complice dans cette attaque, correspond à une allégation que l’Etat français est lui-même complice des attaques.

    Sous la bannière de la lutte contre le terrorisme, l’impérialisme français entreprend la démarche de réaffirmer par la force sa présence au Sahel où elle représente l’ancienne puissance coloniale. En juillet, la France et la Mauritanie avaient effectué un raid contre un camp d’AQMI dans le nord du Mali en revendiquant apparemment la libération d’un otage français et en tuant quelques membres d’AQMI. AQMI a par la suite affirmé que l’otage français avait été exécuté en représailles au raid franco-mauritanien.

    L’intervention du gouvernement français dans la région le déploiement de troupes et d’avions de combat sans rencontrer de résistance des gouvernements locaux souligne le caractère fallacieux de la décolonisation d’après-guerre, dirigée par des factions de la petite bourgeoisie indigène. Aujourd’hui, aucun de ces régimes n'est capable ni ne souhaite rassembler les masses dans leur propre pays ou dans la classe ouvrière française contre l’intervention impérialiste.

    Le Niger est le troisième plus grand producteur d’uranium du monde et ses réserves d’uranium sont pillées par des sociétés étrangères. La France, dont 78 pour cent de la production d’électricité est d’origine nucléaire, est tributaire d’une part significative d’uranium nigérien. Areva exploite ces réserves d’uranium depuis 40 ans. La firme exploite les gisements des mines d’Arlit et d’Akouta qui ont produit plus de 3.000 tonnes en 2008. Areva a investi 1,2 milliards d’euros dans le gisement d’Imouraren qui devrait produire près de 5.000 tonnes par an sur une durée de plus de 35 ans.

    La classe dirigeante française poursuit une politique impitoyable au Sahel dans le but de sauvegarder ses intérêts vitaux tout en négligeant totalement les conditions sociales et économiques désastreuses auxquelles des millions de gens sont confrontés dans ce pays. La plupart des pays du Sahel sont confrontés à un niveau extrême de pauvreté. Environ 80 pour cent de la population nigérienne ou près de 12 millions de personnes sont menacées de famine et le Niger se situe au dernier rang de l’indice du développement humain de l’ONU. Plus de 60 pour cent de la population vivent avec moins d’un dollar par jour.


Vendredi 1 Octobre 2010


http://www.wsws.org http://www.wsws.org

 

http://www.alterinfo.net/Paris-saisit-l-occasion-de-l-enlevement-au-Niger-pour-semer-la-panique-de-la-guerre-contre-le-terrorisme_a50382.html

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4 octobre 2010 1 04 /10 /octobre /2010 03:16

De Mégara à Wall Street

octobre 3rd, 2010

  
  
Les plus connues se nomment Xe (anciennement Blackwater), DynCorp International ou MPRI. Dirigées le plus souvent par d’anciens militaires, elles réalisent chaque année un chiffre d’affaires de 200 milliards de dollars, soit environ 145 milliards d’euros (à peu près 4 fois le budget de la Défense en France) : ce sont les sociétés militaires privées, les multinationales des mercenaires du XXIe siècle.
  
La profession est bien sûr fort ancienne, l’emploi de mercenaires ne datant pas d’aujourd’hui : il suffit de relire Salammbô pour constater que leur « usage » constituait la manière « normale » de faire la guerre jusqu’à la naissance des États-nations, aux XVIIIe et XIXe siècles. À ce moment-là, les citoyens deviennent soldats, pour le meilleur comme à Valmy… ou pour le pire quand on songe à la boucherie que fût la guerre de 1914-1918.
  
  
Des barbouzes…
  
Les États ont toujours détesté se « salir les mains » dans des « actions extérieures » où ils ne souhaitent pas se trouver « piégés » ou officiellement engagés. D’où le recours, surtout durant la guerre froide, à quelques troupes de mercenaires dirigées par leurs services secrets pour réaliser un coup d’État ou « orienter » la destinée de plusieurs pays, notamment en Amérique latine ou en Afrique.
  
Pour être détestables et condamnables, ces procédés n’en restaient pas moins limités en « volume » : de la tentative ratée de renverser Fidel Castro aux barouds d’un Bob Denard aux Comores en passant par le coup d’État contre Allende au Chili, on oscillait constamment entre les méthodes de barbouzes et celles des pieds nickelés.
  
  
… à la guerre as a business
  
Cette époque d’« amateurs » est désormais révolue. L’abandon de la conscription et la professionnalisation des armées d’une part, l’immixtion des méthodes de gestion du privé (variabilisation des coûts, recherche d’un retour sur investissement le plus élevé possible…) dans la sphère publique d’autre part, sans oublier le lobbying forcené du secteur militaro-industriel, ont complètement changé la donne : place à la privatisation, à la sous-traitance, à un nouveau business model de la guerre.

Le véritable « décollage » de ces armées privées date de la guerre en Irak et de la volonté du couple Bush-Cheney de donner des gages (et des bénéfices !) à ce qu’Eisenhower appelait déjà, en 1961, le « complexe militaro-industriel ». Dans son dernier discours, il y a près de 40 ans, il soulignait que « nous devons nous prémunir contre l’influence illégitime que le complexe militaro-industriel tente d’acquérir, ouvertement ou de manière cachée. La possibilité existe, et elle persistera, que cette influence connaisse un accroissement injustifié, dans des proportions désastreuses et échappant au contrôle des citoyens… Seuls des citoyens avisés et informés peuvent être conscients de la toile d’influence tissée par la gigantesque machinerie militaro-industrielle… »
  
Vision prophétique de la part d’un Président républicain, qui se révèle aujourd’hui parfaitement exacte : les États-Unis et le Royaume-Uni ont tracé la voie d’un « accroissement injustifié » de l’influence du complexe militaro-industriel en « externalisant » la guerre pour le plus grand profit de ce même complexe. Pour faire passer la pilule au bon peuple, un argument-massue : les décès des mercenaires n’apparaissent pas dans les pertes officielles des armées nationales… Un moyen supplémentaire pour dissimuler la réalité et l’impact des conflits auprès des citoyens.
  
  
Les effets pervers
  
Citons-en deux, particulièrement dangereux et délétères :

• en sous-traitant des actions et tâches de plus en nombreuses à des sociétés de mercenaires, les États ont mis le doigt dans un engrenage fatal : ces sociétés détiennent autant – sinon plus – de renseignements et de savoir-faire que les États et peuvent désormais proposer des « solutions complètes » : recherche de renseignements, scénarios stratégiques puis mise en œuvre du scénario retenu, incluant logistique, présence sur le terrain…
  
En résumé, on peut aujourd’hui acheter la guerre « clés en mains », à condition d’avoir les moyens de se la payer. Dans ce contexte, les multinationales de mercenaires, acteurs « en pointe » du complexe militaro-industriel, ont les moyens d’influer très fortement sur les décisions des États et des organisations de défense internationales (OTAN notamment), participant ainsi à un mouvement général qui renforce le pouvoir des TGE (très grandes entreprises) au détriment des États (voir en ce sens Le monde selon Picsou et Sic transit).
  
La décision de Sarkozy de réintégrer la France dans le commandement intégré de l’OTAN (voir OTAN : tout ce qu’on vous cache) permet donc, indirectement, aux sociétés de mercenaires de « placer leurs pions » pour que, le moment venu, la France suive à son tour « l’exemple » anglo-saxon.

• second effet pervers : l’intérêt des multinationales de mercenaires est de multiplier les conflits et les tensions, quitte à les susciter, non de les résoudre. Quand la guerre est un business, la paix est une ennemie. Toute la stratégie des MPRI et autres Xe consiste donc à prolonger les conflits, à les aggraver si nécessaire et si possible, afin d’augmenter leurs profits.


Le retour du mercenariat sur une grande échelle est donc un élément de plus qui caractérise l’entrée de notre société dans un « nouveau Moyen Âge », abordée dans plusieurs billets. La force armée étant liée au pouvoir financier par une courroie de transmission de plus en plus directe, les multinationales de mercenaires sont un outil de plus dans la « panoplie » des moyens d’action des TGE pour faire évoluer les relations internationales dans une direction conforme à leurs intérêts financiers.

 

Quant aux affaires intérieures, on peut craindre qu’une solution semblable – celle de la mise en place de milices et polices privées – ne soit retenue par ces mêmes TGE pour tenir en laisse les citoyens.
  
  
Lundi
© La Lettre du Lundi 2010 


 

http://lalettredulundi.fr/2010/10/03/de-megara-a-wall-street/

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4 octobre 2010 1 04 /10 /octobre /2010 02:27

L’establishment réagit à la controverse sur le 11/9 suscitée par Ahmadinejad comme un gosse pris la main dans le sac 

Steve Watson
Dimanche 26 Septembre 2010


L’establishment réagit à la controverse sur le 11/9 suscitée par Ahmadinejad comme un gosse pris la main dans le sac
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Infowars.net, Steve Watson, 23 septembre 2010


     La réaction des politiciens de l’establishment et de leurs porte-parole médiatiques aux commentaires du président iranien Mahmoud Ahmadinejad à propos des événements du 11 septembre 2001, ressemble à celle d'un enfant fautif pris la main dans le sac avec du chocolat plein la figure.


     La démarche visant à gonfler la situation en créant un cirque médiatique créera en fin de compte un retour de manivelle, car de plus en plus de gens découvrent que, malheureusement, les commentaires du président iranien, bien qu’enveloppés dans un ressentiment anti-israélien omniprésent, sont justes.


     Ahmadinejad a tout simplement déclaré ce que pensent des millions de gens : qu’il existe des preuves suggérant que les attentats du 11/9 sont en quelque sorte un coup monté de l'intérieur. C’est un constat de fait, peu importe la manière répugnante dont il puisse être délivré.


     Donnant plus tard une interview au service persan de la BBC, dans lequel il a déclaré au peuple iranien que ces commentaires étaient « insultants et haineux, » le président zunien Barack Obama s’est dit « outré et blessé. »


     Comme toujours, la réalité des faits a été déformée au-delà de l’acception. Le départ en colère d’une minorité de délégués des Nations Unies au moment du discours d'Ahmadinejad, a été transformé pendant la nuit en révolte de grande envergure par la corporation médiatique.


     L'Union européenne, nous raconte-t-on, était si dégoûtée par les commentaires d’Ahmadinejad, que « la totalité des représentants des 27 nations de l'UE sont sortis. »


     Pourtant, en 2008, quand le parlement européen a organisé un débat sur les événements du 11/9, les preuves contredisant l'explication officielle et les raisons pour lesquelles une enquête indépendante doit être effectuée, il n'y avait eu absolument aucun tollé.


     Quand le député européen Giulietto Chiesa et l’ancien ministre allemand de la Défense Andreas von Bulow ont mené le débat sur les incohérences du 11/9, personne n’est sorti et les journaux ne l’ont pas signalé à la une, parce qu'il n'y avait guère de chance de salir et discréditer la question du fait de la nature des personnages qui la posaient.


     De même, quand un homme politique japonais important, Yukihisa Fujita, a organisé des débats et parlé des questions autour du 11/9, incitant des parlementaires de divers pays à envisager de demander à l'ONU d'enquêter, aucun politiciens de l’establishment ne l’a dénoncé et les journaux ne l’ont pas annoncé en première page.


     Quand l'ancien président de l'Italie, Francesco Cossiga a déclaré qu'à son avis le 11/9 était une vaste opération de l’intelligence supervisée par l'appareil de renseignement de Zunie [*], ce n’est pas apparu à la une des journaux.


     Quand plusieurs membres de la Commission sur le 9/11 nommés officiellement ont déclaré que l'appareil de renseignement et le gouvernement zunien avait fait obstruction activement à leur enquête, aucun homme politique n’a dit être scandalisé et les journaux n’ont pas répercuté cela en première page.


     Quand des chefs de l’armée, des scientifiques, des ingénieurs, des architectes, des professionnels du droit, des secouristes de première ligne, des membres des familles et tous les autres milliers de gens cités dans cet article ont mis en doute l'explication du gouvernement zunien sur le 11/9, ce n’était pas à la une des journaux.


     Catherine Ashton, la chef des Affaires étrangères de l'UE, a dit aujourd’hui : « Il est scandaleux et inacceptable que la Zunie a été en quelque façon responsable des attentats terroristes du 11/9 ou que la majorité des gens en Zunie pensent que c’est le cas. »


     Que vous croyiez ou non à l'explication officielle sur le 11/9, il ressort de plusieurs sondages et enquêtes menées au cours de ces quelques années passées, que la majorité des Zuniens la mettent en doute. Ils veulent une enquête indépendante et ils rendent responsables des éléments de leur propre gouvernement. Ce sont de simplement faits :

     Les médias ont exagéré le bruit de la controverse, avec le vice-premier ministre britannique, Nick Clegg, « dénonçant » Ahmadinejad à l'ONU aujourd'hui à la suite de ses commentaires d’hier.


     Dans son discours, Clegg déclare : « ...Hier, une fois encore à cette tribune, un grave sujet de préoccupation mondiale a été éclipsé par la déclaration bizarre, offensante et accrocheuse du président Ahmadinejad. Ses remarques visaient à détourner l'attention des obligations de l'Iran et à faire les gros titres. Elles ne le méritent pas. »


     Si Clegg ne veut pas de gros titres, pourquoi a-t-il choisi d’aiguiller son discours entier autour de ce qui fait tapage ?


     Selon l’article du Guardian, « ...le président iranien a dit qu'il existait des preuves montrant que le gouvernement de Zunie avait au moins pourvu aux besoins des attentats, notamment avec dans les décombres des tours jumelles, les passeports des hommes qui ont été impliqués avec des responsables zuniens, bien qu'aucune trace des kamikazes présumés n’a été retrouvée. »


     Ce passage est très intéressant car le journaliste du Guardian semble penser Ahmadinejad sous-entend que la preuve que des éléments du gouvernement zunien sont impliqués dans les attentats consiste en certains passeports retrouvés dans les ruines, et que ça fait partie de la « théorie du complot. »


     En fait, ce que veut réellement dire Ahmadinejad, c’est que la preuve que des extrémistes islamistes avaient perpétré ces attentats se composait d'un passeport retrouvé dans les décombres. Cette affirmation [d’un fait] invraisemblable fait partie de la version officielle des événements.


     À vrai dire, si vous avez réellement lu ce que dit Ahmadinejad, il devient clair que l’objet de son discours était de relier les attentats du 11/9 aux guerres d’Irak et d’Afghanistan, qui sont toujours en cours. Peu importe à quel point Ahmadinejad vous fait horreur, avec de bonnes raisons, c'est un point clé que les politiciens remettent rarement, sinon jamais, sur le tapis lors des sommets internationaux.


     Sans la justification du 11/9, il n’y aurait certainement pas eu de guerre en Afghanistan, et peu de soutien international pour envahir l'Irak. Ces guerres d'agression sont justifiées comme des retombées du 11/9, c’est pourquoi cet événement doit être abordé. Une minutieuse enquête indépendante sur ce qui s'est passé le 11/9, sur la façon dont les attaques ont été effectuées et par qui, est le moins auquel nous puissions compter. À la place, il est désormais admis comme règle qu'il est en quelque sorte « choquant, » « bizarre » ou « haineux » d’exiger une explication plausible des événements, ou même d'en parler.


     Cette attitude sert d’étape pour effacer tout à fait cet événement de l'histoire. Elle aboutit uniquement à créer toujours plus de soupçons qui conduisent à leur tour les gens à examiner les indices et à découvrir la vérité par eux-mêmes.


     Vous devez tout simplement accepter le fait que des centaines de milliers, plus probablement des millions, d’Afghans et d'Irakiens innocents sont morts en fin de compte à cause de ce qui s'est passé le 11/9. Si vous n'acceptez pas aveuglément que c’est vrai, vous êtes « bizarre » ou « choquant. »


     Dans une conference de presse largement couverte aujourd'hui, le président iranien a réitéré ses commentaires en constatant :

     « Je ne dis pas le droit, mais ne sentez-vous pas que le moment est venu d'avoir un comité d'établissement des faits ? »

     Il a aussi fustigé les guerres zuniennes en Irak et en Afghanistan comme une réaction excessive aux attentats :

     « Les Zuniens ne devraient pas occuper tout le Moyen-Orient... bombarder les banquets de mariages... anéantir un village entier juste parce qu'un terroriste s’y cache. »

     Il est vraiment pitoyable que ce dictateur de pacotille [**], avec son dégoûtant dossier des droits de l’homme, parle plus raisonnablement de cette question que nos dirigeants élus.


     Même si vous acceptez sans réserve l'explication officielle du 11/9, vous n’êtes pas obligé de déconner avec l'attaque de l'Afghanistan. L'histoire officielle raconte que les pirates ont été formés sur des bases aériennes zuniennes et que le complot du 11/9 a été conçu en Europe. En outre, les Talibans avaient accepté de coopérer avec le gouvernement zunien et d'extrader Oussama Ben Laden avant le 11/9, puis à nouveau immédiatement après le 11/9.


     Malgré cela, si vous osez demander pourquoi l'Afghanistan a été attaqué après le 11/9, c’est « choquant » et vous êtes « bizarre » et « haineux. »


     En réalité, la chose la plus « bizarre » sortie de cette triste affaire, c’est la réaction de l'establishment avec sa sous-estimation du souhait populaire de comprendre et de remonter à la source de dix ans de conflit mondial intense et d’immense dégradation économique et morale au sein de la société.


     Semblant les plus coupables, la plupart de nos ainsi nommés politiciens pleurnichent et usent de roublardise.


     Il est évident que la mainmise de l'establishment sur les commentaires d'Ahmadinejad et le grand cirque médiatique entourant aujourd’hui cette histoire est une tentative visant à réaliser deux choses : obtenir du soutien pour prolonger les sanctions contre l'Iran, et salir ceux qui continuent à poser des questions sur le 11/9 et les guerres d'agression au Moyen-Orient, en les associant à un « ennemi » fabriqué du monde libre.


Original : infowars.net/articles/september2010/240910Establishment.htm
Traduction copyleft de Pétrus Lombard



Notes du traducteur


* Francesco Cossiga a aussi parlé du Mossad. Une organisation extérieure ayant infiltré les systèmes informatiques, de communication et de sécurité était absolument nécessaire, car peu de Zuniens auraient été capables de zigouiller 3000 compatriotes. C’est le fond de l’affaire, tel qu’il transparaît des découvertes du journaliste d’investigation Christopher Bollyn.

     Selon Bollyn, l’infiltration des réseaux zuniens a été réalisée sur plusieurs années par des compagnies dépendantes du Mossad, grâce à des Néo-conservateurs à des postes clefs là-bas.

     L’affaire des pirates de l’air est une fabrication donnant de la consistance au phénomène de terrorisme international. Les soi-disant pirates de l’air, piégés par le Mossad pour faire croire en leur rôle, n’ont pas participé aux attentats puisque ce sont des avions télécommandés, une spécialité israélienne, qui ont été jetés sur les tours préparées pour la démolition contrôlée durant la période où la sécurité des tours a été supprimée, juste avant les attentats. Les rumeurs d’une affaire de terrorisme en préparation ont été soigneusement ébruitées au préalable, pour faire croire en l’imminence d’un grand attentat terroriste avec des avions en Zunie.

     Les avions télécommandés n’ont pas été interceptés à cause de la confusion qui régnait du fait d’une manœuvre aérienne qui se déroulait opportunément ce jour-là dans le nord du pays. Les opérateurs de la surveillance aérienne ne savaient pas si ces avions faisaient partie de l’exercice militaire et ils recevaient des ordres contradictoires, grâce sans doute à l’infiltration des Israéliens dans le réseaux de commandement militaire et aussi, selon Wayne Madsen, grâce à Cheney qui supervisait l’ensemble de l’opération sur un réseau de commandement secret.


** Steve Watson ne semble guère aimer Mahmoud Ahmadinejad, mais que sait-on de sûr à propos de cet homme en Occident, à part ce qu’on nous en raconte ? Et que sait-on de ce qui se passe exactement en Iran, à part ce que disent des « journalistes » qui répètent comme des perroquets la propagande du Pentagone ou ce que des ennemis du régime transfuges de ce pays leur racontent ?

     Je ne sais pas si Steve Watson a eu connaissance du scandale Sakineh qui a fait rage en France. Un coup monté où tout est si faux que l’on se demande comment le président d’un État peut avoir le toupet de se faire porteur de cette propagande. Et toute cette comédie uniquement pour discréditer un régime iranien qui fait obstacle au mondialisme. Un nouveau coup monté qu’aucun journaliste français n’a bien entendu dénoncé.

     L’attitude des journalistes occidentaux, et français en particulier dans leur grande majorité, est d’une gravité extrême pour l’avenir de la démocratie. Le fait qu’ils ne parlent jamais de l’affaire du 11/9, sauf pour ridiculiser ceux qui s’intéressent aux incohérences de l’histoire officielle, démontre qu’ils sont complices de l’establishment pour trahir leurs compatriotes.

     Croyez-vous qu’une personne sensée peut croire la version officielle zunienne des attentats du 11/9 ? Croyez-vous que nos dirigeants, avec leurs services de renseignement, ne savent pas la vérité à ce sujet ? La situation artificielle actuelle, avec un terrorisme international bidon inventé par Israël, est pratique pour eux pour discréditer les contestataires des pays qu’ils pillent. Elle leur donne aussi des excuses pour établir des dictatures chez eux. C’est grâce aux journalistes qui nous trahissent, que nous pouvons constater aujourd’hui que les politiciens détricotent tranquillement la démocratie en France.


Dimanche 26 Septembre 2010

http://www.alterinfo.net/L-establishment-reagit-a-la-controverse-sur-le-11-9-suscitee-par-Ahmadinejad-comme-un-gosse-pris-la-main-dans-le-sac_a50203.html
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30 septembre 2010 4 30 /09 /septembre /2010 01:52

 

         Article le plus important de ce blog ! A lire par tous !

Le « Rapport de la Montagne de fer »
clef de la politique américaine
et de la guerre en Irak


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_________________________________

Conférence donnée par Claude Timmerman le 15 mars 2003 Paris, maison des Salésiens au colloque d’Ile de France du Centre d’Etudes et de Prospective pour la Science
__________________________________________

 

Introduction (*)

 

Le rapport dit « de la Montagne de fer » est paru en 1967 aux Etats Unis chez Dial Press sous le titre original de:


« Report from the Iron Mountain on the possibility and the desirability of peace » (version PDF).

sans nom d’auteur, mais avec une introduction de Leonard C. Lewin qui y explique comment ce document lui est parvenu dans les mains et pourquoi il se devait de le faire connaître en le publiant, même sans autorisation.

Ce document était accompagné d’une préface d’un dénommé Herschel Mac Landress – que personne ne connaissait physiquement, mais dont le nom était connu par des articles économiques paraissant dans la revue « Esquire », certains d’ailleurs cosignés au début des années 60 par un certain John Fitzgerald Kennedy – qui attestait de la véracité et de la réalité des travaux dont ce rapport était à l’origine.

Compte tenu des conclusions de ce rapport, il créa une polémique importante lors de sa parution. Une controverse s’en suivit, étouffée à la demande de la Maison Blanche qui refusa toujours de reconnaître la moindre implication gouvernementale dans cette affaire.

Nous sommes alors en pleine guerre du Vietnam et Lyndon Johnson peut aisément agir sur la presse pour calmer le jeu…


Le rapport de la Montagne de Fer allait sombrer dans les oubliettes de l’Histoire devant les impératifs médiatiques de la guerre froide et du désengagement vietnamien…


Quel est le thème de ce rapport?


Rien moins que l’étude des bouleversements de la civilisation provoqués par l’éventualité d’un régime de paix perpétuelle et des substituts à trouver aux fonctions de la guerre pour maintenir, en régime de paix, la cohésion des sociétés.


A cette poque, aux Etats Unis, plusieurs études de ce genre, d’origines diverses, virent le jour.

Nous ne citerons que le livre de H. Kahn : « Thinking about the unthinkale » ce que nous traduirons par « Penser l’impensable  » destiné à sensibiliser l’opinion américaine sur la nouvelle façon de penser la guerre et la paix à l’ère nuclaire.


Le « Rapport de la Montagne de Fer » comme il fut dénommé se retrouva donc relégué sur les rayons des bibliothèques universitaires comme n’importe quelle étude de sociologie politique.


Il fut pourtant traduit en français par Jean Bloch-Michel et publié en 1968 chez Calmann – Lévy sous le titre:  »La paix indésirable? Rapport sur l’utilité des guerres. »

 

avec une préface du grand économiste américain J.K.Galbraith qui y déclare deux choses:


a) Il reconnaît être Herschel MacLandress, pseudonyme qu’il utilisait couramment dans ses écrits, notamment ceux cosignés par Kennedy qui était alors son élève!

b) Il déclare avoir été convié « par un ami fort connu, astronome, physicien et spécialiste des communications« , (p.xxii) à une réunion à Iron Mountain au cours de l’été 1963, invitation qu’il avait décliné, devant participer à un important séminaire sur la psychométrie en Italie pour lequel il s’était engagé à cette date. Voir cet ami  » fort connu  » en annexe…

Quoiqu’il en soit, Galbraith reconnaît sans aucune équivoque l’existence des réunions d’Iron Mountain et la véracité du rapport qui en découla…

Il tenait visiblement à épauler Léonard C.Lewin devant les dificultés d’édition de ce rapport.

Il conclua sa préface ainsi:

« De même que je prends personnellement la responsabilité de l’authenticité de ce document, je puis témoigner en faveur de la justesse de ses conclusions. Mes réserves ne concernent que l’imprudence avec laquelle il a été mis à la disposition d’un public qui n’était évidemment pas prêt à le comprendre. » (p.xxvii)

Cela se passe de commentaires!

Paru en France au sortir des « évènements » de mai 68 et entouré d’une discrétion médiatique exemplaire, le rapport sombra dans l’oubli bien que l’édition en fut épuisée rapidement.

Il fut réédité en 1984.


I – Historique


Comment Léonard C. Lewin s’est-il trouvé en possession d’un exemplaire de ce rapport?

Il l’explique très clairement dans l’introduction qu’il a rédigée pour l’édition originale.

Il fut contacté l »hiver 1966 / 67 par un dénommé John Doe, c’est du moins le pseudonyme qu’il lui a conservé, « professeur dans une grande université du Middle West. Sa spcialité est une des sciences de l’homme, mais je ne le caractériserai pas avec plus de précision« . (p. 09)

John Doe lui explique qu’il a été contacté téléphoniquement de Washington, l’été 1963, par une certaine Mrs. Potts qui lui indiqua qu’il devrait contacter une tierce personne au Département d’Etat ce qu’il fit.

Cette personne annonça alors à John Doe qu’il avait été choisi pour faire partie d’une commission de la plus haute importance « dont les travaux étaient de déterminer, avec précision et réalisme, la nature des problèmes que devraient affronter les Etats-Unis dans le cas où les conditions nécessaires à l’établissement d’une paix permanente seraient réunies, et d’établir un programme en vue de faire face à cette éventualité« . (p. 10)

A cet effet il devra se rendre à Iron Mountain, localité du nord de l’Etat de New York, où il retrouvera les autres membres de la commission sélectionnés comme lui pour participer à ce « groupe d’étude spéciale ».

Iron Moutain est connu pour l’existence d’un gigantesque abri antiatomique qui sert à stocker des archives des plus importantes sociétés qui y tiennent parfois des réunions très confidentielles, notamment les sociétés pétrolières comme la Shell et la Standart Oil.

John Doe va y retrouver quatorze personnalités du monde universitaire, politique et économique (voir en annexe) avec lesquelles, durant trois ans, il va participer à l’élaboration de ce fameux « rapport du groupe d’étude spéciale ».


Effaré des conclusions de ce rapport, John Doe avait cru nécessaire de le faire connaître au grand public par l’intermédiaire d’un ami sur lequel il savait pouvoir compter, même si la commission interministérielle, qui était à l’origine de ce rapport, avait tenu à le conserver secret: Leonard C. Lewin allait s’en occuper.

La ligne générale du rapport est pour le moins inquiétante. Les questions initiales n’ayant pu trouver de réponses à travers les multiples analyses et synthèses qui avaient été effectuées, les membres du groupe d’étude spéciale étaient parvenus à la conclusion suivante:

 

« La paix durable, bien que n’étant pas théoriquement impossible, est probablement inaccessible; même dans le cas où il serait possible de l’établir, il ne serait certainement pas dans l’intérêt le mieux compris d’une société stable de parvenir à la faire règner. …/…


La guerre remplit certaines fonctions essentielles à la stabilité de notre société; jusqu’au moment où d’autres procédés susceptibles de remplir les mêmes fonctions n’auront pas été découverts, le système qui repose sur la guerre devra être maintenu – et amélioré quant à son efficacité. » (p. 14)


On comprend qu’une telle analyse ait pu poser des problèmes moraux à « notre ami » John Doe et qu’il ait tenu, ayant participé à la rédaction dudit rapport, à soulager sa conscience en donnant les moyens de faire connaître ces travaux au grand public.


En fait l’initiative de ce « groupe d’étude spéciale » remonte à l’hiver 1961et sera mise en place par l’administration Kennedy sous l’égide de MacNamara et des deux conseillers Busk et Rusk.

Le Département d’Etat mettra deux ans à sélectionner les quinze protagonistes de ce groupe. C’est l’époque de la crise des missiles de Cuba..

L’idée primitive était d’étudier les conséquences à long terme de la planification d’une paix perpétuelle. Le choix de ses membres prit plus de deux ans et les convocations furent adressées l’été 1963. Vu les liens qui unissaient Galbraith et Kennedy, on comprend que le premier ait été pressenti pour faire parti de ce groupe!

 

Les membres eurent pour seule instruction de poursuivre leurs travaux selon trois critères:

a) une objectivité de style militaire,
b) le refus de toute idée ou idéologie préconçue,
c) la prise en considration dans tous les domaines, des théories ou des faits en rapport avec le problème. (p. 57)
Les réunions ne se tinrent pas toujours au « bunker » de Iron Hill, mais souvent dans des hôtels un peu partout dans l’état de New York.

Paradoxalement, Kennedy ayant été assassiné le 22 octobre 1963, époque du tout début des travaux du groupe, c’est l’administration Johnson qui suivit ces travaux durant le début de la guerre du Vietnam.


II – Démarche de recherche des «fonctions de la guerre».


Joseph de Maistre dans « Les soirées de Saint Pétersbourg » faisait déjà dire à l’un de ses personnages dans la conversation consacrée à la guerre au chaptre VII :

« La guerre est un mal nécessaire. »

 

Plus proches de nous, divers analystes réfléchissant sur la nature de la violence sociale et son expression opposent:


- La guerre, expression de la violence organisée et maîtrisée par une société stable, et

- Les désordres de rue qualifiés aujourd’hui pudiquement « d’incivilités », fruits de l’expression de la violence individuelle ou de petits groupes d’individus plus ou moins organisés en marge de la société dont ils se trouvent marginalisés.


Ces désordres, s’ils dégénèrent en troubles graves, traduisent l’incapacité de leur société d’origine à contrôler leurs excès et contribuent à son instabilité (insécurité, pillages, émeutes, coups d’état, etc…)

 

Force nous est de constater que dans toutes les civilisations connues à ce jour, l’idée de paix ne se définit jamais autrement que par rapport à la guerre. Les définitions des dictionnaires français eux-mêmes en disent long sur la conception que s’en est faite notre civilisation.

 

On lit classiquement en effet deux définitions de la paix:

 

- Paix : « Intervalle de temps séparant deux guerres »,

- Paix : « Etat de non-belligérence »,

On est pas plus explicite!

On peut aussi se rappeler la maxime de Clémenceau :

- « La paix n’est que la continuation de la guerre par d’autres moyens. »

Nul doute que les membres du « groupe d’étude spéciale » n’aient eu présent à l’esprit ces concepts lorsqu’ils cherchent dans un premier temps à définir et à classer les diverses fonctions de la guerre dans notre civilisation.

 

Leur travail s’axe d’emblée sur deux questions:

« A quoi faut-il s’attendre dans le cas où la paix surviendrait?

A quoi devons-nous nous préparer pour faire face à une telle éventualité? » (p.53)

 

Le groupe part en effet de cette constatation:

Il n’y a certainement aucune exagération à dire qu’un état de paix générale dans le monde conduira à des changements dans les structures sociales de toutes les nations du monde, changements qui seraient d’une ampleur sans équivalent dans l’histoire, et révolutionnaires.

Les conséquences économiques d’un désarmement général, pour ne parler que de la conséquence la plus évidente de la paix, obligeraient à reconsidérer toutes les modalités de la production et de la distribution dans le monde, dans une mesure qui ferait paraître insignifiants les changements survenus au cours des cinquante dernières années.

Des changements gros de conséquences se produiraient également dans les domaines politique, sociologique, culturel et écologique. (p.52)

 

Pour avoir un maximum d’indépendance d’esprit, le groupe a décidé de s’affranchir dans ses recherches de tout jugement de valeur morale ou religieuse, de bannir toute idée de « bien », de « bon » ou de « mal » et de s’attacher aux seuls concepts globaux nominatifs liés à la société.

« Nous avons essayé d’appliquer à notre manière de penser les critères de la physique, dont les caractéristiques ne sont pas, comme on le croit, d’être exclusivement quantitatifs mais comme le dit Whitehead :

« d’ignorer tout jugement de valeur; et, par exemple, tout jugement esthétique ou moral. » …/…
[Le choix que nous avons retenu] Dans le cas qui nous concerne, cela a été simplement la survie de la société humaine en général, et de la société américaine en particulier, et, ceci étant le corollaire de la survie, la stabilité de la société. » (p. 61)


Sur les rapports entre la guerre et la société, le groupe de recherche spéciale affirme:

« L’erreur fondamentale consiste à affirmer de façon inexacte que la guerre, en temps qu’institution est subordonnée au système social qu’elle est censée défendre » (p. 84)

 

Et de conclure son analyse sur la guerre de cette façon:

« La capacité d’une nation de faire la guerre constitue l’exercice de son plus grand pouvoir social; la guerre, faite ou prévue, est une question de vie ou de mort, dans les proportions les plus importantes, pour le contrôle de la société.

Il ne faut donc pas s’étonner si les institutions militaires, dans chaque société, réclament de passer les premières dans tous les domaines. » (p.88)


III – Les fonctions de la guerre


A partir de ces considérations le groupe définit cinq fonctions principales liées à la guerre, en dehors bien entendu d’un quelconque rôle militaire:


a) Une fonction économique

 

A propos de la production et de l’économie de guerre le groupe constate:

« …dans le cas du « gaspillage » militaire, il est évident que l’utilité sociale est manifeste. Cela provient du fait que le « gaspillage » de la production de guerre s’accomplit complètement en dehors des cadres de l’économie de l’offre et de la demande. En tant que tel, ce « gaspillage » constitue le seul secteur important de l’économie globale qui soit sujet à un contrôle complet et discrétionnaire de la part de l’autorité centrale. » (p. 93)

 

Et le groupe d’ajouter que si la guerre est le moyen d’écouler les stocks, ce qui est un raisonnement trop « simpliste » (sic), l’économie de guerre d’une manière générale contribue à la stabilisation des progrès des économies… « …du fait que ce secteur n’est pas sensible aux contractions qui peuvent se produire dans le secteur privé, et qu’il a fourni une sorte de pare-chocs ou de balancier de l’économie ». (p.95)

Et de constater que durant la seconde guerre mondiale le niveau de vie américain avait augmenté!

 

« Le fait que la guerre soit un »gaspillage » est précisément ce qui la rend susceptible de remplir ses propres fonctions. Et plus vite l’économie accomplit des progrès, plus lourd doit être ce volant de secours. » (p.94)

Ce qui avait été souligné, en 1957, par un ancien secrétaire à la Défense, Frank Pace, par cette formule:

« S’il existe, comme je le suppose, une relation directe entre le pouvoir stimulant que comportent de grandes

, cela provient simplement du fait que les dépenses militaires, per se, peuvent être favorisées exclusivement pour des motifs économiques en tant que stimulant du métabolisme national. »

 

b) Une fonction politique

 

La fonction essentielle de la guerre sur le plan politique concerne la stabilité sociale et la reconnaissance d’un état en temps que nation de par la puissance qu’il est susceptible d’imposer aux autres s’il en a les moyens techniques.


« La guerre, en temps que système social, a non seulement constitué un élément essentiel de l’existence des nations en temps qu’entités politiques indépendantes, mais elle a également été indispensable à la stabilité intérieure de leurs structures politiques. Sans elle, aucun gouvernement n’a jamais été capable de faire reconnaître sa « légitimité », ou son droit à diriger la société. La possibilité d’une guerre crée le sentiment de contrainte extérieure sans lequel aucun gouvernement ne peut conserver longtemps le pouvoir ». (p.100)


C’est donc par la menace que l’on maintient la cohésion politique d’une société: tout le travail du « groupe d’étude spéciale » sera, nous allons le voir, de définir et d’exploiter la meilleure menace possible. Pour lui, la guerre est garante de la légitimité politique de l’état!


c) Une fonction sociologique


La fonction essentielle sociologique observée est celle de l’utilisation des éléments asociaux ou de conserver un rôle nécessaire aux éléments antisociaux dans la société.


« Les mouvements sociaux, facteurs de désintégration et d’instabilité, décrits en gros comme « fascistes », ont traditionnellement pris naissance dans des sociétés à qui manquaient des soupapes de sûreté, militaires ou paramilitaires, susceptibles de satisfaire les besoins de ses éléments. » (p.104)

« Les euphémismes courants – « délinquence juvénile » et « aliénation » – ont connu des équivalents à toutes les époques. Autrefois de tels problèmes étaient réglés par les militaires sans complications judiciaires, par le moyen des bandes armées et de l’asservissement pur et simple.

Mais il n’est pas difficile d’imaginer, par exemple , le degré de désintégration sociale jusqu’où auraient pu aller les Etats-Unis au cours des deux dernières décennies, si le problème des rebelles sociaux, nés de la Deuxième Guerre Mondiale, n’avait pas été prévu et réglé de manière efficace. Les plus jeunes de ces rebelles, et les plus dangereux, ont été pris en main par le système de service militaire sélectif (Selective Service System ). » (p.104)


La seconde fonction observée est celle de l’utilisation de personnes inaptes à tout type d’emploi dans l’administration, le commerce, l’industrie ou l’agriculture, ce que l’on a pu appeler autrefois « la chair à canons » et plus récemment de façon moins péjorative « les chiens de guerre », pour lesquelles l’armée et les activités guerrières étaient les seules possibles.


En matière de cohésion sociale, le rapport insiste sur l’analyse des sociétés anciennes pour souligner le rôle des meurtres rituels et des sacrifices humains, par exemple dans les sociétés précolombiennes.

« Dans ces sociétés, le sacrifice humain avait pour but de maintenir le vestige d’un « gage » de l’aptitude que conservait la société à faire la guerre et de sa volonté de la faire – autrement dit de tuer et d’être tué – dans le cas où quelque circonstance mystérieuse – c’est à dire imprévue – rendrait cette éventualité possible. …. / …
C’était avant tout, sinon exclusivement, une façon symbolique de rappeler que la guerre avait été autrefois la force centrale organisatrice de la société, et que les conditions de sa réapparition pouvait revenir. » (p.112)

 

Sans préjuger de la remise en place d’une forme « moins barbare » lors de la transition vers des régimes de paix, le groupe retient que:

« L’existence d’une menace extérieure à laquelle il est ajouté foi est, par conséquent, essentielle à la cohésion sociale aussi bien qu’à l’acceptation d’une autorité politique. » (p.113)


d) Une fonction écologique


La fonction essentielle observée sur le plan écologique est celle de régulation des populations.

Mais le groupe constate que la guerre a un effet sélectif (on pourraît presque dire une pression de sélection au sens darwinien) négatif.

En effet, dans la plupart des sociétés, ce sont les éléments les plus doués et les plus forts qui historiquement embrassaient la carrière militaire et se trouvaient de ce fait les plus exposés.

« Dans les sociétés humaines, ceux qui se battent et qui meurent dans des guerres nécessaires à la survie de l’espèce sont en général les plus forts de ses membres sur le plan biologique. Il s’agit là donc d’une sélection naturelle à l’envers » (p.115)

 

Le rapport évoque les autres moyens classiquement utilisés dans les sociétés anciennes pour réguler les populations:

- l’infanticide (Chine, Amérique précolombienne)
- la vie monastique (Tibet, Europe chrétienne)
- l’émigration forcée
- l’application étendue de la peine de mort (Chine Impériale)

On peut également songer à la pratique de la capture d’esclaves comme en Afrique Noire ou dans les Balkans (Janissaires, femmes circasiennes, etc…)


Le rapport souligne enfin l’intérêt des nouvelles armes de destruction massive qui n’éliminent plus préférentiellement les militaires mais massiverment les populations civiles dans leur globalité.


« Le second facteur, encore actuel, est l’efficacité des méthodes modernes de destruction de masse. Même s’il n’était pas nécessaire de recourir à leur usage pour lutter contre une crise de surpopulation mondiale, elles offrent peut-être paradoxalement, la première possibilité, dans l’histoire de l’humanité, de mettre fin aux effets régressifs de la guerre sur la sélection naturelle. Les armes nucléaires ne choisissent pas. Leur usage mettrait fin à la destruction disproportionnée des membres les plus forts de l’espèce… » (p. 117 / 118)


Enfin le rapport souligne que la régression des maladies, l’accroissement de la longévité et la très forte régression des maladies infantiles autrefois fatales conduisent à laisser se développer des mutations indésirables pour l’espèce.


« Il semble clair qu’une nouvelle fonction quasi-eugénique de la guerre est en train de se développer, dont il faudra tenir compte dans tout plan de transition vers la paix. » (p.119)


e) Une fonction scientifique et culturelle


Le rapport constate que la guere et les activités militaires constituent le moteur essentiel de la recherche scientifique et que celle-ci a largement influencé le développement de l’art surtout en matière de peinture, sculpture, littérature et musique.

« La guerre est la principale force qui soit à l’origine du développement de la science, à tous les niveaux, depuis la conception abstraite jusqu’à l’application technique. La société moderne accorde une grande valeur à la science « pure », mais il est historiquement indiscutable que toutes les découvertes d’importance majeure qui ont été faites dans les sciences naturelles ont été inspirées par les nécessités, réelles ou imaginaires, de leur époque. Les conséquences de ces découvertes se sont étendues beaucoup plus loin, mais la guerre a toujours fourni le stimulant qui a été à leur origine. » (p.122)

On ne peut que songer en lisant ces lignes au nombre colossal de publications sur l’acétylcholinestérase… premier enzyme « travaillé » par la biologie moléculaire des laboratoires militaires, car il intervient dans les mécanismes physiologiques de paralysie respiratoire liés aux gaz de combat, notamment les gaz asphixiants!

 

D’autres fonctions mineures de la guerre sont également évoquées:

- Un « facteur de libération sociale », facteur psychologique de dispersion des tensions

- Un facteur de stabilisation des conflits entre générations, permettant »… aux générations les plus âgées et par conséquent physiquement diminuées, aptes à maintenir leur contrôle sur les générations les plus jeunes, en les détruisant au besoin. » (p. 125)

- Un facteur de contrôle du chômage, en permettant bien évidemment de recréer des emplois par l’économie de guerre et en éliminant certains de ceux qui se seraient engagés, ou plutôt de ceux qui auraient été enrôlés…


IV – Les substituts aux fonctions de la guerre

Le rapport en évalue toute une série se rapportant aux cinq principales fonctions précédemment diagnostiquées.


a) Substituts aux fonctions économiques


Le groupe d’étude spéciale chiffre à 10% du PNB ( p.131) la quantité de richesses à détruire chaque année pour équilibrer la stabilité de l’expansion économique liée au « gaspillage » de la guerre.

Il imagine alors un programme de recherche de bien-être social lié à la réalisation onéreuse de nombreux investissements et aménagements (hôpitaux, cliniques, écoles, bibliothèques, logements, transports en commun, amélioration de l’environnement et dépollution de l’eau, enfin lutte généralisée contre la pauvreté).

Mais force est de constater qu’un tel programme connaîtra un terme au bout duquel seuls seront nécessaires des crédits de fonctionnement, annuels, modestes en comparaison et cela dans le cadre même de l’économie générale. (p.135)

Il envisage ensuite la recherche spatiale qui offre l’avantage d’être indéfinie dans l’espace et dans le temps, d’être infiniment dispendieuse.

Par ailleurs, cette recherche est en soit indissociable de la recherche à des fins militaires:

« A l’exception d’une fraction restreinte, tout le budget de recherches spatiales, si on l’estime en vertu de critères appliqués à des objectifs scientifiques comparables, doit être imputé de facto à l’économie militaire. Les recherches spatiales futures, prévues en temps que substitut à la guerre réduiraient les justifications « scientifiques » de leur budget à un pourcentage absolument minuscule. » (p. 137)

D’où l’intérêt de la recherche spatiale en temps que substitut économique au gaspillage de la guerre!

Dernier point, envisager un programme de désarmement universel qui, même s’il ne représente pas de dépenses considérables, devra être mis en place lors de la phase de transition nécessaire au passage à la paix.


b) Substituts au rôle politique


« Le système fondé sur la guerre rend possible la stabilité des gouvernements. Il y parvient essentiellement en fournissant à la société la nécessité permanente d’accepter une autorité politique. » (p. 140)

 

Pour se faire on peut envisager l’accroissement du poids et des missions des institutions internationales, créer un tribunal mondial, etc…


En l’absence de conflit il faut trouver une menace suffisamment importante pour amener les sociétés à accepter leur sujetion à leur gouvernement.


On peut envisager, mais le groupe d’étude spéciale reste sceptique, de lancer l’idée d’une menace interplanétaire.
« On a affirmé avec chaleur qu’une telle menace donnerait « le dernier et le meilleur espoir de paix »en unissant l’humanité toute entière contre le danger de sa destruction par des « créatures » venues d’autres planètes ou de l’espace. » (p.143) Mais on peut également créer artificiellement des menaces terrestres « naturelles »:

 

« …pour être efficace, un substitut politique à la guerre devrait nécessiter des « ennemis de remplacement » dont certains risqueraient de paraître un tant soit peu « tirés par les cheveux » dans le contexte de l’actuel système fondé sur la guerre. Il pourrait consister en ceci, par exemple, que la pollution totale du milieu pourrait remplacer la possibilité de destruction en masse par des engins nucléaires, en tant que principale menace apparente exercée contre la survie de l’espèce. L’empoisonnement de l’air ainsi que des ressources principales de nourriture et d’eau est déjà en bonne voie et, à première vue, pourrait apparaître comme prometteur, vu sous cet angle; cet empoisonnement constitue une menace contre laquelle on ne peut se défendre qu’en utilisant à fond l’organisation sociale et le pouvoir politique.


Mais selon ce que l’on sait aujourd’hui, il faudra encore attendre la vie d’une génération ou d’une génération et demie avant que la pollution du milieu ambiant, si grave qu’elle soit déjà, devienne suffisamment menaçante, à l’échelle mondiale, pour pouvoir offrir une base possible à une solution de ce genre
. » (p.143)


[Nous rappelons que ce texte a été écrit il y a quarante ans!!!]


D’une façon générale on est contraint, aux yeux des rédacteurs, par la logique de ce système:

« Si invraisemblables que puissent paraître les ennemis de remplacement dont nous venons de parler, il nous faut insister sur le fait qu’il faudra bien en trouver un, d’une ampleur et d’une crédibilité suffisantes, si l’on veut que la transition vers la paix aboutisse un jour sans desintégration sociale. Il est plus que probable, selon nous, qu’une telle menace devra être imaginée plutôt que créée, à partir de situations inconnues. » (p. 145)

 

c) réflexion sociologique


Comme il l’avait été souligné, il importe de pouvoir remédier à la capacité de nuisance sociale des délinquants, révoltés, associaux, récidivistes, etc…(Note d' Eva: Ce sont les couches populaires qui se font tuer, surtout, pendant les guerres, et par ex aux USA, on recrute même parmi les gangs de rues pour se débarrasser des fortes têtes, ou parmi les Noirs ou les Porto-Ricains. Il faut donc noter la connotation raciste, en plus de sociale)

 

Dans cette hypothèse le groupe spécial ne prévoit aucune solution originale autre qu’une certaine « forme d’embrigadement » ce que l’on a pu observer à diverses époques des ateliers nationaux aux chantiers de jeunesse.
Dans la ligne de MacNamara qui venait d’exposer ce problème avant de lancer le groupe d’étude spéciale, nous le rappelons, les rédacteurs du rapport imaginent une extension du Peace Corps, ce « Corps de la Paix » susceptible d’encadrer les éléments les plus durs et les moins fiables de la société vers des activités de type humanitaire « en faveur du progrès« !

 

Par ailleurs, on songe sérieusement à réintroduire l’esclavage sous une forme insidieuse, telle qu’elle a pu être imaginée dans certains romans d’anticipation, dont bien entendu le fameux « meilleur des mondes » d’Aldous Huxley.


« Il est parfaitement possible que la création d’une forme subtile d’esclavage soit une condition préalable absolue à la direction d’une société appartenant à un monde sans guerres. En pratique, la transformation des codes de discipline militaire en une forme d’esclavage, appelée par euphémisme d’un autre nom, ne réclamerait, de façon surprenante, qu’une révision de faible importance… » (p. 150)


Par ailleurs l’ennemi de remplacement doit apparaître suffisamment menaçant pour justifier d’ exiger la nécessité « de payer le prix du sang » dans de très larges domaines des affaires humaines. (p. 151) (Note d'eva: L'ennemi était Russe, maintenant il devient Musulman, Islamiste, terroriste - et tant pis pour les amagalmes ! Et ensuite, il deviendra Chinois. S'il n'y a pas d'ennemis, on les créée, comme pour l'Irak, la Yougoslavie ou l'Iran).


« Les modèles fictifs doivent présenter une force de conviction extraordinaire à laquelle doit s’ajouter une possibilité notable de sacrifices de vies humaines; la construction d’une structure mythologique ou religieuse « à la page » (choc de civilisations ? Note d'eva) , à cette fin, présenterait à notre époque des difficultés, mais mérite d’être prise en considération. » (p. 151)


Enfin dans le but de canaliser les déviances de certains associaux, les rédacteurs n’hésitent pas à envisager la mise à l’honneur de « jeux sanglants » en vue de garder un contrôle effectif sur les pulsions agressives des individus« . (p. 151)


On ne peut oublier de nos jours les multiples scénarii des jeux de rôle, des jeux informatiques, des films qui correspondent à cette idée.


On se rappellera au moins « Les chasses du comte Zarov » qui est aujourd’hui un morceau d’anthologie.

Les auteurs imaginent même faire d’une pierre deux coups:


« …il serait possible de faire des individus asociaux, dont il faut garder en main le contrôle au moyen d’une institution quelconque, « l’ennemi de remplacement » nécessaire à la cohésion de la société. (Et voilà nos cités désignées comme l'ennemi "intérieur" ! Note d'eva). L’impossibilité accrue, inévitable et irréversible pour certains, d’être employés, et l’extension parallèle d’une aliénation généralisée par rapport aux valeurs normalement admises pourrait obliger à envisager de telles mesures, et pourrait faire qu’elles deviennent nécessaires, même en tant que complément au système fondé sur la guerre. » (p.152/ 153)

Le tout est évidemment de savoir ce que l’on appelle les « valeurs normalement admises » dans un monde qui ne prend en compte que des critères de survie des plus forts indépendamment de toute valeur éthique ou morale!


d) rôle écologique des substituts


Il s’agit de lutter d’abord contre l’effet anti-eugénique de la guerre:

« La guerre n’a jamais été un facteur de progrès génétique. Mais en tant que système de contrôle brut de la population, utilisé en vue de préserver l’existence même de l’espèce, rien ne peut lui être reproché…. Il est évident que l’obligation de limiter la procréation aux produits de l’insémination artificielle fournirait un contrôle des niveaux de population parfaitement adapté à son rôle de substitut de la guerre. Un tel système de reproduction aurait, bien entendu, l’avantage supplémentaire de pouvoir être directement l’objet d’une administration eugénique. Ses développements futurs, tels qu’on peut les prévoir - la conception et la croissance embryonnaire se produisant en totalité en laboratoire – permettraient d’étendre le contrôle jusqu’à ses conclusions logiques. La fonction écologique de la guerre ne serait pas seulement, dans de telles conditions, remplacée, mais surpassée dans le domaine de l’efficacité. La première étape – contrôle total de la conception grâce à une variante des « pillules » susceptible d’être répandue partout, par l’eau ou par l’intermédiaire de certains aliments essentiels, compensée par un « antidote » également contrôlé – est en train de se réaliser. Il ne semble pas qu’il soit nécessaire, dans un avenir prévisible, d’en revenir à aucune des pratiques démodées dont il a été question au chapître précédent (telles que l’infanticide, etc…) comme cela aurait été le cas si la possibilité de passer à un état de paix était survenu il y a deux générations. » (p. 154 / 155) Sic!

 

Or conclut le groupe, une telle politique eugéniste ne peut être mise en place tant que le système fondé sur la guerre est encore pratiqué. Car : « Un excès de population, c’est du matériel de guerre. Tant qu’une société quelconque devra tenir compte d’unepossibilité de guerre, si éloignée soit-elle, elle doit maintenir le maximum supportable de population, même si, en agissant ainsi, elle aggrave de façon sérieuse sa situation économique. » (p. 156)

 

e) Culture et sciences


La dynamique créée par la guerre en matière de recherche scientifique et culturelle ira s’amenuisant durant encore deux générations en bénéficiant de l’effet actuel d’entraînement.


Cependant, les recherches nécessaires à la mise en place des programmes d’eugénisme et les technologies à améliorer pour réaliser le programme de bien-être social devraient nécessiter la participation de très nombreux centres de recherche.

Hors de ces branches, aucun substitut aux effets de la guerre sur la recherche scientifique ne semblent avoir été trouvé. « …par définition, nous sommes incapables de concevoir les questions scientifiques qui pourraient se poser une fois que celles que nous sommes capables de comprendre aujourd’hui auront trouvé leur réponse. » (p. 162)

 

V – Conclusions du rapport et implications


Partant du principe que la guerre est « la base même de l’organistion sur laquelle toutes les sociétés modernes sont construites. »   (p.165) les auteurs du rapport concluent à la nécessité d’avoir recours aux substituts précédemment envisagés afin « de se préparer très soigneusement à l’éventualité de la paix, non que nous pensions que la fin des guerres soit nécessairement souhaitable, si même elle est possible, mais parce qu’elle pourrait nous prendre par surprise, sous une forme à laquelle nous pourrions ne pas être préparés. » (p.188)

En particulier, pour les cinq fonctions fondamentales de la guerre, le rapport rcommande une série de mesures dont nous voyons chaque jour un peu plus la réalisation prendre forme depuis quarante ans dans les orientations techniques de la recherche scientifique, l’amélioration des techniques et les transformations de notre vie quotidienne.

 

a) En matière économique


Nécessité de mettre en place un système de consommation de richesses « à des fins totalement non productives » (p.170)

- Programme de bien-être social pour l’amélioration maximale des conditions de vie
Ce sera la mise en place de la société de consommation de biens non plus durables mais jetables et éternellement renouvelables, ainsi que la quête indéfinie des revendications matérialistes dans nos sociétés occidentales « modernes ».

- Programme spatial sans fin « dirigé vers des cibles impossibles à atteindre » (p.172)

C’est bien ce qui a été mis en place par la Nasa.

- Système d’inspection de désarmement « ultra subtil, ritualisé »

Le show médiatique hors du commun auquel nous venons d’assister avec l’affaire d’Iraq en est la parfaite illustration….et se passe de commentaires!


b) En matière politique


- Création d’une force de police internationale omniprésente.

C’est ce qui est réalisé à travers le renforcement des structures des Nations Unies, la création du Tribunal Pénal International", au pouvoir discrétionnaire, puisque les ressortissants israéliens et Américains sont exclus de sa juridiction.(La folie de notre société peut se mesurer avec cette phrase: Les pires criminels bénéficient de l'impunité, se l'octroient eux-mêmes ! Et par ex, on retrouvera devant le TPI Milosevic, et pas Bush ! Note d'Eva)


En matière de surveillance on soulignera la mise en place du réseau « échelon » et l’ensemble des systèmes d’écoutes satellitaires mis en place depuis vingt ans, par les Etats Unis.

Il est symptômatique de constater que deux pays y jouent un rôle déterminant dans la mise en place des structures au sol nécessaires: le Royaume Uni et l’Australie.

Ce seront, comme par hasard, les seuls pays aux côtés des USA lors de l’invasion de l’Iraq.


- Accréditer l’existence d’une menace extra-terrestre

(Et voilà ! Tant de blogueurs, aujourd'hui, plongent avec gourmandise dans cette voie-là. Note d'Eva).

 

Depuis la fin de la guerre toute suggestion d’une vie extra-terrestre a été systématiquement rejetée par les « savants ». L’invention du spectro-photomètre prouvait pourtant, par analyse de la lumière reçue des étoiles, l’universalité de la structure atomique et du tableau périodique des éléments de Mendeleieff.

Ces faits à eux seuls prouvaient que l’existence de la vie sans être certaine était probable (et les gourous de la guerre vont allégrément en user, et en abuser, pour nous faira avaler la nécessité des guerres, de sécurité, de lois liberticides..., note d'Eva), ailleurs, dans l’espace et dans le temps.

 

Depuis une vingtaine d’années, la tendance s’est inversée sur le plan scientifique et surtout sur le plan médiatique. On assiste en effet à un foisonnement d’émissions télévisées sur les OVNI, à une multiplication de séries sur les extra-terrestres, etc…

Nous citerons parmi les plus connues actuellement : « Les envahisseurs », « X-files », « Stargate ».

On peut y remarquer que de plus en plus « les créatures de l’au-delà » apparaissent dangereuses et impitoyables pour l’espèce humaine. Même chose au cinéma où le gentil E.T. comme les sympathiques « aliens » de Spielberg dans « Rencontre du 3° type » sont mués en envahisseurs destructeurs impitoyables dans « Mars Attack » ou « Independance Day ».


Tout est fait aujourd’hui pour accréditer dans l’esprit du grand public que l’extraterrestre existe nécessairement et sera forcément destructeur s’il parvenait sur terre.


- Menace sur les sociétés par pollution massive du milieu ambiant

Les exemples sont légion… On citera au hasard:

. Les positions antiécologiques du Président George W. Bush (voir en annexe)
. L’action pour le moins équivoque de grandes associations comme Green Peace dont les liens avec le lobby pétrolier ne sont plus à démontrer et qui oeuvre contre le nucléaire pour le maintien de l’emploi superfaitatoire d’énergies fossiles polluantes. ( effet de serre, pollution aérienne, etc…)
. L’offensive récente antiécologique de la nouvelle doctrine du « développement durable » qui prône qu’il n’y a pas « d’état de nature naturel » puisque la Nature est en perpétuelle évolution et que son état à un moment donné est fonction des activités humaines que la Nature ne saurait entraver.
. La pollution massive du sol et des nappes phréatiques par des pratiques agricoles sciemment orientées vers l’emploi de plus en plus massif de substances dangereuses et pratiquement non biodégradables (engrais, pesticides, herbicides).
. L’emploi de substances à risque dans l’industrie (mercure, amiante, etc…dont les effets cancérigènes sont connus)
. L’existence d’accidents répétés comme la pollution marine par tankers « poubelles » toujours pas interdits
. La mise au point d’un ensemble « d’instruments biologiques destructeurs » dont nous reparlerons au paragraphe suivant.

- La création d’ennemis fictifs « même tirés par les cheveux » (sic)

A l’heure de l’invasion de l’Iraq sans aucun motif autre que d’avoir été désigné comme « l’ennemi des Etats-Unis », et pourquoi pas du genre humain, tout commentaire est superflu!

On pourra aussi, et c’est lié, évoquer la curieuse affaire des tours du 11 septembre et la désignation de « l’islamisme » comme cause de tous les maux…


c) En matière sociologique


- Encadrement de la population et des entreprises

Si le rapport propose « pour faire plaisir » à monsieur McNamara, qui est à l’origine de l’étude, une extension des fonctions du « Peace Corps » – Le Corps de la Paix – force est de constater qu’avec les progrès de l’informatique et la généralisation des connections multimedia, les entreprises comme les individus sont pris dans un faisceau d’éléments de surveillance de plus en plus performants.

 

- Création d’une forme moderne de l’esclavage

Sans parler d’une exploitation non institutionnalisée des immigrés dans certains contextes, on songera aux effets de la délocalisation et aux conditions de travail dans le Tiers Monde.

 

On songera aussi à la paupérisation croissante de ces régions, liées à la volonté des institutions internationales comme la Banque Mondiale ou le F.M.I. (Tiens, revoilà notre "ami" DSK ? Note d'eva) qui obligent par exemple au démantèlement des caisses de stabilisation qui assuraient un revenu décent aux producteurs de produits agricoles de rente comme le café ou le cacao, qui ont pesé de tout leur poids pour la dévaluation de 100% du franc C.F.A., etc…On se rappellera aussi qu’il existe un bureau des délocalisations à Bruxelles pour la C.E.E. (L'UE est vraiment notre "amie", comme DSK ! Note d'eva).

 

- Pollution ambiante intensifiée

Voir au paragraphe « politique », les deux sujets politique et sociologie étant effectivement intimement liés.


- Nouvelles religions et mythologies

On peut songer à l’émergence soudaine et politiquemment favorisée de l’Islam en pays traditionnellement chrétiens.
On peut se rappeler le rôle des Etats-unis dans la guerre du Kosovo, qui ne visait qu’à l’instauration d’une république musulmane stable dans une zone balkanisée à la suite de la chute du mur de Berlin.

On pensera aux nouvelles mythologies nées aux Etats-unis comme le mouvement « New Age ».

Sur le plan purement religieux on évoquera le foisonnement des sectes aux U.S.A. qui prolifèrent sous le regard souvent bienveillant des membres de la Haute Administration…dont certains des acteurs les plus influents sont eux-mêmes liés à certaines sectes!

On peut aussi évoquer les mouvements charismatiques ou oecuménistes.

Nous mentionnerons enfin la multinationale « Universal », nouvelle « église » née au Brésil où elle compte plus de six millions d’adeptes et qui prend pied aujourd’hui en Europe par le Portugal. Sa doctrine fumeuse s’apparente à un synchrétisme chrétien amalgamé avec les mythes de la musique rock.

Des séries télévisées d’origine américaine sont consacrées aux sorciers, à Satan, aux vampires, etc… Les sites web sur les mêmes sujets se multiplient sans soulever la moindre réprobation politique

On peut aussi penser aux mythologies payennes remises à l’honneur depuis quelques années comme le druidisme et les cultes solaires favorisés par certaines sectes comme le Temple Solaire ou certains films comme « le seigneur des anneaux » qui popularisent des mythologies oubliées du grand public.

 

- Jeux « sanglants » d’utilité sociale

Sans que nous en soyons encore à la réalisation pratique de « Roller Ball », nous devons admettre que l’exaltation de la violence est omniprésente dans le monde médiatique.

C’est une banalité que de dire que la violence est partout à la télévision.

Depuis « Orange mécanique » les films sont légion.

Les jeux vidéo sont tous axés sur la destruction d’ennemis.

Des films comme « Les chasses du comte Zarov » mettent en scène des chasses à l’homme.

Des jeux télévisés de plus en plus nombreux sont conçus autour de l’idée d’élimination de concurrents à travers des épreuves physiques.

Le concept de « jeu de rôle » a fait une percée.

Il s’agit de poursuivre la mise en scène de scénarii souvent sanglants entre des partenaires fictifs…

La vulgarisation probable de la technique des hologrammes dans les prochaines années donnera à cette discipline un nouvel essor et un plus grand « réalisme ».

La déification des sportifs atteint son paroxysme et la violence sur les stades de football est courante.

Les mentalités sont donc conduites à admettre une banalisation de la violence et à rechercher des « sensations » de plus en plus « fortes » qui pourraient bien effectivement déboucher sur l’instauration de spectacles effectivement sanglants, auprès desquels certains combats de boxe Taï sembleraient dignes des patronnages.

Certaines enquêtes sérieuses dans le monde pornographique laissent même entendre que des scènes de viols avec meurtres, surtout en Amérique latine, n’ont pas été simulées…

 

d) Ecologie


Les recommendations sont orientées vers deux directions : la limitation de la population et l’eugénisme, d’une part, la pollution du milieu ambiant utilisée comme menace de pression sur la société pour en maintenir la cohésion, de l’autre.

Nous avons déjà évoqué aux paragraphes « sociologie » et « politique » un ensemble d’effets polluants d’origine physico-chimiques.

Nous n’évoquerons donc ici que les éléments d’origine biologique qui viennent en complément des précédents et / ou oeuvrent dans la même voie.

Tout un ensemble de méthodes et de recherches concourent à cet effet.

Ils combinent à la fois des possibilités étendues de limitation de la population et de pollution du milieu biologique.

Nous citerons ici, dans l’état actuel de nos connaissances, les réalisations mises en place à ce jour :

 

- Les campagnes de vaccinatio

Mises en place à l’initiative d’organismes internationnaux comme l’OMS, ces campagnes préconnisées, voire forcées dans certains pays du Tiers Monde par suite d’accords avec la Banque Mondiale ou le FMI, sont faites beaucoup plus dans un but abortif ou contraceptif que dans un but prophyllactique.

Il est d’ailleurs symptômatique de voir que la vaccination contre la variole, maladie nullement éradiquée – (comme si on pouvait éradiquer un virus de la planète!) – a été arrêtée.

Les campagnes de vaccination actuelle visent essentiellement les femmes. Le but à travers le vaccin est l’incorporation de substances abortives, contraceptives ou stérilisantes.

Ces compléments aux toxines vaccinales sont de deux ordres: des substances allogènes contraceptives à forte concentration ou des hormones capables de déclencher des réactions antifoetales par auto-immunité.

Le détail de ces techniques ferait à lui seul l’objet d’une conférence et ne saurait être détaillé ici.

D’autres substances, ainsi injectables, sont susceptibles de favoriser des cancers sous l’influence de facteurs déclenchants, c’est notamment ce que l’on observe avec le cancer du cerveau induit potentiellement par l’abus des téléphones portables.

Ceci n’est pas de la science fiction : l’analyse fine par des laboratoires fiables indépendants à montré l’existence de telles substances de façon indubitable dans les doses distribuées par certains laboratoires dans le Tiers Monde.

 

- L’accès à l’eau potable

L’eau potable, par les traitements qu’elle subit, son universalité et son caractère indispensable, est un vecteur de choix pour véhiculer des produits abortifs et contraceptifs.

Rappelons que la conférence de Durban, où personne ne fut d’accord sur rien, se termina par un document prônant l’accession immédiate à l’eau potable pour un milliard sept cent millions d’hommes. Ce n’est pas un hasard!

Les campagnes des ONG, du Peace Corps, etc…visent toutes à favoriser l’accès à l’eau potable par des puits forés par leurs soins ou par des adductions et des stations d’épuration édifiées à leur initiative.

Dans tous les cas, cet accès à l’eau est assorti du déversement dans les puits et les conduites de substances dont les effets contribuent de manière non sélective à limiter la population.

 

- L’épidémiologie

Les épidémies sont l’occasion de campagnes de vaccination qui ramènent aux cas précédemment évoqués.Certaines sont naturelles, mais d’autres sont provoquées.

De nombreux travaux actuels montrent que le S.I.D.A., certaines formes de choléra ou de pneumonie ne sont pas d’origine naturelle.

A l’heure où ces lignes sont écrites l’O.M.S. vient de lancer un grand battage médiatique, en plein milieu de l’invasion de l’Iraq à propos d’une forme de pneumopathie particulièrement virulente issue du sud-est asiatique…qui aurait fait quinze morts!

Il est clair que ce battage n’est qu’un prétexte à lancer de nouvelles campagnes de vaccination dont les effets seront de la nature décrite plus haut.

 

- Les épizooties

Nous ne citerons pour mémoire que le scandale de la fièvre aphteuse dont les causes aujourd’hui connues paraissent bien liées au produit de traitement de la parasitose du vairon – ce que curieusement nient les organismes vétérinaires, les organisations professionnelles agricoles et les laboratoires pharmacologiques concernés. Un bon nombre de « maladies » animales sont causées  par des produits de traitement qui sont maintenus à l’utilisation. Ces produits contribuent à entretenir une menace

écologique certaine sur le cheptel et par voix de conséquence sur la production alimentaire.

 

- Les O.G.M.

Les organismes génétiquement modifiés, soit disant à des fins thérapeutiques, ont surtout été créés pour assurer la maîtrise des productions au profit des semenciers (grâce aux gênes « Killer » ou « Terminator ») et des industriels de l’agrochimie (fabricants d’engrais et de pesticides)…car contrairement aux dires de certains, ces plantes sont beaucoup plus exigeantes et fragiles que les variétés « classiques ».

Ces O.G.M. qui sont en passe d’envahir le monde entier, sous couvert de l’aide humanitaire, vont conduire le Tiers Monde à se trouver à la merci d’un chantage à la famine de la part des fournisseurs de semences qui se trouvent être toutes des multinationales à capitaux américains.

(Nous soulignons que l’essentiel des travaux brevetés a porté jusqu’ici sur les céréales d’alimentation de fond du Tiers Monde : maïs, sorgho et riz.)

Par ailleurs, rappelons que nous ne disposons d’aucun recul   pour juger durablement des effets sur l’organisme des protéines modifiées ou de leurs effets secondaires sur les organismes tant humains qu’animaux.

Enfin la multiplication des essais de plein champs va conduire à une généralisation de la dissémination de ces organismes par les effets de la pollinisation. Il est clair que la fameuse limitation à 1% de semences contaminées suffira à assurer la conversion totale des espèces concernées d’ici dix ans en espèces artificielles, donc aux mains des multinationales.

 

- « La guerre Climatique »

Nous nous devons, pour être complet, de mentionner ici le projet « Harp » qui permet à partir de modifications du champ électromagnétique par des champs d’antennes, dont les plus importantes sont installées en Alaska, d’induire des modifications spectaculaires et durables du régime pluviométriques à des milliers de kilomètres.

Sans que les alternances de sècheresses et d’inondations soient encore bien ciblées, un certain nombre de perturbations climatiques, comme les spectaculaires inondations allemandes de l’été 2002, ne sont pas d’origine naturelle, ce que le chancelier Schroeder avait alors publiquement souligné.

Pour ne citer que cela!

Au total, il existe aujourd’hui tout un arsenal conduisant à faire peser sur les populations et sur le milieu la menace durable et intense, à la discrétion des Etats-unis, souhaitée par le rapport!

 

e) Sciences et culture


Aucune recommandation n’est faite dans ces domaines, nous l’avons souligné.

Il est cependant clair que l’ensemble des travaux à mener pour parachever ce qui a été évoqué précédemment dans les domaines de la physique, de la chimie, de l’informatique et de la biologie constituent à eux seuls des moteurs puissants pour l’incitation à la recherche!


Conclusion


Loin de la fiction du « Meilleur des Mondes » dont on pourrait croire qu’il a servi de modèle aux membres du groupe d’étude spéciale, nous constatons que le rapport dit de « la Montagne de Fer » a servi de trame à la politique américaine mise en place depuis l’administration Johnson.

La guerre d’invasion de l’Iraq n’en est qu’une manifestation plus spectaculaire que d’autres.

Elle aurait pour effet d’achever la mainmise des Etats Unis sur les réserves énergétiques du monde, face à l’Europe et à la Chine qui en sont cruellement dépourvues pour le plus grand bénéfice de certaines multinationales.


Mais comme le souligne le rapport:

« Il est bien établi que certains groupes privés et certaines classes capitalistes ont intérêt à maintenir le système fondé sur la guerre. » (p. 180 / 181)


De ce point de vue, cette intervention est risquée d’autant que les motivations officielles de cette guerre sont suffisamment légères pour avoir soulevé la réprobation du monde entier.


Pourtant le rapport affirme:

« …toute situation de paix authentique et totale, si perfectionnée soit-elle, sera un facteur de déséquilibre jusqu’à preuve du contraire. » (p. 183)


Mais les auteurs restent conscients des risques qu’une telle politique belliciste pose:

« Il est possible que l’une des plus grandes puissances se trouve un jour, par l’effet d’un gouvernement maladroit, dans une position où la classe administrative dirigeante aurait perdu le contrôle de l’opinion publique ou ne se trouverait plus en mesure de justifier une guerre nécessaire. Il n’est pas impossible d’imaginer, dans de telles circonstances, que surgisse une situation où un tel gouvernement serait obligé d’entreprendre de sérieuses négociations en vue d’un désarmement à grande échelle…et que de telles négociations conduiraient en fait à la destruction des installations militaires. Comme notre rapport l’a montré, une telle situation pourrait se révéler catastrophique. » (p. 184 / 185)

On ne saurait mieux dire!

Claude Timmerman

 


Annexe I

Liste des membres du « groupe d’étude spéciale »


Meneur de jeu (..), (coupé faute de place, note d'eva)
 

 

 


Annexe II

Premier  » bilan écologique » du président Bush


(Extraits) En quelques mois de présidence, il a réussi à:

- Réduire de 35 millions de dollars le budget du programme de formation en médecine pédiatrique avancée.
- Réduire de 50% le budget de la recherche sur les énergies renouvelables.
- Repousser l’émission du règlement réduisant les niveaux “acceptables” d’arsenic dans l’eau potable.
- Réduire de 28% le budget du programme de recherche pour des véhicules moins polluants et moins consommateurs d’énergie.
- Permettre à la secrétaire de l’Intérieur, Gale Norton, d’explorer la possibilité d’ouvrir les parcs
nationaux à l’exploitation forestière et minière et aux forages pétroliers et gaziers.
- Renier sa promesse de campagne d’investir I 00 millions de dollars par an dans la protection des forëts tropicales.
- Réduire de 86% le programme communautaire d’accès aux soins, qui organisait la coopération des hôpitaux publics, des cliniques privées et autres prestataires pour venir en aide aux malades dépourvus
d’assurance médicale.
- Réduire à néant une proposition visant à accroître l’accès du public aux informations sur les conséquences potentielles des accidents chimiques industriels.
- Refuser de signer l’accord de Kyoto sur l’effet de serre, contre la volonté de 178 pays.
- Rejeter un accord international avant pour but l’application du traite de 1972 bannissant les armements microbiologiques.
- Réduire d’un demi milliard de dollars le budget de l’EPA (agence de protection de l’environnement).
- Renier sa promesse de campagne de réguler les émissions de dioxyde de carbone qui contribuent fortement à l’effet de serre.
- Nommer responsable en matière hygiène et de sécurité minières auprès du ministère du Travail un ancien dirigeant d’une entreprise minière, Dan Laurier.
- Nommer sous-secrétaire au ministère de l’Intérieur, Lynn Scarlett, un fonctionnaire qui ne croit pas à l’effet de serre et qui s’oppose à l’introduction de règles plus contraignantes contre la pollution atmosphérique.
- Approuver le projet controverse du ministre de l’Intérieur, Gale Norton, qui consiste a mettre aux enchères des fonds marins proches de la cote est de la Floride aux fins d’exploitation pétrolifère et gazière.
- Prévoir l’autorisation de forages pétroliers dans une aire protégée du Montana: la Lewis and Clark National Forest.
- Menacer de fermer le Bureau de lutte contre le sida de la maison Blanche.
- Stimuler le développement d’armements « micro-nucléaires” destinés a atteindre des cibles souterraines, et, ce en violation du traite d’interdiction des essais nucléaires.
- Refuser, comme ses prédécesseurs, de signer la convention internationale sur les mines anti-personnels.
- Essayer d’éliminer une législation protégeant 24 millions d’hectares de forêts contre toute forme
d’exploitation forestière et contre la construction de routes.
- Nommer responsable du contrôle des armements et des questions de sécurité internationale John Bolton, adversaire des traites de non-prolifération et hostile à l’ONU.
- Nommer une dirigeante de Monsanto, Linda Fisher, comme administratrice adjointe de l’Agence de protection de l’environnement..

* Pour la clarté de l’exposé et permettre au lecteur de retrouver les références de nos dires et de nos citations, notées en italiques, les chiffres indiqués entre parenthèses font référence à la pagination de la réédition française de 1984, la seule aujourd’hui disponible.

C’est nous qui en soulignons par les passages en gras les idées les plus caractéristiques.

Source: vexilla-regis.com

 

http://infoguerilla.fr/?p=5095

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30 septembre 2010 4 30 /09 /septembre /2010 01:42
L'Oncle Sam vêtu aux couleurs du drapeau.
Des plans de domination du monde longuement réfléchis

L’occupation de l’Afghanistan et de l’Irak,

premières étapes pour Washington

      

Bagdad est, pour le moment, sous contrôle de Washington. Pourquoi les États-Unis s’acharnent-ils tellement à soumettre l’Irak ? En creusant les documents stratégiques de Bush, on découvre des objectifs bien plus vastes et ambitieux. Des plans de domination, dont la conquête de l’Irak n’est que le prélude. Nous reproduisons ci-après un dossier paru dans "Solidaire", qui se base sur des documents publiés par ceux qui dirigent actuellement les États-Unis.

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En septembre 2002, G. W. Bush exposait au Congrès américain la "Stratégie de sécurité nationale des États-Unis d’Amérique", une obligation pour tout président. Souvent, ce genre de rapport est si vague qu’il ne suscite pas de remous. Ce qu’on ne peut pas dire de celui-ci, bien au contraire. « La stratégie de sécurité nationale du président Bush pourrait bien représenter le plus étonnant changement de stratégie globale des États-Unis depuis le début de la guerre froide », écrit un analyste du "Foreign Policy".
À sa lecture, la droite américaine jubile, les progressistes s’inquiètent. La presse a souligné certaines thèses choquantes, comme la détermination de ne plus jamais tolérer qu’une puissance se renforce au point de pouvoir défier l’hégémonie américaine, ou le droit que les États-Unis s’arrogent de lancer des attaques préventives contre des pays qui pourraient nourrir des "intentions hostiles". Pourtant, les thèses ne sont ni nouvelles ni originales. Toutes les idées maîtresses des différents documents stratégiques de l’administration Bush s’inspirent de textes écrits par Paul Wolfowitz et d’autres collaborateurs du "Project for a New American Century" pour ne pas dire qu’ils en copient tout simplement des passages entiers. Retournons donc aux sources afin de mieux en saisir la portée .

1992 : première ébauche

Fin 1991, la première Guerre du Golfe prend officiellement fin. Dick Cheney est ministre de la Défense dans l’administration de Bush père. Il commande auprès de son sous-secrétaire, Paul Wolfowitz, un rapport sur la stratégie fondamentale que les États-Unis devraient suivre. Paul Wolfowitz écrit donc un document secret en 1992, qu’il appelle "Defense Planning Guidance". Mais le quotidien "Washington Post" parvient à en publier une copie.

Quelles thèses essentielles Paul Wolfowitz développe-t-il à l’époque ?
Paul Wolfowitz est en désaccord total avec l’arrêt de la guerre en Irak. Cela témoigne pour lui de myopie stratégique. Les États-Unis sont appelés, selon lui, à installer leur hégémonie sans partage sur le monde. Aussi s’attaque-t-il à la politique d’endiguement ("containment"), un "héritage de la guerre froide". Les États-Unis « doivent s’appuyer sur leur écrasante supériorité militaire et l’utiliser préventivement et unilatéralement », écrit-il. Il faut que le monde s’y fasse, l’Irak aurait dû être un laboratoire et un exemple de cette approche.
« Notre objectif premier est d’empêcher qu’émerge une nouvelle fois encore un rival. Il s’agit d’une considération primordiale, la base d’une nouvelle stratégie de défense régionale. Elle requiert que nous nous efforcions d’empêcher toute puissance hostile de dominer une région dont le contrôle ferme suffirait à générer une force globale. Ces régions englobent l’Europe de l’Ouest, l’Asie de l’Est, le territoire de l’ancienne Union Soviétique et l’Asie du Sud-Ouest ». Un coup d’œil sur la carte du monde apprend que l’Asie de l’Est, c’est la Chine et l’Asie du Sud-Ouest, c’est l’Inde. Et l’avertissement s’adresse tout autant à l’Europe Occidentale.

Mettre le monde entier au pas

La suite du texte fait comprendre que, par définition, une puissance est hostile dès qu’elle n’accepte plus la soumission totale aux diktats de Washington. Car Paul Wolfowitz poursuit : « Cet objectif contient trois aspects supplémentaires. Tout d’abord, les États-Unis doivent faire preuve du leadership nécessaire pour établir un nouvel ordre qui convaincra les rivaux potentiels qu’il ne leur faut pas aspirer à un plus grand rôle ni adopter une attitude plus agressive pour protéger leurs intérêts fondamentaux ». Au "chef" incombe la tâche d’imposer son ordre nouveau au monde entier.
Dans cet ordre nouveau, il a attribué à chaque puissance la place qu’il estime la sienne. Nul besoin donc à une autre puissance d’exiger une voix au chapitre. « Ensuite », continue le rapport, « nous devons suffisamment nous occuper des intérêts des nations industrielles avancées, de façon à les décourager de défier notre leadership ou de renverser l’ordre politique et économique établi ». Pour être clair : le chef américain ayant décidé des "intérêts fondamentaux" de l’Europe et du Japon, il ne faut pas que ces grandes puissances industrielles rivales se mettent en tête de contester les ordres de Washington. « Finalement, nous devons maintenir les mécanismes qui dissuaderont des rivaux potentiels ne fût-ce que d’aspirer à un rôle régional ou global plus ample ».
La force sera garante de l’ordre nouveau. Le monde sera quadrillé de bases militaires, équipées d’armes de destruction massives de façon à décourager tout pays d’entreprendre la moindre tentative de sortir de sous la botte américaine. Jamais un plan de conquête d’une telle envergure n’avait été avancé. Hitler "se contentait" de l’Europe, du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, le Japon de l’Asie !

2000 : reconstruire la défense de l’Amérique

À la stupéfaction des Paul Wolfowitz, Dick Cheney et autres bras musclés de l’administration Bush père, ce n’est pas ce dernier mais Bill Clinton qui remporte les élections de 92. L’entourage de Bush se "retire" dans les affaires, essentiellement l’industrie de la défense et du pétrole, qui tout naturellement prête la meilleure oreille aux plans ambitieux de domination mondiale de Paul Wolfowitz. Tous ces gens se regroupent en 1997 au sein de ce fameux "think tank" (centre d’études et de pression) baptisé "Project for a New American Century" (PNAC) (voir encadré). Ils poussent leur réflexion stratégique jusqu’au bout. Ils préparent frénétiquement une nouvelle présidence qui sera disposée à mettre leurs plans en pratique. Ce qui se traduit en septembre 2000 - avant les élections encore - en un document "final", qui est en fait la continuation du rapport écrit par Paul Wolfowitz en 1992 : "Reconstruire les défenses de l’Amérique - Stratégie, forces et ressources pour un siècle nouveau". On ne peut que s’étonner du peu d’opposition qu’il a suscité. Car s’il y a un texte qui peut être qualifié de plan de conquête, c’est bien celui-là.

Plan de conquête

« La période de la guerre froide était caractérisée par la bipolarité. Les militaires devaient s’investir pleinement à contenir l’Union Soviétique... », sans donc pouvoir aller de l’avant. « Le 21ème siècle sera nettement unipolaire, avec l’Amérique comme seule superpuissance. Une opportunité unique se présente aujourd’hui. Les États-Unis sont l’unique superpuissance. Aucun rival global ne lui fait face. La stratégie fondamentale a pour but de préserver et d’étendre cette position avantageuse aussi loin que possible dans l’avenir ». Et le document de dire, littéralement, qu’il s’agit d’imposer au monde la "pax americana", autrement dit : la dictature de Washington.
Mais malheureusement, doit constater le document, « des États potentiellement très puissants n’acceptent pas la situation actuelle et veulent absolument la changer ». La tâche de l’armée est donc « de prévenir la montée d’une nouvelle puissance rivale, de défendre les régions clés de l’Europe, de l’Asie de l’Est et du Moyen-Orient. » Aux yeux des stratèges de la domination américaine absolue, trois grandes puissances pourraient menacer la "pax americana" : la Chine, la Russie et l’Inde. Le rapport du PNAC argumente que les États-Unis ne peuvent attendre que ces pays soient devenus une "menace réelle" - car alors ils risquent de se retrouver dans une situation bloquée comme avec l’URSS. Il faut donc abattre la menace potentielle avant qu’elle ne devienne réalité. C’est l’orientation de la guerre préventive : tuer dans l’œuf toute possibilité éventuelle de devenir un rival.

Défi principal : l’Asie de l’Est

Le document passe au crible le manque total d’ambition de l’administration Clinton face aux nécessités et opportunités de l’heure. « Les plans militaires actuels ne prévoient que le stationnement de 100.000 soldats US en Asie, ce qui ne fait que refléter l’inertie et l’héritage de la guerre froide Il faut prévoir que l’Asie de l’Est deviendra une région d’importance croissante. Le renforcement militaire US en Asie de l’Est est la clé pour parer à la montée de la Chine ». Et le document de s’étendre sur la Corée. « Il est prématuré de spéculer sur la composition exacte de la présence US dans une Corée unifiée, mais il n’est pas prématuré de reconnaître que la présence américaine en Corée sert des objectifs stratégiques à long terme et beaucoup plus vastes ». C’est-à-dire l’encerclement militaire de la Chine.
La région du Golfe Persique est bien sûr aussi d’une importance stratégique cruciale. « Depuis des décennies les États-Unis cherchent à y jouer un rôle plus permanent ». Aussi, disent les architectes de l’ordre nouveau, « si le conflit avec l’Irak en est une justification immédiate, la nécessité d’une force américaine dans le Golfe dépasse la question de Saddam Hussein ». Les bases américaines en Arabie Saoudite ne devront jamais être abandonnées. « Du point de vue américain, la valeur de ces bases restera importante même si Saddam devait disparaître de la scène. ...L’Iran pourrait devenir une menace aussi grande que l’Irak ». Les États-Unis se sont lancés à la conquête coloniale de l’Irak, pour achever le boulot interrompu en 1991. Au-delà du pétrole, il s’agit d’y installer d’immenses bases militaires, afin de contrôler l’entièreté du Moyen-Orient. De ces bases partiront de nouvelles guerres d’agression, direction Syrie d’une part, direction Iran et le reste de l’Asie ensuite.
Le PNAC s’attaque à la stratégie bornée qui ne vise qu’à gérer simultanément deux conflits majeurs - chose encore jamais réalisée, soit dit en passant. Il faut plus d’ambition, dit-il. Cette politique de conquête nécessite, coûte que coûte, une hausse substantielle du budget militaire. « Nous n’acceptons pas de contraintes pré-établies qui découlent d’une supposition de ce que le pays pourrait ou ne pourrait pas vouloir dépenser à sa défense ».

Rien à faire ?

L’administration Bush a repris toutes ces thèses, entre autres dans ses deux documents stratégiques principaux, la "Stratégie de sécurité nationales des USA" déjà mentionné plus haut et le "Quadrennial Defense Review Report". Ce planning stratégique du Pentagone a été présenté par Donald Rumsfeld au Congrès américain en septembre 2001, deux semaines après les "attentats" de New York sans lesquels la population américaine n’aurait peut-être jamais accepté l’énorme accroissement du budget militaire.
Car c’est une hausse de plus de 36% de ce budget en cinq ans que G. W. Bush compte faire avaler aux travailleurs américains. Y parviendra-t-il ? Pas sûr Et cela pourrait drôlement bousculer la "pax americana" au sein même de son arrogante Amérique !
Aujourd’hui, l’Afghanistan est conquis. Le sort de l’Irak est incertain, mais jamais les dirigeants américains ne pourront y établir un régime fantoche stable. Ces deux nations indépendantes semblent en voie de recolonisation. Mais le projet US de domination du monde rencontre une opposition jamais vue auparavant. Dans les pays arabes, en Europe, en Australie, partout les masses se lèvent et disent « Stop United States of Agression ».

Paul Wolfowitz, éminence grise
Paul Wolfowitz est actuellement vice-ministre de la Défense, bras droit du ministre Donald Rumsfeld. Il sert dans différentes administrations présidentielles depuis les années soixante. Dans les années 70, il travaille au Pentagone (ministère de la Défense) puis assume une fonction élevée au ministère des Affaires étrangères début des années 80, sous le président Ronald Reagan. Après avoir été l’assistant du secrétaire d’État pour l’Asie et le Pacifique, il devient ambassadeur en Indonésie. Dans l’administration de Bush père, il occupe, de 1989 à 1993, le poste de sous-secrétaire à la Défense, chargé de la politique de défense. Paul Wolfowitz est aussi co-président de la "Nunn-Wolfowitz task force" pour Hughes Electronics, consultant de Northrop Grumman (aéronautique, défense) et consultant de BP Amoco (pétrole).
Le projet pour un nouveau siècle américain
« Alors que le 20ème siècle touche à sa fin, les États-Unis s’affirment comme la plus importante puissance au monde. Ayant dirigé l’Occident vers la victoire dans la guerre froide, l’Amérique a devant elle une opportunité et un défi : les États-Unis voient-ils comment bâtir sur les acquis des décennies passées ? Les Etats-Unis ont-ils la volonté ferme de façonner le siècle nouveau en faveur des principes et des intérêts américains ?
Ce que nous voulons est une force armée suffisamment puissante et alerte que pour être à la hauteur des défis présents et futurs ; une politique étrangère qui promeut fermement et constamment les principes américains à l’étranger ; et un leadership qui accepte les responsabilités globales qu’ont les États-Unis »
. (Extrait de la "Déclaration de principe" du "Project for a New American Century"). Parmi les collaborateurs du PNAC on retrouve, hormis Paul Wolfowitz, entre autres Donald Rumsfeld, Richard Armitage, John Bolton, Richard Perle, Robert Zoellick - tous membres de l’actuelle administration de George W. Bush, tous braqués sur un seul objectif : établir en ce siècle nouveau le nouvel ordre américain.
La démocratie des balles américaines : 15 irakiens massacrés à Mossoul
D’après l’AFP, une fusillade sur une place de Mossoul, impliquant des soldats américains, a fait 15 morts et des dizaines de blessés, selon les autorités médicales locales, déclenchant une très forte hostilité vis-à-vis des Occidentaux.
Selon des témoignages recueillis par l’AFP, la fusillade aurait commencé alors que Mashan Al-Juburi, le nouveau gouverneur auto-proclamé, prononçait un discours pro-américain. Furieux, les manifestants ont alors hué le gouverneur qui, toujours selon des témoins, aurait appelé les soldats américains à faire usage de leurs armes.
« Vingt soldats américains sont arrivés, ils ont d’abord tiré contre un immeuble situé près de la foule et dont les vitres sont tombées sur des civils. Des gens ont commencé à jeter des pierres, puis les Américains leur ont tiré dessus », a raconté un témoin cité par l’AFP.

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http://www.temoignages.re/des-plans-de-domination-du-monde,544.html

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30 septembre 2010 4 30 /09 /septembre /2010 01:34

Stratégie impériale pour un nouvel ordre mondial: les origines de la Troisième Guerre mondiale.

Andrew Gavin Marshall

 

 

Introduction

 

Face à l’effondrement économique mondial, les perspectives d’une guerre à l’échelle internationale s’intensifient. Historiquement, les périodes de déclin impérial et de crises économiques sont marquées par la guerre et une violence accrue. La chute des grands empires européens a été stigmatisée par les Première et Seconde Guerres mondiales, et par la Grande dépression qui a eu lieu entre ces deux guerres.

 

Le monde assiste actuellement au déclin de l’Empire étatsunien, en soi un produit de la Seconde Guerre mondiale. En tant que toute-puissance d’après-guerre, les États-Unis ont dirigé le système monétaire international et ont régné en champion et arbitre de l’économie politique mondiale.

 

Afin de gérer cette dernière, les États-Unis ont créé la plus grande et la plus puissante force militaire de l’histoire. Le contrôle permanent de l’économie mondiale nécessite une activité et une présence militaire permanentes.

 

Maintenant que l’empire étatsunien et l’économie politique mondiale sont en déclin et s’effondrent, les perspectives d’une fin violente de l’ère impériale étatsunienne augmentent dramatiquement.

 

Cet essai se divise en trois parties. La première couvre la stratégie géopolitique des États-Unis et de l’OTAN depuis la fin de la guerre froide, au début du nouvel ordre mondial, en dressant les grandes lignes de la stratégie impériale occidentale ayant mené à la guerre en Yougoslavie et à la « guerre au terrorisme ». La seconde partie est une analyse de la nature des « révolutions des fleurs » ou « révolutions de couleur » dans la stratégie impériale étatsunienne et met l’accent sur l’instauration d’une hégémonie en Europe de l’Est et en Asie centrale. La troisième partie examine l’aspect de la stratégie impériale qu’est la construction d’un nouvel ordre mondial, en se penchant sur les conflits grandissants en Afghanistan, au Pakistan en Iran, en Amérique latine, en Europe de l’Est et en Afrique, ainsi que le potentiel qu’ont ces conflits de déclencher une nouvelle guerre mondiale contre la Chine et la Russie.

 

Définir une nouvelle stratégie impériale  

 

En 1991, avec la chute de l’Union soviétique, les États-Unis et l’OTAN on dû réinventer le rôle joué par leur politique étrangère dans le monde. La Guerre froide servait de justification à l’expansion impérialiste des États-Unis à travers le monde, ayant pour objectif d’« endiguer » la menace soviétique. L’OTAN a elle-même été créée et a existé uniquement dans les but de forger une alliance antisoviétique. Avec la disparition de l’URSS, l’OTAN n’avait plus de raisons d’exister et les États-Unis devaient trouver une nouvelle raison pour leur stratégie impérialiste dans le monde.

 

En 1992, le département de la Défense, sous la direction du secrétaire à la Défense Dick Cheney [futur vice-président sous George Bush Jr] a demandé au secrétaire adjoint à la Défense du Pentagone (Under Secretary of Defense for Policy) Paul Wolfowitz [futur secrétaire adjoint de George Bush Jr et président de la Banque mondiale] de rédiger un document sur la défense pour guider la politique étrangère du pays dans l’ère post-guerre froide, appelée communément « nouvel ordre mondial ».

 

Le document Defense Planning Guidance a été coulé en 1992 et a révélé ceci : « Dans une nouvelle déclaration générale à l’étape finale d’écriture, le département de la Défense affirme que la mission politique et militaire des États-Unis dans l’ère post-guerre froide sera de s’assurer qu’aucune autre superpuissance rivale ne soit autorisée à émerger en Europe de l’Ouest, en Asie ou dans les territoires de l’ancienne Union Soviétique. Le document confidentiel défend un monde dominé par une superpuissance, dont la position peut être perpétuée par un comportement constructif et une force militaire suffisant à dissuader tout pays ou groupe de défier la primauté des États-Unis. »

 

En outre, « la nouvelle ébauche dépeint un monde dans lequel il y a une puissance militaire dominante, dont les leaders “doivent conserver les mécanismes visant même à décourager les compétiteurs potentiels d’aspirer à un rôle régional ou mondial supérieur” ». Parmi les défis nécessaires à la suprématie étatsunienne, le texte « réclamait des guerres régionales contre l’Irak et la Corée du Nord » et identifiait la Chine et la Russie comme ses plus grandes menaces. Par ailleurs, il « suggère que les États-Unis pourraient aussi considérer l’élargissement des engagements de sécurité aux pays d’Europe de l’Est et de l’Ouest, semblablement à ceux de l’Arabie Saoudite, du Koweït et d’autres États arabes le long du Golfe persique ». [1]

 

L’OTAN et la Yougoslavie  

 

Les guerres en Yougoslavie dans les années 1990 ont servi de justification au maintien de l’existence de l’OTAN dans le monde et à étendre les intérêts impériaux étatsuniens en Europe de l’Est.

 

La Banque mondiale et le FMI ont préparé le terrain pour la déstabilisation de la Yougoslavie. Après la mort de son dictateur de longue date, Josip Tito, en 1980, une crise de leadership s’est développée dans l’État. En 1982, des officiels de la politique étrangère étatsunienne ont organisé un ensemble de prêts du FMI et de la Banque mondiale, sous le nouveau Programme d’ajustement structurel (PAS), afin de faire face à la crise de la dette de 20 milliards de dollars US. Les prêts du PAS ont eu pour effet de « dévaster l’économie et la politique […] La crise économique menaçait la stabilité politique […] et risquaient d’aggraver les tensions ethniques latentes ». [2]

 

En 1989 Slobodan Milosevic est devenu président de la Serbie, la république la plus grande et la plus puissante des républiques yougoslaves. En 1989 toujours, le premier ministre yougoslave est allé aux États-Unis rencontrer le président George H.W. Bush afin de négocier un autre plan d’aide financière. En 1990, le programme de la Banque mondiale et du FMI est entré en vigueur et les dépense de l’État yougoslave allaient au paiement de la dette. En conséquence, les programmes sociaux ont été démantelés, la monnaie a été dévaluée, on a gelé les salaires et les prix ont augmenté. Les « réformes ont attisé les tendances sécessionnistes nourris par les facteurs économiques aussi bien que par les divisions ethniques, assurant pratiquement la sécession de facto de la république » et menant à la sécession de la Croatie et de la Slovénie en 1991. [3]

 

En 1990, la communauté du renseignement des États-Unis a publié un rapport de synthèse du renseignement (National Intelligence Estimate) prédisant le démantèlement de la Yougoslavie, l’éclatement d’une guerre civile, en rejetant par la suite le blâme de la future déstabilisation sur le président serbe Milosevic. [4]

 

En 1991, un conflit a éclaté entre le Yougoslavie et la Croatie lorsqu’elle a, elle-aussi, déclaré son indépendance. Un cessez-le-feu a été conclu en 1992. Pourtant, les Croates ont poursuivi de petites offensives militaires jusqu’en 1995 et ont également participé à la guerre en Bosnie. En 1995, la Croatie a entrepris l’opération Tempête dans le but de récupérer la région de Krajina. Un général croate a récemment été traduit en justice à La Haye pour crimes de guerre durant cette bataille, un affrontement clé dans l’expulsion des Serbes de la Croatie et qui a « cimenté l’indépendance croate ». Les États-Unis ont soutenu l’opération et la CIA a activement fourni des renseignements aux forces croates, ce qui a conduit au déplacement de 150 000 à 200 000 Serbes, en grande partie par le biais du meurtre, du pillage, de villages incendiés et du nettoyage ethnique. [5] L’armée croate a été entraînée par des conseillers étatsuniens et le général en procès a même été personnellement soutenu par la CIA. [6]

 

L’administration Clinton a donné le feu vert à l’Iran pour qu’il arme les musulmans bosniaques et « de 1992 à janvier 1996, il y a eu un afflux d’armes et de conseillers iraniens en Bosnie ». Qui plus est, « l’Iran et d’autres États musulmans ont aidé à amener des moudjahidin en Bosnie pour livrer la bataille avec les musulmans contre les Serbes, des “saints combattants”  d’Afghanistan, de Tchétchénie, du Yémen et d’Algérie, parmi lesquels certains avaient des liens soupçonnés avec les camps d’entraînement d’Oussama ben Laden en Afghanistan ».

 

C’est « l’intervention occidentale dans les Balkans [qui] a exacerbé les tensions et a aidé à entretenir les hostilités. En reconnaissant les revendications des groupes et des républiques séparatistes en 1990-1991, les élites occidentales – étatsuniennes, britanniques, françaises et allemandes – ont sapé les structures gouvernementales en Yougoslavie, ont accru l’insécurité, ont attisé le conflit et amplifié les tensions ethniques. Et en offrant un soutien logistique aux différentes parties pendant la guerre, l’intervention occidentale a soutenu le conflit jusqu’au milieu des années 1990. On doit voir sous cet angle le choix qu’a fait M. Clinton de défendre les musulmans bosniaques pour se faire le champion sur la scène internationale, ainsi que les demandes de son administration pour que les Nations Unies lèvent l’embargo sur les armes afin d’armer les musulmans et les Croates contre les Serbes. » [7]

 

Pendant la guerre en Bosnie, il y « avait une vaste voie de passage secrète pour le trafic d’armes par la Croatie. Elle avait été constituée par les agences clandestines des États-Unis, de la Turquie et de l’Iran, avec la collaboration d’un éventail de groupes islamistes radicaux, incluant des moudjahidin afghans et le Hezbollah pro-iranien. » De plus, « les services secrets de l’Ukraine, de la Grèce et d’Israël s’affairaient à armer les Serbes bosniaques ». [8] L’agence de renseignement allemande, la BND, a également envoyé des cargaisons d’armes aux musulmans bosniaques et à la Croatie pour la lutte contre les Serbes. [9]

 

Les États-Unis avaient influencé la guerre dans la région de diverses façons. Comme le rapportait The Observer en 1995, un pan important de leur implication se faisait par le biais de « Military Professional Resources Inc (MPRI), une société privée étatsunienne de généraux et d’agents du renseignement à la retraite, située en Virginie. L’ambassade étatsunienne à Zagreb a admis que MPRI entraînait les Croates, avec la permission du gouvernement des États-Unis. » Aussi, les Néerlandais « étaient convaincus que les forces spéciales étatsuniennes étaient impliquées dans l’entraînement de l’armée bosniaque et de l’armée croate de Bosnie (HVO). » [10]

 

Dès 1988, le leader de la Croatie a rencontré le chancelier allemand Helmut Kohl afin de créer « une politique conjointe pour désunir la Yougoslavie » et amener la Slovénie et la Croatie dans la « zone économique allemande ». Des officiers de l’Armée étatsunienne ont donc été envoyés en Croatie, en Bosnie, en Albanie et en Macédoine en tant que « conseillers » et ont fait appel aux Forces spéciales des États-Unis pour les aider. [11] Durant le cessez-le-feu de neuf mois dans la guerre de Bosnie-Herzégovine, six généraux étatsuniens ont rencontré des dirigeants de l’armée bosniaque pour planifier l’offensive bosniaque qui a mis fin au cessez-le-feu. [12]

 

En 1996, la mafia albanaise, avec collaboration avec l’Armée de libération du Kosovo (ALK), une organisation de guérilleros militants, a pris le contrôle du gigantesque itinéraire de trafic de drogue des Balkans. L’ALK était liée à d’anciens moudjahidin en Afghanistan, dont Oussama ben Laden. [13]

 

En 1997, l’ALK a commencé à se battre contre les forces serbes, [14] et en 1998, le département d’État états-unien a enlevé l’ALK de sa liste d’organisations terroristes. [15] Avant et après 1998, l’ALK recevait des armes, de l’entraînement et du soutien des États-Unis et de l’OTAN, et la secrétaire d’État de M. Clinton, Madeleine Albright entretenait une relation  politique étroite avec Hashim Thaci, le dirigeant de l’ALK.

 

À la fois la CIA et le renseignement allemand, la BND, ont soutenu les terroristes de l’ALK en Yougoslavie avant et après qu’elle ne soit bombardée par l’OTAN en 1999. La BND avait des contacts avec l’ALK depuis le début des années 1990, au moment où l’ALK établissait des contacts avec Al-Qaïda. [17] Les membres de l’ALK étaient entraînés par Oussama ben Laden dans les camps d’entraînement en Afghanistan. Même l’ONU a affirmé que la violence provenait en majorité des membres de l’ALK « particulièrement des alliés de Hashim Thaci ». [18]

Le bombardement de l’OTAN au Kosovo en mars 1999 a été justifié par le faux-semblant suivant : mettre un terme à l’oppression des Albanais du Kosovo par les Serbes, qualifiée de génocide. L’administration Clinton a déclaré qu’au moins 100 000 Albanais du Kosovo étaient portés disparus et qu’ils avaient « peut-être été tués » par les Serbes. Bill Clinton a personnellement comparé les événements du Kosovo avec l’Holocauste. Le département d’État avait avoué craindre que près de 500 000 Albanais étaient mort. Finalement, l’évaluation officielle a réduit ce nombre à 10 000, toutefois, des enquêtes exhaustives ont révélé que moins de 2 500 des décès albanais pouvaient être attribués aux Serbes. Pendant la campagne de bombardements de l’OTAN, entre 400 et 1500 civils serbes ont été tués et l’OTAN a commis des crimes de guerres, dont le bombardement d’une station de télévision serbe et d’un hôpital. [19]

 

En 2000, le département d’État des États-Unis, en coopération avec la American Enterprise Institute, AEI, a tenu une conférence en Slovaquie sur l’intégration euro-atlantique. Parmi les participants, il y avait des chefs d’État, des officiels des Affaires étrangères et des ambassadeurs de divers États européens, ainsi que des représentants de l’ONU et de l’OTAN. [20] Un correspondance entre un politicien allemand présent à la rencontre et le chancelier allemand a révélé la vraie nature de la campagne de l’OTAN au Kosovo. On y apprenait que les conférenciers ont réclamé une déclaration hâtive de l’indépendance du Kosovo, que la guerre en Yougoslavie était menée dans le but d’élargir l’OTAN, que la Serbie serait exclue indéfiniment du développement européen afin de justifier une présence militaire états-unienne dans la région et que l’expansion était ultimement conçue pour endiguer la Russie. [21]

 

Élément important, « la guerre créait une raison d’être pour la perpétuité de l’OTAN dans un monde d’après-guerre froide, alors que l’organisation tentait désespérément de justifier son existence et son désir d’expansion ». En outre, « les Russes avaient assumé que l’OTAN se dissoudrait à la fin de la Guerre froide. Au contraire, non seulement l’OTAN s’est élargie, elle est allée en guerre en raison d’une dispute interne dans un pays slave d’Europe de l’Est ». Cela a été vu comme une grande menace. Ainsi, « la guerre de 1999 contre la Yougoslavie est à l’origine de bien des tensions entre les États-Unis et la Russie au cours de la dernière décennie ». [22]

 

La guerre au terrorisme et le Project for the New American Century (PNAC) 

 

Lorsque Bill Clinton est devenu président, les faucons néoconservateurs de l’administration de George H.W. Bush on formé un cercle de réflexion appelée Project for the New American Century (Projet pour un nouveau siècle états-unien) ou PNAC. En 2000, ils ont publié un rapport intitulé Rebuilding America’s Defenses: Strategy, Forces, and Resources for a New Century. (Reconstruire la défense des États-Unis : stratégie, forces et ressources pour un nouveau siècle). En se basant sur le document Defense Policy Guidance (Guide de la politique de défense) ils ont déclaré que « les États-Unis doivent conserver suffisamment de forces capables de se déployer rapidement et de gagner de multiples guerres de grande échelle à la fois [23] ». On ajoute, qu’« il est nécessaire de conserver suffisamment de forces de combat pour mener et gagner de nombreuses guerres de théâtre presque simultanées [et que] le Pentagone a besoin de commencer à calculer la force nécessaire pour protéger, indépendamment et en tout temps, les intérêts états-uniens en Europe, en Asie de l’Est et dans le Golfe ». [25]

 

Fait intéressant, le document indiquait que « depuis des décennies, les États-Unis ont cherché à jouer un rôle davantage permanent en matière de sécurité dans la région du Golfe. Alors que le conflit irrésolu avec l’Irak fournit une justification immédiate, la nécessité d’une force états-unienne substantielle dans le Golfe transcende la question du régime de Saddam Hussein [26] ». Cependant, en préconisant une importante augmentation des dépenses en défense ainsi que l’expansion de l’empire états-unien autour du globe, incluant la puissante destruction de nombreux pays par de grandes guerres de théâtre, le rapport mentionnait qu’« [e]n outre, le processus de transformation, même s’il apporte des changements révolutionnaires, sera probablement de longue durée s’il ne se produit pas d’événement catastrophique et catalyseur, comme un nouveau Pearl Harbor [27] ». Cet événement s’est produit un an plus tard, lors des attentats du 11 septembre. De nombreux auteurs du rapport et membres du PNAC étaient devenus des représentants de l’administration Bush et étaient en position convenable pour mettre leur « projet » à exécution après l’avènement de leur « nouveau Pearl Harbor ».

 

Les plans pour la guerre étaient « déjà en développement par les boîtes de réflexion d’extrême-droite dans les années 1990, des organisations au sein desquelles des combattants de la Guerre froide issus du cénacle des services secrets, des églises évangéliques et des compagnies de pétrole et d’armement formulaient des plans consternants pour un nouvel ordre mondial ». Afin d’y arriver, « les États-Unis auraient besoin d’utiliser tous les moyens – diplomatiques, économiques et militaires, même des guerres d’agression – pour avoir le contrôle à long terme des ressources de la planète et la capacité d’assurer la faiblesse de tout rival potentiel ».

 

Parmi les personnes impliquées dans le PNAC et les plans impériaux on trouve “Dick Cheney – vice-président; Lewis Libby – chef d’état-major de M. Cheney; Donald Rumsfeld – secrétaire à la Défense; Paul Wolfowitz – secrétaire de M. Rumsfeld; Peter Rodman – chargé des Affaires de Sécurité mondiale; John Bolton – secrétaire d’État pour le contrôle des armements; Richard Armitage – adjoint du secrétaire d’État; Richard Perle – ancien adjoint du secrétaire à la Défense sous Reagan, aujourd’hui à la tête du Defense Policy Board (conseil des politiques de Défense); William Kristol – directeur du PNAC et conseiller de M. Bush, connu comme le cerveau du président et Zalmay Khalilzad », qui est devenu ambassadeur et en Afghanistan et en Irak après les changements de régimes [28].

 

Le « grand échiquier » de Brzezinski 



Ancien conseiller à la sécurité nationale des États-Unis : Zbigniew Brzezinski

Le stratégiste faucon par excellence, Zbigniew Brzezinski, co-fondateur de la Commission trilatérale avec David Rockefeller, ancien conseiller à la Sécurité nationale et architecte clé de la politique étrangère sous Jimmy Carter, est également l’auteur d’un livre sur la géostratégie états-unienne. M. Brzezinski est par ailleurs membre du Council on Foreign Relations, du groupe Bilderberg et a aussi été membre du conseil d’administration d’Amnistie internationale, du Conseil de l'Atlantique et de National Endowment for Democracy (NED). À l’heure actuelle, il est administrateur et conseiller au Center for Strategic and International Studies (CSIS), un important cercle de réflexion états-unien.

 

Dans son livre Le grand échiquier, paru en 1997, Brzezinski a tracé les grandes lignes  d’une stratégie pour les États-Unis dans le monde. Il a écrit : « Pour les États-Unis, le grand prix politique est l’Eurasie. Depuis un demi-millénaire, les affaires mondiales ont été dominées par les pouvoirs eurasiens et les peuples qui se sont battus entre eux pour la domination régionale et ont aspiré au pouvoir mondial. » Il ajoute, « la façon dont les États-Unis “s’y prennent” avec l’Eurasie est critique. L’Eurasie constitue le plus grand continent du globe et représente un axe géopolitique. Un pouvoir dominant l’Eurasie contrôlerait deux des trois régions du monde les plus avancées et les plus productives sur le plan économique. Un simple coup d’œil sur la carte suggère également que la domination de l’Eurasie impliquerait presque systématiquement la subordination de l’Afrique [29] ».

 

Il poursuit l’élaboration d’une stratégie pour l’empire états-unien en affirmant qu’« il est impératif qu’aucun opposant eurasien n’émerge, et soit capable de dominer l’Eurasie et, par conséquent, de défier les États-Unis. L’objectif de ce livre est donc de formuler une géostratégie eurasienne approfondie et intégrée [30] ». Il explique : « Deux étapes fondamentales sont donc requises : premièrement, identifier les États eurasiens dynamiques sur le plan géostratégique ayant le pouvoir de provoquer un changement potentiellement important dans la distribution internationale du pouvoir et de déchiffrer les principaux objectifs extérieurs de leurs élites politiques respectives et les conséquences probables de ces aspirations; deuxièmement, formuler des politiques spécifiquement états-uniennes pour compenser, coopter et/ou contrôler ce qui précède [31]. »

 

Cela signifie qu’il est primordial d’identifier les États qui seraient de potentiels pivots sur lesquels l’équilibre des puissances de la région mettrait fin à la sphère d’influence états-unienne, et qu’il faut ensuite « compenser, coopter et/ou contrôler » de tels États et de telles circonstances. L’Iran serait un exemple : il est l’un des plus grands producteurs de pétrole du monde et détient une position stratégique significative dans l’axe de l’Europe, de l’Asie et du Moyen-Orient. L’Iran pourrait détenir la capacité de modifier l’équilibre des puissances en Eurasie s’il s’alliait étroitement à la Russie ou à la Chine, ou les deux, en leur offrant un important approvisionnement en pétrole de même qu’une sphère d’influence dans le Golfe, rivalisant ainsi l’hégémonie états-unienne dans la région.

 

M. Brzezinski a supprimé toute subtilité de ses penchants impérialistes et écrit : « Afin de l’exprimer dans une terminologie rappelant l’âge davantage brutal des anciens empires, les trois grands impératifs de la géostratégie sont : prévenir la collusion et maintenir la dépendance sécuritaire entre les vassaux, préserver la protection des tributaires et leur caractère influençable, et finalement empêcher les barbares de s’unir [32]. »

 

Brzezinski fait référence aux républiques d’Asie centrale sous le nom « Balkans eurasiens » en écrivant : « De plus, d’un point de vue sécuritaire et sur le plan des ambitions historiques elles [républiques d’Asie centrale] sont importantes pour au moins trois de leurs voisins immédiats les plus puissants, à savoir, la Russie, la Turquie et l’Iran, ainsi que pour la Chine, qui démontre un intérêt politique accru envers la région. Mais les Balkans eurasiens constituent un trésor économique potentiel et sont infiniment plus importants pour cette raison : une énorme concentration de gaz naturel et de réserves de pétrole se trouve dans cette région, en plus d’importants minéraux, dont l’or [33]. » Il ajoute :« Il s’ensuit que l’intérêt principal des États-Unis est d’aider à s’assurer qu’aucun pouvoir à lui seul arrive à contrôler cet espace géopolitique et que la communauté internationale y ait accès économiquement et financièrement, sans entraves [34] ». Voilà un illustre exemple du rôle des États-Unis en tant qu’engin impérial : le pays pratique une politique étrangère impériale conçue pour maintenir ses positions stratégiques, mais dont le but « infiniment plus important » est d’abord, de sécuriser le « trésor économique » pour la « communauté internationale ». En d’autres termes, les États-Unis constituent une hégémonie impériale œuvrant pour les intérêts financiers internationaux.

 

Brzezinski a également avertit que « les États-Unis pourraient devoir déterminer la façon de composer avec les coalitions régionales qui cherchent à évincer le pays de l’Eurasie, menaçant ainsi son statut de puissance mondiale [35] ». Il « met au premier plan la tactique et la manipulation afin de prévenir l’émergence d’une coalition hostile qui pourrait tôt ou tard chercher à défier la primauté états-unienne ». Ainsi, « [l]a tâche la plus urgente consiste à s’assurer qu’aucun État ou ensemble d’États acquière la capacité d’expulser les États-Unis de l’Eurasie ou même de diminuer de manière significative son rôle décisif d’arbitre [36] ».

 

La guerre au terrorisme et l’impérialisme excessif  

 

En 2000, le Pentagone a publié un document appelé Joint Vision 2020, qui expose brièvement un projet destiné à accomplir ce qu’ils nomment « Full Spectrum Dominance » (domination sous tous ses aspects), en tant que modèle pour le département de la Défense dans le futur. « La domination sous tous ses aspects signifie la capacité des forces états-uniennes, agissant seules ou avec des alliés, de vaincre n’importe quel adversaire et de contrôler n’importe quelle situation pour l’ensemble des opérations militaires. » Le rapport «  aborde la domination sous tous ses aspects dans l’ensemble des conflits, de la guerre nucléaire aux grandes guerres de théâtre, en passant par les contingences de plus petite échelle. Il touche également aux situations imprécises comme le maintien de la paix et l’aide humanitaire n’impliquant pas de combat ». On mentionne également « [l]e développement d’un réseau d’informations mondial offrant un environnement propice à la supériorité décisionnelle [37] ».

 

Comme l’expliquait l’économiste politique Ellen Wood, « [l]a domination sans frontières de l’économie mondiale et des nombreux États qui l’administrent nécessite une action militaire sans fin, dans l’intention ou dans le temps [38] ». Elle ajoute : « La domination impériale dans une économie capitaliste mondiale requière un équilibre délicat et contradictoire entre l’abolition de la compétition et le maintien des conditions qui génèrent des marchés et des profits dans les économies en compétition. Il s’agit des contradictions les plus fondamentales du nouvel ordre mondial [39]. »

 

Après le 11 septembre, la « doctrine Bush » a été mise en place. Elle réclamait « un droit exclusif et unilatéral à l’attaque préventive, partout et en tout temps, libre de tout accord international, afin de s’assurer que “[leurs] forces seront assez fortes pour dissuader des adversaires potentiels de se développer militairement dans l’espoir de surpasser ou d’égaler la puissance des États-Unis” [40] ».

 

L’OTAN a entrepris la première invasion terrestre de toute son histoire avec l’invasion et l’occupation de l’Afghanistan en octobre 2001. En réalité, la guerre afghane avait été planifiée avant les événements du 11 septembre, avec la rupture d’un important marché de pipeline entre des compagnies pétrolières occidentales et les talibans. La guerre en soi a été orchestrée en été 2001, avec le plan fonctionnel pour aller en guerre à la mi-octobre [41].

 

D’un point de vu géopolitique, l’Afghanistan est extrêmement important, car « le transport de tout le combustible fossile du bassin de la mer Caspienne à travers la Russie ou l’Azerbaïdjan accroîtrait énormément le contrôle politique et économique de la Russie sur les républiques d’Asie centrale, ce que l’Ouest a précisément tenté de prévenir pendant 10 ans. Le faire passer par l’Iran enrichirait un régime que les États-Unis cherchent à isoler. Envoyer le combustible par le long chemin de la Chine, en passant complètement à côté des considérations stratégiques, se ferait à un coût prohibitif. Si les pipelines passaient toutefois par l’Afghanistan, cela permettrait aux États-Unis de poursuivre à la fois son objectif de “diversification de l’approvisionnement énergétique” et de pénétrer les marchés les plus lucratifs du monde [42] ».

 

Comme le soulignait le San Francisco Chronicle, à peine deux semaines après les attaques du 11 septembre, « [a]u-delà de la détermination états-unienne de se venger des auteurs de l’attentat, au-delà de la probabilité de batailles interminables provoquant davantage de pertes civiles dans les mois et les années à venir, les enjeux cachés dans la guerre au terrorisme peuvent se résumer en un seul mot : pétrole ». Le quotidien explique en outre que « [l]a carte des sanctuaires de terroristes et des cibles au Moyen-Orient et en Asie centrale est également, dans une mesure extraordinaire, la carte des principales sources d’énergie mondiales au 21e siècle. La défense de ces ressources énergétiques, au lieu d’être une simple confrontation entre l’Islam et l’Ouest – sera la première étincelle du conflit mondial qui perdurera dans les prochaines décennies ».

 

Au nombre des multiples États notables où il y a un croisement entre le terrorisme, le pétrole et les réserves de gaz, et qui sont d’une importance capitale pour les États-Unis et l’Ouest, on trouve l’Arabie Saoudite, la Lybie, le Bahreïn, les Émirats du Golfe, l’Iran, l’Irak, l’Égypte, le Soudan, l’Algérie, le Turkménistan, le Kazakhstan, l’Azerbaïdjan, la Tchétchénie, la Géorgie et l’est de la Turquie. Fait marquant, « cette région compte plus de 65 % de la production mondiale de pétrole et de gaz naturel ». Aussi, « inévitablement, bien des gens verront la guerre contre le terrorisme comme une guerre pour le compte des états-uniennes Chevron, ExxonMobil et Arco, de la française TotalFinaElf; de la britannique British Petroleum et de la et néerlandaise Royal Dutch Shell et d’autres géantes multinationales, lesquelles ont investi des centaines de milliards de dollars dans la région [43] ».

 

Ce n’est pas un secret que la guerre en Irak était étroitement liée au pétrole. À l’été 2001, Dick Cheney a organisé une Energy Task Force (unité d’intervention sur l’énergie), qui constituait une série de rencontres extrêmement secrètes, où l’on déterminait la politique énergétique des États-Unis. Lors de ces rencontres, ainsi que par divers moyens de communication, M. Cheney et ses assistants se sont entretenus avec de hauts représentants et des dirigeants de Shell Oil, British Petroleum (BP), Exxon Mobil, Chevron, et Conoco [44]. Lors de la réunion qui s’est tenue avant le 11 septembre et avant que l’on ne mentionne une guerre en Irak, des documents traitant des champs pétrolifères, des pipelines, des raffineries et des terminaux ont été présentés et ont fait l’objet de discussions. « [S]ur des documents saoudiens et émiratis figurait également une carte de tous les champs pétrolifères, pipelines, raffineries et terminaux pétroliers de chaque pays [45]. » Depuis, Royal Dutch Shell et British Petroleum ont toutes deux reçu d’importants contrats pour développer les champs pétrolifères iraquiens [46]. 

 

La guerre en Irak, tout comme la guerre en Afghanistan, servent des intérêts stratégiques dans cette région : en grande partie, des intérêts spécifiquement états-uniens, et, en général, des intérêts impériaux de l’Occident. Ces guerres ont été particulièrement conçues pour éliminer, menacer ou endiguer les pouvoirs régionaux, ainsi que pour y instaurer directement plusieurs douzaines de bases militaires, établissant ainsi, de manière ferme, une présence impériale. Le but de cette entreprise vise largement les joueurs important de la région et tend spécifiquement à encercler la Russie et la Chine et à menacer leur accès aux réserves régionales de pétrole et de gaz. L’Iran est désormais cerné, par l’Irak d’un côté et l’Afghanistan de l’autre.

 

Conclusion

 

La première partie de cet essai a tracé les grandes lignes de la stratégie impériale des États-Unis et de l’OTAN visant à entrer dans le nouvel ordre mondial après le démantèlement de l’Union Soviétique. Le but principal visait à encercler la Russie et la Chine et à prévenir l’émergence d’une nouvelle superpuissance. Les États-Unis devaient agir à titre d’hégémonie impériale, servant les intérêts financiers internationaux dans l’imposition d’un nouvel ordre mondial. La prochaine partie de cet essai examine les « révolutions de couleur » à travers l’Europe de l’Est et l’Asie centrale, lesquelles perpétuent la politique d’endiguement de la Russie et de la Chine, en contrôlant l’accès aux principales réserves de gaz naturel et leurs voies de transport. Les « révolutions de couleur » ont été une force cruciale de la stratégie géopolitique, et leur analyse est  essentielle à la compréhension du nouvel ordre mondial.

 

Article original en anglais: An Imperial Strategy for a New World Order, publié le 16 octobre 2009.


Traduction : Julie Lévesque pour Mondialisation.ca.

Notes

 

[1]           Tyler, Patrick E. U.S. Strategy Plan Calls for Insuring No Rivals Develop: A One Superpower World. The New York Times: March 8, 1992. http://work.colum.edu/~amiller/wolfowitz1992.htm

 

Suite ici :

 

http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=16186

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30 septembre 2010 4 30 /09 /septembre /2010 01:30
L'U.S. Marine Corps War Memorial, situé à Arlington (Virginie) reprend la composition de la photographie Raising the Flag on Iwo Jima.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Drapeau_des_%C3%89tats-Unis

 

 

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30 septembre 2010 4 30 /09 /septembre /2010 01:21
Samuel Huntington en 2004 au Forum économique mondial de Davos.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Samuel_Huntington

 

Le choc des civilisations ou la prophétie autoréalisatrice

jeudi 24 juillet 2008, par Maïram Guissé

 

En 1993, dans « le Choc des civilisations », Samuel P. Huntington, ancien expert auprès du Conseil national de sécurité américain, décrivait un monde déchiré entre Occidentaux et musulmans, au profit de l’hyper­puissance américaine.


Après la guerre froide, ou l’ère était à un ordre bipolaire, le monde du XXIe siècle reposera sur un ordre multipolaire, fondé sur les civilisations. Le XXIe siècle se caractérisera donc par des affrontements de grandes civilisations. Telles sont les prédictions du « prophète » Samuel P. Huntington, professeur à ­l’université de Harvard et ancien expert auprès du Conseil national américain de sécurité sous la présidence de Jimmy Carter, dans son ouvrage le Choc des (...)
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http://www.politis.fr/Le-choc-des-civilisations-ou-la,4239.html
.
.
Voyez mon blog contre le choc de civilisations,
http://eva-communion-civilisations.over-blog.com/
.


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30 septembre 2010 4 30 /09 /septembre /2010 01:15

 

 

Iran, wikipedia
carte

 

 

 

Stuxnet : premier test à triple volets de cyber guerre ?
Le 5 Août j’ai rapporté qu’il existait une preuve crédible que l’Iran était devenu la cible d’une cyber attaque d’un état

A ce moment là c’était déjà clair que le ver informatique Stuxnet ciblait presque sûrement l’Iran car 60% des systèmes informatiques infectés l’étaient dans ce pays. De plus puisque le ver cible les systèmes de gestion Siemens SCADA (Supervisory Control and Data Acquisition - contrôle de supervision et collecte de données) qui contrôle les centres de production d’énergie et comme sa conception suggère amplement qu’il a été crée pour du sabotage, il est probable que sa cible spécifique soit le programme nucléaire iranien.
Une équipe allemande d’experts de cyber sécurité industrielle qui a analysé la façon dont le ver opère affirme actuellement qu’il il est possible qu’il ait été conçu pour attaquer le nouveau réacteur nucléaire opérationnel de Bushehr.

Ralph Langner considère que l’attaque extrêmement professionnelle aura nécessité une équipe pour la préparer incluant «des services secrets, des opérations clandestines, des rédacteurs d’exploitation, des ingénieurs concepts, des ingénieurs de contrôle systèmes, des spécialistes produits, une liaison militaire».

Le Christian Science Monitor rapporte que :

« Depuis qu’une grande partie de Stuxnet a été soumis à un décodage conceptuel, des experts de renom en cyber sécurité US ont confirmé ce qu’avait dit Mr Langner, le chercheur allemand, au Monitor : Stuxnet est un cyber missile de précision militaire lancé en début d’année dernière pour rechercher et détruire une vraie cible mondiale de grande importance - une cible encore inconnue.

« Stuxnet est une cyber attaque 100% dirigée visant à détruire un complexe industriel dans le monde réel, » a dit Langner qui la semaine dernière a été le premier à détailler publiquement le but destructeur de Stuxnet et l’intention malicieuse de ses créateurs. « Il ne s’agit pas d’espionnage comme certains l’ont dit. C’est à 100% une attaque de sabotage ».

« Sur son site web, Langner détaille le code de Stuxnet qu’il a disséqué. Il montre détail après détail comment Stuxnet agit comme cyber missile guidé. Trois experts de haut niveau US de système de contrôle de sécurité industriel dont chacun d’eux a aussi disséqué des portions de Stuxnet ont confirmé les conclusions de Langner au Monitor.

« Son analyse technique est bonne » a dit l’un des chercheurs expérimentés US qui a analysé Stuxnet et qui a demandé à conserver l’anonymat car il n’est pas autorisé à parler à la presse. « Nous sommes également entrain de disséquer Stuxnet et cherchons certaines choses identiques ».

D’autres experts qui n’ont pas eux -mêmes disséqué Stuxnet mais connaissent les conclusions de ceux qui l’ont fait sont d’accord avec les conclusions de Langner.

« Ce que nous voyons avec Stuxnet c’est le premier aperçu de quelque chose de nouveau qui n’a pas besoin d’être guidé de l’extérieur par un humain - mais peut néanmoins contrôler votre infrastructure » a dit Michael Assante ancien directeur de recherche de systèmes de contrôle de cyber sécurité au Department of Energy’s Idaho National Laboratory US. « C’est le premier exemple direct de software transformé en arme hautement personnalisé et conçu pour trouver une cible spécifique ».

« Je serai pour le classer comme une arme » a écrit dans un email Jonathan Pollet, CBO de Red Tiger Security expert en système de contrôle de sécurité industriel.

« La recherche faite par Langner décrite sur son site web lundi révèle une avancée décisive dans l’attaque de Stuxnet qui montre son but destructeur ce sur quoi sont d’accord d’autres chercheurs. Cette avancée que Langner nomme » prise d’empreinte digitale » fait que Stuxnet peut être qualifié d’arme de ciblage dit-il.

« Langner a identifié la capacité de Stuxnet à « prendre l’empreinte digitale » du système informatique qu’il infiltre pour déterminer si c’est la vraie machine que le logiciel d’attaque cherche à détruire. Si cela ne l’est pas, il laisse tranquille le système informatique industriel. C’est la prise d’empreinte digitale des systèmes de contrôle qui montrent que Stuxnet n’est pas un logiciel espion mais plutôt un logiciel d’attaque créé pour détruire a dit Langner. »

Langner spécule sur le fait que la centrale nucléaire de Bushehr a pu être la cible de Stuxnet. Il a également écrit : « l’autopsie que nous menons finira par conduire clairement au processus d’attaque - et aux attaquants. Les attaquants doivent le savoir. Ma conclusion c’est qu’ils s’en fichent. Ils ne craignent pas d’aller en prison. »

Si Bushehr était effectivement la cible, c’était plus et avant tout comme une cible opportune. Du point de vue des gouvernements qui ont un intérêt à saboter le programme nucléaire iranien Bushehr n’est pas la cible la plus intéressante mais accessible aux employés russes a pu en faire la cible la plus facile à atteindre.

En Septembre dernier, Reuters a rapporté que :
« Israël a développé des capacités de « cyber guerre » qui pourrait perturber les systèmes de contrôle industriel et militaire de l’Iran. »

Donc supposons qu’en utilisant Stuxnet, Israël ait vraiment lancé le premier cyber missile militaire de précision. Quelles en sont les implications ?

1.L’Iran s’est vue notifier que non seulement ses installations nucléaires mais toute son infrastructure industrielle est vulnérable à une attaque. Comme l’a noté Trevor Butterworth : « En montrant comment l’Iran peut très facilement subir une catastrophe de type Tchernobyl ou la destruction totale de son système conventionnel d’approvisionnement en électricité le premier round de la « guerre » pourrait déjà avoir été gagné »

2.La perception qu’il a à la fois développé des capacités et montrer sa volonté de s’engager dans une cyber guerre servira d’atout stratégique pour Israël même s’il n’admet jamais avoir lancé Stuxnet.

3.En matière de cyber guerre Israël se classe comme l’une des principales puissances mondiales. Sa propre infrastructure minuscule la rend bien moins vulnérable à une attaque que celle d’une infrastructure tentaculaire comme celle des US. Son industrie militaire High Tech de pointe bénéficie non seulement de ressources humaines internes de valeur mais les spécialistes en High Tech via la R&D ont le meilleur accès possible à la plupart des industries de développement de pointe et leurs vendeurs partout dans le monde.

4.Alors que la course au cyber armement est lancée on ne doit pas s’imaginer que ce sera comme les autres courses aux armements ou la force réside plus dans les capacités que dans l’utilisation des capacités. « Alors que les armes nucléaires ont été utilisées deux fois dans l’histoire humaine, les cyber armes sont utilisées quotidiennement et par conséquent il existe un besoin existentiel de créer une sorte de système de contrôle qui permet plus qu’une dissuasion implicite » a dit Robert Fry.

5.Si l’AQ Khan a pu démontré avec quelle facilité un réseau de prolifération nucléaire peut fonctionner, le fait que du matériel brut tel celui utilisé dans la cyber guerre est certainement l’objet le plus facilement transformable sur la planète - code informatique - cela veut dire que d’une certaine façon l’époque de la cyber guerre est plus dangereuse que celle la guerre nucléaire.

6.Dans me paysage stratégique de la cyber guerre, l’acteur le plus dangereux pourrait s’avérer être un petit état forteresse très développé qui se sent menacé par pratiquement tout le reste du monde ; qui ne fait pas confiance à ses alliés de même que ceux-ci s’en méfient ; qui considère sa propre stabilité comme renforcée par l’instabilité régionale ; qui a vu son économie florissante alors que l’économie mondiale était en récession et qui considère avec mépris la notion de communauté internationale.

Paul Woodward 23/09/2010

Article en anglais


Ou Opération d’intox médiatique sioniste ? Ver informatique ou Ver informationnel ?

Le président iranien a déclaré à plusieurs reprises qu’Israël avait lancé une guerre médiatique contre l’Iran sur tous les fronts de par le monde. Le régime sioniste bénéficie- ce n’est un secret pour personne - de nombreux appuis dans les médias de masse occidentaux ou dans les pays sous tutelle des grandes puissances.

Les points 1 et 2 notés ci-dessus vont dans ce sens. A défaut de cyber guerre ou d’attaque aérienne, Israël bombarde par médias interposés l’Iran et fait en même temps la pub pour son industrie militaire High Tech.

Introduire un tel ver nécessite d’avoir accès au réseau où se trouve la cible. Seule chose à faire pour les Iraniens c’est que le système de contrôle de la centrale de Bushehr et de toutes leurs infrastructures soit privé et qu’il n’y ait aucun accès non autorisé à ce système privé. Difficile de croire que les Iraniens - qui savent à quel point Israël et ou les US sont prêts à tout pour saboter leur programme nucléaire et sont sur leur garde concernant la sécurité de toutes leurs infrastructures - soient à ce point laxistes en matière de sécurité informatique. Ils disposent en plus bien évidemment d’experts informaticiens capables de faire face à ce genre d’attaque. S’imaginer que n’importe qui peut infecter le système informatique de contrôle de sécurité de la centrale par la simple utilisation d’une clé USB infectée semble pour le moins naïf ou méprisant à l’égard du personnel iranien et suspect s’il sous entend une complicité du personnel russe travaillant sur place.

De plus questionné par la BBC, Siemens - Stuxnet vise Siemens SCADA - affirme qu'il n'a pas participé à la récente reconstruction du réacteur de Bushehr, et n'a aucun lien avec le programme nucléaire iranien.

Lors du lancement de la centrale de Bushehr, des médias ont fait mention de problèmes de sécurité concernant cette centrale - opération info intox ? - vite démentis par les autorités iraniennes et Rostekhnadzor l’organisme de supervision nucléaire technologique et écologique russe. Son directeur, Nicolaï Kutyin a affirmé peu après le chargement du combustible nucléaire dans le réacteur que :

« j’annonce au monde entier que la centrale de Bushehr est totalement fiable en terme de sécurité…Le réacteur de Bushehr a été inspecté à maintes reprises par différents inspecteurs et individus et il n’y a aucune inquiétude à ce sujet… Si nous avions le moindre doute sur la sécurité du réacteur nous n’aurions pas introduit le combustible, nous l’avons fait parce que nous étions sûrs de sa sécurité ».

Il a également affirmé que la coopération dans le domaine du nucléaire n’était pas terminée que la Russie continuerait :

« notre accord ne se termine pas. C’est un accord à long terme ». En effet, il est prévu que le constructeur russe AtomStroyExport construise d’autres centrales nucléaires en Iran.

Alors, le fait de laisser sous entendre que du personnel russe de cette société aurait pu participer à cette opération de sabotage ne vise-t-elle pas plutôt à saboter cet accord ? Ou dissuader AtomStroyExport de continuer à construire des centrales nucléa ires en l’Iran ? A l’origine de cette campagne de sous entendus n’y aurait-il pas un virus informationnel type « Made in Mossadland » ?

Coincidence ?

Le combustible nucléaire nécessaire au fonctionnement de la centrale de Bushehr sera chargé fin Septembre son chargement prenant 20 à 25 jours pour être complètement achevé. Puis le réacteur produira alors de l’électricité soit 40% de sa capacité dés la fin Décembre (400MW). La centrale de Bushehr devrait être complètement opérationnelle dés Mars 2001. Toutes ces opérations sont sous contrôle total des inspecteurs de l’AIEA et de hauts responsables iraniens et russes. Cette information sur une possible contamination du système informatique de contrôle de sécurité de Bushehr tombe au bon moment non ?!

Cette information sur ce ver Stuxnet qui aurait pu viser le système informatique de contrôle de la sécurité de Bushehr ne vise t- elle pas à faire peur - on évoque une catastrophe type Tchernobyl- et à exiger en faisant référence au principe de précaution que son activité soit stoppée ?

Ver informatique ou ver informationnel ?

Cyber guerre ou guerre de l’information menée par le régime sioniste contre l’Iran pour arriver à ses fins : stopper le fonctionnement de la centrale de Bushehr et par là même le programme d’enrichissement d‘uranium de l’Iran qui ne serait plus alors ni justifié ni justifiable.

Israël manipule les médias y compris ceux dits « alternatifs » dans sa guerre de l’information contre Téhéran. D’où la nécessité de replacer toute information concernant le programme nucléaire iranien dans cet environnement sioniste extrêmement hostile, jusqu’auboutiste et donc particulièrement dangereux non seulement pour l’Iran mais pour la planète entière.

L’Iran a répondu à cette attaque par un communiqué du quotidien gouvernemental Iran Daily dont les informations ont été reprises par l’AFP. Ci-dessous la dépêche AFP du Dimanche 26/09/2010.

« Le virus Stuxnet qui s'attaque à des programmes de gestion industrielle a infecté au moins 30.000 ordinateurs en Iran mais sans faire de "dégâts sérieux", selon des responsables iraniens cités dimanche par la presse qui parle de "guerre électronique".

Quelque 30.000 adresses IP infectées par Stuxnet ont été jusqu'à présent dénombrées en Iran, selon Mahmoud Liayi, responsable des technologies de l'information au ministère de l'Industrie cité par le quotidien gouvernemental Iran Daily.

Stuxnet, découvert en juin, recherche dans les ordinateurs qu'il infecte un programme particulier, développé par l'allemand Siemens, et qui contrôle des oléoducs, des plate-formes pétrolières, des centrales électriques et d'autres installations industrielles.

Selon le Financial Times qui a révélé l'affaire vendredi, il s'agirait du premier virus informatique destiné à détruire physiquement des installations, et pas seulement par exemple à paralyser un système informatique.

Stuxnet aurait principalement frappé l'Iran, mais aussi l'Inde, l'Indonésie ou le Pakistan.

"Stuxnet transmet des informations sur les lignes de production industrielle et sur les systèmes d'automation à un certain destinataire. Les informations sont ensuite traitées par les créateurs du virus pour monter des complots contre le pays", a affirmé M. Liayi.

C'est "probablement un gouvernement étranger qui est à l'origine de ce virus", compte tenu de sa complexité, a-t-il ajouté sans citer de pays.

L'Iran a décidé de ne pas utiliser l'antivirus élaboré par Siemens car "il pourrait être porteur d'une nouvelle version du virus", a-t-il ajouté.

Le ministre des Télécommunications et des technologies de l'information, Reza Taqipour, a affirmé de son côté qu'"aucun dommage sérieux à des systèmes industriels n'a été signalé" du fait de Stuxnet, toujours selon Iran Daily." © 2010 AFP

Il est fort probable qu’on ait affaire à la fois à une attaque informatique militaire très professionnelle du régime sioniste, un ballon d’essai pour d’autres cyber attaques israéliennes contre l’Iran et une attaque informationnelle via des médias complices ou manipulés malgré eux.



Extraits d'une autre dépêche AFP : Iran: Bouchehr pas affectée par Stuxnet - 26/09/2010

"La centrale nucléaire de Bouchehr, qui doit entrer en service d'ici la fin de l'année, n'a "pas été affectée" par le virus informatique Stuxnet qui a touché des milliers d'ordinateurs industriels en Iran, a affirmé aujourd'hui un responsable de la centrale, Mahmoud Javari.

"Certains experts occidentaux ont estimé que ce virus, qui s'attaque à un logiciel de l'Allemand Siemens employé pour le pilotage industriel des entreprises, visait l'Iran et probablement la première centrale nucléaire iranienne construite avec l'aide de la Russie. "Nous démentons que le système informatique de la centrale ait été affecté par le virus Stuxnet", a déclaré Mahmoud Javari, directeur de projet de Bouchehr, à la chaîne de télévision iranienne en arabe Al Alam. "Tous les programmes informatiques fonctionnent normalement, et n'ont pas été endommagés par Stuxnet", a-t-il ajouté.

"Siemens avait déjà assuré vendredi que la centrale de Bouchehr n'était pas équipée du logiciel infecté par Stuxnet. Mahmoud Javari a cependant indiqué à l'agence officielle IRNA que "certains ordinateurs personnels appartenant à des employés de la centrale de Bouchehr ont été affectés par le virus". Le chargement en cours du combustible dans le réacteur de la centrale "se déroule selon le calendrier prévu, et ne présente aucun problème", a-t-il toutefois affirmé...."

 

http://www.planetenonviolence.org/Stuxnet-1er-Cyber-Missile-Militaire-Israelien-Contre-L-Iran-Ou-Operation-D-Intox-Mediatique_a2281.html

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